De 1947 à 1954, Miodrag Pavlović étudia à la Faculté de médecine de l'université de Belgrade. Il apprit également des langues étrangères et écrivit son premier recueil de poésie, 87 poèmes, qui parut en 1952, l'année où les autorités yougoslaves, répondant à un discours de l'écrivain croate Miroslav Krleza, accordèrent plus de liberté d'expression en politique et dans les arts.
En 1960, Pavlović fut nommé directeur du théâtre du Peuple de Belgrade. Il travailla également pendant vingt ans pour la maison d'édition Prosveta.
Un thème préoccupait Pavlović et de nombreux intellectuels de l'ancienne Yougoslavie, de Roumanie, de Bulgarie, de la République de Macédoine, de Grèce et d'Albanie, celui de la continuité entre les anciens peuples des Balkans et leurs descendants contemporains. Chez Pavlović, comme chez le poète macédonien Bogomil Gyuzel ou l'écrivain albanais Ismaïl Kadaré, on trouve de fréquentes références au passé médiéval de cette région. Parmi les poèmes «historiques» de Pavlović, on peut citer Odisej na Kirkinom ostrvu (Ulysse sur l'île de Circé), Eleuzijske seni (Les ombres élyséennes), Vasilije II Bugaroubica (Vassili II Bulgaroctone) et Kosovo.
Ses poèmes, fréquemment allégoriques, se réfèrent en fait à notre propre époque, avec ses manipulations, ses mensonges et, surtout, ses peurs. Directement reliés au présent, on peut lire des poèmes comme Le Prisonnier (sans titre dans l'original serbe), Requiem, Strah (Peur), Pod zemlyom (Sous la terre) and Kavge (Querelle).
Pavlović fut par deux fois nommé pour le prix Nobel de littérature. Il a reçu de nombreux prix littéraires, en Yougoslavie aussi bien qu'à l'étranger.