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artiste espagnol De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Modest Cuixart i Tàpies (Barcelone, 1925 – Palamós, 2007) est un peintre espagnol.
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Palafrugell Cemetery (d) |
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- |
Membre de |
Grup Taüll (d) |
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Distinctions |
Croix de Saint-Georges () Fils adoptif de Palafrugell (d) () |
Modest Cuixart naît le à Barcelone. Il réalise ses premiers dessins et peintures, d'inspiration expressionniste, en 1941 puis participe à sa première exposition collective à Barcelone en 1944, où il gagne un premier prix. La même année, il entame des études de médecine, qu'il abandonne en 1946 pour se consacrer pleinement à l'art[1].
En , il est, avec le poète Joan Brossa et les autres peintres Joan Ponç, Antoni Tàpies (dont il est le cousin) et Joan-Josep Tharrats (en), le fondateur de la revue surréaliste et dadaïste Dau al Set[1],[2]. La revue, dont le tirage ne dépassera pas 200 exemplaires, s'inspire des peintres Paul Klee, Max Ernst, Joan Miró, du philosophe Friedrich Nietzsche. Son titre Dau al Set signifie « le dé sur le sept » ou « la septième face du dé ». Il exprime la volonté du groupe de dépasser la réalité, un dé traditionnel n'ayant que six faces. La réalité de cette époque est celle d'une Espagne qui, après avoir été dévastée par la Guerre civile et isolée par la politique du dictateur Franco, est soumise à la censure, que ces jeunes artistes d'avant-garde tentent de dépasser pour retrouver le rayonnement artistique qu'avait l'Espagne au début du XXe siècle[3],[2].
Dès 1949, le groupe Dau al Set est présenté à Miró. Cuixart publie quelques reproductions de ses œuvres. Cette année-là et la suivante, il expose dans plusieurs galeries, salons ou même clubs de jazz en Espagne (Madrid, Barcelone, Altamira, Palma de Majorque), envoie une œuvre à une exposition-hommage à Paul Klee à Guadalajara (Mexique), rencontre de nombreux autres artistes[4].
Une exposition à l'Institut Français lui vaut une bourse, qui lui permet de se rendre à Paris, en 1951, avec Antoni Tàpies, puis de passer plusieurs mois à Lyon où il continue de peindre, et crée des costumes et décors pour le théâtre[2]. Il reviendra souvent dans cette ville les années suivantes, où il rencontre, en 1955, Marcel Michaud, animateur du groupe d'avant-garde Témoignage. Michaud expose Cuixart, en 1956, ce qui permet à ce dernier de prendre contact avec l'avant-garde lyonnaise. C'est à Lyon que Cuixart adopte l'art informel[4],[2]. À cette même époque, il rencontre l'artiste montpelliéraine Renée Rauzy, avec laquelle il se lie d'une amitié durable[5].
Cuixart continue d'exposer dans plusieurs lieux, essentiellement à Barcelone, Paris, Madrid, Lyon et sa région. Il participe à l'exposition L'influence lyonnaise dans l'Art à Vichy. 1958 est l'année de la reconnaissance internationale en dehors de la France et de l'Espagne : Cuixart rencontre Pablo Picasso à Cannes, est sélectionné pour participer à l'exposition Carnegie à Pittsburgh (États-Unis), invité à la Biennale de Venise, reçoit de Prix Torres García[6].
Dès l'année suivante, les expositions se multiplient dans de nombreux pays, en plus de la France et de l'Espagne où il continue : Royaume-Uni, Pays-Bas, Allemagne, Suisse, Italie, et la Biennale de São Paulo, au Brésil, où il remporte le premier prix de peinture[6] ce qui lui vaut la Croix du Mérite civil que lui remet le chef de l'état espagnol[7].
Au début des années 1960, il abandonne peu a peu l’informalisme, qu’il considère déjà obsolète, et de nouvelles préoccupations se font jour concernant l’abandon de l’informel au profit d’une expression plus véhémente et proche de la réalité de l’Homme. Une tendance violente vers la tridimensionnalité signale des références au sexe, des dramatiques compositions avec des poupées torturées sur la toile (série Nins sense nom) et des configurations exemptes d’objets.
Avec la série érotico-magique (1963-66), qui s'inscrit en prélude à son étape figurative, où il intègre la matière avec le dessin calligraphique, Cuixart connaît du succès aux États-Unis, mais suscite une controverse parmi la critique pour l’érotisme frappant de quelques images[8]. Avec elle, il devance les courants néo-figuratifs internationaux et révèle le côté sombre et pervers de la société privilégiée.
Dans les années 1970, en opposition avec la sévérité et l'ascétisme du passé, Cuixart se sent poussé vers une expressivité plus évidente qui se traduit en l'élaboration de techniques nouvelles et d'exubérants chromatismes proches du kitsch. Un feu de vanités qui cherche à attiser l'angoisse du spectateur. Les années 1980 reflètent l’aspect plus hédoniste et décadent de Cuixart. Quelque pièces pleines de lyrisme et de subtilité contrastent avec d'autres assez stridentes qui font une satire de la stupidité, de la vanité et du mensonge avec un langage grotesque, délirant, et qui déforme l’image, généralement féminine, jusqu’à la monstruosité.
Dans les années 1990, une inespérée vision de la nature se manifeste dans l’œuvre de Cuixart[9]. Pour exprimer son idée, l’artiste a besoin de s’éloigner de la voie traditionnelle de représentation du paysage, de se libérer de toute anecdote et d’aller plus loin des facteurs accidentels comme l’espace et le temps. Ainsi, il se rapproche de l'abstraction et cherche à s’élever dans une perspective cosmique. Il pénètre sous la terre et fouille dans ses entrailles pour arriver à son but essentiel : capturer l'esprit profond et le mystère d'une nature éternelle et mythique. Les travaux sont résolus avec un langage dépuré[10].
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