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mathématicien, chercheur et pédagogue français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Rémi Brissiaud, né le à Paris et mort le [1] dans la même ville[2], est un mathématicien, chercheur et universitaire français, maître de conférences de psychologie, spécialisé dans l’étude de l’acquisition et du développement des compétences arithmétiques chez l’enfant.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Rémy Lucien Brissiaud |
Nationalité | |
Formation |
Université Paris-VIII (doctorat) (jusqu'en ) Université Paris-Diderot (maîtrise) |
Activités |
A travaillé pour |
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Après une maîtrise de mathématiques obtenue en 1972 à l’université Paris-VII, il commence sa carrière professionnelle comme professeur certifié de mathématiques au lycée technique d'État Jean-Jaurès à Argenteuil. En 1976, il est nommé professeur de mathématiques à l’École normale d'instituteurs du Val-d’Oise qui devient ultérieurement un centre rattaché à l'IUFM de Versailles.
En 1994, il soutient une thèse de doctorat en psychologie[3] et il est nommé en 1997 maître de conférences de psychologie à l’IUFM de Versailles, puis Il occupe la même fonction à l'ESPE de Cergy-Pontoise entre 2008 et 2013[4].
D’après Nicolas Gauvrit[5], il est l’un des rares chercheurs français publiant à la fois dans des revues de psychologie et de didactique des mathématiques.
Concernant les apprentissages numériques concomitants à l’entrée de l’enfant dans le langage, il publie une monographie[6] montrant que la construction du nombre peut se fonder sur l’étude successive des décompositions des premiers nombres (2, c’est 1 et encore 1 ; 3, c’est 2 et encore 1, c’est aussi 1 et encore 2 ; 4, c’est 3 et encore 1, etc.) plutôt que sur le comptage-numérotage des unités (4, c’est 1, 2, 3, 4 en pointant avec le doigt les différentes unités). Le parcours vers le nombre qui s’appuie sur leurs décompositions fait un usage des doigts très différent du parcours classique, à l’aide du comptage-dénombrement[7],[8].
Lors du débat ayant précédé l’élaboration des programmes 2015 pour l’école maternelle française, il défend l’idée d’une approche scolaire des nombres à partir de leurs décompositions. Il le fait notamment sur le site du Café pédagogique et sur celui de la Commission française pour l'enseignement des mathématiques (CFEM)[9]. C’est finalement ce point de vue qui sera retenu[10]. On peut lire en effet dans ces programmes[11] que « les activités de dénombrement doivent éviter le comptage-numérotage et faire apparaître, lors de l’énumération de la collection, que chacun des noms de nombres désigne la quantité qui vient d’être formée ».
Le rapport Villani-Torossian[12] souligne le rôle qui a été le sien dans la prévention d’un enseignement des nombres fondé sur la pratique du comptage-numérotage.
Concernant la résolution des problèmes arithmétiques élémentaires (addition, soustraction, multiplication et division), il a montré que leur difficulté ne dépend pas seulement de la sémantique de l’énoncé (celui-ci parle-t-il d’un ajout ?, d’un retrait ?, d’une comparaison ?, etc.), ni de la taille des nombres (les problèmes avec de petits nombres sont plus faciles à résoudre). Il met en évidence l’importance d’un autre facteur : une simulation mentale de la situation décrite dans l’énoncé conduit-elle directement à la solution numérique ou faut-il faire usage de l’un des principes de l’arithmétique (commutativité de l’addition et de la multiplication, réversibilité de l’addition et de la soustraction, etc.)[13] ?
Traditionnellement, pour enseigner un principe arithmétique comme la commutativité de la multiplication (5 fois 3 est égal à 3 fois 5, par exemple) les professeurs commencent par organiser les unités en un quadrillage de 5 lignes de 3 unités. La quantité est alors codée sous la forme 3+3+3+3+3. Ils amènent ensuite leurs élèves à changer de point de vue sur cette situation : le même quadrillage peut être vu comme formé de 3 colonnes de 5 unités, ce qui se code 5+5+5. En 2002, il montre que pour enseigner les principes arithmétiques de la soustraction, de la division avec reste ou des fractions, le même schéma de leçon peut être utilisé : trouver une situation telle qu’un changement de point de vue suffise pour faire émerger le principe arithmétique[14]. Cette perspective de recherche est aujourd’hui poursuivie par l’équipe d’Emmanuel Sander à l’UNIGE de Genève[15],[16] qui parle de « recodage sémantique ».
Il est l’inventeur d’un outil pédagogique, « la boite de Picbille » et pour l'outil numérique : « Les Noums »[17].
« Picbille » est le nom du personnage principal d’une méthode de mathématiques destinée aux élèves de l’école primaire : « J’apprends les maths avec Picbille »[18], série d’ouvrages diffusée par les éditions Retz. Il en est l’auteur principal et dirige la collection depuis 1991. L'autre coauteur principal était André Ouzoulias[19].
En 2016, DragonBox, société de jeux éducatifs numériques le sollicite afin d'élaborer une solution pédagogique scolaire, aujourd'hui connue sous le nom « Les Noums ». Ce matériel, diffusé en Norvège et en Finlande[réf. nécessaire][20],[21], a reçu en 2019 le prix du meilleur logiciel éducatif finlandais de l’année[22]. En France, il est diffusé à partir de la rentrée scolaire 2020 par les éditions Retz.[réf. nécessaire][23] Les Noums sont des barres colorées, comme celles de Georges Cuisenaire. Ils s'en distinguent par deux caractéristiques principales[24] :
En 2008, la commune de Savigny-en-Sancerre (Cher) décide de nommer son école primaire du Bourg « école Rémi Brissiaud »[25],[18].
En , la ville de Paris appose une plaque commémorative en hommage à Rémi Brissiaud au 3 place des Vosges[26].
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 62).
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