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politicien américain, frère de John F. Kennedy. De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Robert Francis Kennedy, dit Bob Kennedy, communément appelé Bobby Kennedy et par ses initiales RFK, né le à Brookline (Massachusetts) et mort assassiné le à Los Angeles (Californie), est un homme politique américain et frère cadet du 35e président des États-Unis John Fitzgerald Kennedy, assassiné en novembre 1963.
Bobby Kennedy est notamment procureur général des États-Unis[a] de 1961 à 1964, dans les administrations Kennedy et Johnson, puis sénateur de l'État de New York de 1965 à sa mort. En 1968, il se lance dans la course à la Maison-Blanche. Alors favori pour être investi candidat à l'élection présidentielle par le Parti démocrate, il est assassiné le soir de sa victoire à la primaire de Californie. Son meurtrier est considéré comme étant Sirhan Sirhan. Des incohérences dans les résultats de l'enquête[b] rendent la version officielle de sa mort, comme celle de son frère John Fitzgerald Kennedy, sujette à caution[1].
Robert Francis Kennedy, fils de Joseph Patrick Kennedy, est issu d’une famille catholique irlando-américaine installée à Brookline dans le Massachusetts. Les Kennedy sont une famille influente dans les affaires et qui sera très présente en politique ; parmi ses huit frères et sœurs, il y a eu un président, John Kennedy, et trois sénateurs, John Fitzgerald, Robert Francis et Edward Moore Kennedy.
À 17 ans, Bobby Kennedy s’enrôle dans l’United States Navy, où il sert plusieurs années. Il intègre les universités de Bates College et de Harvard entre 1946 et 1948, d'où il sort diplômé en sciences-politiques puis de 1948 à 1951 la faculté de droit de l'université de Virginie, où il passe un diplôme d'avocat.
Au début des années 1950, Robert Kennedy travaille comme conseiller juridique pour différentes commissions d'enquête du Sénat des États-Unis, à Washington, notamment pour le sénateur républicain Joseph McCarthy et pour la commission anti-mafia, sous la direction du sénateur démocrate John Little McClellan, où il affronte celui qui deviendra son plus implacable ennemi, Jimmy Hoffa, président du syndicat des camionneurs.
Lorsque son frère John Kennedy mène campagne pour devenir sénateur du Massachusetts, Robert Kennedy l’épaule et le conseille. Alors que John Fitzgerald ne vit que pour la politique et est réaliste, Bobby se montre plus idéaliste, faisant sienne la phrase de George Bernard Shaw « Vous voyez le monde tel qu'il est et vous vous dites : « Pourquoi ? », moi je rêve d'un autre monde et je me dis : « Pourquoi pas ? »[2].
À 35 ans, Bobby Kennedy passe au premier plan lorsque son frère John, élu en novembre 1960 président des États-Unis, prend ses fonctions en et le nomme procureur général des États-Unis (ministre de la Justice). Il mène alors une grande lutte contre le crime organisé et la pègre[3], notamment contre Jimmy Hoffa, Sam Giancana, Santo Trafficante Junior et Carlos Marcello. Il indique que « dans certaines villes des États-Unis, les forces locales du maintien de l'ordre sont entièrement aux mains des gangsters. [...] Les gangsters se sont emparés du contrôle complet de certaines industries pour s'y tailler un monopole[4]. »
Après l’échec de l'invasion de la baie des cochons en 1961, qui visait à renverser le gouvernement cubain, il supervise de nouvelles opérations clandestines contre Cuba. Miami devient l’épicentre de la plus grande opération paramilitaire (nom de code JM/WAVE) jamais montée sur le sol américain. L'opération fut démantelée après la crise des missiles de Cuba, à l'issue de laquelle Washington prit l'engagement de ne plus attaquer Cuba en échange du retrait des missiles soviétiques déployés sur l'ile[5]. Il joua un rôle essentiel dans la résolution pacifique de cette crise, étant chargé par son frère d'établir un contact secret avec l'ambassadeur soviétique Anatoli Dobrynine[6] par l'intermédiaire d'un journaliste et du « résident » local du KGB ; il élabore avec l'ambassadeur le compromis permettant à l'URSS de retirer ses missiles de Cuba sans perdre la face.
Bobby (c'est son surnom) est le plus proche conseiller de son frère. C’est également lui qui presse son frère de s’engager activement en faveur des droits civiques durant l’été 1963, peu avant que ce dernier ne soit assassiné.
Après l’assassinat de John Kennedy, le , Bobby remet sa démission le au nouveau président Lyndon B. Johnson, avec lequel il ne s’entend pas. Il passe alors par une longue période de doute et de remise en question.
Profondément changé par la mort de son frère, il glisse sur la gauche du spectre politique et s’engage fermement du côté des pauvres, des laissés-pour-compte et contre la peine de mort. Son action le conduit aux quatre coins des États-Unis, mais aussi dans les pays du tiers monde.
En 1964, il décide de briguer le poste de sénateur de l’État de New York, auquel il est élu.
Neuf mois après l'assassinat du président John Kennedy, Robert Kennedy quitte le cabinet présidentiel pour poser sa candidature à un siège au Sénat américain, représentant l'État de New York. Son adversaire dans la course des élections sénatoriales de 1964 était le titulaire républicain Kenneth Keating (en). Kennedy gagne le scrutin, en partie grâce à l'aide du président Johnson. En 1965, Robert Kennedy est devenu la première personne à atteindre le sommet du mont Kennedy (en). À l'époque, c'était la montagne la plus haute au Canada qui n'avait pas encore été escaladée ; elle a été nommée en l'honneur de son frère John Kennedy après son assassinat.
En , Kennedy visite l'Afrique du Sud sous le régime de l'apartheid, accompagné par sa femme, Ethel Kennedy. À l'université du Cap, il prononce un discours dont une partie apparaît sur son mémorial au cimetière national d'Arlington (« Chaque fois qu’un homme se dresse pour défendre un idéal, améliorer le sort de ses semblables, redresser une injustice, naît une minuscule vaguelette d’espoir… »).
Le président Lyndon B. Johnson, affaibli par la guerre du Viêt Nam, annonce en qu’il ne se représentera pas. Robert Kennedy décide de se présenter aux primaires du Parti démocrate afin de devenir le candidat à la présidence des États-Unis. Bobby Kennedy est donc en course face au vice-président démocrate sortant Hubert Humphrey, mais aussi face à Eugene McCarthy et George McGovern. Il fait partie des candidats qui dénoncent publiquement la guerre du Viêt Nam et soutiennent la lutte en faveur des droits civiques, la justice sociale et l’égalité. Le jour de l’assassinat de Martin Luther King, le , il est ainsi dans un ghetto noir, où il fait un discours qui apaise les ardeurs et n’est probablement pas étranger à l’absence d’émeutes.
Il remporte les élections primaires de Californie, ce qui le ramène en position de grand favori dans la course à la nomination par son parti.
Le soir même de sa victoire aux primaires démocrates de Californie, le , il est la cible de plusieurs coups de revolver de la part d'un Jordanien, Sirhan Sirhan, aux motivations incertaines. Il meurt le lendemain à l’hôpital. Bobby venait de terminer son discours et quittait la salle de réception par les cuisines de l'hôtel Ambassador lorsque Sirhan est arrivé et a tiré plusieurs balles en direction du sénateur Kennedy : l’une l’a blessé à l’épaule, une autre à la tête et toutes les autres ont soit blessé des gens dans la foule, soit se sont logées dans les murs et les encadrements de portes.
Son assassinat, tout comme celui de son frère, reste sujet de controverses. Selon tous les témoins présents, lorsque Sirhan Sirhan ouvrit le feu sur Robert Kennedy, il était positionné de face et à une distance estimée de 1,00 mètre + - 1.50mètre. Or, le médecin légiste a déterminé que la balle mortelle a été tirée dans la nuque de Kennedy, derrière l'oreille droite et à bout portant[7]. Le témoin Donald Schumman, employé d'une chaîne de télévision locale, a affirmé avoir vu Thane Eugène Cesar, un des gardes du corps privés de Robert Kennedy, d'origine cubaine et militant d'extrême droite, faire usage de son arme dans sa direction[7].
Un million d'Américains se rassemble au bord de la voie ferrée sur le passage de la dépouille de Robert Kennedy, transportée de New York à Washington D.C. en train.
Son frère Ted Kennedy, devenu par la force des choses patriarche de la famille après les morts successives de ses trois frères aînés et l'invalidité de son père, prononça un éloge funèbre considéré comme très émouvant : « Mon frère n'a pas besoin d'être idéalisé, ou grandi dans la mort au-delà de ce qu'il était dans la vie, il doit être reconnu simplement comme un homme aussi bon et honnête, qui a vu le mal et essayait de l'enrayer, a vu la souffrance et a essayé de la guérir, a vu la guerre et a essayé de l'arrêter. Ceux d'entre nous qui l’aimions et qui l’accompagnons aujourd'hui, prions pour que ce qu'il représentait pour nous et ce qu'il souhaitait pour les autres se réalise pour tout le monde. Comme il a dit de nombreuses fois, en plein d'endroits de ce pays, à ceux qu'il a abordés et à ceux qui ont cherché à l’aborder : “certains hommes voient les choses telles qu'elles sont et disent, pourquoi ; je rêve de choses qui n'ont jamais été et dis, pourquoi pas”[8]. »
Marié le avec Ethel Skakel, née le , ils eurent onze enfants.
La presse fit état d'une liaison qu'aurait eue Robert Kennedy avec Marilyn Monroe avant 1962 et entre 1964 et 1968 avec d'autres femmes, notamment Jayne Mansfield, Lee Remick et Kim Novak[9].
Le concierge, qui nota beaucoup d'allées et venues de Bobby chez Jacqueline Kennedy-Onassis, donna lieu à un débat historiographique sur une possible liaison entre ces deux personnes[10].
En 2008, la ville de New York renomme le pont Triborough (Triborough Bridge) en pont Robert F. Kennedy.
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