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Ordre du Saint-Esprit
ordre de chevalerie français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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L’ordre du Saint-Esprit est un ordre de chevalerie français, fondé le par Henri III. Pendant les deux siècles et demi de son existence, il est l’ordre de chevalerie le plus prestigieux de la monarchie française. Ce n’est cependant pas le plus ancien, puisque l’ordre de Saint-Michel a été fondé cent dix ans auparavant.
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Tous les chevaliers du Saint-Esprit étaient faits chevaliers de l'ordre de Saint-Michel avant leur réception et portaient de ce fait le titre de « chevaliers des ordres du roi ».
L'ordre du Saint-Esprit est aussi nommé le cordon bleu, la croix de l'ordre du Saint-Esprit étant habituellement portée par les chevaliers autour de l'épaule droite sur un ruban de couleur bleue.
Il n'est plus attribué par l'État depuis 1830, et relève aujourd'hui d'un ordre dynastique.
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Historique
Résumé
Contexte
Ancien Régime

Enluminure de Guillaume Richardière, 1586, musée Condé, Chantilly.

Philippe de Champaigne, 1633, musée des Augustins de Toulouse.
C'est le , en pleines guerres de Religion, qu’Henri III fonde l’« ordre et milice du benoît Saint-Esprit ».
Le monarque choisit le nom de Saint-Esprit, en référence à son couronnement sur le trône de Pologne et plus tard sur celui de France, les deux événements étant survenus le jour de la Pentecôte. L'idée lui est venue à Venise, où il a vu le manuscrit original d'un ordre du Saint Esprit, ou du Droit Désir, fondé en 1353 par Louis d'Anjou, roi titulaire de Jérusalem et de Sicile et époux de Jeanne, reine de Naples et comtesse de Provence, et placé sous la protection de saint Nicolas de Bari, dont l'image a été reproduite sur le pendentif du collier. Henri III s'est rendu compte que l'ordre de Saint-Michel a été dégradé pendant les guerres civiles, et il a donc décidé de placer le nouvel ordre du Saint-Esprit à ses côtés et de les attribuer ensemble ; pour cette raison, qui a été créé chevalier du Saint-Esprit est appelé « chevalier des ordres du roi »[4],[5].
Il s'agit du premier ordre de la monarchie française et les monarques de France en sont les grands maîtres. Ses membres doivent être catholiques, d'une noblesse héréditaire remontant au moins à leur arrière-grand-père, et avoir au moins trente-cinq ans[6]. Les princes étrangers au sang de France peuvent être reçus dès vingt-cinq ans, les princes du sang dès quinze ans et les fils de France le reçoivent dès leur baptême.
Bien que cet ordre soit initialement réservé aux plus hauts dignitaires du royaume, le roi Henri IV permet à un nombre restreint de monarques et de grands seigneurs étrangers de confession catholique, orthodoxe ou anglicane d’y entrer.
Un impôt spécifique appelé « Marc d'or » est instauré pour subvenir aux besoins de l’ordre dont le siège se trouve au couvent des Grands-Augustins à Paris. Sa devise est Duce et Auspice, « Sous la direction et la protection [du Saint-Esprit] ».
« Sous Henri IV et Louis XIII, le règlement qui exige quatre degrés de noblesse semble avoir subi des entorses. C'est encore quelquefois le cas sous Louis XIV (...). Sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI, en revanche, il semble que tous les chevaliers satisfont aux preuves[7] », rapporte Benoît Defauconpret.
De la Révolution à Louis-Philippe
Supprimé en 1791 pendant la Révolution française, l’ordre du Saint-Esprit est rétabli en 1814. Louis XVIII le confère notamment à Alexandre Ier de Russie, à Francois Ier d'Autriche, à Frédéric-Guillaume III de Prusse et au duc de Wellington. Charles X restaure les cérémonies de l'ordre[8],[9].
Comme l'ordre de Saint-Michel, l'ordre du Saint-Esprit n'est plus attribué par l'État à partir de la révolution de Juillet, en 1830, sans être formellement supprimé[10],[11] par la monarchie de Juillet (ni par les régimes suivants), l'ordre de la Légion d'honneur restant le seul ordre national mentionné dans la charte de 1830 (article 63).
N'étant plus attribué par l'État depuis son délaissement par le roi Louis-Philippe, il est devenu un ordre dynastique français et fut porté ainsi que conféré par les prétendants légitimistes et orléanistes au trône de France.
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Organisation
Résumé
Contexte

L’ordre est doté de la personnalité morale, ce qui permet notamment au souverain de l'utiliser pour lever des emprunts. La direction en est réservée au roi, qui en est le « souverain grand maître ».
Listes des grands maîtres de l'ordre du Saint-Esprit :
- 1578 à 1589 Henri III, 1er grand maître, fondateur de l'ordre ;
- 1589 à 1610 Henri IV, 2e grand maître ;
- 1610 à 1643 Louis XIII, 3e grand maître ;
- 1643 à 1715 Louis XIV, 4e grand maître ;
- 1715 à 1774 Louis XV, 5e grand maître ;
- 1774 à 1791 Louis XVI, 6e grand maître ;
- 1814 à 1824 Louis XVIII, 7e grand maître ;
- 1824 à 1830 Charles X, 8e grand maître.
L'administration de l'ordre est confiée aux commandeurs-officiers.
- Les chevaliers : au nombre de cent, ils sont choisis parmi la plus haute noblesse du royaume et ceux qui, dans la noblesse seconde, jouissent de la faveur royale. Le roi peut choisir théoriquement tout noble prouvant trois degrés de noblesse (des preuves fausses sont parfois acceptées mais les anoblis restent exclus) ; néanmoins les membres des familles ducales sont parmi les plus représentés dans les rangs des chevaliers. Les chevaliers du Saint-Esprit sont également chevaliers de Saint-Michel, ce qui fait qu’on les nomme le plus souvent « chevaliers des ordres du roi ».
- Les commandeurs : il s’agit d’ecclésiastiques, au nombre de huit. L’ordre devait compter à l’origine quatre cardinaux ou archevêques et quatre évêques, mais ce ratio ne fut pas toujours respecté. Le grand aumônier de France est commandeur-né de l’ordre et n’est donc pas pris en compte dans les huit. Les commandeurs, étant ecclésiastiques, ne peuvent être chevaliers de Saint-Michel.
- Les commandeurs-officiers : il s’agit des quatre plus hauts officiers de l’ordre. Ils sont assimilés en dignité aux chevaliers et sont comme eux chevaliers de Saint-Michel. Les quatre commandeurs-officiers sont :
- le chancelier et garde des sceaux
- le prévôt et maître des cérémonies
- le grand trésorier
- le greffier

Il n'existe aucune condition de noblesse pour les officiers, ce qui fait que le roi peut utiliser ces fonctions pour honorer des personnes récemment anoblies. Les exemples les plus connus sont ceux des grands ministres de Louis XIV Colbert et Louvois, ou encore (sur la fin de son règne) celui du riche financier Antoine Crozat (marquis du Chatel de fraîche date), qui fut grand trésorier de l'ordre (ces charges pouvaient toutefois être exercées également par des chevaliers ou commandeurs ecclésiastiques). Louis XV nomme ainsi de la même façon Abel Poisson de Marigny, le frère de la marquise de Pompadour. Par tradition remontant à Guillaume Pot de Rhodes, le prévôt maître des cérémonies fait ses preuves de noblesse, comme les chevaliers[12].
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Insignes et habits de cérémonie
Résumé
Contexte
Les insignes de l'ordre se composent[13] :


- d'une « croix » composée à partir de la forme de la croix de Malte. À quatre branches, terminées par huit pointes boutonnées ; elle est anglée de fleur de lys. D'or, les branches émaillées de vert, bordé de blanc. La croix présente en son centre à l'avers une colombe aux ailes déployées et à la tête dirigée vers le bas, au revers Saint-Michel. La croix était habituellement portée par les chevaliers à un large ruban de couleur moirée bleu ciel porté en écharpe de l'épaule droite à la hanche gauche, d'où le surnom de « cordon bleu » donné aux chevaliers qui la portaient. Les commandeurs ecclésiastiques portaient la croix en sautoir.
- d'une « plaque » en broderie d'argent reprenant l'avers de l'insigne, portée au côté gauche.
- d'un « collier » formé de fleurs de lys et de différents motifs, utilisé lors des cérémonies.
Lors des cérémonies de l'ordre, les chevaliers portent un grand manteau de velours noir garni d'un mantelet de toile d'argent. Le jour du chapitre de l'ordre, le 1er janvier, les novices portent un habit en étoffe d'argent que commente ainsi le duc de Croÿ :
« Un vêtement de novice très beau et très singulier : c'est l'habit de fête de la cour de Louis XIII (sic), qui tient de celui d'Espagne du même temps. Il est remarquable et conviendrait à des hommes jeunes et bien faits, malheureusement, il ne sert qu'à des gens d'un âge relativement avancé[14]. »
Trésor de l’Ordre
Résumé
Contexte
À sa création, Henri III dota l'ordre d'un trésor comprenant deux groupes d'objets : douze objets antérieurs à la création de l'ordre, prélevés par le roi dans les collections royales où ils sont décrits en 1561 (dont le reliquaire en or émaillé et les deux anges-reliquaires en argent doré et cristal de roche) ; dix objets en argent doré exécutés entre 1579 et 1585[15]. L'ordre du Saint-Esprit fit par ailleurs réaliser une somptueuse chapelle brodée utilisée pour les cérémonies de l'ordre et dont une partie importante de cet ensemble exceptionnel est encore conservée au département des Objets d'art du musée du Louvre[16],[17].
Lorsque l’ordre du Saint-Esprit ne fut plus attribué, à l’avènement de Louis-Philippe en 1830, le trésor qui avait entièrement survécu — à l’exception d’une grande croix processionnelle en cristal de roche et argent doré — fut versé au musée du Louvre où il est exposé, au même titre que plusieurs des quatorze manteaux de l’Ordre conservés dans les collections publiques françaises[18],[19].
Le livre de évangiles, utilisé pour recevoir le serment des chevaliers au moment de leur réception, et enluminé par Guillaume Richardière, était considéré comme perdu depuis la Révolution française, à l'exception du frontispice conservé au musée Condé au château de Chantilly[20]. Il a récemment été identifié dans les collections du Philadelphia Museum of Art[21],[22].
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Galerie
Portraits de quelques chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit portant leur insigne en écharpe. On peut noter que l'usage de porter l'écharpe de l'épaule droite à la hanche gauche semble se fixer sous le règne de Louis XIV.
- Le jeune Louis XIII.
- Monsieur, duc d'Orléans.
- Le duc d'Antin.
- Le prince de Condé.
- Le duc de Richelieu.
- Collier des chevaliers de l'ordre.
Portraits de quelques commandeurs de l'ordre du Saint-Esprit portant leur insigne en sautoir.
- Le cardinal de Croÿ.
- Croix de l'ordre toujours portée en sautoir par les ecclésiastiques.
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Liste de l'ordre dynastique
Sources primaires et bibliographie
Voir aussi
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