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militaire français (1856-1942) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Louis Franchet d'Espèrey, né le à Mostaganem (Algérie)[2] et mort le [3] à Saint-Amancet (Tarn), est un général, maréchal de France et membre de l’Académie française.
Fauteuil 14 de l'Académie française | |
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Président Société de géographie | |
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Louis Félix Marie François Franchet d'Espèrey |
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Distinctions | Liste détaillée Chevalier de l'ordre royal du Cambodge () Médaille commémorative du Maroc () Médaille militaire () Maréchal de France () Croix de guerre Grand cordon de l'ordre du Nichan Iftikhar Grand-croix de la Légion d'honneur Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare Grand-croix de l'ordre du Ouissam alaouite Nichan Iftikhar Ordre du Ouissam alaouite Army Distinguished Service Medal Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 Grand-croix de l'ordre Polonia Restituta Chevalier grand-croix de l'ordre de Saint-Michel et Saint-Georges Croix de guerre 1914-1918 Parrain de promotion de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (d) Croix de guerre Médaille coloniale Grand-croix de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare Médaille interalliée 1914-1918 Médaille interalliée de la Victoire |
Archives conservées par |
Service historique de la Défense (GR 9 YD 534)[1] |
Saint-cyrien, breveté de l'École supérieure de guerre, il participe à l'expédition du Tonkin en 1885 et est fait chevalier de la Légion d'honneur l'année suivante. En 1900, il participe à la guerre contre les Boxers en Chine. En 1904, il est promu officier de la Légion d'honneur. En 1912, général de division, il participe à la pacification du Maroc au commandement des troupes d'occupation du Maroc occidental. Il est promu commandeur de la Légion d'honneur en décembre.
Lors de la Première Guerre mondiale, il commande en août 1914 le 1er corps d'armée puis la 5e armée de début septembre 1914 à mars 1916. Il parvient à stopper l'armée allemande sur l'Oise, et prend une part considérable à la victoire de la Marne. Il est fait grand officier de la Légion d'honneur le . En mars 1916, il commande le groupe d'armées de l'Est puis, fin décembre, prend le commandement du groupe d'armées du Nord. Il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur en récompense de ses mérites le . En juin 1918, Georges Clemenceau l'envoie sur le front d'Orient (front de Macédoine), commander en chef les armées alliées d'Orient (AAO) (dont fait partie l'armée française d'Orient). Après une offensive éclair en septembre, marquée par la prise de Dobro Polje, il contraint la Bulgarie à signer un armistice et provoque l'armistice de l'Empire ottoman en octobre, ce qui contribue à la capitulation de l'Allemagne le 11 novembre. Il est décoré de la médaille militaire le .
Après la guerre, il est élevé à la dignité de maréchal de France le au même moment que les généraux Fayolle et Lyautey. Il est inspecteur général des troupes d'Afrique du Nord de 1923 à 1931 et est considéré à ce titre comme le créateur de la nouvelle armée d’Afrique. Il succède à Lyautey à l'Académie française en 1934.
Louis Félix Marie François Franchet d'Espèrey[4] est né à Mostaganem en Algérie française en 1856. Il est le fils de Louis Franchet d'Espèrey (1824-1890), officier de cavalerie et de Louise de Dion. Il est le petit-fils de François Franchet d'Esperey.
Après avoir fait une partie de sa scolarité aux lycées Hoche et Sainte-Geneviève de Versailles, il sort de Saint-Cyr en 1876[5].
Il est affecté au 1er régiment de tirailleurs algériens.
Admis en 1881 à l’École supérieure de guerre, le jeune lieutenant fait entre-temps ses premières armes pendant la campagne de Tunisie d'octobre à , et n'entame sa scolarité qu'avec la promotion suivante en 1882.
Il part en rejoindre le corps expéditionnaire du Tonkin en lutte contre l'armée chinoise et les Pavillons noirs.
Chef de bataillon en 1893, il prend en 1894 le commandement le 18e bataillon de chasseurs à pied à Stenay.
Lieutenant-colonel en 1899, il prend part en 1900 à l’expédition de Chine contre les Boxers au cours de laquelle son cousin, l'ambassadeur allemand Clemens von Ketteler, trouve la mort.
Au 132e régiment d'infanterie à Reims depuis 1901[6], il est nommé colonel du 60e régiment d'infanterie de Besançon en 1903.
Pendant la guerre russo-japonaise, il manifeste son soutien à l'armée russe, avec laquelle il avait participé à des manœuvres dans le cadre de l'Alliance franco-russe.
Il est nommé général de division en 1912, et le général Lyautey lui confie le commandement des troupes du Maroc. Pendant la période difficile des débuts du protectorat, il prend une part importante à la pacification et à l’organisation du pays.[réf. nécessaire]
Rappelé en France, Franchet d’Espèrey reçoit en novembre 1913 le commandement du 1er corps d'armée à Lille. Il se distingue à la bataille des Frontières d’août 1914, puis en rejetant sur l’Oise, à Guise, le corps allemand de la Garde.
Le généralissime Joffre lui confie, le 3 septembre, le commandement de la 5e armée, en pleine retraite et menacée d’être encerclée et coupée. Franchet d'Espèrey se montre à la hauteur de la situation. Faisant faire demi-tour à ses hommes, il attaque, entraînant à ses côtés l’armée britannique du général French, se précipite dans la brèche entre les armées Bülow et Kluck ; il joue un rôle capital dans la décision et l’exécution de la grande bataille. « Son rôle, écrit Joffre dans ses mémoires, mérite d’être souligné devant l’histoire. C’est lui qui a rendu possible la victoire de la Marne ».
Franchet d'Espèrey commande le groupe d’armées de l’Est en mars 1916, puis le groupe d'armées du Nord à partir de fin décembre.
Il perd son fils, Louis, sous-lieutenant d’infanterie, tué à Douaumont, et son frère, colonel commandant le 333e régiment d'infanterie (lui restent sa fille, Jacqueline, et sa sœur).
En , il est appelé à Salonique au commandement en chef des armées alliées, pour prendre la suite de l'expédition de Salonique. Les Armées alliées en Orient (AAO) placées sous son commandement comprennent environ 670 000 hommes dont 210 000 Français de l’armée française d'Orient (AFO), commandée par le général Henrys, 157 000 Grecs, 138 000 Britanniques, 119 000 Serbes et 43 000 Italiens. Il obtient, après une campagne de quatorze jours, la capitulation du groupe d'armées germano-bulgare.
L’armistice mettant fin au conflit sur le front d'Orient, signé à Salonique le 29 septembre 1918, ouvre de vastes perspectives. Le haut commandement allemand, qui en est conscient, se décide alors à demander l’armistice sur tous les fronts. L’armistice ne permet pas à Franchet d'Espèrey d'exploiter sa victoire, et son commandement général sur les armées alliées se trouve vidé de son sens concret par l’indépendance de facto des troupes anglaises en Turquie.
Après la défaite des empires centraux à l’issue de la Première Guerre mondiale et conformément aux ordres de Georges Clemenceau, une partie de l’armée Franchet d'Espèrey n’est pas démobilisée mais envoyée combattre contre les bolcheviks, d’une part dans le Banat aux côtés des Serbes et des Roumains contre la république des conseils de Hongrie, et d’autre part en Crimée et à Odessa pour intervenir aux côtés des Russes blancs dans la guerre civile russe. Si l’intervention en Europe centrale l’été 1919 réussit, en revanche l’intervention en Russie au printemps de la même année, échoue face à la cohésion des bolcheviks et aux mutineries de la mer Noire : beaucoup de marins français sont solidaires des communistes russes. Franchet d’Espèrey réussit à éviter la débandade devant l’offensive de l’Armée rouge dans le Sud de l’Ukraine, ce qui permet une évacuation en bon ordre.
Il conserve le commandement des armées alliées, qui s'est déplacé en février 1919 de Salonique à Constantinople, jusqu'au . Il reste dans la ville jusqu'en novembre 1920 afin de participer à la réorganisation du pays.
Il devient membre du Conseil supérieur de la guerre, poste qu'il conservera jusqu’en 1938.
Ces remarquables années de services lui valent, le , la dignité de maréchal de France et la dignité de voïvode du royaume des Serbes, Croates et Slovènes.
En 1923, il devient inspecteur général des troupes d'Afrique du Nord, au moment où l'on veut unifier le dispositif militaire français au Maroc, en Algérie et en Tunisie, poste qu'il conserve jusqu'en 1931. Il est considéré à ce titre comme le créateur de la nouvelle armée d’Afrique [7].
Le , il participe à la deuxième mission Gradis transsaharienne.
Le , il représente la France à la cérémonie du couronnement de l'empereur d'Éthiopie, Haïlé Sélassié Ier.
Il est président de la Société de géographie de 1931 à 1938[8] et il est élu membre de l'Académie française le , le même jour que Léon Bérard[9].
En 1935, il fonde le « Comité des amitiés africaines », œuvre d’entraide aux militaires d'Afrique du Nord.
D'après le commandant Georges Loustaunau-Lacau, le maréchal Louis Franchet d’Espèrey, en fidélité aux idées de son grand-père François Franchet d'Esperey, aurait financièrement aidé son service de renseignement clandestin (les « réseaux Corvignolles ») ainsi que l'Organisation secrète d'action révolutionnaire nationale (Osarn), dite la « Cagoule »[10],[11].
Le maréchal Franchet d’Espèrey meurt à 86 ans le en zone libre, à Saint-Amancet dans le Tarn.
Il est tout d’abord inhumé provisoirement en la chapelle no 1, dite des Trois Maries, de la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi, en attendant des jours meilleurs. Les honneurs militaires lui sont rendus par le général de Lattre, commandant la 16e région militaire de Montpellier.
Son corps est transféré aux Invalides en 1947, lorsqu’il est possible d’organiser des obsèques dues à son rang de maréchal de France[12] : les maréchaux de France, depuis 1929, sont inhumés dans la cathédrale Saint-Louis des Invalides, sauf dispositions testamentaires contraires.
Son épouse meurt en 1967, à 97 ans.
Écartelé d'azur à un pélican dans son aire d'argent, surmonté en chef d'un soleil rayonnant d'or, et d'azur à la croix d'or, cantonnée de quatre lionceaux du mesme, lampassés de gueules.
Enfin, la promotion 1955-1957 de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr a été baptisée en son honneur.
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