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Un plan de reprise d'activité (PRA) est un ensemble de procédures (techniques, organisationnelles, sécurité) qui permettent à une entreprise de prévoir par anticipation, les mécanismes pour reconstruire et remettre en route un système d'information en cas de sinistre important ou d'incident critique[1].
En cas de sinistre, Le PRA permet de reconstruire les serveurs en leur affectant les données répliquées et ainsi de redémarrer les applications sous quelques minutes ou quelques heures, suivant les solutions retenues. Il existe plusieurs niveaux de capacité de reprise, et le choix doit dépendre des besoins exprimés par l'entreprise.
Les entreprises actuelles dépendant de plus en plus de leur informatique, elles ne peuvent donc plus se permettre de ne pas avoir une solution face à un incident informatique, qui pourrait leur être fatal ou entraîner une paralysie de l’activité professionnelle. Le plan de reprise d’activité a alors un rôle majeur pour assurer le redémarrage structuré des systèmes d’information. Ce plan peut être détenu par l’entreprise ou confié à un prestataire.
Le PRA est comme une assurance, tant qu'il n'y a pas d’accident, on ne voit pas l’intérêt.
Aujourd’hui, la simple sauvegarde ne suffit plus.
Voici quelques chiffres clés pour comprendre la mise en place du plan :
Le plan de reprise d’activité (PRA) est à distinguer du plan de continuité d'activité (PCA) : ce dernier a pour objectif de poursuivre l'activité sans interruption du service et d’assurer la disponibilité des informations quels que soient les problèmes rencontrés. Le PRA en est un sous-ensemble, qui décrit hiérarchiquement l’ensemble des mesures qui doivent être mises en place lors de la survenue d'un sinistre ou d’un incident majeur ayant entraîné une interruption de l'activité. Le PRA définit les architectures, les moyens et les procédures nécessaires à mettre en œuvre pour assurer la protection des applications qu’il couvre.
Les entreprises ne peuvent pas toujours détourner les catastrophes, mais avec une prévision prudente, les effets d’un sinistre ou d’un désastre peuvent être atténués. L’objectif d’un PRA est de minimiser les temps morts et la perte de données. L’objectif premier est de protéger l’organisation dans l’éventualité qu’une partie ou la totalité de ses opérations et services informatiques soit inutilisables. Le PRA minimise la perturbation des opérations et assure un certain niveau de stabilité organisationnelle et le rétablissement de ces données sera prioritaire après le désastre.
Un système de reprise peut être extrêmement coûteux à mettre en place et à maintenir au sein de l’organisation. Il est donc essentiel de définir convenablement les attentes du système de reprise. Les besoins de l’organisation sont mesurés à l’aide de deux concepts :
Durée maximale d'interruption admissible (Recovery Time Objective : RTO[3]) | C’est le délai de rétablissement d’un processus, à la suite d'un incident majeur, pour éviter des conséquences importantes associées à une rupture de la continuité d'activité. Il définit le temps alloué pour faire le basculement vers le nouveau système. |
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Perte de données maximale admissible (Recovery Point Objective : RPO) | Le RPO commence à s’exprimer à l'instant où l’incident majeur arrive et peut être exprimé en secondes, minutes, heures ou jours. Il s’agit donc de la quantité maximale acceptable de perte de données. C'est la durée des fichiers ou des données dans le stockage de secours exigé par l’organisation pour reprendre des opérations normales après l’incident. Ce critère définit l'état dans lequel doit se trouver le nouveau système après basculement. |
Les États-Unis depuis plusieurs années ont déjà imposé des contraintes aux entreprises quant à leurs sauvegardes de données (HIPAA, pour les caisses d’assurances maladie et PCI-DSS pour le milieu bancaire)
La France y arrive peu à peu, en imposant de plus en plus le PCA, notamment grâce aux nouvelles législations qui imposent à certains types d’entreprise la maîtrise de leurs activités essentielles et des risques attachés. Le CRBF (Comité de la réglementation bancaire et financière) par exemple pour le secteur bancaire.
Il y a trois grandes catégories de sinistres pouvant causer la perte totale ou partielle de votre système d’information. Certains d’entre eux impliquent une perte de données ne pouvant être récupérées que par une sauvegarde externalisée.
Le terme « catastrophe naturelle » évoque un événement soudain qui expose les habitants d’une ville et leurs infrastructures à de lourds dégâts. Elles peuvent être de différentes formes : tempêtes, inondations, cyclones, tremblements de terre, sécheresses ou encore grandes chaleurs.
Les conséquences de ces sinistres peuvent être :
Ce sont des sinistres, d’origines variées qui peuvent affecter les installations. Ils peuvent être intentionnels (vol, attentat, sabotage) ou non intentionnel (incendie, dégâts des eaux).
Selon une étude menée par Symantec, les cybers-criminels planifient avec rigueur leurs offensives. Les entreprises sont de plus en plus ciblées car les informations qu’elles détiennent sont d’une grande valeur. Le détournement de ces données est source d’enrichissement illicite. Les cyber-escrocs les mieux organisés ne se contentent plus de contaminer de front les réseaux, ils préfèrent s’introduire dans les systèmes par le biais de partenaires commerciaux. En 2014, le pourcentage d’incidents attribués aux fournisseurs de services, consultants ou sous-traitants a progressé respectivement de 18 % et 15 %.
Les attaques sont variées : virus, cyberattaque, piratage informatique, logiciels malveillants. Le sabotage d’installations industrielles est une autre alternative. Dans certains cas, ces attaques peuvent paralyser l'activité professionnelle, ou encore entraîner une perte de données conséquente
Les conséquences de ces incidents peuvent être diverses, notamment entraîner une coupure des communications, ainsi les systèmes reliés ne peuvent plus échanger de données et on assiste alors à une perte d’informations, une saturation, une panique système ou un arrêt des activités. Une entreprise peut aussi subir la perte des applications installées.
Les autres causes de pertes de services ou de données sont dues à des facteurs internes aux organisations ou à leur partenaires proches :
Ces causes de panne sont souvent négligées car sous estimées : on fait confiance aux fournisseurs de téléphonie, aux employés, à la qualité du matériel utilisé.
En France, nombreuses sont les entreprises qui négligent ces aspects[4]
Le Plan de Reprise d’Activité idéal n’existe pas. Il faut qu’il soit adapté à chaque organisation. Néanmoins, il y a trois stratégies de base qui figurent dans tous les plans de reprise :
Les mesures préventives vont tenter de prévoir l’occurrence d’incidents. Ces mesures cherchent à identifier et réduire les risques. Elles sont créées pour atténuer ou prévenir la fréquence des sinistres ou des désastres.
Les mesures préventives peuvent inclure :
Les mesures détectives sont prises pour détecter la présence d’éléments indésirables dans le système d’information de l’organisation. Leur but est de découvrir de nouvelles menaces potentielles. Elles peuvent mettre en avant des événements non-désirés. Ainsi, l’organisation doit mettre en œuvre différentes mesures :
Les mesures correctives visent à restaurer un système après un événement indésirable (sinistre, désastre). Ces mesures portent sur la fixation ou la restauration des systèmes d’information après l’incident.
Elles peuvent inclure la tenue de documents critiques dans le plan de reprise d’activité ou la souscription à des polices d'assurance adaptées à l’organisation. Dans toutes les organisations, un Plan de Reprise d’Activité doit permettre de répondre aux interrogations suivantes :
Exemple de mesure : Mehari (Méthode Harmonisée d'Analyse de Risques) qui est une méthode complète d’évaluation et de management des risques liés à l'information, ses traitements et les ressources mises en œuvre.
Selon Geoffrey H. Wold (Disaster Recovery Journal)[5], tel que cité dans un rapport du Sans[6], le processus entier de développement d'un Plan de reprise d’activité se déroule en 9 étapes :
Pour qu’un plan de reprise d’activité soit réussi, la responsabilité centrale du plan doit dépendre de la direction. Celle-ci est responsable de coordonner le plan de reprise d’activité et d’assurer son efficacité dans l'organisation. Elle est aussi chargée de répartir le temps et les ressources nécessaires, à la fois financières et relatives à l'effort que tout le personnel concerné doit fournir.
La direction générale de l’entreprise nomme un comité de planification pour surveiller le développement et la mise en œuvre du plan. Il inclut des représentants de tous les services fonctionnels de l'organisation et il compte aussi habituellement le directeur du service informatique. Le comité définit aussi la portée du plan.
Le comité de planification prépare une analyse de risque et une analyse d'impact sur l’activité qui inclut une gamme d’incidents possibles, y compris des menaces naturelles, technologiques et humaines. Chaque service de l'organisation est analysé pour déterminer la conséquence potentielle et l'impact associé à plusieurs scénarios de désastre. Le processus d'évaluation des risques évalue aussi la sécurité des documents importants. Traditionnellement, le feu a constitué la menace la plus importante pour une organisation. Cependant on devrait aussi considérer la destruction humaine intentionnelle. L’entreprise doit prévoir un plan minutieux présentant comme situation « le pire cas », c’est-à-dire la destruction du bâtiment principal. Il est important d'évaluer les impacts et les conséquences résultant de la perte d'informations et des services.
À ce point, les besoins critiques de chaque département de l'organisation sont évalués pour établir un ordre de priorités. L'établissement de priorités est important car aucune organisation ne possède des ressources infinies.
Une méthode utilisée pour déterminer les besoins critiques d'un département est de documenter toutes les fonctions exécutées par chaque département. Une fois que les fonctions principales ont été identifiées, les opérations et les processus sont alors classés par ordre de priorité : élément essentiel, important et non essentiel.
Pendant cette phase, des recherches sur les alternatives les plus pratiques de traitement en cas de désastre sont faites et évaluées. On considère tous les aspects de l'organisation, y compris les installations physiques, le matériel informatique et les logiciels, les lignes de communication, les fichiers de données et les bases de données, les services clients, les opérations d'utilisateurs, les systèmes d'information de gestion, la structure, les systèmes d'utilisateur final et les autres traitements.
Des accords écrits sont préparés en spécifiant la durée de contrat, les conditions de fin, le test de système, le coût, la procédure pour la notification de changement de système, le matériel spécifique, la définition des circonstances constituant l'année de secours, la garantie de compatibilité…
Ensuite, un plan est préparé pour guider le développement des procédures détaillées. La direction générale passe en revue et approuve le plan proposé. Le plan est utilisé pour la table des matières après la révision finale. D'autres avantages de cette approche sont :
On le considère souvent comme la meilleure pratique pour développer un format standard du plan de reprise d’activité.
L'équipe de direction est particulièrement importante car elle coordonne le processus de reprise. L'équipe évalue l’incident, active le plan de reprise et contacte les directeurs d'équipe. Elle surveille aussi les documents et contrôle le processus de reprise.
Les meilleures pratiques dictent que les plans doivent être testés et évalués sur une base régulière (au moins une fois par an). Il faut une documentation avec les procédures pour tester le plan. Les tests fourniront à l'organisation l'assurance que toutes les étapes nécessaires sont incluses dans le plan.
Il existe aussi d'autres raisons de tester le plan de reprise d’activité :
Après que le test de procédures ait été effectué, une répétition initiale du plan est exécutée. Le test fournira des informations supplémentaires quant aux nouvelles étapes qui devront être incluses, aux changements des procédures qui ne sont pas efficaces et aux autres rajustements appropriés. Ceux-ci ne peuvent pas devenir évidents à moins qu'un réel test d'essai ne soit exécuté. Le plan est par la suite mis à jour pour corriger n'importe quel problème identifié pendant le test.
Les différents types de tests sont : tests de liste de contrôle, tests de simulation, tests parallèles et interruption complète.
Une fois que le PRA a été écrit et testé, le plan est alors soumis à la direction pour approbation. Celle-ci doit donner son accord pour la mise en place d’un PRA.
Comme chaque plan d’assurance, il y a des avantages qui peuvent être obtenus par l’élaboration d’un PRA. Parmi ces avantages, il y a :
Voici les inconvénients et les erreurs courantes, liées au PRA que les organisations font :
La révolution du Cloud et de son modèle aaS ouvre de nouveaux horizons pour la mise en oeuvre d'un PRA[8] en proposant des solutions permettant de réduire significativement les coûts d'investissement liés à un PRA traditionnel. Les plans de secours traditionnels basés sur des infrastructures propriétaires migrent donc progressivement vers le PRAaaS ou Disaster-Recovery-as-a-Service (aussi appelé simplement RaaS : Recovery-as-a-Service). Cette évolution a été constatée notamment aux États-Unis[9].
Bien que les avantages du Cloud Computing[7] commencent à être connus, les PME et certaines ETI ne franchissent pas encore totalement le pas ; elles ne pensent au Cloud que pour certaines applications périphériques ou pour tester une nouvelle application. Passer l'intégralité de son système d'information dans le Cloud suppose, pour en tirer tous les avantages, de modifier en profondeur son mode d'achat et de consommation de l'informatique.
Mettre en place un PRA dans le Cloud présente des avantages :
Le choix du Cloud, notamment public, est une opportunité pour les PME et ETI de mettre en place un véritable Plan de Reprise d'Activité et non plus de se limiter à de simples sauvegardes dont la restauration reste le plus souvent aléatoire en l'absence de tests.
Les risques liés au PRA dans le Cloud sont similaires à ceux du Cloud en général, mais également chez un prestataire traditionnel de PRA [réf. nécessaire] :
Certains risques sont spécifiques au modèle PRA dans le Cloud :
Il existe encore des limites à la mise en œuvre d’un PRA dans le Cloud qui sont principalement :
Dans tous les cas (PRA traditionnels et PRA Cloud) les sujets qui doivent être vérifiés et testés :
Il est donc important d’analyser ces différents points lors du choix d’un prestataire de PRA Cloud.
En cas de sinistre, d'incident critique ou simplement de test, le site informatique principal est déclaré hors service. Tout se passe maintenant dans le Cloud pour la Reprise d’Activité.
Les données, d’applications et de systèmes, qui avaient été répliquées dans le Cloud pendant la phase de sauvegarde, y sont restaurées sous forme de disques virtuels. Ils sont attachés aux serveurs virtuels (VM) qui sont maintenant réveillés dans le Cloud.
Le système de télécommunications, qui avait été configuré au préalable, est activé pour permettre la connexion des utilisateurs. Il est opéré, en mode sécurisé, à travers un réseau privatif ou Internet.
Solutions de PRA internes à l’entreprise | Plan de Reprise d'Activité informatique dans le Cloud privé | Plan de Reprise d'Activité informatique dans le Cloud public |
Délais de redémarrage le plus souvent supérieurs à 48 heures | En cas de sinistre ou d'incident, capacité à démarrer les applications critiques en quelques heures | En cas de sinistre ou d'incident, capacité à démarrer les applications critiques en quelques heures |
Nécessité d'investir dans des matériels : serveurs, stockage, réseau | Début de mutualisation de l’investissement si le Cloud privé est partagé entre plusieurs clients, mais engagement contractuel en général de 3 ans pour garantir le retour sur investissement | Limitation de la facturation aux seules données répliquées ; les serveurs ne sont facturés que lorsqu'ils sont utilisés lors des tests ou en cas de reprise effective d'activité – Pas d’engagement contractuel de durée (1 an) |
Mobilisation de ressources internes (DSI) pour la maintenance des infrastructures | Libération de ressources permettant à la DSI de se consacrer à l’amélioration de l’efficacité des métiers, la mise en œuvre de nouveaux projets | Libération de ressources permettant à la DSI de se consacrer à l’amélioration de l’efficacité des métiers, la mise en œuvre de nouveaux projets |
Difficulté, complexité et coûts pour organiser les tests de plan de reprise informatique et télécom, qui sont ainsi rarement faits | Test de restauration des environnements variable suivant technologies employées | Test de restauration automatisé et industrialisé des environnements |
Prise en compte de l'évolution du périmètre à secourir (ajout et suppression d'applications) complexe à mettre en œuvre | Prise en compte de l'évolution du périmètre à secourir (ajout et suppression d'applications) complexe à mettre en œuvre | Mise à jour du périmètre très facile grâce à la souplesse du Cloud public |
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