Un atrium, anciennement appelé oreillette, est une cavité supérieure du cœur, délimitée par une paroi fine, recevant le sang de la circulation sanguine. Au nombre de deux dans le cœur humain, ils permettent le passage du sang des veines (caves et pulmonaires) vers les ventricules (droit et gauche).
Nom latin |
Atrium cordis |
---|---|
MeSH |
D006325 |
TA98 |
A12.1.00.017 |
TA2 |
4022, 4054 |
FMA |
85574, 7099 |
Le pluriel d'atrium peut être atria ou atriums.
L'adjectif se rapportant aux atria est atrial ; l'ancien terme oreillette avait pour adjectif auriculaire, mais ce terme se rapporte actuellement à l'auricule (pavillon de l'oreille).
Anatomie
Ce sont des cavités remplies de sang dont la paroi est constituée de muscle cardiaque. On distingue l'atrium droit de l'atrium gauche, les deux étant séparés par le septum inter-atrial qui à l'état normal doit être fermé.
Atrium droit
De forme ovoïdale avec un grand axe vertical, il reçoit le sang, en haut, de la veine cave supérieure, en bas de la veine cave inférieure. Il est séparé du ventricule droit par la valve tricuspide, empêchant le reflux du sang du ventricule vers l'atrium. Il reçoit également, en bas, la veine coronaire principale (qui est le sinus coronaire).
Dans sa partie haute (près de l'abouchement de la veine cave supérieure) est située le nœud sinusal, structure microscopique d'où part l'influx électrique qui assure la contraction du cœur...
Il comporte également une petite poche dépassant sur le ventricule (cul-de-sac accompagné d'un tiers de valve) appelée auricule, dont l'utilité n'est pas définie.
Atrium gauche
De forme également ovoïdale avec un grand axe plutôt horizontal, il reçoit le sang par quatre veines pulmonaires, deux à droite et deux à gauche. Il est séparé du ventricule gauche par la valve mitrale, empêchant le reflux du sang du ventricule vers l'atrium.
Il existe dans sa partie latérale une petite poche formant un cul-de-sac et appelé auricule. Il ne semble pas avoir d'utilité définie et est le lieu électif de la formation de caillots (thrombus) lors de certaines maladies cardiaques, se compliquant parfois d'embolie.
Physiologie
Le sang pauvre en oxygène est apporté à l'atrium droit par les veines caves. Le sang oxygéné est apporté des poumons à l'atrium gauche par les veines pulmonaires.
Le remplissage des ventricules se fait normalement en deux temps :
- un temps passif, au début de la diastole ventriculaire (relâchement du muscle cardiaque ventriculaire), le sang s'écoulant d'amont en aval, dans le sens du gradient de pression ;
- un temps actif, à la fin de la diastole. Les pressions entre atria et ventricules étant à peu près égalisées et l'écoulement passif terminé, les atria se contractent (systole atriale), permettant une optimisation du remplissage des ventricules.
La synchronisation entre les contractions des quatre cavités est assuré par la conduction de l'influx électrique venant du nœud sinusal, se propageant de proche en proche dans les deux atria et transmise aux ventricules par le nœud atrioventriculaire et le faisceau de His.
Exploration
Imagerie
- La radiographie thoracique ne permet de visualiser que l'ombre des atria, leurs contours se confondant avec le bord droit du cœur.
- L'échocardiographie permet d'en apprécier la forme et la taille. Cela reste l'examen le plus simple. La taille des atria peut être appréciée par leur diamètre, leurs surface ou par le calcul de leur volume (soit par interpolation de deux surfaces sur deux plans orthogonaux, soit par technique d'échographie tridimensionnelle), ce dernier indice, pouvant être indexé par la surface corporelle, étant mieux corrélé avec le risque de survenue d'accidents, du moins chez les patients en rythme sinusal[1]. Une taille normale de l'atrium gauche est autour de 22 ml/m² de surface corporelle[2]. Les atria sont cependant des structures relativement profondes et une échographie transœsophagienne est parfois nécessaire pour bien les visualiser.
- L'angiographie, par injection d'un produit de contraste iodé directement dans les cavités cardiaques, est peu utilisée.
- Le scanner et l'imagerie par résonance magnétique peuvent être également utilisés. Ces techniques permettent une reconstitution tridimensionnelle de la cavité qui peut être exploitée pour réaliser une cartographie, utile lors d'une isolation des veines pulmonaires par ablation par radiofréquence dans le cadre d'une cure de fibrillation auriculaire.
Pression
L'analyse des pressions dans les atria permet de connaître la qualité du remplissage des ventricules (pression de remplissage) et de guider le traitement de certaines maladies. Elle peut être faite de manière invasive (par introduction d'un cathéter directement dans la cavité à étudier) ou indirectement par échocardiographie.
Méthode invasive
La mesure des pressions dans les atria nécessite la mise en place d'un cathéter (fin tuyau) dans les cavités à étudier.
L'accès de l'atrium droit ne pose guère de problème : le cathéter est monté à travers une grosse veine (veine fémorale, veine humérale, veine sous-clavière ou veine jugulaire interne jusqu'à celui-ci).
L'accès de l'atrium gauche est beaucoup plus complexe : il ne peut être abordé par voie gauche rétrograde (en remontant le flux du courant sanguin), l'orifice de la valve mitrale étant à près de 180° de l'orifice de la valve aortique. On se contente le plus souvent de prendre la pression au niveau du capillaire pulmonaire, le cathéter étant poussé par voie droite dans l'atrium droit, le ventricule droit, puis dans l'artère pulmonaire jusqu'à sa distalité. La pression obtenue est alors superposable à la pression de l'atrium gauche.
Méthode non invasive
L'estimation des pressions de remplissage est faite de manière indirecte par échocardiographie.
- La taille augmentée de la veine cave inférieure ou des veines sus-hépatiques, la disparition des variations du diamètre de ces veines suivant le cycle respiratoire (normalement s'écrasent lors de l'inspiration) sont des indices de l'augmentation des pressions dans l'arium droit.
- La présence d'une onde A sur le doppler mesurée au niveau de l'orifice de la valve mitrale ou tricuspide, témoigne d'une contraction des atria.
- L'augmentation de la taille de l'atrium gauche (en dehors d'un trouble du rythme chronique) témoigne le plus souvent d'une augmentation de la pression dans cette dernière[3].
- Une diminution de la vitesse de l'anneau mitral (mesurée par doppler tissulaire), rapportée à la vitesse du flux sanguin au début de la diastole au niveau de la valve mitrale, est un bon témoin d'une pression de remplissage gauche élevée.
Activité électrique
Sur l'électrocardiogramme, l'activité électrique des atria est visualisée sous forme d'onde P.
Une analyse plus fine de l'activité électrique nécessite parfois de positionner une électrode directement au contact des atria :
- l'atrium droit peut être analysé ainsi en montant une électrode au contact de sa paroi (en passant par une grosse veine et en positionnant l'extrémité de cette dernière sous scopie par rayons X) au cours d'une exploration électrophysiologique ;
- l'atrium gauche peut être analysé en faisant avaler une électrode, l'extrémité se trouvant dans l'œsophage, au contact de la paroi postérieure de l'atrium gauche (enregistrement trans-œsophagien). De manière plus complexe, une électrode peut être poussée dans le sinus coronaire dont l'abouchement est situé dans la partie basse de l'atrium droit : elle se trouve alors également au contact de la paroi de l'atrium gauche.
Maladies
Les oreillettes peuvent générer des troubles du rythme cardiaque : fibrillation auriculaire, flutter auriculaire, etc.
Ils peuvent être le lieu de formation de caillots (thrombus) qui peuvent migrer secondairement en provoquant l'occlusion d'une artère (accident vasculaire cérébral, ischémie aiguë du membre inférieur, etc.).
Ils peuvent se dilater en raison des troubles du rythme précédemment cités mais aussi d'une maladie des valves cardiaques (valvulopathie) ou d'une insuffisance cardiaque.
Plus rarement, ils peuvent être le lieu de tumeur dont la plus fréquente est le myxome bénin.
Annexes
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