Officiellement, il n'y a pas de peuple connu sous l'ethnonyme Pomaks.
La question de la «bulgarité» des Pomaks hante depuis longtemps les débats touchant à l'identité nationale, tant des Bulgares eux-mêmes que des Turcs de Bulgarie: pour certains Bulgares, les Pomaks ne sont pas des Bulgares, car ceux-ci ne peuvent être que chrétiens; pour d'autres, les Pomaks sont bien des Bulgares, forcés de renier leur foi et «hérités des crimes commis par l'Empire ottoman contre le peuple bulgare». En fait la principale cause de conversion à l'islam des chrétiens des Balkans et d'Anatolie au fil des siècles est la charia appliquée dans l'Empire ottoman, aux termes de laquelle ils étaient soumis au haraç (double imposition sur les non-musulmans) et au devchirmé (enlèvement des garçons pour devenir des janissaires).
Dans les années 1970 et 1980, le régime communiste de Todor Jivkov a voulu effacer l'identité des Turcs de Bulgarie en les proclamant «Pomaks» et en les forçant à reprendre des prénoms et des patronymes «typiquement bulgares» ou à quitter le pays pour aller s'installer en Turquie.
Aujourd'hui, il existe un mouvement religieux chrétien-ultra-orthodoxe et nationaliste qui tente de convertir les Pomaks au christianisme.
Il existe des Pomaks qui s'orientent vers les protestants évangélistes, un courant religieux surtout apporté par des missionnaires américains, ou par des Pomaks convertis, car ils entretiennent des relations historiquement tendues avec les autres Bulgares orthodoxes.
Les Pomaques de Grèce sont musulmans, sunnites ou chiites («bektaši»). Depuis le Traité de Lausanne (1923), l'État grec propose un enseignement primaire bilingue turc-grec à la minorité musulmane, suivi donc par les Pomaques, les Turcs et les Roms musulmans de Thrace. Parallèlement, les élèves suivent un enseignement religieux à la mosquée, en turc et en arabe. Aujourd'hui, la situation est diverse sur le plan linguistique: une minorité de Pomaques transmettent encore leur langue maternelle slave pomaque, qui est presque identique aux dialectes bulgares du Sud-Ouest, et maîtrisent aussi le turc et le grec, alors qu'une grande partie transmet le turc comme langue première et apprend le grec comme deuxième langue. Leur principal centre culturel est la ville de Xánthi.
Les Pomaques de Turquie habitent principalement:
en Thrace orientale, leur terroir d'origine; leur nombre a augmenté après le Traité de Constantinople de 1913, aux termes duquel l'Empire ottoman récupéra sur la Bulgarie Andrinople, Kirk-Kilissé et Démotika: d'une part certains habitants bulgares chrétiens préférèrent devenir Pomaques et conserver leurs propriétés, d'autre part il y eut échange de population entre les autres Bulgares chrétiens, qui rejoignirent la Bulgarie, et des Pomaques du Rhodope venus s'installer là;
à Istanbul, de par l'exode vers les villes (Belgrad, le village bulgarophone le plus proche d'Istanbul, se trouvait à moins de quinze kilomètres de la ville);
Jusqu'à la fin des années 1990, les départements frontaliers de Grèce, dont le nome de l'Évros dans lequel vivent beaucoup de Pomaques de Grèce, étaient sous surveillance militaire, en totalité ou en partie, en raison du «Rideau de fer» (la Grèce était dans l'OTAN, la Bulgarie dans le Pacte de Varsovie). Ce régime appelé en grec epitirumeni zoni «zone surveillée» suspendait en fait le droit commun des citoyens et de l'administration civile dans toute une série de domaines (résidence, citoyenneté, déplacement, possession de biens immobiliers...). Du côté bulgare, sous la dictature communiste, c'est dans tout le pays que le droit commun des citoyens était restreint, mais la zone frontalière avec la Grèce et la Turquie, où vivent les Pomaques de Bulgarie, était particulièrement surveillée, les musulmans étant en outre suspects de sympathie envers la Turquie, «État impérialiste» lui aussi membre de l'OTAN.
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«The name ... refers to about 220,000 people in Bulgaria ... Pomaks inhabit borderlands ... between Bulgaria and Greece»
«The Pomaks, known officially in Bulgaria as Bulgarian Muhammadans or Bulgarian Muslims, are an ethno-confessional minority at present numbering about 220,000 people.»
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