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universitaire française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
María Poumier est une ancienne universitaire française née à Cannes en , spécialiste de l'histoire et de la culture des Antilles. Elle est également essayiste et réalisatrice de documentaires. Militante politique antilibérale, elle est une proche du militant antisémite Dieudonné et des négationnistes.
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La vie de María Poumier n'est connue que par des interviews sur des sites alternatifs et par les courts portraits dressés par des universitaires et par ses détracteurs. Elle est née dans une famille bourgeoise. Durant son adolescence, elle est marquée par l’assassinat de Che Guevara ; désireuse d'« offrir [ses] services » à la révolution cubaine, elle s'installe ensuite à Cuba, où elle réside durant plusieurs années[1],[2]. En 1982, elle soutient sa thèse de 3e cycle ès études hispaniques[3]. Maître de conférences à l'université de La Havane, puis à l'université de Paris VIII, elle a choisi de mettre fin à sa carrière. Ses thèmes de recherche s'articulent autour de sujets comme Cuba, l'Amérique latine, l'histoire et la littérature des XIXe - XXe siècles. Elle est aussi traductrice. Agrégée d'espagnol[1], elle est l'auteur d'une anthologie sur la poésie salvadorienne.
María Poumier est connue pour ses activités politiques liées au conflit israélo-palestinien aux côtés notamment de Ginette Hess-Skandrani. C'est une proche de l'humoriste et militant antisémite Dieudonné, auquel elle apporte son soutien politique, notamment pour l'élection présidentielle de 2007. Elle est candidate en Île-de-France pour les élections européennes du , sur la « liste antisioniste » de Dieudonné, qui regroupe des militants d'extrême gauche, d'extrême droite, et des intégristes religieux[4]. Elle est, avec le Tunisien Mondher Sfar (qui fut l'un des collaborateurs de l'organe négationniste nommé Revue d'histoire révisionniste[5]) et Ginette Skandrani, à la tête de l'association « Entre la plume et l'enclume », dont elle anime le site Internet.
Le , elle est présente en Libye avec Dieudonné[6] et Skandrani pour protester contre les bombardements de l'OTAN[réf. souhaitée].
Le 10 juin 2022, elle participe à un colloque à Paris : « Pour la paix en Syrie, stop à l’embargo ». L'invité vedette de ce colloque est le complotiste Thierry Meyssan[7].
Plusieurs médias et associations[8],[9] reprochent à María Poumier d'être « compagne de route des négationnistes » ou « des antisémites », comme secrétaire de rédaction de la revue À Contre-Nuit, fondée par Roger Garaudy, et traductrice d'Israël Shamir, avec qui elle collabore. Son rôle dans l'édition du Manifeste judéo-nazi, titre donné à un entretien anonyme paru dans Les Voix d'Israël, l'attribuant à Ariel Sharon (tandis qu'Amos Oz, l'écrivain israélien ayant recueilli le témoignage en question, assure que son interlocuteur n'est pas Ariel Sharon[10]), lui est également reproché[réf. souhaitée].
En , l'équipe de recherche de l'université Paris-VIII à laquelle elle est associée décide de l'écarter « de toute fonction au sein du bureau et de toute représentation de l'équipe à l'extérieur », en raison de « sa participation à la divulgation de l'ouvrage de Roger Garaudy, Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, et par conséquent à la divulgation des thèses révisionnistes »[11][réf. souhaitée]. Sur le sujet, le sociologue français Michel Wieviorka écrit que « l'université Paris-VIII n'est pas un repaire d'enseignants tentés par un antisémitisme aussi prononcé que celui que véhicule Maria Poumier, et il faut voir dans son cas une forme extrême et exceptionnelle de dérive »[12].
En , elle fait partie du comité de soutien de Roger Garaudy dans le cadre de son procès, au côté de Ginette Skandrani, Robert Faurisson, Pierre Guillaume ou Serge Thion[13].
La revue mensuelle L'Arche publie dans le numéro janvier- un article[14] où il est reproché à María Poumier d'avoir écrit dans un article de intitulé « Le sionisme en Amérique latine » et diffusé sur la liste de Cuba Solidarity Project : « Certains mettent encore en doute l'influence hégémonique du lobby juif dans la logique de l'impérialisme nord-américain toutes confessions confondues. […] Dernièrement, les exemples montrant la mainmise croissante du lobby en question sur les dirigeants américains se sont multipliés ». María Poumier prétend également que « les dirigeants de la CIA sont juifs » et que les propriétaires des grands médias sont « juifs, certains ardents partisans avoués de la suprématie juive dans le monde entier ». L'article de la revue la met également en cause dans la rédaction d'un article d' intitulé « Palestine et Cuba, les coïncidences et les urgences », où elle écrit : « Certaines conclusions révisionnistes pour la période 1939-1945 sont interdites d'expression dans les pays occidentaux, mais leur propagation (que relayent malgré eux tous ceux qui ont besoin de convaincre que l'antisémitisme est devenu une grave menace liée au terrorisme) ajoutée à la signification même de la répression dont elles sont l'objet, semble stimuler le décryptage de l'actualité ». L'Arche rapporte enfin qu'en 2003, également sur la liste de Cuba Solidarity Project, Maria Poumier faisait la promotion de la lettre confidentielle d'extrême droite « Faits et Documents »[14].
Sous la plume de Pierre Stambul, l'association non sioniste de gauche, l'Union juive française pour la paix, l'accuse d'antisémitisme[15], notamment pour des propos qu'elle aurait tenu contre Olivia Zemor et Danielle Bleitrach.
Dans un texte repris le par le site Altermedia.info[1], Maria Poumier soutient que les accusations seraient des calomnies liées à une désinformation concernant le conflit israélo-palestinien. En 2009, alors qu'elle soutient Dieudonné, lui-même proche du négationniste Roger Garaudy, elle répond à ses détracteurs en publiant Proche des NEG. Elle se dit effectivement proche des négationnistes et proche des « Nègres », c'est-à-dire des exclus et des révoltés contre les dominateurs et les suprématistes, qu'ils soient juifs ou non. Elle voit là un prolongement de son militantisme cubain[réf. souhaitée].
Toujours en 2009, Poumier publie un livre d'entretiens avec Robert Faurisson, En confidence. Entretien avec "L'Inconnue" ; c'est sur le conseil de Faurisson qu'elle cache son identité et utilise comme nom de plume L'Inconnue[réf. souhaitée]. L'ouvrage, qui se veut à la fois une autobiographie, une confession, un essai historique et une critique littéraire, est rangé par l'historienne Valérie Igounet, biographe de Faurisson, dans la catégorie de « l'hagiographie ». María Poumier y présente le négationniste comme un « historien pionnier »[16].
En , Poumier réalise un documentaire, AMIA repetita, sur l'attentat perpétré contre la communauté juive de Buenos Aires en 1994. Il est dédié à la mémoire de l'écrivain négationniste argentin Norberto Ceresole et du Tunisien Hussein Triki[6].
Au cours des années 2002 et 2003, María Poumier est menacée de mort avec une douzaine de personnalités (Eyal Sivan, Isabelle Coutant-Peyre, Ginette Hess-Skandrani, Lucien Bitterlin, Monique Chemiller-Gendreau, Alain Lipietz, Gilles Munier, José Bové, Annie Coussemant, Mondher Sfar, Jean-Claude Willem) par un fanatique[17],[18]. Chacun a reçu à son domicile une balle et une lettre portant l'inscription : « La prochaine n'arrivera pas par la poste. » Lors de sa comparution devant le tribunal correctionnel de Paris le , Raphaël Schoemann, retraité de 65 ans amateur d'armes à feu, trahi par un courriel envoyé à l'une des parties civiles, déclare qu'il a ciblé des personnes liées selon lui à l'extrême droite et dont il juge antisémites les écrits sur le conflit israélo-palestinien[18].
Le , María Poumier est interpellée par la police en compagnie de Hess-Skandrani, lors d'une manifestation de solidarité avec le peuple palestinien qu'elles avaient organisée, et interdite pour préservation de l'ordre public. Les autres participants à cette manifestation prévue sont eux aussi appréhendés avant même que celle-ci ne s'élance ; tous sont relâchés quelques heures plus tard[19].
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