Un jeune garçon, seul témoin de cette chute, conduit les gens jusqu'au point de chute marqué par un cratère de deux mètres de diamètre. Ils prélèvent des fragments de cette météorite, dont la masse est estimée à 135 kg, en guise d'amulette porte-bonheur. Le bailli fait cesser ce pillage et, à la suite de la visite du roi allemand Maximilien Ier qui voit dans la pierre un signe divin de bon augure, fait suspendre la météorite par une chaîne dans le chœur de l'église paroissiale. Elle y reste jusqu'en 1793, date à laquelle les autorités la mettent à la vue du public dans la Bibliothèque nationale de Colmar. De nombreux prélèvements sont réalisés: cadeaux pour des visiteurs d'importance, spécimen à analyser pour Ernst Chladni. En 1803, la ville d'Ensisheim la récupère et la replace dans son église. Le , l'église voit son clocher s'effondrer. La météorite est alors remisée à l'école, puis à l'hôtel de la Régence devenu par la suite l'hôtel de ville[4]. À la Libération de la France, des conseillers scientifiques accompagnant l'armée américaine tentent de l’acheter, mais le maire de Colmar refuse[5].
Elle a été divisée en plusieurs morceaux qui se trouvent aujourd'hui pour la plupart d'entre eux dans des musées. Un morceau de 55,75 kg (taille: 32 cm de haut pour 28 cm de large) resta à la commune, il est exposé depuis 1992 au musée de la Régence, musée municipal d'Ensisheim créé pour le cinq centième anniversaire de la chute de la météorite: on peut notamment voir des plaques noires correspondant à sa croûte de fusion[1].
Chaque année depuis 2000[10],[11], une bourse-exposition internationale consacrée aux météorites est organisée à Ensisheim l'avant-dernier week-end de juin[12].
(en) Gerald Joseph Home McCall, A. J. Bowden, Richard John Howarth, The History of Meteoritics and Key Meteorite Collections: Fireballs, Falls and Finds, Geological Society, , p.17
(de) Otto Buchner, Die Feuermeteore: Insbesondere die Meteoriten, historisch und naturwissenschaftlich betrachtet, Gießen, Ricker, , 192p., p.34 [lire en ligne].
Charles-Laurent Salch, Imagiers des châteaux et remparts d'Alsace, 1370-1970, vol.1: A – F, Strasbourg, Castrum Europe, coll.«Châteaux-forts d'Europe» (no53-54-55), , 160p. (OCLC800596692), p.67: Ensisheim, gravure sur bois, de Sébastien Brant, 1492, chute d'une météorite.
[NHM] (en) Monica Grady(en), Andrew L. Graham, Alexander William Robert Bevan et Robert Hutchison, «Ensisheim», dans Catalogue of Meteorites: With special reference to those represented in the collection of the Natural History Museum, London, Cambridge et New York, Cambridge University Press, , 5eéd., 689p., 1vol. + CD-ROM (ISBN0-521-66303-2), p.193 [lire en ligne].
[EoM] (en) «Ensisheim (LL6)», sur Encyclopedia of Meteorites, International Meteorite Collectors Association (IMCA).
Autres sources:
Hubert Bari, «La météorite d'Ensisheim, tombé le : Légendes et réalités», Minéraux et Fossiles, no112, , p.13–19.
Hubert Bari et Jean-Jacques Schwien, «La météorite d'Ensisheim: Légendes et réalités», Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, SIM, no798, , p.57–64 (HALhalshs-00001455).
Gabrielle Claerr-Stamm, «1492-1992, il y a 500 ans une météorite tombait près d'Ensisheim», Annuaire de la Société d'histoire sundgovienne, , p.127–144 (lire en ligne).
Léa Dejouy et Philippe Thomas, Histoires de météorites, vol.1: Ensisheim, Châteauneuf-sur-Cher, Interface, , 182p. (ISBN2-9518090-1-8).
Henri Furstenberger, «Demi millénaire de la chute de la météorite d'Ensisheim», Annuaire de la Société d'histoire des régions de Thann-Guebwiller, vol.18, , p.5–7.
Odile Kammerer, «Un prodige en Alsace à la fin du XVesiècle: La météorite d'Ensisheim», dans Miracles, prodiges et merveilles au Moyen Âge (actes du 25econgrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public (SHMES), Orléans, ), Paris, Publications de la Sorbonne, coll.«Histoire ancienne et médiévale» (no34), , 330p. (ISBN2-85944-270-7, DOI10.3406/shmes.1994.1663, lire en ligne), p.293–315.
(en) Ursula B. Marvin, «Meteorites in history, an overview from the Renaissance to the 20th century: The stone of Ensisheim, Alsace, 1492», dans Gerald Joseph Home McCall (dir.), A. J. Bowden (dir.) et Richard John Howarth (dir.), The History of Meteoritics and Key Meteorite Collections: Fireballs, Falls and Finds, Londres, Geological Society of London, coll.«Geological Society Special Publication» (no256), , 513p. (ISBN978-1-86239-194-9, DOI10.1144/GSL.SP.2006.256.01.02, Bibcode2006hmkm.conf...15M), p.15–71 (16–22) [lire en ligne].
(de) Pia Reimen, «"Der Donnerstein zu Ensisheim": Zu einem Flugblatt Sebastian Brants», Publications du Centre universitaire de Luxembourg. Germanistik, no5, , p.1–13.