Loading AI tools
De Wikipédia, l'encyclopédie libre
En sylviculture, les rémanents sont les restes de branches ou de troncs mal conformés abandonnés en forêt par les bûcherons et les agriculteurs pour leur faible valeur commerciale, pour éviter le surpâturage dans l'élevage sylvopastoral ou pour des raisons écologiques (le bois mort étant nécessaire pour la production de l'humus forestier, du cycle du carbone, et les équilibres écologiques). Ils peuvent constituer de 25 % à 50 % de la partie aérienne de l'arbre[1], soit un volume non négligeable lors de l'exploitation notamment quand elle se fait en coupe rase.
Actuellement ces produits sont le plus souvent considérés par les sylviculteurs et marchands de bois comme des déchets.
Dans les pays ou régions pauvres, ce « petit bois » est souvent ramassé par les femmes et les enfants comme bois de feu ou, en partie, pour alimenter les animaux (volailles, cochons, bovins, moutons).
La partie raméale des rémanents peut servir à faire du « bois raméal fragmenté », utilisé pour améliorer, entretenir ou restaurer la qualité de sols (cultivés ou à protéger de l'érosion), ou pour des produits agricoles autres que le bois telles que les truffes[2].
Dans les pays riches, les rémanents sont généralement laissés en forêt après les coupes. Parfois, pour les feuillus, ils sont broyés pour en faire des copeaux ou plaquettes forestières utilisées comme « bois énergie » pour alimenter des chaudières fonctionnant au bois. Les résineux posent problème à cause de la résine fraîche qui encrasse les outils et machines.
Diverses expériences ont été tentées pour transformer les rémanents en charbon de bois, en compost, en paillis, mais elles sont généralement limitées par le manque de rentabilité de ces opérations nécessitant une main d'œuvre importante. De plus, il est apparu qu'il est important de conserver un stock de bois mort en forêt, pour la santé même de la forêt.
La gestion des rémanents évolue dans l'espace et dans le temps. Elle traduit à la fois des traditions, des présupposés culturels et une évolution de la connaissance.
En Europe, après une longue période tolérant leur collecte par les riverains pour le bois de feu (dont fabrication de fagots) la tendance hygiéniste du XIXe siècle a conféré à ces rémanents une mauvaise réputation ; on les a imaginé source de problèmes sanitaires (infestations par des scolytes…) et d'incendie. Si les romantiques du XIXe siècle appréciaient les entrelacs de bois morts de tous âges, au point de faire classer la partie la plus sauvage de la forêt de Fontainebleau pour sa naturalité… Au XXe siècle, une forêt « bien gérée » se devait au contraire de paraître « propre » et « entretenue ».
Dans les forêts plus ouvertes et sèches, un usage qui semble récent (et certains règlements locaux, en zone sèche) impose le nettoyage ou regroupement en andains, notamment dans les allées anti-feu. Ailleurs on les brûlait (c'est maintenant souvent interdit en raison des risques d'incendies de forêts).
Dans tous les cas, le mode de traitement des rémanents peut avoir un impact écologique significatif à important sur la qualité future des sols, et sur la qualité de l'eau (pertes, par lixiviation des nutriments qui étaient contenus dans les branches, souches et feuilles)[3].
Les rémanents ont aujourd'hui une image paradoxale, à la fois négative (gêne pour les déplacements) et positive (pour la biodiversité ou pour la filière bois-énergie, deux objectifs qui peuvent se contredire[4].
En tant que bois mort, ils sont de plus en plus considérés comme utiles, voire au moins pour partie indispensables pour l'écosystème forestier[4], mais posent des problèmes sylvicoles spécifiques qui font que les modèles de bonnes pratiques ne sont pas encore fixés pour leur gestion. Diverses stratégies sont mises en œuvre par le sylviculteur et l'exploitant pour tenir compte des problèmes suivants :
Parfois, ils sont broyés dans un broyeur tracté et amenés dans les parcelles (surcoût non négligeable, pour partie remboursé par leur éventuelle valorisation en bois de chauffage ou paillis).
Depuis les années 1980, diverses études ont montré qu'ils peuvent jouer un rôle écologique important comme substitut au bois mort naturel[5],[6], à condition de ne pas être trop rassemblés en andain ; leur connectivité est gage d'une colonisation plus rapide, riche et complète par les cortèges saproxylophages. Ils sont alors rapidement recyclés dans l'écosystème en améliorant la qualité de l'humus forestier.
L'état de surface d'une coupe forestière constitue, avec la mise en lumière, un facteur de diversification de la végétation très important. Les zones perturbées ont une végétation très diversifiée mais peu forestière, composée d’espèces anémophiles. Les zones intactes sont moins diversifiées mais plus forestières, alors que les zones à rémanents possèdent la végétation la plus proche de celle des zones de référence non exploitées[7].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.