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enseignante, résistante française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Renée Lévy, née le à Auxerre et guillotinée le à Cologne, est une professeure et résistante française. Elle est inhumée dans le mémorial de la France combattante.
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Renée Léa Lévy, petite-fille d’Alfred Lévy, grand-rabbin de France de 1907 à 1919, est née le à Auxerre, où ses parents Léon Lévy et Berthe Lucie Lévy, professeurs de lettres, enseignaient depuis plusieurs années. Léon Lévy est l'un des cofondateurs des premières Amicales des professeurs de l'enseignement secondaire[1].
En 1909, son père, âgé de 45 ans, est emporté après une courte maladie. « Son état, quoique grave, ne laissait pas prévoir une fin aussi brusque », note un journal de l’Yonne, le . Berthe Lucie Lévy vient s’installer à Paris avec Renée et Germaine, sa sœur aînée (Germaine Grun, née le à Auxerre, avocate, déportée par le convoi n°48[2], en date du à Auschwitz, elle y mourra en 1943). Normalienne, Berthe Lucie Lévy obtient une chaire d’enseignante au lycée Victor-Hugo à Paris, rue de Sévigné (3e arrondissement) en 1912[1].
De 1913 à 1924, Renée Lévy étudie là où enseigne déjà sa mère, faisant ses classes élémentaires puis ses études de lettres classiques au lycée Victor-Hugo[1] dans ce quartier du vieux Paris, avec le musée Carnavalet à droite et la bibliothèque Saint-Fargeau à gauche.
Renée Lévy, qui souhaitait devenir professeur d’anglais, passe les premiers certificats de la licence à la Sorbonne. Mais comme ces études l’obligent à faire des séjours en Angleterre et que sa sœur se marie, elle hésite à laisser seule sa mère. Elle réoriente ses études vers la préparation de l'agrégation de lettres, qu’elle obtient en 1932. D'abord nommée au lycée Fénelon de jeunes filles de Lille en 1936, puis au lycée Victor-Duruy à Paris, elle est nommée professeur au lycée Victor-Hugo en 1937 à Paris[1].
À Lille, elle découvre puis s'investit dans le mouvement féministe[1].
En 1939, après l’éclatement de la guerre, un lycée provisoire est créé à Cayeux-sur-Mer, dans le casino de la station balnéaire, pour les enfants des estivants afin qu’ils ne regagnent pas Paris menacé de bombardements. Des réfugiés y viennent même des départements voisins, de la région parisienne et de Belgique. En vacances à Cayeux, Renée Lévy y est affectée comme professeur de lettres. Avec l'exode, elle part en Bretagne puis revient à Paris[1].
Après la défaite, à la suite de la promulgation de la loi du 4 octobre 1940 portant sur le statut des juifs (Journal officiel du ) leur interdisant d'exercer dans la fonction publique, Renée Lévy doit quitter son poste d'enseignante au lycée Victor-Hugo et rejoint début 1941 le groupe de résistance du musée de l'Homme, diffusant tracts et journaux, notamment le discours de Churchill du (« Rassemblez vos forces pour l’aube, car l’aube viendra ») et le journal clandestin Résistance. Pénétré par un agent de l'Abwehr, le groupe du musée de l'Homme est désorganisé[1].
Renée Lévy passe alors au réseau Hector, qui collecte des renseignements militaires. À l'automne 1941, le réseau est démantelé par l'Abwehr. Elle participe aussi au groupe de Jane Sivadon. Trahie par un agent double, Renée Lévy est arrêtée par les Allemands le [1]. Un poste émetteur radio est trouvé à son domicile.
Incarcérée à la prison de la Santé de Paris, Renée Lévy est déportée, en vertu du décret « Nuit et brouillard ». Le , elle est transférée en Allemagne, où l’instruction de son dossier est confiée à la Gestapo. Pendant 18 mois, elle est détenue au secret absolu dans les prisons d'Aix-la-Chapelle, Essen, puis Prüm. Les lettres qu’elle tenta d’écrire à sa famille ont disparu avec la mort d’une camarade de détention. Le , elle est condamnée à mort par un tribunal spécial de Cologne et guillotinée[3],[4] le suivant dans la cabane d'exécution de la cour de la prison de la ville. D'après ses codétenues, elle déclare avant de mourir : « Je suis Française et j'ai bien fait de servir mon pays. Je regrette seulement de n'avoir pas pu en faire davantage »[1].
Sa mère et sa sœur sont déportées en 1943 mais seule la première revient vivante[1].
Le , le nom de Renée Lévy est tiré au sort pour inhumation au mont Valérien, à Suresnes, dans la crypte provisoire de la forteresse, avec quinze autres noms, dont celui de Berty Albrecht. La cérémonie a lieu le [5],[1]. Les corps sont transférés en 1960 dans le plus monumental mémorial de la France combattante, devant la forteresse.
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