Dans la mythologie grecque, un Géant (en grec ancienΓίγαντες/ Gígantes, «nés de la Terre») est une créature chthonienne issue du sang d'Ouranos (le Ciel), castré par son fils Cronos, sang reçu par Gaïa (la Terre). Un Géant est caractérisé par une stature et une force exceptionnelles.
Les Géants sont tous de grande taille mais ne sont pas semblables: ils sont représentés soit avec une apparence humaine, soit avec une queue de serpent au lieu de jambes, soit avec une tête de lion, soit avec deux serpents en guise de jambes.
Enfants d'Ouranos (le Ciel) et de Gaïa (la Terre), les Géants naquirent avec les Érinyes et les Méliades. Selon une autre version, c'est Gaïa qui les aurait engendrés seule, afin de venger l'affront fait à ses fils lors de la Titanomachie. Enfin, une troisième tradition leur donne Tartare pour père.
Ces Géants interviennent peu dans la mythologie et apparaissent presque exclusivement dans l'épisode de la Gigantomachie (ou «combat contre les Géants»), qui les voit affronter les dieux. On répertorie les Géants suivants:
Alcyonée: un des meneurs lors de la Gigantomachie: il écrasa en un seul coup vingt compagnons d'Héraclès en lançant un énorme rocher. Comme il était invincible tant qu'il restait sur sa terre natale, le demi-dieu le saisit et le traîna en dehors, puis il lui perça le cœur d'une flèche empoisonnée[3],[4],[5],[6],[7]. Ses sept filles, les Alcyonides, désespérées de la mort de leur père, se jetèrent dans la mer où elles se métamorphosèrent en alcyons.
Clytios: il fut brûlé vif par les torches d'Hécate (ou par le fer chauffé à blanc d'Héphaïstos selon les versions) durant la gigantomachie[1]
Céos
Damysos: il est réputé comme le plus rapide des géants et, tué lors de la Gigantomachie son corps est enseveli à Pallène. De son pied Chiron extrait l'astragale qui donna sa vitesse à Achille, qui le perd en fuyant Apollon[9],[10]
Mimas: lors de la gigantomachie, il est, selon les auteurs, enseveli par Héphaïstos sous une masse de fer en fusion, dont il reste prisonnier (le Vésuve)[1], ou tué par Arès[13].
Pélorée: selon Nonnos Pélorée prend part au combat des Géants contre Dionysos[15].
Phœtios
Polybotès: lors de la Gigantomachie, Poséidon brise un morceau de l'île de Nysiros et lui jette dessus, donnant naissance à l'île nouvelle de Cos[1],[16],[17].
Porphyrion: un des meneurs lors de la Gigantomachie, il est touché au foie par une flèche d'Éros, pensant le tuer, qui le pousse à vouloir violer Héra, déchire sa robe. Zeus le foudroie et Héraclès l’achève d’une des flèches empoisonnée[18]. Mettant en relation son nom et celui du feu, le philologue Hans Treidler a proposé de voir en Porphyrion un autre Prométhée[19].
Alors que les Géants de la première génération constituent un ensemble cohérent et sur lesquels les sources s'accordent, ceux qui apparurent ensuite forment une nébuleuse disparate, dont l'appellation de «Géant» varie selon les auteurs. Leur apparence n'est alors plus nécessairement monstrueuse, et ils n'ont pour seul point commun avec leurs lointains aînés que leur taille et leur force.
«Les Méthydriens disent que Rhéa, grosse de Jupiter, se retira sur cette montagne, et que Hoplodamas avec les autres Géants accourut à son secours, pour la défendre contre les violences de Saturne»: Pausanias, VIII, 36, trad. de l'abbé Gedoyn, 1797.
Vinciane Pirenne-Delforge, L’Aphrodite grecque: Contribution à l’étude de ses cultes et de sa personnalité dans le panthéon archaïque et classique, Liège, Centre international d'étude de la religion grecque, , 554p. (lire en ligne) (revue Kernos - supplément no4)
Francis Vian, La guerre des Géants: le mythe avant l'époque hellénistique, Paris, Klincksieck, , XII-306p.
Francis Vian, «La guerre des Géants devant les penseurs de l'Antiquité», Revue des études grecques, Paris, Les Belles Lettres, t.65, , p.1-39 (lire en ligne).
Francis Vian, «La guerre des Géants. Le mythe avant l'époque hellénistique», L'Année sociologique, Paris, 3e série, , p.440-443.