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ordre religieux franciscain masculin dans l'Église catholique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'ordre des Frères mineurs (O.F.M.), en latin : Ordo Fratrum Minorum, dont les membres sont couramment appelés franciscains, est un ordre religieux catholique apparu en Italie en 1209 sous l'impulsion de saint François d'Assise.
Ordre des Frères mineurs (Franciscains) | |
Armoiries de l'ordre des Frères mineurs. | |
Ordre religieux | |
---|---|
Type | Ordre religieux, ordre mendiant |
Spiritualité | Franciscaine |
Structure et histoire | |
Fondation | 1209 |
Fondateur | François d'Assise |
Abréviation | O.F.M. |
Site web | ofm.org |
Liste des ordres religieux |
À l'imitation du Christ, ses membres tentent de vivre une vie de pauvreté et de simplicité évangélique. Insistant sur l'aspect de fraternité dans leur vie, les franciscains ont choisi de s'appeler « frères ». Aujourd'hui, la majorité d'entre eux sont prêtres.
Quatre penseurs ont marqué l'histoire de cet ordre mendiant : saint Bonaventure de Bagnoregio, Roger Bacon, Jean Duns Scot et Guillaume d'Ockham.
Saint François d'Assise est un jeune homme issu d'une riche famille marchande — son père vend des tapis jusqu'en France, d'où le prénom de Francesco — qui mène une jeunesse dissipée. Il veut devenir chevalier et se fait emprisonner un an, à la suite d'une guerre entre sa ville, Assise, et la ville voisine de Pérouse. À la suite de sa détention, il tombe gravement malade et se convertit. François d'Assise, cherchant alors le Salut, décide de « suivre nu le Christ nu » et de créer un ordre mendiant.
Il crée en 1209 une confrérie primitive, fondée sur la pauvreté totale et la prédication. Ses premiers compagnons sont Bernard de Quintavalle et Pierre de Catane (de). Saint François envoie ses confrères deux par deux dans toutes les régions autour d'Assise. Les frères vivent du travail de leurs mains et de l'aumône. Très vite, la communauté rencontre un très grand succès.
En 1210, le pape Innocent III (dont le nom est choisi pour honorer les chrétiens tués sans raison) approuve verbalement la nouvelle communauté. Saint François choisit le nom de "frères mineurs" par référence aux « plus petits d'entre nous » dont parlent les Évangiles (Mt 25,40-45). En 1212, il est rejoint par sainte Claire, jeune fille d'une noble et riche famille, qui a été convertie par François. Ce sera la fondation de l'ordre des Pauvres Dames, les Clarisses, second ordre franciscain. En 1221, les franciscains s'agrandissent par la fondation du tiers-ordre, réservé aux séculiers. Saint François étend ainsi l'idéal biblique à tous et permet à chacun de se reconnaître dans le Christ sans renoncer au monde séculier.
En 1217, une première organisation est donnée à l'ordre : l'Italie est découpée en provinces, chacune ayant à sa tête un « ministre provincial ». François s'oppose à toute forme d'organisation plus poussée. Parallèlement, des groupes de missionnaires sont envoyés en Palestine. Saint François lui-même part, laissant l'ordre entre les mains de deux vicaires généraux, parmi lesquels Pierre de Catane. Ceux-ci décident Honorius III à publier une bulle imposant un noviciat d'un an, une profession de vœux formelle et un contrôle de la prédication.
À son retour en 1220, saint François s'oppose à ces changements. Contraint de donner une constitution formelle à l'ordre, il rédige la Regula Prima. Elle est basée sur le respect total des enseignements de Jésus-Christ. Jugée trop longue et trop stricte, elle est remplacée en 1223 par une seconde règle, elle aussi de la main de saint François, approuvée par la bulle Solet Annuere d'Honorius III, d'où son nom de Regula bullata[2]. Cette règle beaucoup moins sévère est rédigée à la suite de tensions à l'intérieur de l'Ordre : une partie des frères considère que la pauvreté évangélique est trop dure à supporter et souhaite posséder des couvents ou encore des livres. Finalement saint François cède sous la pression de frère Hugolin et frère Élie. Il écrit en 1225 le Cantique de Frère Soleil. Il aurait reçu les stigmates de la Passion du Christ peu de temps avant sa mort.
En 1220, saint François avait quitté la tête de l'ordre, et l'avait confié à Pierre de Catane, devenu son vicaire. À la mort de ce dernier en 1221, le vicariat passe à Élie de Cortone. Saint François d'Assise meurt en 1226, laissant un Testament où il professe son attachement à la pauvreté évangélique. En 1227, Élie de Cortone convoque un chapitre général, qui élit Giovanni Parenti ministre général.
L'ordre des frères mineurs est le seul mouvement religieux chrétien pour lequel on peut parler d'une capitale, Assise, et d'un centre, l'Ombrie, du fait de l'empreinte laissée par François dans ces lieux[3].
Ce sont les frères cités dans le récit des Fioretti de Saint François d'Assise
Les franciscains portaient un froc de laine gris, avec une ceinture de corde et un capuchon court et arrondi.
Ils avaient le droit de se livrer dans leurs églises à la confession et à la prédication.
Le plan de la règle de 1223 est[4] :
Dès la mort du fondateur, les conflits éclatent. En 1230, le pape Grégoire IX dispense les franciscains de suivre le testament du fondateur.
En 1244, Crescence de Jesi, futur ministre général de l’ordre, contient des rebellions dans la Marche d’Ancône où il est ministre provincial ; il fait capturer et envoyer 72 frères mineurs qui refusent l’allégement du vœu de pauvreté en portant une tenue vestimentaire particulièrement indigente[5] dans les provinces reculées franciscaines.
L'ordre est normalisé par saint Bonaventure, ministre général de 1257 à 1274 : on insiste moins sur la pauvreté et on s'intéresse aux activités intellectuelles et pastorales.
Une tendance s'oppose à cette évolution et tient à conserver la pauvreté absolue vantée par saint François d'Assise. Ce sont les Spirituels, aussi appelés zelanti en Italie ; les plus extrémistes d'entre eux formeront le groupe des fraticelles, très marqués par la pensée eschatologique et apocalyptique de Joachim de Flore. Leurs foyers spirituels se situent dans le Languedoc (Pierre-Jean Olieu, ou Pierre de Jean Olivi), en Toscane (Ubertin de Casale) et dans les Marches (Ange Clareno, Pierre de Macerata).
C'est pourquoi ils sont vite accusés d'hérésie. En 1323, le pape Jean XXII règle la question de la pauvreté en déclarant par sa bulle Cum inter nonnullos que la pauvreté de Jésus et des apôtres n'a pas été absolue. Bon nombre de spirituels sont emprisonnés et les fraticelles sont livrés à l'Inquisition ; et les meneurs meurent sur le bûcher ou en prison au XIVe siècle. Les spirituels renaissent cependant sous la forme des frères mineurs observants (fusion de diverses branches, les claréniens, colettan, amadéens, etc.), famille créée en 1517 par la bulle Ite et vos du pape Léon X[6].
Les franciscains étaient en rivalité avec l'ordre des Prêcheurs, créé par saint Dominique, surtout depuis leur introduction dans les chaires de l'université de Paris.
Dans le domaine de l'enseignement de la philosophie et de la théologie, les deux ordres eurent pour principaux guides : chez les franciscains Duns Scot, chez les dominicains saint Thomas d'Aquin, qui pendant longtemps divisèrent l'école en scotistes et thomistes. Ces deux ordres mendiants, fondés au XIIIe siècle, restèrent en opposition pour obtenir la mainmise sur l'Inquisition, notamment en Provence[7] et à Florence en Toscane.
En vertu de deux bulles du pape Clément VI en 1342, Gratias agimus et Nuper carissimae[8], les franciscains de Terre sainte revendiquent la « garde des Lieux saints ». Ce privilège s'explique par le rôle pacificateur joué par saint François d'Assise lors de la cinquième croisade en 1219[9].
Ainsi, depuis le XIVe siècle, les franciscains sont les gardiens de nombreux sanctuaires en Terre sainte, dont le Saint-Sépulcre à Jérusalem.
Les Franciscains jouent un rôle notable dans l'évangélisation de l'Amérique et ils se trouvent parfois de nouveau en conflit avec les Dominicains, notamment avec Bartolomé de Las Casas, à qui s'oppose notamment le frère Toribio de Benavente, dit « Motolinia ».
Les Dominicains sont les premiers à partir à l'époque où Christophe Colomb est gouverneur d'Hispaniola (1493-1500).
En revanche, après avoir conquis l'Empire aztèque (1521), Hernán Cortés fait appel à des Franciscains pour s'occuper des affaires religieuses de la Nouvelle-Espagne. Ainsi le frère Bernardino de Sahagún effectuera les premiers travaux ethnographiques sur la civilisation aztèque au XVIe siècle. Puis le frère Junipero Serra fondera les missions californiennes.
Ces religieux, protégés par les papes, se répandirent par toute l'Europe, et comptèrent bientôt des milliers de couvents, enrichis par la pitié des fidèles. Cet ordre a donc donné naissance à une foule de communautés particulières, soit d'hommes, soit de femmes.
En 1221, saint François avait fondé en outre un tiers-ordre pour les laïcs qui voulaient être associés au mode de vie évangélique des frères mineurs (quelques membres déviants de cet ordre sont les béguards), et des religieux : le tiers-ordre régulier, comme les picpus, ainsi appelés du monastère de Picpus, près de Paris, où ils s'établirent.
La totalité des religieux des deux sexes de Saint-François était au XVIIe siècle de 115 000 moines et de 28 000 nonnes, répartis dans 8 000 couvents.
Ils disparurent de France, avec les autres ordres religieux, à la suite du décret du qui interdit les vœux monastiques et supprima les ordres religieux réguliers[10], mais ils subsistèrent au XIXe siècle en Europe, surtout en Italie, au Proche-Orient et en Amérique du Sud. Les capucins et les franciscains reparurent en France à partir de 1850.
Aujourd'hui, la famille franciscaine se décompose ainsi :
En juin 2015, le pape François approuve la béatification de 26 membres de l'ordre tués par les républicains espagnols lors de la guerre civile espagnole.
Franciscans International est une organisation non gouvernementale (ONG), créée en 1984 et dotée du statut consultatif (catégorie générale) auprès de l'Organisation des Nations unies (ONU).
Elle est le porte-parole de la Famille franciscaine dans le monde entier. Elle est au service des sœurs et des frères et étend son engagement à toute la communauté humaine en intégrant les valeurs spirituelles, éthiques et franciscaines aux forums et programmes des Nations unies.
Le pape François, élu en 2013, a choisi ce nom en hommage à saint François, bien qu'il soit issu de la Compagnie de Jésus ; c'est le premier pape à avoir agi ainsi.
Les premières armoiries de l'ordre des Frères mineurs apparaissent au XIVe siècle. Elles se composent des cinq plaies du Christ[11] souvent représentées par des lames de feu. À la fin du XVIe siècle, un nouvel emblème franciscain apparaît, appelé « conformités »[12], dont l'écu montre deux bras passés en sautoir de carnation et stigmatisés de gueules, hissant d’une nuée d’azur clair et brochant sur une croix haute de tanné (croix de calvaire). Le bras nu est celui du Christ ; le bras couvert d'une manche de bure, celui de saint François[13]. L'écusson central peut combiner différents insignes de l'ordre (cinq plaies, bras en sautoir, croix de la custodie franciscaine de Terre sainte, séraphin à six ailes)[14]. Le blason peut être timbré par le cœur du Christ traversé des trois clous de la Passion et auréolé de la couronne d'épine.
Dans la Bible (Ez 9,4), il est dit à Ézéchiel : « Passe au milieu de la ville, au milieu de Jérusalem, et fais une marque, un tau, sur le front des hommes qui soupirent et qui gémissent. ». Le tau (dernière lettre de l'alphabet hébreu et 19e de l'alphabet grec) a été adopté par les premiers chrétiens. On le trouve ainsi dans les catacombes romaines et Saint François l'a utilisé. Il est généralement sculpté dans du bois d'olivier et porté en pendentif. Ce symbole n’appartient pas qu’aux franciscains, mais ceux-ci l’utilisent comme signe identitaire[15].
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