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hôpital dans le 2e arrondissement de Marseille (Bouches-du-Rhône) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Vieille charité, située 2, rue de la Charité, au cœur du quartier du Panier dans le 2e arrondissement de Marseille, dans le quartier officiel des Grands-Carmes, est un bâtiment édifié au XVIIe siècle, sur les plans de Pierre Puget pour abriter les indigents et les pauvres de la ville. Il correspond à la mise en œuvre marseillaise du « grand enfermement » que Michel Foucault a mis en évidence dans sa fameuse Histoire de la folie à l'âge classique (1962).
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calcaire de La Couronne (d) |
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L'hospice est représentatif de l'architecture du XVIIe siècle, en particulier du fait de la présence de la chapelle de Puget et de sa coupole ovoïde.
Perdant progressivement sa vocation à la fin du XIXe siècle, il était proche de la disparition dans les années 1950, occupé seulement par des habitants pauvres vivant dans des conditions misérables.
La chapelle et l'hospice ont été classés monument historique par arrêté du [1]. L'ensemble ayant fait l'objet d'une rénovation profonde dans les années 1960 à 1980, est aujourd'hui l'une des nombreuses institutions culturelles de la Ville de Marseille.
Afin d’héberger et rassembler les mendiants et vagabonds fort nombreux au début du XVIIe siècle, à la suite de l'édit royal sur « l'enfermement des pauvres et des mendiants », le conseil de la ville de Marseille décida, dans sa séance du , de « renfermer dans un lieu propre et choisi par les consuls, les pauvres natifs de Marseille »[2].
Une œuvre fut créée sous la dénomination « Notre Dame de la Charité » et un terrain fut mis à disposition par la Ville près de la cathédrale de la Major, place de l'Observance, sur le versant nord de la Butte des moulins. Mais ce n'est que près de vingt ans plus tard, le [3] que, grâce à la persévérance d’Emmanuel Pachier, chanoine théologal de la cathédrale, la première pierre est posée pour la construction de locaux provisoires. Les premiers indigents furent accueillis en [3].
Il fallut attendre 1654 pour que les dirigeants envisagent de construire un ensemble d’immeubles plus appropriés aux besoins car il y avait déjà à cette époque plus de 300 pauvres à la Charité. Après avoir rejeté différents projets, celui de Pierre Puget (1620-1694), né dans le quartier, fut finalement retenu le . Son frère Jean fut chargé de la direction du chantier dont l'exécution fut réalisée par le maître maçon Jacques Borély.
Malgré les difficultés de financement, les travaux débutèrent le et l’aile nord était terminée en 1678. Le projet de construction de la chapelle présenté par Pierre Puget fut approuvé le car son financement était devenu possible grâce à une donation importante faite par Honoré de Seigneuret. Pierre Puget, mort en 1694, ne vit pas l’achèvement de l’église qui eut lieu en 1704.
Après différentes interruptions dans la réalisation des travaux en raison d'un manque de financement, la construction de la totalité des bâtiments fut achevée en 1745, sous la conduite du fils du grand architecte, François Puget (1651-1707), avec l’achèvement des deux ailes en retour au sud, clôturant ainsi l’ensemble.
Construit en pierre rose et blanche de la carrière de la Couronne[4],[5], l'ensemble de la Vieille Charité se compose de quatre ailes de bâtiment fermées sur l'extérieur et ouvertes sur une cour rectangulaire par des galeries sur trois niveaux qui rythment la vie à l'intérieur de l'édifice.
C'est une vaste bâtisse dont les quatre ailes sont disposés suivant un rectangle de 112 × 96 m, avec des murs extérieurs dépourvus de fenêtres.
Le corps de ces bâtiments est fait de trois étages de galeries superposées avec des arcades en plein cintre s’ouvre sur une cour intérieure de 82 × 45 m.
Au centre de ce quadrilatère, dans l’axe de la porte d’entrée, se trouve une chapelle coiffée d’une coupole elliptique dans le meilleur goût baroque. Le porche à colonnes corinthiennes, dans le style Second Empire, reprend le thème de la Charité accueillant les enfants indigents, entourés par deux pélicans qui les nourrissent. Il fut construit entre 1861 et 1863 par Blanchet, architecte des hospices de Marseille[6].
La répression de la mendicité se faisait de façon énergique voire brutale. Des gardes appelés « chasse-gueux » étaient chargés de saisir les mendiants : les étrangers étaient expulsés, les Marseillais enfermés dans l’hospice. Ces gardes avaient souvent maille à partir avec la foule qui prenait souvent fait et cause pour les mendiants.
Il y avait dans cet hospice des ateliers où les mendiants étaient employés à diverses fabrications. Les enfants étaient placés comme domestique, mousse ou apprentis chez les passementiers ou les boulangers.
Avec le temps l’œuvre de la charité se développe, le chiffre des personnes internées passe de 850 en 1736 à 1059 en 1760.
La réclusion des pauvres étant de moins en moins admise, le nombre de personnes diminua ensuite progressivement pour atteindre 250 en 1781.
La loi du ayant réuni tous les hôpitaux d’une même ville sous une seule administration, la charité servit à l’hébergement des vieillards et indigents qui furent ensuite transférés en 1890 à Sainte-Marguerite.
En 1905, les locaux mis à disposition de l'Armée servirent à l’accueil des infirmiers coloniaux, puis en 1922 à loger les locataires expropriés des quartiers démolis derrière la Bourse.
En 1943, la Charité put héberger quelques familles évacuées lors du dynamitage par l’occupant allemand des quartiers du Vieux-port.
Les locaux de plus en plus dégradés ont été ensuite occupés par une population très pauvre. De nombreux pillages et actes de vandalisme contribuèrent à la dégradation des lieux. Dans les années 1940 et 1950, près de 150 familles vivaient là dans des conditions précaires ; une trentaine de petites sœurs des pauvres logeaient à la même enseigne. Enfin, différentes activités, comme l'emballage d'anchois ou de bananes, y étaient pratiquées.
Si quelques érudits se mobilisèrent dans les années 1930 pour tenter d'éviter la disparition du lieu, c'est Le Corbusier qui, dans l'immédiat après-guerre, dénoncera l'état d'abandon de ce lieu.
Le , le bâtiment est classé monument historique[7].
En 1962, tous les résidents furent relogés et le bâtiment fermé.
En 1968, André Malraux, ministre de la Culture, octroie des fonds pour le sauvetage des bâtiments qui menaçaient ruine.
L’abandon dans lequel la vieille charité avait été laissée depuis de nombreuses années avait entraîné de graves dégradations augmentées par l’air marin. Cet ensemble monumental présentant un grand intérêt architectural et historique, un vaste programme de restauration a été entrepris.
Les façades des trois galeries qui ceinturent la cour intérieure construites en pierres roses (molasse de la Couronne) ont été rénovées par un remplacement en tiroir des pierres en mauvais état.
Les salles et la chapelle ont été également rénovées.
Commencée en 1961, cette restauration s'achève en 1981 pour la chapelle et en 1986 pour l’ensemble des bâtiments[8].
Jusqu'en 2004, la cour de la Vieille Charité accueillait chaque année de nombreux spectacles du festival de Marseille avant qu'il soit transféré au parc Henri Fabre.
Aujourd’hui, le Centre de la Vieille Charité abrite plusieurs structures culturelles.
Le musée d'archéologie méditerranéenne est situé au premier étage ; il regroupe trois départements :
Le musée d'arts africains, océaniens et amérindiens est situé au deuxième étage ; il présente des œuvres provenant de ces trois continents :
Le Centre international de poésie Marseille (CipM), lieu de création et de diffusion de la poésie contemporaine, organise chaque semaine des lectures publiques, des rencontres et des expositions autour des poètes contemporains français, étrangers, ainsi que des revues et des éditeurs diffusant leurs créations.
Des colloques thématiques, des actions de sensibilisation, des résidences d'écrivains, des interventions à l'étranger et des ateliers de traductions sont de plus organisés régulièrement pendant l'année.
Depuis 1990, date de sa création à l'initiative de la ville de Marseille, le CipM a accueilli ainsi plus de 1500 auteurs.
Cette activité est enfin complétée par le travail de la bibliothèque spécialisée, le développement des outils internet, et l'ampleur de la politique éditoriale du CipM.
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