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allure d'exécution d'une œuvre musicale De Wikipédia, l'encyclopédie libre
En musique, le tempo (en italien : tempo « temps » ; au pl. tempos, ou, plus rare, tempi, selon le pluriel italien), appelé aussi mouvement, est la vitesse d'exécution d'une œuvre[1] ou, plus exactement, la fréquence de la pulsation, ce battement régulier « qui sert d'étalon pour construire les différentes valeurs rythmiques[2]. » L'indication du tempo ou l'indication de mouvement, suivant l'époque musicale, peut être précisée ou non par le compositeur sur la partition autographe. En l'absence d'indication, on utilise l'expression « sans indication de tempo », laissant le choix de la vitesse d'exécution au libre arbitre au musicien.
Son unité de mesure est le battement par minute (BPM).
Rarement précisé avant les années 1600 et dans les musiques extra-européennes[3], le tempo est souvent indiqué depuis le début du XIXe siècle (avec l’invention du métronome) en nombre de pulsations par minute ; et, moins précisément, par un terme évocateur ou descriptif, en italien dans le contexte de la musique baroque, classique et romantique et en anglais dans le contexte du jazz.
Bien que renvoyant au même phénomène, le « tempo » se distingue en musique du « temps », qui désigne l'écoulement temporel entre deux pulsations[2]. C'est ainsi qu'un tempo rapide détermine des temps courts tandis qu'un tempo lent détermine des temps longs. Le tempo se distingue également des « temps » qui sont les unités métriques de la musique mesurée[4].
Le tempo échappe à une détermination rigoureuse et varie selon l'importance et la qualité de l'orchestre, au tempérament du chef d'orchestre ou de l'interprète, aux caractéristiques acoustiques de la salle, aux réactions du public[5]. Un même tempo peut sembler trop lent ou trop rapide selon l'interprète et les conditions d'audition, tout en restant tout à fait respectable les unes autant que les autres[3]. Affirmer que le tempo juste est pris par l'interprète, est donc bien difficile[5].
En 1634, Girolamo Frescobaldi publie un recueil (Canzoni da sonar nouvelle édition du primo libro, 1628) où il indique des variations de tempos selon les valeurs de note[6].
Michael Prætorius écrit en 1700 dans un esprit libéral : « Chacun décide lui-même, selon le texte et l'harmonie, s'il convient de jouer lent ou vite. » Johann Joachim Quantz au milieu du XVIIIe siècle consacre un chapitre entier sur l’Adagio[7].
Anciennement, le pouls humain était le système de référence (entre 75/80 battements par minute)[6]. En 1806 l'invention du métronome semble mettre un terme à l'imprécision. Mais il n'en est rien : Beethoven, pourtant enthousiaste de l'invention de Mælzel, revient de nombreuses fois sur ses propres indications — laissant supposer que le métronome était défectueux ou qu'il n'avait pas testé la musique avec[3]. Par exemple pour le premier mouvement de la Neuvième symphonie, indiquant d'abord « 108 oder 120 Mælzel », incompatible avec l'indication Allegro ma non troppo un poco maestoso, puis « 88 » qui est encore extrêmement rapide[8]. Le cas n'est pas rare, surtout si le compositeur devient l'interprète de ses œuvres[8] (par exemple Cramer indiquait des tempos affolants, mais ne jouait jamais ses Études à l'allure indiquée sur les partitions — qui peuvent être le fait de l'éditeur, sans clairement être indiqué[3]).
Les termes italiens (Adagio, Andante, Allegro…), apparaissent vers 1600 et donnent l'intention du compositeur et non celui du tempo[8]. Littéralement le terme Allegro signifie « joyeux »[3].
La façon d'indiquer le tempo d'un morceau de musique a varié au cours des siècles[3] :
Les métronomes mécaniques sont constitués d'un balancier muni d'une masse coulissante ; la position de cette masse détermine la fréquence propre et donc la période des oscillations. Le balancier est gradué par de petites encoches permettant d'indiquer la position de la masse coulissante donnant un tempo déterminé. Les encoches devant être suffisamment éloignées les unes des autres, il n'est pas possible de mettre une centaine d'encoches sur le balancier. Les graduations suivantes sont couramment utilisées :
Les tempos sont espacés de deux pulsations par minute aux faibles cadences (de 30 à 60), puis de trois (de 60 à 72), de quatre (de 72 à 120), de six (de 120 à 144), de huit (de 144 à 240) et enfin de douze (de 240 à 252).
Les indications métronomiques ci-dessous sont des moyennes, ayant évolué au fil des siècles. Pour un même tempo, un compositeur peut donc choisir entre différentes appellations. Les nombres correspondent au nombre de pulsations par minute. Cette unité de référence pouvant varier selon les morceaux, elle est soit indiquée par un symbole ( blanche, noire, croche…), soit induite par la mesure (/2 : à la blanche, /4 : à la noire, /8 : à la croche…).
Terme italien | Abréviation | Terme allemand[9],[10] | Signification | Pulsations/minute |
---|---|---|---|---|
Largo | Breit | Large (lent) | 40 - 60 | |
Lento | Langsam | Lent | 52 - 68 | |
Adagio | Ruhig | À l'aise | 60 - 80 | |
Andante | Andte | Gehend | Allant | 76 - 100 |
Moderato | Modto | Gemässigt | Modéré | 88 - 112 |
Allegretto | Allto | Ein wenig schnell | Assez allègre | 100 - 128 |
Allegro | Allo | Lustig, schnell | Allègre, gai | 112 - 160 |
Vivace | Lebhaft | Vif | 120 - 140 | |
Presto | Schnell, eilig | Rapide | 140 - 200 | |
Prestissimo | Prestmo | Sehr schnell | Très rapide | > 188 |
Les tempos de base peuvent être affinés, principalement par l'ajout d'un suffixe au terme italien (-ino, -etto, -issimo, -amente, …).
Ces indications de mouvement peuvent également être suivis d'un qualificatif indiquant le caractère du morceau (moderato, assai, molto, espressivo, grazioso, …) ou faire référence à des pièces de genre, notamment en danse (Tempo di minuetto, Tempo di valse, Tempo di mazurka, …).
Le tempo peut varier au cours d'un même morceau. Il lui arrive parfois même d'être purement et simplement suspendu (point d'orgue, récitatif, etc.).
Un ralentissement du tempo peut être signalé, soit par une nouvelle indication métronomique, soit par divers termes italiens, tels que :
De façon analogue, une accélération du tempo peut être signalée, soit par une nouvelle indication métronomique, soit par divers termes italiens, tels que :
Après un ralentissement ou une accélération, le retour au tempo initial peut être signalé, comme précédemment, soit par une nouvelle indication métronomique, soit par divers termes italiens, tels que :
Il arrive que le tempo soit suspendu. C'est le cas tout d'abord lorsqu'un point d'orgue est placé sur (ou sous) une figure, indiquant le prolongement de ladite figure au gré de l'interprète. D'autres fois, il s'agit de la suspension du tempo de tout un passage, laquelle peut être signalée, une fois encore, par divers termes italiens ou latins, tels que :
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