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chanteuse de jazz De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Miriam Makeba, née le à Johannesbourg en Afrique du Sud et morte le à Castel Volturno en Italie, est une chanteuse d'ethno-jazz et une militante politique sud-africaine, naturalisée guinéenne dans les années 1960, puis algérienne en 1972.
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Zenzi Miriam Makeba |
Pseudonyme |
Mama Africa |
Nationalités |
algérienne (à partir de ) sud-africaine |
Activités |
Chanteuse, artiste d'enregistrement, actrice, compositrice |
Période d'activité |
- |
Conjoints |
Hugh Masekela (de à ) Stokely Carmichael (de à ) |
Enfant |
Labels |
Strut Records, Warner Bros. Records (en), Reprise Records, Philips Records, Collectables, Mercury Records, Kapp Records (en), RCA Victor, Sonodisc |
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Genres artistiques | |
Site web | |
Distinctions | Liste détaillée Docteur honoris causa du Spelman College (d) () Médaille Otto-Hahn pour la paix (en) () Prix Polar Music () Order for Meritorious Service (en) () Ordre de l'Ikhamanga () South African Music Awards Commandeur des Arts et des Lettres |
Discographie |
Discographie de Miriam Makeba (en) |
A Promise (d) |
Elle est parfois surnommée « Mama Africa ». Contrainte à l'exil pendant une trentaine d'années, elle parcourt le monde et multiplie les succès musicaux. Elle devient surtout une des voix contre l'apartheid et pour la fierté du continent africain. Elle rentre en Afrique du Sud en 1990.
Zenzile Makeba Qgwashu Nguvama, dite Miriam Makeba, naît le , dans un township de Johannesbourg. Son père est instituteur, de souche xhosa, et sa mère domestique, de souche swazi[1]. Prénommée « Zenzi », diminutif d’Uzenzile, qui signifie « tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même », elle n’a que quelques jours lorsque sa mère est emprisonnée, avec elle, pour six mois pour avoir brassé de la bière afin de subvenir aux besoins de la famille. Son père meurt lorsqu’elle a six ans[2].
En 1948, les nationalistes afrikaners gagnent les élections et mettent en place le régime de l’apartheid. Makeba épouse James Kubay en 1950. À 17 ans, elle accouche de sa fille Bongi et est diagnostiquée d'un cancer du sein, que sa mère traite de manière non conventionnelle mais avec succès. Son mari la quitte peu après[3] et ils divorcent en 1952[4].
À 20 ans, Zenzi Makeba, bonne d’enfants puis laveuse de taxis, vit seule avec sa fille Bongi et sa mère. C’est alors qu’elle commence à chanter professionnellement avec le groupe Cuban Brothers, puis devient choriste du groupe Manhattan Brothers (en), en 1952, qui lui donne son nom de scène, Miriam. Si elle devient très rapidement une vedette, elle se sert de son nouveau métier pour dénoncer le régime de l'apartheid et les conditions de vie misérables du prolétariat noir. En 1956, elle écrit son plus grand succès, la chanson Pata Pata, avec laquelle elle fait le tour du monde[5](elle sera par exemple reprise en français par Sylvie Vartan sous le titre Tape Tape en 1980). L'enregistrement le plus connu de la chanson a été effectué sous la direction de Jerry Ragovoy en 1967.
En 1959, elle joue dans une comédie musicale, King Kong[6], dont les représentations tournent dans tout le pays et sont un grand succès. Mais elle est surtout contrainte à un exil qui durera 31 ans, en raison de son apparition dans le film anti-apartheid Come Back, Africa du cinéaste américain Lionel Rogosin. Ses disques sont également retirés de la vente en Afrique du Sud. Elle épouse Sonny Pillay la même année[4]. Lorsque sa mère meurt en 1960, elle ne peut assister à ses obsèques, le gouvernement sud-africain ayant annulé son passeport et refusé de lui délivrer un visa[5],[7]. Il lui faudra attendre 1990 et la libération de Nelson Mandela pour revenir en Afrique du Sud.
En 1965, elle épouse son ami de longue date, le musicien sud-africain, Hugh Masekela[3] d'avec qui elle divorce en 1966[4].
Elle ne cesse de prononcer des discours anti-apartheid et d’appeler au boycott de l’Afrique du Sud devant les Nations unies. Elle reçoit de nombreux soutiens, dont ceux de Kwame Nkrumah, Ahmed Sékou Touré, Amílcar Cabral ou encore Eduardo Mondlane[8]. Elle chante en zoulou, en xhosa, en tswana, en swahili, en portugais et en arabe (Ana hourra fi aljazaier qui veut dire « je suis libre en Algérie ») pendant les Jeux africains de 1978 à Alger en Algérie). Ses mélodies chantent la tolérance et la paix. Elle vit aux États-Unis (où elle s'engage avec le mouvement des droits civiques contre la ségrégation raciale), en Guinée, en Europe et devient un des symboles de la lutte anti-apartheid. En Tanzanie, l'enthousiasme avec lequel le président Julius Nyerere lui remet un passeport lui donne pour la première fois cette impression de ne pas être une Sud-Africaine mais d’être une Africaine[8].
En 1966, Makeba reçoit un Grammy Award pour son disque An evening with Harry Belafonte and Miriam Makeba et devient la première Sud-Africaine à obtenir cette récompense. Son mariage en 1969 avec le militant des droits civils afro-américain Stokely Carmichael, chef des Black Panthers, lui cause des ennuis aux États-Unis. Elle s'exile à nouveau et s'installe en Guinée.
En , elle joue au festival Zaïre 74, organisé à l'occasion du combat entre Mohamed Ali et George Foreman à Kinshasa[7]. En 1977, elle participe au FESTAC 77, un festival des cultures et arts noirs et africains qui se tient à Lagos, au Nigeria, et réunit près de 60 pays[9].
Elle se sépare de Carmichael en 1978 et en 1980, dans ce pays où la polygamie est légale, devient la deuxième épouse de Bageot Bah[4], un Guinéen influent[3], directeur à la Sabena. Elle reprend ses tournées internationales, notamment avec le Ballet de Guinée. En 1978, lors des Jeux panafricains d'Alger, elle interprète en arabe la chanson Ifriqyia[8].
Après la mort du président guinéen Ahmed Sékou Touré, le coup d’État de Lansana Conté en 1984 et la mort de sa fille Bongi, en 1985, des suites d’une fausse couche, Miriam Makeba part vivre à Woluwe-Saint-Lambert, dans la banlieue de Bruxelles[10]. Poursuivant ses engagements, elle consacre des chansons à Patrice Lumumba, Ahmed Sékou Touré, Malcolm X ou Samora Machel[8].
En 1987 Miriam Makeba rencontre à nouveau le succès grâce à sa collaboration avec Paul Simon dans l'album Graceland. Peu après, elle publie son autobiographie Makeba: My Story.
En 1990, elle participe au Festival de Sanremo 1990. Suivant le règlement de l'époque chaque chanteur est jumelé avec un chanteur étranger. Elle y interpréta Give me a reason, la version anglaise de Bisognerebbe non pensa che a te interprété par la chanteuse italienne Caterina Caselli lors du festival. Cette dernière termina neuvième.
Miriam Makeba est décorée par la France au titre de commandeur des Arts et des Lettres en 1985 et devient Citoyenne d'honneur 1990[11]. En 1990, Nelson Mandela la persuade de rentrer en Afrique du Sud. En 1992, elle interprète le rôle de la mère (Angelina) dans le film Sarafina ! qui raconte les émeutes de Soweto en 1976. En 2002, elle obtient le Prix Polar Music[12] (la même année que Sofia Goubaïdoulina).
Miriam Makeba a toujours rêvé d'une grande Afrique unie. Pour son pays, elle exhortait ses frères noirs au pardon : « Nous devons grandir. Les Noirs et les Blancs doivent apprendre à se connaître, à vivre ensemble. »
En 1999, Miriam Makeba a été nommée Ambassadrice de bonne volonté de l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)[13],[14].
Elle annonce en 2005 qu'elle met fin à sa carrière, tout en continuant à défendre les causes auxquelles elle croit. Elle décède le dimanche , à l'âge de 76 ans, à Castel Volturno (Province de Caserte, Italie) des suites d'un malaise, à l'issue d'un concert de soutien à l'auteur de Gomorra, Roberto Saviano, traqué par la Camorra[15],[11],[16],[note 1].
Le Prix international Miriam Makeba récompense la créativité artistique dans le continent africain[17].
Son retour Afrique se ponctuera d’une implication dans de nombreuses œuvres dont la lutte contre les enfants soldats et le sida. De plus, elle ouvre un centre venant en aide au jeunes orphelines. Elle publie en 2004 sa seconde biographie marquant la fin de sa carrière musicale puisqu’elle a pris sa retraite, mais elle en sort pour effectuer quelques derniers concert qui se solde par sa mort en 2008. Son dernier concert a pour but de soutenir un écrivain traqué par la mafia et de s’opposer à l’emprise de l’organisation sur une région du sud de l'italie. À sa mort, d’influents personnages ont commentés sa vie. Le premier est Nelson Mandela: « Her haunting melodies gave voice to the pain of exile and dislocation which she felt for 31 long years. At the same time, her music inspired a powerful sense of hope in all of us. Even after she returned home she continued to use her name to make a difference by mentoring musicians and supporting struggling young women. One of her more recent projects was to highlight the plight of victims of land mines ». Cela marque alors l’impact de la chanteuse sur l’un des plus grands personnage de l’Afrique et du mouvement anti-apartheid[18].
En France, plusieurs odonymes et établissements scolaires portent son nom, notamment le passage Miriam-Makeba, dans le 12e arrondissement de Paris[25], l'esplanade Miriam-Makeba à Villeurbanne dans la métropole de Lyon et des rues Miriam-Makeba à Bobigny, Lyon et Saint-Denis. Le collège Miriam-Makeba de Lille-Moulins à Lille est inauguré en , tout comme le collège Miriam-Makeba à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis et le groupe scolaire Miriam-Makeba à Châlette-sur-Loing dans le Loiret en . A la rentrée de septembre 2024, l'école maternelle et élémentaire Myriam Makeba accueillera les enfants du quartier de la plaine de Baud à Rennes[26].
La navire océanographique sud-africain S.A. Agulhas II porte une dédicace à la chanteuse sur sa timonerie[27].
En juin 2015, la chanteuse française Jain lui rend hommage avec la chanson Makeba dans son premier EP Hope[28]. Fin 2015, la chanson sortira dans l'album Zanaka[29].
Décerné pour le première fois en 2018, le Prix Miriam Makeba vise à encourager et à mettre en lumière l'art africain à l'échelle internationale.
En janvier 2023, pendant le Championnat d'Afrique des nations de football (CHAN) organisé en Algérie, un hommage a été rendu à Miriam Makeba en reprenant les paroles de sa chanson Ana hourra fi aljazaier, déjà chantée à Alger en 1978. Cette chanson a été combinée avec la chanson officielle de la compétition, nommée Marhaba, et a été interprétée lors de la cérémonie d'ouverture de la compétition.
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