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La première direction générale du Comité de sécurité d'État (KGB) (en russe : Первое главное управление (ПГУ) Комитета государственной безопасности (КГБ), Pervoïé glavnoïé ouravlenié (PGOu, prononcé Pé-Gué-Ou) Komiteta gossoudarstvennoï bezopasnosti (KGB)) était, de 1954 à 1991, la forme administrative de l'espionnage politique extérieur soviétique existant depuis le [1]. Il rend un hommage particulier à Félix Dzerjinski, fondateur de la Tcheka.
Première direction générale (espionnage) du KGB Первое главное управление (внешняя разведка) Комитета государственной безопасности (КГБ) | ||||||||
Situation | ||||||||
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Création | ||||||||
Dissolution | ||||||||
Type | Service sous l'autorité du Président du KGB près le Conseil des ministres de l'URSS (-), plus tard - du Président du KGB de l'URSS (-) | |||||||
Siège | Loubianka de 1954 à 1972 après 1972 - Iassénévo Moscou Union soviétique |
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Budget | inconnu | |||||||
Organisation | ||||||||
Effectifs | inconnu | |||||||
Organisations affiliées | Institut Andropov du Drapeau rouge du KGB Groupe spécial « Vympel » |
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Site web | svr.gov.ru successeur officiel | |||||||
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Lors de la courte période transitoire, après la mort de Staline en , l’espionnage politique tchékiste a été provisoirement confié à la Deuxième direction générale (Vé-Gué-Ou) du nouveau ministère de l’intérieur de l’URSS, agrandi par la fusion des MVD et MGB anciens.
Un des hauts dirigeants de la Vé-Gué-Ou du MVD était Alexandre Panouchkine[2] Il s’est fait remarquer par la plus haute hiérarchie du Kremlin, dans la période des grands nettoyages de 1938-1939 où il avait dirigé le troisième département spécial du NKVD chargé des opérations secrètes dont les filatures et arrestations des « ennemis du peuple ». Ensuite, il a été le Rézidiente et ambassadeur en Chine et aux États-Unis à l’époque où la diplomatie et l’espionnage soviétiques ne faisaient qu’un. Après la Deuxième Guerre mondiale, Panouchkine était déjà le grand patron de l’espionnage extérieur soviétique qui s’appelait le Comité d’information (près le Conseil des ministres et ensuite près le Ministère des affaires étrangères de l’URSS).
Le , a été créé un organisme administratif à part - le Comité de sécurité d’État (le KGB) auprès du Conseil des ministres de l’URSS. L’ancien premier adjoint du ministre de l’intérieur (MVD) de l’URSS, le général-colonel Ivan Serov est devenu le premier président de la corporation professionnelle tchékiste placée sous le strict contrôle idéologique du Comité central du PCUS dirigé par son nouveau premier secrétaire Nikita Khrouchtchev.
Par ordre du président du KGB, l’espionnage politique soviétique a donc été définitivement confié, le , à la Première direction principale (la Pé-Gué-Ou) du KGB nouvellement créé, et y est resté pendant 37,5 ans jusqu’en .
Le premier chef de la Pé-Gué-Ou était toujours le même Alexandre Panouchkine qui n’est resté en revanche qu’une année à la tête de la Pé-Gué-Ou. Lorsque Panouchkine est devenu haut fonctionnaire dans l’appareil du Comité central du Parti communiste, c’est le général Alexandre Sakharovskiy, son premier adjoint, un autre espion professionnel, qui en a été le chef par intérim pendant un an, pour prendre définitivement la direction de l’espionnage politique en 1956. Sakharovsky va rester 16 ans en tout à la tête de la Pé-Gué-Ou[3].
Devenu plus puissant sous l’impulsion de Youri Andropov, ancien haut fonctionnaire du Parti nommé son président en 1968, le KGB change radicalement de statut le . Il est libéré de la tutelle du Conseil des ministres de l’URSS et devient le KGB de l’URSS – espèce d’un super ministère indépendant, dont le Président est membre de droit du Politburo du Comité central du PCUS. Par la même occasion, le statut de la Pé-Gué-Ou grandit et Vladimir Krioutchkov, son chef depuis 1974, devient l’adjoint (de droit) du Président du KGB de l’URSS à partir du . Krioutchkov est resté à la tête de la Pé-Gué-Ou pendant 14 ans pour s’asseoir à son tour en 1988 dans les fauteuils de son ancien patron, Youri Andropov, de Président du KGB et de membre du Politburo.
Ne voulant pas de concurrents et espérant mettre fin à l’influence corporatiste des anciens espions émérites de la guerre froide, Vladimir Krioutchkov, pâle mais fidèle ombre d’Andropov, ayant le grade de général d’armée en quittant la direction de la Pé-Gué-Ou, hésite pendant un an avant désigner Iassénévo Léonid Tchebartchine, simple général-major, pour le remplacer. L’idée de Krioutchkov est simple : sans expérience des intrigues du Kremlin et n'ayant pas la carrure pour faire de l’ombre à celui qui n'était que l'ombre d’Andropov, le nouveau patron de l’espionnage du KGB serait à sa botte et devrait tout à son bienfaiteur.
De toute façon, les jours de l’ancienne Union soviétique sont déjà comptés et, avec elle, du KGB et de son espionnage politique, pense-t-on à l’époque. À la suite du putsch de Moscou d’, coup d'État manqué à la fin de la pérestroïka en URSS, le renseignement extérieur (espionnage) politique de l'Union soviétique cesse d’être une constituante administrative du KGB.
Le président de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev nomme Vadim Bakatine, un homme de l’extérieur, à la tête du KGB dans un seul et unique but : casser définitivement la monstrueuse machine tchékiste en la faisant éclater en morceaux. Afin de casser à son tour la corporation fermée des espions, le liquidateur du KGB propose à la tête de la Pé-Gué-Ou un civil, académicien arabisant, président de la chambre haute du parlement de l’URSS et candidat Politburo : Ievgueni Primakov.
Le , la Pé-Gué-Ou est administrativement séparée du KGB et devient un organisme autonome qui est d’abord baptisé Service central de renseignement de l'URSS. Depuis de , après la dislocation de l’URSS, le SCR devient le Service des renseignements extérieurs de la fédération de Russie.
Non seulement le nouveau directeur civil du SVR ne casse pas -contrairement aux ordres reçus de Gorbatchev- la corporation tchékiste de l’espionnage, mais il la préserve et autant que possible la renforce, lui donnant une impulsion qu’elle n’a pas connue depuis le bon vieux temps d’Andropov.
La Pé-Gué-Ou du KGB se composait de l’appareil central (administration centrale) basé à Moscou, des représentations déconcentrées sur tout le territoire de l’URSS, des représentations officielles du KGB à l’étranger dans les pays « amis », ainsi que des rézidientouras secrètes ou clandestines du KGB à l’étranger, dites « légales » et « illégales », dans les pays « ennemis ».
Depuis 1954 l’organigramme de la Pé-Gué-Ou a changé plusieurs fois. Voici comment il peut être résumé vers les années 1980-1991[6].
La Pé-Gué-Ou du KGB était dirigée par les chefs militaires ou civils, dont voici la liste complète :
Les chefs adjoints de la Pé-Gué-Ou du KGB le plus souvent dirigeaient les directions géographiques et/ou fonctionnelles les plus importantes.
La majorité des départements opérationnels dits « géographiques » de la Pé-Gué-Ou du KGB assuraient la direction générale et coordination de toutes les activités d’espionnage du KGB dans leurs pays respectifs, ainsi que fournissaient le contingent des éléments opérationnels pour la ligne « PR » dans les rézidientouras dites « légales » à l’étranger.
Trois départements opérationnels avaient des particularités :
Les directions opérationnelles spécialisées de la Pé-Gué-Ou du KGB assuraient la direction générale des activités d’espionnage du KGB dans leurs domaines réservés respectifs, ainsi que fournissaient le contingent des éléments opérationnels pour les lignes respectives dans les rézidientouras dites « légales » à l’étranger.
Suivant le degré de « l’amitié » entre l’URSS et les pays du monde, les antennes du KGB à l’étranger étaient soit les représentations officielles du KGB auprès des organes de sécurité des pays « frères », soit des conseillers du KGB dans certains pays « amis », soit dans les pays « ennemis » - les antennes secrètes ou rézidientouras (dites « légales ») sous le toit diplomatique des ambassades de l’URSS ou les antennes complètement clandestines (dites « illégales »).
À partir de 1953 sont créés les représentations officielles des organes de sécurité d’État soviétiques dans les pays du pacte de Varsovie et dans d’autres pays « frères »[32]:
Les représentations officielles principales du KGB étaient toujours basées dans les capitales des pays d’accueil.
Dans les certaines provinces des pays d’accueil, il pouvait y avoir des groupes de conseillers du KGB sur le terrain (par exemple, Vladimir Poutine en 1986-1990 faisait partie du petit groupe du KGB basé dans la ville de Dresde en RDA)
Le plus souvent les rézidientouras ou antennes dites « légales » se trouvaient sous la couverture des ambassades ou des consulats d’URSS dans les grands pays étrangers. Ces antennes possédaient les moyens importants techniques et les télécommunications codées[42].
Les rézidientouras ou antennes dites illégales étaient des réseaux clandestins autonomes dépendant de la Direction « S » de la Pé-Gué-Ou du KGB.
Même étant très fragiles en cas de défaillances (n'ayant aucune protection diplomatique), les rézidientouras clandestines, dites « illégales », étaient la forme idéale opérationnelle car quasiment indécelables par les services « ennemis » du contre-espionnage. Ces structures étaient complètement autonomes et possédaient le plus souvent l'équipement radio nécessaire qui leur permettait les communications codées directes avec le « Centre » (administration centrale à Moscou) sans passer par l'intermédiaire des antennes « légales » sous le toit des représentations officielles diplomatiques soviétiques à l'étranger.
Toutes les opérations réellement importantes (dont le nombre reste assez limité) passaient uniquement par ces réseaux clandestins.
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