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Le prêt de livre numérique en bibliothèque est un service offert dans les bibliothèques qui permet aux usagers d'emprunter des livres numériques. Les livres empruntés peuvent ensuite être lus à l'aide d'une liseuse ou d'autres appareils dotés d'une application permettant de lire des livres numériques tels que la tablette tactile, le smartphone, l'ordinateur portable ou de bureau.
Les livres numériques ont d’abord été disponibles pour les bibliothèques universitaires et spécialisées à partir d’abonnements à des bases de données[1]. Dans les années 1990, plusieurs bibliothèques publiques ont commencé à s’intéresser aux livres numériques grâce au Projet Gutenberg[2]. À la même époque, les éditeurs ont commencé à vendre des livres numériques individuels, incluant des titres populaires et récents[2]. Cependant, à cause des nombreuses inquiétudes et défis associés aux livres numériques, le prêt de livre numérique dans les bibliothèques n’a pris de l’importance qu’à partir des années 2010[3]. Bien que les éditeurs et les agrégateurs aient effectué de nombreuses campagnes pour promouvoir les livres numériques auprès des bibliothèques, celles-ci ont longtemps été réticentes à adopter ce nouveau format[3]. Aujourd’hui, la proportion de livres numériques dans les collections des bibliothèques est beaucoup plus importante et continue d’augmenter[3]. À partir de mars 2020, la pandémie de COVID-19 marque un tournant dans l'industrie du livre numérique. Avec la fermeture physique des écoles et des bibliothèques, celles-ci ont dû migrer rapidement vers des ressources numériques afin de continuer leurs activités pédagogiques[4]. Selon Statistique Canada, entre avril et mai 2020 pas moins de 92% des 100 000 élèves répondant sur son territoire ont été forcés à suivre un ou plusieurs de leurs cours en virtuel[5].
En 2010, plusieurs éditeurs avaient déjà commencé à publier du contenu numérique[1]. À partir de 2011, les bibliothèques publiques ont dû faire face à de nombreux défis liés à l’accès et aux licences des livres numériques[1]. En 2011, HarperCollins impose une limite de circulation pour chaque achat, Hachette arrête de vendre des livres numériques aux bibliothèques et Penguin retire tout son contenu de la plateforme de prêt OverDrive[1]. En 2013, près de la moitié des best-sellers n’était toujours pas accessible pour le prêt numérique en bibliothèque[1]. Depuis 2014, les multinationales de l’édition (HarperCollins, Hachette, Macmillan, Penguin, Random House, Simon & Schuster) vendent des livres numériques aux bibliothèques publiques sous différentes conditions[1]. Plusieurs regroupements de bibliothèques aux États-Unis et au Canada tels que Orbis Cascade Alliance (en), NovaNet, ou encore la Colorado Alliance of Research Libraries (en) ont tentés de négocier ces conditions afin de diminuer les coûts liés à l'acquisition des licences à des fins de diffusion[6]. Pour ce faire, plusieurs modèles ont été proposés, tels que le modèle DDA (pour Demand-Driven Acquisition, aussi connu sous le nom de Patron-driven acquisition (en) ) qui est un modèle d'acquisition selon la demande du livre en bibliothèque par l'usager[7]. Ce modèle est d'ailleurs celui utilisé par JSTOR pour l'accès à son contenu en ligne[7]. Le modèle ATO (Access-to-Own) fait également partie des modèles proposés et est notamment proposé par la plateforme ProQuest (en)[6],[8]. Comme le modèle DDA, il permet à une bibliothèque d'acheter les licences seulement si un usager utilise les livres numériques concernés, ce qui diminue les coûts d'acquisition de documents numériques par les bibliothèques tout en assurant à leurs usagers l'accès aux documents dont ils ont besoin. Pour permettre aux utilisateurs d'avoir accès à des livres numériques, les bibliothèques des États-Unis et du Canada peuvent également louer les licences ou encore acheter un accès perpétuel aux documents souhaités. Ce n'est cependant pas tous les documents qui sont disponibles via ces modes d'acquisition et même si une bibliothèque opte pour une licence perpétuelle, elle a un maximum d'emprunt autorisé doit parfois racheter celle-ci en fonction de la demande[6].
Le livre numérique connaît aujourd’hui une grande popularité. Les bibliothèques publiques sont des acteurs importants dans la propagation de cette pratique de lecture. On recense un total de 53 millions de prêts de ressources numériques en 2012[9]. Parmi ces emprunts, ce sont les bibliothèques publiques qui desservent 95% de la population québécoise[9]. La plupart des bibliothèques publiques utilisent la plateforme du PRETNUMERIQUE.CA pour le prêt de livre numérique[10]. L’implantation de cette technologie implique la formation des usagers et du personnel afin de diffuser et de rendre accessible le prêt de livre numérique. Il s’agit d’un long processus qui demeure en cours, et ce, surtout dans les régions rurales du Québec qui sont pour la plupart desservies par le Réseau Biblio du Québec[11]. Le Réseau Biblio du Québec compte actuellement un nombre total de 770 « membres bibliothèques »[11].
L’arrivée du prêt de livre numérique au Québec connaît un premier apogée en 2011[9]. Les bibliothèques publiques ont dû s’adapter aux nouvelles technologies afin de répondre aux besoins des usagers connectés. En 2013, on comptait environ 500 bibliothèques qui offraient un service de prêts de livres numériques au Québec[12]. Aujourd’hui, ce service demeure important et présent dans la grande majorité des bibliothèques au Québec. Selon la firme De Marque, une augmentation de 40% des prêts de livres numériques s’est produite depuis sur le site de PRETNUMERIQUE.CA[13]. Cette augmentation porte à 7 millions le nombre de livres numériques empruntés dans les bibliothèques publiques du Québec depuis 2011[14],[15]. La collaboration de De Marque, compagnie qui gère la plateforme PRETNUMERIQUE.CA en partenariat avec Bibliopresto, un organisme à but non-lucratif offrant des outils et des services numériques aux bibliothèques[16], avec l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL), Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) et l’Association des bibliothèques publiques du Québec (ABPQ), aura permis de mettre sur pieds un « programme de prêt numérique précurseur et largement envié », selon Arnaud Foulon, président de l’ANEL.
Ce modèle de prêt numérique, bien que pratique pour les bibliothèques publiques, convenait cependant mal au milieu scolaire. En effet, les bibliothèques scolaires du Québec ont des besoins bien spécifiques qui ne peuvent être comblés totalement avec la plateforme PRETNUMÉRIQUE.CA ; les licences acquises par la plateforme ne permettant pas toujours de projeter les livres numériques sur des TNI (Tableau blanc interactif) ou de prêter le livre à plusieurs usagers à la fois, comme lorsqu'un professeur souhaite mettre un livre numérique au programme[17]. Les politiques d'acquisitions de livres numériques provoquent des tensions entre les fournisseurs et le milieu scolaire, car elles suivent une logique marchande, et non une logique de services publics[18]. En effet, elles impliquent généralement une limite de prêts pour les licences achetées par les bibliothèques, ce qui les force à racheter une même licence plusieurs fois si elle est beaucoup utilisée[19]. Cela crée une rareté artificielle aux livres numériques[18] qui ne colle pas au système scolaire, où le prêt simultané d'un livre au programme, surtout dans un contexte pandémique, est important. C'est pour cela qu'est développée la plateforme Biblius. Ce projet, comme PRETNUMÉRIQUE.CA, est créé par Bibliopresto en collaboration avec De Marque et le Ministère de l'Éducation du Québec (MEQ)[20]. L'initiative poursuit d'ailleurs les objectifs du MEQ présents dans son Plan d'action numérique en éducation et en enseignement supérieur, initié en 2018[21]. Cette nouvelle plateforme est déployée dans le milieu scolaire depuis le 29 septembre 2021[22] et permet aux élèves et professeurs d'emprunter des livres numériques en simultané sans avoir à les télécharger. La fonction de synthèse vocale et la possibilité d'agrandir le texte permet également de mieux soutenir les élèves en difficulté d'apprentissage qu'avec un livre papier[17]. Biblius priorise la littérature jeunesse francophone du Québec et propose plusieurs collections, comme la collection partagée du MEQ ou encore les collections locales développées par les professionnels de chaque milieu tout en respectant les politiques québécoises en matière d'acquisition[20].
Afin d’assurer la part la plus équitable possible aux différents acteurs de la chaîne du livre, la Loi sur le développement des entreprises québécoises dans le domaine du livre, que l’on surnomme souvent Loi du livre, encadre depuis 1981 les achats de livres de plusieurs institutions, dont les bibliothèques. Dans le cadre de cette législation, les livres numériques ne sont pas considérés au même titre que les livres au format papier[23]. Les institutions régies par cette loi ne sont donc pas obligées de faire l’acquisition de livres numériques auprès de librairies agréées comme pour ceux au format papier. Malgré cette disposition de la loi, les bibliothèques publiques font l’achat de livres numériques par l’entremise des librairies agréées de leur région dans un geste de soutien à leur égard[24],[25]. Le fait que les bibliothèques publiques aient continué de se tourner vers les librairies agréées pour l’acquisition des livres numériques a fait une grosse différence chez les libraires indépendants puisque les achats institutionnels de livres numériques représentent presque la totalité de leurs ventes de ce type de documents[15].
Le , le ministre de la Culture et de la Communication propose un contrat numérique pour les bibliothèques qui a pour but de favoriser le développement d’une offre de services et de collections numériques adaptées aux besoins du public[26]. En 2011 et en 2012, le gouvernement français instaure un nouveau soutien financier pour les bibliothèques au sein de la Dotation générale de décentralisation (DGD) afin d’investir davantage dans les domaines de l’informatique et du numérique. Ces investissements incluent l’acquisition de tablettes et de liseuses, le développement d’applications mobiles, ainsi que la mise en place d’un portail[26]. Cependant, dans le domaine du numérique, les bibliothèques françaises accusent un retard significatif. En 2012, environ 2% des bibliothèques françaises proposaient des livres numériques, comparativement à 90% des bibliothèques américaines[26]. En 2013, la ministre de la Culture et de la Communication a formé un groupe de travail afin de discuter d’un cadre de diffusion pour le livre numérique en bibliothèque[26].
Le prêt de livre numérique amène plusieurs défis pour les bibliothèques, entre autres :
Plusieurs plateformes sont disponibles pour l’emprunt de livres numériques. Citons entre autres : OverDrive[28], Cloud Library[29], Axis 360 (Baker & Taylor)[30], CanTook Station[31], PRETNUMERIQUE.CA (bibliopresto)[10] et Biblius (bibliopresto)[20].
Pour transférer les livres numériques sur un appareil de lecture, un logiciel est nécessaire, notamment pour gérer le contenu protégé par droit d’auteur. Adobe Digital Editions[32] et BlueFire Reader[33] en sont des exemples.
Plusieurs bibliothèques permettent l'emprunt de liseuses et de tablettes en plus d'offrir des formations sur la manière de les utiliser[26],[27]. Certaines bibliothèques, comme la Sacramento Public Library, permettent d’emprunter des liseuses préchargées contenant jusqu’à 500 livres[34].
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