Son frère aîné GuillaumeII décédant sans postérité, l’Angleterre revendique dès lors ses droits sur le Hainaut et ses héritages. Un accord est cependant conclu en 1346 à Ypres entre Marguerite et sa sœur Philippa de Hainaut, épouse du roi ÉdouardIII d'Angleterre: Philippa renonçant à ses prétentions sur les héritages de son frère et ce, en faveur de sa sœur[1].
De son côté, à Francfort, l’empereur germanique, LouisIV de Bavière, s’engage pour lui-même et ses héritiers, et au nom de son épouse, l’impératrice Marguerite (la dite MargueriteII (d’Avesnes) comtesse de Hainaut), à ne jamais céder, diviser ni engager les comtés de Hainaut, de Hollande, de Zélande et de la seigneurie de Frise, qui appartiennent à la dite Marguerite et à ses héritiers, sauf les droits de ses sœurs[2]. Marguerite nomme son fils (le futur GuillaumeIII comte de Hainaut) et des gouverneurs pour les comtés dont elle hérite, et ne décide de s'en occuper qu'en 1347, à la mort de son époux[3]. Mais son fils s'y oppose et s'allie aux Hollandais pour la contrer.
En 1348, Marguerite cède officieusement la souveraineté de la Hollande, de la Zélande et la Frise à son fils Guillaume[4]. Cependant, malgré l'intervention des Anglais pour défendre son droit lors des batailles de Veere puis celle de Zwartewaal, elle est contrainte de céder de fait la Hollande à son fils en 1351. Un parchemin daté du à Mons, énonce les conditions de la passation définitive des États de Marguerite à son fils Guillaume: elle reçoit une somme de 40 000 florins de Florence et une rente viagère, et son fils, en contrepartie, renonçant à ses droits sur le Hainaut, tant que sa mère vivra[5]. Elle décèdera un an et demi plus tard.
- Un parchemin daté du 8/09/1346 à Geertruidenberg, d’après une traduction latine de l’allemand datée du 16/03/1347 (date nouv. st.), énonce que MargueriteII comtesse de Hainaut (épouse de LouisIV de Bavière, empereur germanique) etc., commet son fils Guillaume (le futur GuillaumeIII comte de Hainaut) au gouvernement des comtés de Hainaut, de Hollande, de Zélande, et de la seigneurie de Frise durant son absence. In, G. Wymans, «Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut», aux A.E. Mons, n° d’ordre (cote)868, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p.190.
- Curieusement, un vidimus du 25/03/1348 se référant à un parchemin daté du 5/01/1348 à München (Munich), énonce que l’impératrice Marguerite, comtesse(II) de Hainaut, etc., cède la souveraineté des comtés de Hollande et de Zélande et de la seigneurie de Frise à son fils Guillaume (le futur GuillaumeIII comte de Hainaut), duc de Bavière, et invite les nouveaux sujets de ce dernier à lui jurer obéissance. In, G. Wymans, «Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut», aux A.E. Mons, n° d’ordre (cote) 881, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p.193.
Geoffroy G. Sury, «Bayern Straubing – Hennegau: la Maison de Bavière en Hainaut, XIVe – XVe s.», Edit. G. G. Sury, dép. lég., Bruxelles, 2010, 2e éd., p.67. - Un parchemin en partie détruit et daté du 7/12/1354 à Mons, à 4 sceaux appendus brisés, énonce que Jean de Hainaut et Wallerand de Luxembourg seigneur de Ligny, agissant en qualité de personnes intermédiaires et arbitres, pour rétablir la paix entre Marguerite et son fils, le duc Guillaume de Bavière (le futur GuillaumeIII comte de Hainaut), font connaître les termes de l’ordonnance d’arbitrage évoquée dans les actes passés, dont ils restituent la teneur: «.. En exécution de ladite ordonnance, la comtesse Marguerite(II) de Hainaut, etc. cède à son fils Guillaume duc de Bavière (futur GuillaumeIII comte de Hainaut), les comtés de Hainaut, de Hollande, de Zélande, et la seigneurie de Frise, moyennant le paiement d’une somme de 40 000 florins de Florence et d’une pension viagère de 7 000 florins»; de son côté, ledit duc (futur GuillaumeIII comte de Hainaut) «..renonce à faire valoir ses droits sur le Hainaut tant que vivra sa mère». In, G. Wymans, «Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut», aux A.E. Mons, n° d’ordre (cote) 974, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p.209-210.