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Le Louise-Marie est une frégate de classe Karel Doorman de la marine belge. Son numéro de coque est le F931.
Louise-Marie | |
Le Louise-Marie | |
Autres noms | HNLMS Willem Van Der Zaan |
---|---|
Type | Frégate de classe Karel Doorman |
Classe | Classe Karel Doorman |
Histoire | |
A servi dans | Marine royale néerlandaise |
Constructeur | Schelde |
Lancement | Le dans la Marine royale néerlandaise
Le dans la Marine belge |
Statut | En service dans la Composante marine |
Équipage | |
Équipage | 145 15 officiers 70 sous-officiers 60 matelots |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 122,25 m |
Maître-bau | 14,37 m |
Tirant d'eau | 6,2 m |
Déplacement | 2 800 tonnes |
Port en lourd | 3 320 tonnes |
Propulsion | 2 moteurs diesels Stork-Werkspoor de 9 790 chevaux pour les allures économiques 2 turbine à gaz Rolls Royce Spey 1A de 33 800 chevaux en total pour les allures opérationnelles 2 hélices à pas variable |
Vitesse | 30 nœuds (maximum turbines) 21 nœuds (maximum diesel) |
Caractéristiques militaires | |
Armement | Otobreda 76 mm antiaérien et antisurface Oerlikon 20 mm Lance-missiles Sea Sparrow vertical AGM-84 Harpoon Goalkeeper CIWS (système de protection rapprochée anti-missiles) Torpilles Mark 46 |
Aéronefs | NH90 |
Carrière | |
Pavillon | Pays-Bas |
Port d'attache | Zeebruges |
Indicatif | F931 |
MMSI | 205205000 |
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Construit initialement pour la marine néerlandaise en 1989 sous le nom de HNLMS Willem Van Der Zaan, il est vendu en décembre 2005, avec son navire jumeau, le HNLMS Karel Doorman (F827), à la Belgique. Ils sont respectivement rebaptisés Louise-Marie et Léopold Ier.
Son port d'attache est Zeebruges et sa ville marraine est Saint-Nicolas.
Dans les années 80, la marine néerlandaise décide de concevoir et construire une nouvelle classe de frégate[1]. Celle-ci viendra remplacer la classe Roofdier (en), composée de six navires construits aux États-Unis de 1951 à 1954 et loués aux Pays-Bas dans le cadre du Mutual Defense Assistance Act[1],[2].
Contrairement à la génération précédente, les nouvelles frégates, multi-usages, doivent être construites aux Pays-Bas. Ainsi, de 1985 à 1995, huit navires sont construits au chantier naval Schelde[1]. Les navires jumeaux sont baptisés Karel Doorman (F827), Willem van der Zaan (F829), Tjerk Hiddes (F830), Vam Amstrl (F831), Abraham van der Hulst (F832), Van Nes (F833), Van Galen (F834) et Van Spejik (F828)[1]. Ils sont ensuite commissionnés de 1991 à 1995[1]. Sur ces huit navires, seulement deux sont encore en activité dans la marine royale néerlandaise (le F828 et F831). Les six autres ont été vendus à des nations étrangères, à savoir la Belgique (F827 et 829), le Portugal (F833 et F834) et le Chili (F830 et 832)[1].
Le Willem van der Zaan est la deuxième des huit frégates à sortir du chantier. Il est nommé en l'honneur de Willem van der Zaan (nl), un amiral néerlandais du XVIIe siècle[3]. Son lancement est effectué le et il rentre en service le [3],[4]. Il est renommé Louise-Marie, du nom de la première reine des Belges, lors de son transfert à la marine belge[1],[3].
La classe Karel Doorman est une classe de frégates multi-missions, multi-usages. On la nomme souvent classe M[1],[3]. Dans cette optique, les navires sont équipés de capacités sol-air, sol-sol et anti-sous-marines. Ils peuvent ainsi effectuer des missions de dissuasion, de sécurité, de soutien ou d'attaque[1].
Le Louise-Marie est long de 123,72 m, large de 14,37 m et possède un tirant d'eau de 6,05 m[4]. Il a un déplacement de 2 800 tonnes et un port en lourd de 3 320 tonnes[4]. L'équipage est d'environ 145 personnes (15 officiers, 70 sous-officiers et 60 matelots)[4].
Il est équipé de deux moteurs diesel Stork-Werkspoor de 9 790 ch pour les allures économiques et deux turbines à gaz Rolls Royce Spey de 18 000 ch (13 600 kW) pour les allures opérationnelles[4]. Ils alimentent deux hélices à pas variable LIPS[4]. Quatre générateurs de 871 ch (650 kW) viennent terminer l'équipement propulsif[4]. Sa vitesse maximale est de 30 nœuds avec les turbines et de 21 nœuds avec les moteurs diesel[4].
La frégate est équipée de huit missiles Harpoon, d'un système Sea Sparrow à lancement vertical de 16 cellules VLS Mk 48, d'un canon anti-aérien de 76 mm AA OTO-Melara DP compact SR, d'un système de défense rapprochée contre missiles Goalkeeper CIWS, de deux mitrailleuses .50 Browning M2, de quatre tubes de lancement de 324 mm ASM (II x 2) pour torpilles ECAN Honeywell Mk 46 modèle AS, de torpilles ECAN Honeywell Mk 46 modèle L5 et de deux lance-leurres SRBOC Mk 36[4],[1].
Le navire est équipé de divers capteurs, à savoir un sonar de coque actif moyenne fréquence de recherche et d’attaque Signaal PHS-36 (HSA), d'un radar de veille combinée tridimensionnel, d'un SMART-S 3D (en bande F), d'un radar de veille combinée Signaal LW-08 (en bande D), d'un radar de navigation Kelvin Hughes (en bande I), d'un radar de veille SCOUT LPI (faible probabilité d’interception), de deux conduites de tir Signaal STIR 18 (bande I/J/K) avec conduite de missiles, d'un système SEWACO VII d’exploitation des informations tactiques, des armes et capteurs ESM/ECM[4].
Le navire possède une plateforme pour accueillir un hélicoptère et un hangar. Il transporte initialement des Alouette III. Le pont, modifié après la construction, peut désormais accueillir des NH90, plus modernes[4],[5].
En , la composante marine belge rachète pour 230 millions d'euros deux des huit frégates aux Pays-Bas, le Karel Doorman et le Willem van der Zaan[5],[6].
Le Willem van der Zaan est rebaptisé le à Anvers par la reine Paola selon le nom de la première Reine des Belges, Louise-Marie[7],[4]. Son indicatif d'appel est désormais le ORJQ et son numéro de coque devient F931. Sa devise est Ad Augusta Per Angusta, soit vers les sommets par des chemins étroits[4]. Sa ville marraine est Saint-Nicolas, dans la province de Flandre-Orientale[4].
Le Karel Doorman est rebaptisé, l'année avant, soit en 2007, Léopold Ier, du nom du premier roi des Belges Léopold Ier[6].
En 1994, le Karel Doorman et le Willem van der Zaan interviennent à Haïti dans le cadre de l'opération Uphold Democracy, conjointement avec les États-Unis[8].
En 1998, la frégate est envoyée au large de Saba et du Honduras pour aider la population à la suite des ouragans Mitch et Georges[9].
En 2005, peu avant le rachat par la Belgique, le Willem van der Zaan participe à l'opération Active Endeavour en mer Méditerranée. Cette opération est créée à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Il relève son navire-jumeau, le Van Amstel[10].
En 2009, le Louise-Marie participe à l'opération Atalanta. Il met donc le cap, à partir du mois d'août, vers l'Afrique et le golfe d'Aden pour protéger les navires marchands[4]. Durant l'opération, la frégate réalise sa première intervention armée, un hélicoptère Alouette III tirant deux rafales de coups de semonce pour éloigner une embarcation qui s'approchait d'un navire marchand. Elle sauve également 38 des 46 occupants d'un navire en train de couler[11].
Le , le Louise-Marie fait un trajet exceptionnel vers le cœur de Londres, en Angleterre, en remontant la Tamise et en passant sous le Tower Bridge afin d'acheminer 70 sacs de terre provenant des cimetières militaires britanniques du Westhoek où sont enterrés des milliers de soldats ayant participé aux combats de la Première Guerre mondiale dans la région[12],[13]. Cet acheminement a pour but la construction d'un monument commémoratif de la « Grande Guerre », dans la capitale anglaise. Il est nommé Memorial Garden. C'est l'équipage de la frégate belge qui opère la cérémonie de remise des sacs de terre vers le navire anglais de la Seconde Guerre mondiale HMS Belfast[13].
En 2017, la frégate participe à l'opération européenne Sofia en Méditerranée. Cette mission a pour but de lutter contre les trafics d'êtres humains et d'armes en mer, notamment au large de la Libye[14]. Elle sauve notamment 118 migrants, dont 39 enfants[15]. Ceux-ci sont ensuite transférés vers un navire de Frontex et déposés en Italie. Le secrétaire d'État à l'Asile et la Migration Theo Francken demande alors que la mission soit annulée, indiquant que cette mission constitue « un appel d’air pour les migrants illégaux » et que ces personnes « (...) ne doivent pas être conduites en Europe. »[14],[15]. La frégate reste cependant en opération[14].
En 2018, l'armement de la frégate est testé et trois missiles, sans charge explosive, sont tirés au large de la Norvège. Deux missiles mer-air de type RIM-7 Nato Sea Sparrow sont ainsi tirés ainsi qu'un missile mer-mer de type AGM-84 Harpoon, une première pour un navire belge[16].
En 2019, à l'occasion du 85e anniversaire de la parade annuelle de la Belgique au Cénotaphe de Londres, le Louise-Marie et le Lobelia remontent la Tamise pour venir mouiller à côté du HMS Belfast[17].
Construites dans les années 1990, les frégates de classe Karel Doorman sont vieillissantes. Dans le cadre d'un accord inter-gouvernemental avec les Pays-Bas, il est prévu de remplacer le Léopold Ier et le Louise-Marie par deux frégates de guerre anti-sous-marine. Les Pays-Bas sont chargés du projet et la mise en service est prévue pour 2027. La Belgique, à travers l'accord, investit 1 milliard d'euros[5],[16].
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