Un ouvroir d'x potentiel (Ouxpo) est un regroupement de groupes de recherche sur les créations possibles basées sur la contrainte volontaire.
L'Ouxpo regroupe l'Oulipo, l'Oubapo, l'Outrapo, etc.[1]Le terme « ouvroir », recouvrant anciennement des œuvres de charité, a été réutilisé pour le rapprochement entre « ouvroir » et « œuvre », sur proposition d'Albert-Marie Schmidt, de l'Oulipo, et adopté dès sa deuxième réunion en remplacement de Sélitex (pour « séminaire de littérature expérimentale »). Le terme « potentiel » est utilisé dans le sens de ce qui est possible, réalisable si l'on suit certaines règles. Tous ces ouvroirs se donnent pour objet d'investigation le travail sous contrainte.
Historique
Dans le giron du Collège de 'Pataphysique est créé en 1960 l'Oulipo (maintenant davantage connu que le Collège lui-même car l'Oulipo, ayant une certaine indépendance de l'administration collégiale, n'a pas été touché par l'occultation du Collège de ’Pataphysique).
Selon les vœux de François Le Lionnais et Raymond Queneau, à partir du creuset oulipien, d'autres Ouvroirs d'X potentiel se sont formés pour l'ensemble des arts. Chaque ouvroir se consacre à un domaine « X ». Il analyse les contraintes préexistantes, et recherche de nouvelles formes de créations potentielles de ce domaine. La coordination des ouvroirs fut confiée d'abord à François Le Lionnais, Noël Arnaud puis Milie von Bariter[réf. nécessaire].
Principaux ouvroirs
Les ouvroirs ont pour la plupart été créés au sein du Collège de 'Pataphysique.
Oulipo
Le premier des Ouxpo est l'Ouvroir de littérature potentielle (Oulipo). Il a été fondé le par François Le Lionnais et Raymond Queneau.
Oulipopo
L'Ouvroir de littérature policière potentielle (Oulipopo) est un groupe de recherche créé le (13 phalle 100) à l'instigation de François Le Lionnais, sur le modèle de l'Oulipo.
Il se propose « de recenser aussi exhaustivement que possible et de classer rationnellement les situations, les mécanismes et leurs combinaisons exploités par le roman policier d’énigme (Oulipopo analytique), plus largement – cette ambition étant sa vocation première – toutes les situations et les mécanismes potentiels inutilisés, voire inutilisables (Oulipopo synthétique)[2] ».
Oupeinpo
Après une première tentative en 1964-1966, l'Ouvroir de peinture potentielle a été fondé fin 1980. Son but est d'inventer des formes, des contraintes mathématiques, logiques ou ludiques capables de soutenir le travail des peintres et plus généralement des artistes visuels.
Outrapo
L'Outrapo, ou Ouvroir de tragécomédie potentielle, consacré à l'interprétation théâtrale, a été fondé le [3] à Londres à l'initiative de Stanley Champman. Il cherche à explorer les possibilités passées, présentes et à venir de l'art scénique.
Oubapo
L'Oubapo, ou Ouvroir de bande dessinée potentielle, a été fondé le . Il a publié six volumes d'Oupus, dont le premier présente une classification des contraintes applicables à la bande dessinée. L'un de ses membres, Étienne Lecroart, a été coopté à l'Oulipo en 2012.
Ouphopo
L'Ouvroir de photographie potentielle, généralement désigné par son acronyme Ouphopo, est un groupe d'artistes et d'écrivains créé en 1995 cherchant à promouvoir la « 'pataphysique de la photographie ». Il a défini une table précise des contraintes applicables à ce domaine, et établi un longue liste de « plagiaires par anticipation »
Oudropo
L'Ouvroir de Droit potentiel a été créé dans le cadre d'un séminaire doctoral à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en 2013, a donné lieu à une anthologie en 2017 (éditions IRJS) et à un site Internet[4].
Oumupo
Le premier Oumupo, à la date de fondation inconnue, actif jusqu'en 2008 a publié 6 albums en collaboration avec l'Oubapo.
Le second Oumupo, créé en 2011, a proposé des représentations publiques de 2012 à 2015.
Outranspo
L'Ouvroir de translation potencial est un groupe de traducteurs, écrivains, chercheurs et musiciens hétéroclite et multilingue, qui se consacre joyeusement aux approches créatives de la traduction, notamment lors de réunions mensuelles et virtuelles. Fondé en 2012 à Rochester (États-Unis), dans le sillage de l’Oulipo, et véritablement actif depuis octobre 2014 et le colloque « Traduire les littératures à contrainte » de Baltimore, « A’ no Proust ! » est son cri de guerre, ou, selon les régions du monde, « No a Proust ! ». Le site Internet de l'ouvroir[5].
Outypopo
L'Ouvroir de typoésie[6] potentielle a été créé à l'occasion d'une rencontre à l'université Paris Cité en décembre 2023. L'outypopo explore, sous contrainte, le poème et sa dimension visuelle (poésie graphique ou visuelle : spatialisme, lettrisme, poésie concrète, typographie...) et rassemble des artistes et poètes. Chez les outypopotien·nes, la poésie se graphique en jeu de sens et de formes. Le corps du mot : sa typographie / Son double : l’espace. La page Internet de l'ouvroir[7].
Quelques autres ouvroirs
- L'Ouhispo (histoire) en 1993 ;
- L'Oucipo (cinéma) le ;
- L'Ou'inpo (informatique) en 1997 ;
- L'Oumapo (marionnettes) ;
- L'Oucatapo (catastrophe) en 1998 ;
- L'Oupypo (pygologie) en 1999 ;
- L'Ouarchpo (architecture) en 2001 ;
- L'Oupolpot (politique) en 2001 ;
- L'Oujapo (jardinage) en 2004 ;
- L'Ourapo (radiophonie) en 2004 ;
- L'Ousonmupo (sonore et musical) en 2007 ;
- L'Oucarpo (cartographie) en 2018.
L'Oumupo (musique), l'Oucipo (cinématographie) et l'Oucuipo (cuisine) sont créés très tôt mais les dates sont imprécises et sans doute ces ouvroirs ont-ils eu des naissances multiples. En fait, plusieurs Oumupo semblent coexister. D'autre part, un Oucinépo (Cinéma) a évolué en Ouvroir de cinématographie potentielle, prenant de ce fait une « x » féminine et n'utilisant qu'une seule syllabe par mot, comme tout Ou-X-Po (mis à part les exceptions).
Références
Voir aussi
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