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super-ordre de poissons cartilagineux marins De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Batoïdes, Batoidea
Règne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Infra-embr. | Gnathostomata |
Classe | Chondrichthyes |
Sous-classe | Elasmobranchii |
Infra-classe | Euselachii |
Ordres de rang inférieur
Les raies ou batoïdes (Batoidea ou Rajomorphii) sont un super-ordre de poissons cartilagineux caractérisés par un corps aplati, de grandes nageoires pectorales solidaires du tronc et des fentes branchiales ventrales. Le super-ordre contient près de 500 espèces réparties en treize familles.
Un tiers des espèces de raies est aujourd'hui en voie d'extinction, principalement en raison de la surpêche[2]. Ainsi, en mer Méditerranée - l'une des mers les plus affectées au monde par les activités humaines et notamment par la pêche non réglementée - une récente étude internationale a conclu que seules 38 espèces de raies y subsistaient encore[3].
Les raies se distinguent par leur corps plat avec des nageoires. La plupart des raies ont cinq fentes branchiales ventrales, les Hexatrygonidae en ont six. Les fentes se trouvent sous les nageoires pectorales sur la face inférieure, tandis que celles des requins se situent sur les flancs. La plupart des raies ont un corps fortement aplati avec de grandes nageoires fusionnées avec le tronc formant un disque, ovale, rond, triangulaire ou cunéiforme, à l'exception des poissons-scies et des raies-guitares, tandis que la plupart des requins ont un corps fuselé. De nombreuses espèces de raies ont développé leurs nageoires pectorales en larges appendices en forme d'aile. La nageoire anale est absente. Les yeux et les spiracles sont situés sur le dessus de la tête. Les raies ont une bouche ventrale et peuvent considérablement avancer leur mâchoire supérieure (cartilage palatoquadrate) loin de la boîte crânienne pour capturer leurs proies. Les mâchoires ont une suspension de type hyostylique, qui repose entièrement sur les cartilages hyomandibulaires de soutien. Les raies benthiques respirent en aspirant l'eau par leurs stigmates, plutôt que par la bouche comme la plupart des poissons, l'eau est ensuite expulsée par les branchies.
Certaines espèces disposent d'un dard dont les piqûres sont souvent douloureuses et parfois mortelles pour l'Homme.
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Arbre phylogénétique des raies |
Les raies mobula peuvent se rassembler en groupes denses de centaines d'individus[4], elles peuvent bondir hors de l'eau en effectuant des sauts de plusieurs secondes dans l'air[5] ou l'équivalent de sauts périlleux[4]
Comme tous les élasmobranches, les raies ont une fécondation interne. Ce mode est avantageux car il économise le sperme et n'expose pas les œufs aux prédateurs, toute l'énergie impliquée dans la reproduction est conservée et ne se perd pas dans l'environnement. Certaines raies sont ovipares (ponte d’œufs) tandis que d'autres sont ovovivipares, elles donnent naissance à des juvéniles qui se développent dans un utérus, mais sans placenta. Chaque œuf est contenu dans une capsule très résistante appelée communément bourse de sirène. Plusieurs mois après la ponte, une juvénile va en sortir.
La plupart des raies ont développé de larges dents arrondies pour écraser les coquilles des espèces benthiques comme les gastéropodes, les palourdes, les huîtres, les crustacés et des poissons, selon les espèces. Seules les raies manta se nourrissent de plancton en filtrant l'eau avec leurs branchies.
La plupart des espèces sont benthiques et vivent dans une grande variété de régions géographiques - principalement dans les eaux côtières, bien que certaines vivent à 3 000 m de profondeur. La plupart des raies ont une répartition cosmopolite, préférant les milieux marins tropicaux et subtropicaux, bien qu'il existe des espèces d'eaux tempérées et froides. Seules quelques espèces, comme les raies manta, sont pélagiques, et seulement quelques-unes vivent en eau douce, tandis que certaines raies peuvent vivre dans les estuaires saumâtres et les baies.
Toutes les espèces ne comportent pas le terme « raie » dans leur nom vernaculaire, c'est le cas par exemple des pocheteaux.
La classification des raies est en cours de révision. Toutefois, des preuves moléculaires réfutent l'hypothèse que les raies dérivent des requins. Fishes of the World de Nelson, 2006, et World Register of Marine Species (11 mars 2016)[7] reconnaissent quatre ordres.
Les Myliobatiformes ont une silhouette en losange, une longue queue équipée d'aiguillons venimeux, des lobes pelviques formés d'un seul lobe et sont généralement vivipares. À l'inverse, les Rajiformes (« skates » en anglais) ont un museau prononcé contenant de petites dents pointues, une queue courte et épaisse surmontée d'une nageoire dorsale, un arrière épineux (pour la protection) et sont généralement ovipares. Les Torpediniformes, enfin, ont une tête discoïdale suivie d'un corps peu aplati et surmonté de plusieurs dorsales.
Les raies, à durée de vie longue et à la reproduction lente, sont très sensibles à la pression humaine. Les derniers rapports de l'UICN sont alarmants : 26 % de ces espèces friseraient l'extinction dans l'Atlantique Nord, contre 42 % en Méditerranée, considérée aujourd'hui comme une des zones les plus dangereuses au monde pour cette faune en raison d'une surpêche alarmante, qu'elle soit accidentelle ou ciblée. À l'échelle internationale, la législation limitant la capture de ces poissons est quasi inexistante.
Les ailes de raie sont consommées par l'Homme. La pêche au chalut, la surpêche, la pollution marine, la pêche électrique (interdite en Europe car ayant montré des effets négatifs sur les raies[8]) la menacent.
L'une des plus célèbres est celle de Jean Siméon Chardin (1699-1779), dans un tableau de 1728 (musée du Louvre) où la raie est représentée dans une nature morte, suspendue à un crochet.
Chaïm Soutine (1893-1943) a repris le même thème dans plusieurs tableaux en 1920 (Musée Calvet à Avignon), 1923 (musée des beaux-arts d'Orléans[9]) et vers 1924 (Perls galleries à New-York).
James Ensor (1860-1949) reprend ce thème dans un tableau de 1892[10].
Le 21 juin 2022, un pêcheur cambodgien habitant l'île de Koh Preah, située dans le cours du Mékong dans la province septentrionale de Stoeng Treng, a alerté, via l'autorité nationale de la pêche, une équipe de scientifiques de Wonders of the Mekong (Merveilles du Mékong), qui documentent et cherchent à protéger la biologie de ce fleuve[11], car il avait capturé une "très grosse" raie d'eau douce. Il s'est avéré que cette femelle Himantura polylepis pesait 300 kilos, ce qui en fait le plus gros poisson connu pêché en eau douce. Elle mesurait 3,98 m de long et 2,2 m de large. Elle a été relâchée dans la rivière après avoir été équipée d'une balise acoustique permettant de suivre ses futurs parcours dans le Mékong[12],[13],[14].
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