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Un extrémum (pluriel extrémums), ou extremum (pluriel extrema ou extremums), est une valeur extrême, soit maximum, soit minimum. Cette notion est particulièrement utilisée en mathématiques, où l'expression maximo-minimum, introduite par Nicolas de Cues, correspond à partir de Fermat et Leibniz aux extrêmes d'une courbe ou d'une fonction, repérés par le fait que les dérivées s'y annulent. Elle est aussi utilisée en physique, où le principe de moindre action est un principe extrémal ainsi que Euler l'a montré.
Dans un ensemble ordonné , un élément d'une partie est le plus grand élément, ou maximum de , s'il appartient à et est supérieur à tout autre élément de . L'existence d'un maximum n'est en général pas assurée pour toute partie d'un ensemble ordonné. En revanche, s'il existe, un tel élément est unique (ce qui justifie l'emploi de l'article défini « le » dans la définition). De manière analogue, le plus petit élément ou minimum est, s'il existe, un élément de inférieur à tout autre élément de .
Si une partie de admet deux maximums, 1 et , alors est plus grand que tout élément de , donc en particulier que ; et de même, est plus grand que . Par antisymétrie des relations d'ordre, l'égalité s'en déduit.
D'autres notions relatives aux ensembles ordonnés sont proches de celles de maximum ; les comparer permet de mieux les appréhender.
S'ils existent, les extrémums (maximums et minimums) d'un ensemble , sont toujours des éléments extrémaux (bornes inclusives : élément maximal ou élément minimal) de dans lui-même. Les notions d'extrémum (le maximum et le minimum) et d'élément extrémal (un élément maximal ou un élément minimal) coïncident dans les ensembles munis d'un ordre total. Lorsque est fini, il y a équivalence entre l'existence d'un unique élément extrémal (borne inclusives : élément maximal ou élément minimal) et l'existence d'un extrémum (le maximum ou le minimum, chacun nécessairement unique avec un ordre total sur un ensemble fini).
Mais ce n'est pas nécessairement vrai sur un ensemble vide ou infini ou dans le cas d'un ordre non total (où deux éléments peuvent être ordonnés de la même façon avec les autres et mutuellement entre eux, et peuvent donc chacun être des éléments extrémaux mais pourtant distincts). Par exemple l'ensemble de seulement trois entiers {0, 1, 2} muni de l'ordre partiel comparant non pas leur valeur mais leur parité (le reste de leur division euclidienne par 2) n'est pas totalement ordonné car les éléments 0 et 2 ont la même parité 0 (les éléments 0 et 2 sont des valeurs minimales pour cet ordre partiel, mais ils sont différents : cet ensemble ordonné n'a donc pas de minimum, mais il a un maximum avec l'élément 1). Dans le sous-ensemble {0, 2} avec le même ordre, il n'y a ni minimum, ni maximum, mais les valeurs minimales (de même les valeurs maximales) existent et forment ce même ensemble de deux éléments.
Quand l'ensemble ordonné est un singleton, son unique élément en est à la fois son maximum et son minimum. Dans le cas dégénéré où l'ensemble ordonné est vide, il n'y a aucun extrémum, ni aucune valeur extrémale, et tout élément de n'importe quel ensemble (incluant donc l'ensemble vide comme une partie) en est à la fois un majorant et un minorant, et donc aussi une borne si cet autre ensemble est totalement ordonné.
Dans l'ensemble des entiers naturels muni de son ordre usuel, toute partie non vide admet un plus petit élément et toute partie majorée (c'est-à-dire admettant un majorant) est finie donc admet même un maximum. Par exemple lui-même a pour minimum 0 et n'a pas de maximum.
Dans l'ensemble des nombres réels muni de son ordre usuel, certaines parties majorées n'admettent pas de plus grand élément, par exemple l'intervalle ]0, 1[ des nombres strictement compris entre 0 et 1.
Dans , les fonctions minimum et maximum d'une paire peuvent s'exprimer à l'aide de valeurs absolues :
Dans un ensemble ordonné muni d'un ordre non total, certaines parties admettent des éléments maximaux qui ne sont pas des maximums.
Par exemple dans l'ensemble = {∅, {0}, {1}, {0, 1}} des parties de l'ensemble {0, 1}, ordonné par l'inclusion, la partie = {∅, {0}, {1}} admet (un minimum et) deux éléments maximaux non comparables donc pas de maximum (seulement une borne supérieure : {0, 1}, qui n'appartient pas à ).
Le maximum d'une fonction définie sur un ensemble et à valeurs dans un ensemble ordonné est le maximum de l'ensemble des valeurs prises par (de la partie de ). Ainsi est le maximum de s'il existe un élément de tel que et tel que pour tout élément de , . L'élément (qui n'est pas nécessairement unique) est appelé point de maximum de .
Dans le cas où l'espace de départ de est muni d'une structure topologique (par exemple si est une fonction d'une ou plusieurs variables réelles à valeurs réelles), on distingue deux types d'extrémums : les extrémums globaux, qui correspondent à la définition précédente, et les extrémums locaux.
Soient une fonction définie sur un espace topologique et un point de . On dit que atteint en un maximum local s'il existe un voisinage de tel que pour tout élément de , on ait .
On dit alors que est un « maximum local » de sur et que est un point de maximum local de .
Lorsqu'il existe un voisinage de tel que pour tout élément de différent de , on ait , on dit que atteint en un maximum local strict.
Lorsque est une partie d'un espace métrique (par exemple d'un espace vectoriel normé, comme l'espace ), les voisinages de dans ces définitions peuvent être choisis égaux à des boules. Par exemple : atteint en un maximum local s'il existe un réel > 0 tel que pour tout élément de à distance < de , on ait .
Soit une fonction , où est un espace topologique. Par exemple, peut être une partie de (cas d'une fonction d'une variable réelle), ou d'un espace , avec un entier naturel (cas d'une fonction de variables réelles).
L'existence d'extrémums globaux est assurée dès lors que la fonction est continue et que la partie est compacte : en effet, l'image est alors une partie compacte de l'espace d'arrivée ; en tant que partie bornée de , elle admet une borne supérieure, et cette borne supérieure est dans puisque cette partie est fermée.
En dimension = 1, c'est en particulier le cas si est un intervalle fermé borné, c'est-à-dire de la forme (voir Théorème des bornes). En dimension supérieure , c'est en particulier le cas si est une boule fermée (de la forme , où désigne une norme sur ).
Soit une fonction , où est un ouvert de ; par exemple, dans le cas d'une variable réelle, peut être un intervalle ouvert de la forme (avec et des nombres réels, ou , ou ).
L'étude des extrémums passe souvent par la recherche des zéros de la dérivée, appelés points critiques (ou points stationnaires) de . Un point critique n'est pas nécessairement un point d'extrémum, comme le montre l'exemple de la fonction au point 0. On peut cependant, sous certaines hypothèses supplémentaires, affirmer qu'un point critique est un point d'extrémum.
Dans le cas d'une fonction dérivable d'une seule variable, si possède un extrémum local en un point de l'ouvert de définition de , alors la dérivée de en ce point est nulle.
Si est dérivable sur l'ouvert et si, en un point , la dérivée de s'annule en changeant de signe, alors atteint un extrémum local en . Plus précisément, en supposant :
Si la fonction atteint un extrémum local en un point de où elle est différentiable, alors toutes ses dérivées partielles s'annulent en .
On suppose que est deux fois dérivable en un point de . Sa matrice hessienne en est notée , c'est-à-dire que ; d'après le théorème de Schwarz, cette matrice est symétrique.
Les conditions d'optimalité de ces problèmes sont présentées dans « Conditions d'optimalité ».
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