Morel est issu d'une famille vivant principalement dans et autour des villages frontaliers linguistiques de Houthem, Warneton, Hollebeke et Zandvoorde. En raison de leur pragmatisme "syndicaliste" et de leur libre entreprise, il est parfois difficile de donner aux Morel une place bien définie dans les contradictions politiques et les grandes mutations sociales de leur époque, tant en termes de rapport entre Église et État qu'en termes d'éducation et d'emploi des langues.
Il est le fils de Gilles Morel (Hollebeke 1737- Zandvoorde 1815) et de Marie Bille (1747-1821), qui ont vécu à Zandvoorde, où Gilles est connu comme cultivateur et maître d'école. Ils ont trois enfants: Pierre, Catherine (1771-1845) et Jean-Baptiste (1775-1841). Ce dernier est maître d'école pendant 50 ans et sacristain à Zandvoorde pendant 25 ans.
Pierre Morel épouse Marie-Elisabeth Danheel (1773-1848) de Warneton le 7 mars 1796. Ils ont dix enfants, dont cinq meurent prématurément.
Maria ou sœur Gertrude des 'Sœurs de Notre-Dame' (1802 - Namur, 25 octobre 1831).
Antonia ou sœur Antoinette, des 'Sœurs de la Présentation de Marie' (17 novembre 1803 - Sint-Eloois-Winkel, au presbytère, 11 décembre 1879).
Maria Begga Joanna Francisca (9 janvier 1806 - Dixmude, 2 mai 1890). Elle épouse Gustave Vander Belen (1807) à Dixmude le 11 septembre 1833. Il est le fils du juge de paix (Louvain) Michel van der Belen (Louvain, 13 août 1770 - 11 avril 1844), qui devient membre de l'Assemblée constituante belge et député jusqu'à sa mort. Il est donc un collègue et un proche de Pierre-François Morel. Le couple reste sans enfant.
François, prêtre et jésuite (8 mai 1808 - 27 juillet 1877).
Fidèle (11 novembre 1809 - 27 août 1891), prêtre.
De 1796 à 1831, Pierre Morel-Danheel dirige un pensionnat pour l'enseignement primaire et secondaire (pensionnat Morel-Danheel) à Dixmude, où l'un des élèves est Johan Joseph Faict (1813-1894), qui devient plus tard évêque de Bruges. En 1826-1827, Ferdinand Van de Putte (1807-1882), y travaille comme précepteur. De futurs contremaîtres libéraux comme Pierre De Breyne et le docteur Auguste Woets (1800-1879) sont également élèves dans ce pensionnat.
La pension Morel-Danheel joue un rôle dans le développement des écoles de Dixmuide au XIXesiècle. Le changement d'activité professionnel de Pierre s'opère alors. Il devient conseiller municipal à Dixmude (1837-1856) et juge de paix suppléant (1832-1856). Il est également président de la fabrique d'églises de Diksmuide.
En 1830, il est élu membre du Congrès national aux côtés de Victor Buylaert pour le district de Dixmude.
Il engage le débat sur la liberté d'enseignement. Le désaccord s'intensifie sur la possibilité que le gouvernement puisse exercer une surveillance sur les établissements d'enseignement. C'est le franc-maçon Pierre Van Meenen qui propose un amendement sur ce point, soutenu par Morel.
Lors de l'élection du chef d'État, il vote dans un premier temps pour le duc de Leuchtenberg. Il ne participe pas au vote pour élire Surlet de Chokier comme régent et dans la phase de débat ultérieure, il vote pour Léopold de Saxe-Cobourg. Il vote également, comme la grande majorité (161 voix contre 28), l'exclusion perpétuelle des Orange-Nassau de tout poste de pouvoir en Belgique.
De 1831 à 1845, il est député du district de Dixmude.
Son fils, Fidelis Martinus Ludovicus Morel (Dixmude, 11 novembre 1809 - Waregem, 27 août 1891), entre au séminaire de Gand et est ordonné prêtre le 22 décembre 1832. Il devient professeur de poésie à Bruges et à Poperinge et devient en 1839 «principal» du collège de Furnes. En 1851, il devient curé à Kerkhove et en 1858 à Winkel-Saint-Eloi.
Franciscus Joannes Jacobus Morel (Diksmuide, 8 mai 1808 - 27 juillet 1877) étudie à Fribourg (Suisse), avec Pierre De Decker et Jules Malou. De retour en Belgique, il entre au séminaire du diocèse de Gand et est ordonné prêtre le 22 décembre 1832, avec son jeune frère Fidèle et avec son cousin Prosper Morel. Pendant quelques années, il enseigne la philosophie au petit séminaire de Roulers. Il entre ensuite dans la Compagnie de Jésus, mais ne persévère pas. Ce sont peut-être des problèmes de santé qui le font revenir dans le clergé séculier diocésain. Dès lors, il séjourne à Dixmude, où il sert comme «habitant» ou prêtre assistant. Il est également cofondateur de la branche locale de la Fraternité Franciscus-Xaverius, qui se consacre à la jeunesse du peuple. Il est atteint de cécité en 1873 et mourut à l'âge de 69 ans.
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