Janséniste proclamé, il est exilé à Châtellerault en 1709, puis privé de sa pension lorsqu’il s’oppose à la bulle Unigenitus en 1713.
Son principal ouvrage est une vaste histoire ecclésiastique en 26 volumes, publiée en latin entre 1676 et 1686 sous le titre Selecta historiae ecclesiasticae capita, et in loca ejusdem insignia dissertationes historicae, chronologicae, dogmaticae. Parce qu’il défendait des thèses gallicanes, l’ouvrage sera mis à l’Index par le pape Innocent XI. Il est l’auteur également d’une histoire de l'Ancien Testament en huit volumes, Selecta historiae Veteris Testamenti capita, parue en 1689 et d’un traité théologique en dix volumes, Theologia dogmatica et moralis secundum ordinem catechismi concilii Tridentini, d’inspiration thomiste, paru en 1694.
Selecta historiae ecclesiasticae capita, et in loca ejusdem insignia dissertationes historicae, chronologicae, dogmaticae, 26 vols, Paris, 1676-1686; 1687.
Selecta historiae Veteris Testamenti capita, 6 vol. Paris, 1689.
Historia ecclesiastica Veteris Novisque Testamenti ab orbe condito ad annum post Christum natum millesimum sexcentesimum, et in longa ejusdem insignia dissertationes historicae, chronologicae, criticae, dogmaticae, 8 vols, Paris, 1699; 1713; Venise, 1730; nouvelle édition revue et corrigée par Costantino Roncaglia, 9 vols, Lucques, 1739; Venise, 1740-44; Ferrare, 1758-1762; autre version revue et corrigée par Giovanni Domenico Mansi, Lucques, 1749; Venise, 1771; Bassano, 1778; Venise, 1778-1793; Bingen 1785-1790.
Abrégé de la foy et de la morale de l’Église, tirée de l’Écriture Sainte, Paris, 1686; 1688.
Theologia dogmatica et moralis, secundum ordinem catetchismi Concilii Tridentini, in quinque libros distributa, Paris, 1694; avec de nombreuses rééditions: Cologne, 1698; Paris, 1703; Einsiedeln, 1768-1772; Venise, 1783; version abrégée éditée par Salvatore Roselli, Natalis Alexandri theologia dogmatica et moralis in epitomen redacta, 4 vols, Rome, 1773. L’édition originale de l’œuvre porte approbations par les théologiens de la Sorbonne Edmond Pirot (18 sept. 1692), Nicolas Petitpied (kal. sept. 1693) et Gabriel Des Londes (11 sept. 1693).
Apologie des dominicains missionnaires de la Chine ou Réponse au livre du père Le Tellier, jésuite, intitulé Défense des nouveaux chrétiens ; et à l'éclaircissement du père Le Gobien de la même Compagnie, sur les honneurs que les Chinois rendent à Confucius et aux morts. Par un religieux docteur et professeur en théologie de l'ordre de saint Dominique, 2 vol., Cologne, héritiers Corneille d'Egmond, 1700 (publié «très vraisemblement» à Amsterdam)[1].
Paralipomena theologiae moralis, seu variae de rebus moralibus epistolae, Delft, 1701.
Expositio litteralis et moralis sancti Evangelii secundum quatuor evangelistas, Paris, 1702; nombreuses rééditions.
Commentarius litteralis et moralis in omnes epistolas sancti Pauli et in septem epistolas catholicas, Rouen, 1710; Venice, 1722; 1788.
Dissertatio polemica de confessione sacramentali, adversus libros quatuor Johannis Dallaei calvinistae divinam ejus institutionem et usum in Ecclesia perpetuum impugnantis (Paris, 1678).
Dissertationes historicae et criticae, quibus officium venerabilis sacramenti S. Thomae vindicabitur contra RR. PP. Henschenii et Pappebrochii conjecturas. Deinde titulus praeceptoris S. Thomae ex elogio Alexandri Halensis expungitur contra popularem opinionem, Paris, 1680.
Dissertatio apologetica et anticritica adversus F. Claudium Frasse, seu Dissertationis Alexandrinae de vulgata Scripturae sacra versione vindiciae, Paris, 1682.
Apologie des dominicains missionnaires de la Chine, ou, Réponse au livre du pere Le Tellier jesuite, intitule, Défense des nouveaux chrétiens, et à l’Éclaircissement du P. Le Gobien de la même compagnie, sur les honneurs que les Chinois rendent à Confucius & aux morts, Cologne, 1699.
Conformité des cérémonies chinoises avec l’idolâtrie grecque et romaine, pour servir de confirmation à l’Apologie des dominicains missionnaires de la Chine, Cologne, 1700.
Lettre d’un docteur de l’ordre de Saint-Dominique sur les cérémonies de la Chine, Paris, 1700.
Institutio concionatorum tripartita, seu praecepta et regulae ad praedicatores informandos cum ideis sive rudimentis concionum per totum annum, Delft, 1701; plusieurs rééditions.
Pierre Féret, La Faculté de théologie de Paris et ses docteurs les plus célèbres, vol.V (Paris, 1907), p.247-256.
Rémi Coulon, «Le P. Noël Alexandre. Contribution à l’histoire théologique et religieuse du XVIIIesiècle», Revue des Sciences philosophiques et théologiques, no6, (1912), p.49-80, 279-331.
A. Duval, «Alexandre, Noël (1639-1642)», dans Catholicisme. Hier, aujourd’hui, demain, dir. G. Jacquemet, vol. I, Paris, 1948, col. 307.
Anton Hänggi, Der Kirchenhistoriker Natalis Alexander (1639-1724), Fribourg, 1955.
La seule monographie complète qui lui ait été consacrée.
Angelo Mercati, «Intorno alla ‘Romanità’ di Natale Alexandre, O.P.», Archivum Fratrum Praedicatorum 16 (1946), p.82.
Alberto Vecchi, Correnti religiose nel Sei-Settecento veneto (Venice and Rome, 1962), p.348-351.
Sur l’influence d’Alexandre en Italie.
Françoise Waquet, Le modèle français et l’Italie savante. Conscience de soi et perception de l’autre dans la République des Lettres (1660-1750), Rome, 1989, p.84-85, ad indicem.
Grès-Gayer, Jacques M., Théologie et pouvoir en Sorbonne. La Faculté de Théologie de Paris et la Bulle ‘Unigenitus’, Paris, 1991, p.22-23, 64, 97, 116, 212, 224.
Jean-Louis Quantin, Le catholicisme classique et les Pères de l’Église. Un retour aux sources (1669-1713), Paris, 1999, p.77, 82, 91-93, 95-96, 108, 112, 237, 241, 287, 348, 547, 550.
Jean-Pascal Gay, «Laxisme et rigorisme: théologies ou cultures? Deux controverses au tournant du XVIIesiècle», Revue des Sciences philosophiques et théologiques 87 (2003), p.525-547.
Jacques M. Grès-Gayer, D’un jansénisme à l’autre. Chroniques de Sorbonne, 1696-1713 (Paris, 2007), p.23, 145-146, 162, 173, 236, 241, 253, 259-260, 337-338, 350-351, 359, 463.
Jean-Louis Quantin, «Entre Rome et Paris, entre histoire et théologie, les Selecta historiae ecclesiasticae capita du P. Noël Alexandre et les ambiguïtés de l’historiographie gallicane», Mémoire dominicaine 20 (2007), p.67–100.
Jacob Schmutz, «Alexandre, Noël (1639-1724)», Dictionary of Seventeenth Century French Philosophers, éd. L. Foisneau, London etc. 2008.