Le nomisma (pluriel : nomismata) est une monnaie d'or, héritière du solidus romain et frappée dans l'empire byzantin jusqu'à la réforme monétaire d'Alexis Ier Comnène en 1092. C'est la plus forte dénomination monétaire de l'empire.
Son nom est à l'origine des mots « numismate » et « numismatique ».
Les dévaluations du nomisma, milieu Xe – XIe siècle
La première réforme monétaire touchant le nomisma a lieu sous Nicéphore Phocas (963-969) : le poids de la pièce passe de 4,5 grammes d'or à 4,13 grammes, le module de 20 à 18,5 millimètres. La nouvelle pièce est dite nomisma tétartéron. L'ancien nomisma (4,5 grammes) prend alors le nom de nomisma histaménon, tandis que sa forme est désormais concave, de façon à le différencier de la nouvelle pièce. La raison de la réforme monétaire est débattue : peut-être s'agit-il de commercer plus facilement avec les Arabes, dont le dinar a un poids proche ; selon l'historienne Cécile Morrisson, la création d'une pièce de plus faible valeur est le signe d'une expansion des échanges commerciaux : la pièce est ainsi plus facilement échangeable.
La valeur du nomisma est ensuite constante jusqu’à Constantin IX Monomaque (1042-1055). Pendant ce règne, le titre de l'histaménon passe de 93 % à 81 % et celui du tétartéron de 93 % à 72 %, ce qui correspond à une dévaluation de 1 % par an pendant le règne de Constantin Monomaque. La raison en est là encore débattue. Selon le chroniqueur contemporain Michel Psellos, l'origine de la dévaluation est la mauvaise gestion du trésor impérial par Constantin Monomaque. Mais selon les historiens contemporains, il s'agirait plutôt d'une dévaluation d'expansion : accroître la masse monétaire pour répondre aux besoins de l'État.
Un second épisode de forte dévaluation a lieu sous Romain IV Diogène (1067-1071) et Nicéphore III Botaniatès (1078-1081) : la pièce contient tellement peu d'or qu'elle devient blanche. Mais cette fois, il s'agit d'une dévaluation imposée par un contexte difficile : une grande partie de l'Asie mineure est perdue, les pillages des Turcs et des Normands ont incité les Byzantins à enfouir leurs trésors, tandis que l'État doit trouver de quoi payer mercenaires et tributs. Comme en témoignent les chroniqueurs Nicéphore Bryennios et Anne Comnène, les caisses de l'État sont vides, d'où la nécessité de réduire le pourcentage d'or dans les pièces afin d'en frapper davantage.
Le nomisma dans la réforme monétaire d'Alexis Ier Comnène
Après 1092, le système monétaire byzantin est totalement refondu et le nomisma est remplacé par une autre pièce d'or, l'hyperpère (4,48 grammes). Mais le terme de « nomisma » est parfois toujours employé pour désigner cette nouvelle monnaie d'or.
Articles connexes
- Monnaie romaine
- Antiquité et haut Moyen Âge : As, Aureus et Solidus
- Moyen Âge et Ancien Régime : Livre, Livre parisis, Livre tournois, Sol ou Sou, Teston et Denier
- Époque moderne : Franc, Franc français et Centime
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