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roman d’André Gide (1925) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Faux-monnayeurs est un roman écrit par André Gide, publié en 1925 dans la Nouvelle Revue française (NRF). Alors que Gide a déjà écrit de nombreuses œuvres à cette époque, telles Les Caves du Vatican, il affirmera dans la dédicace à Roger Martin du Gard que c'est son « premier roman » (qualifiant ses publications antérieures de « récits » ou de « soties »).
Les Faux-monnayeurs | ||||||||
Édition originale, 1925, NRF. | ||||||||
Auteur | André Gide | |||||||
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Pays | France | |||||||
Genre | Roman | |||||||
Éditeur | Éditions Gallimard | |||||||
Collection | Nouvelle Revue française | |||||||
Lieu de parution | Paris | |||||||
Date de parution | 1925 | |||||||
Nombre de pages | 420 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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Construit avec minutie, ce roman multiplie les personnages, points de vue narratifs et intrigues secondaires diverses autour d'une histoire centrale. Par la liberté de l'écriture et la multiplicité des angles de vue, Gide se détache de la tradition littéraire du roman linéaire. À travers le personnage d'Édouard il montre les limites de la prétention du roman à reproduire le monde réel et ouvre ainsi la voie à la recherche plus large d'une écriture créatrice.
Ce roman aujourd'hui est considéré comme l'un des plus significatifs du XXe siècle, précurseur de mouvements littéraires comme le Nouveau Roman. En 1950, ce roman fut inclus dans la liste du Grand prix des Meilleurs romans du demi-siècle. Une adaptation télévisuelle de 120 minutes en a été effectuée en 2010 par Benoît Jacquot (scénario et réalisations).
L'homosexualité est au centre de l'action, que ce soit la rivalité entre les deux écrivains Robert et Édouard, l'enlèvement d'Olivier ou l'attirance des jeunes gens pour leurs aînés, qui permet de montrer une application pratique de la théorie exposée en 1924 dans Corydon, et à nouveau l'année suivante dans Si le grain ne meurt.
Ce roman est difficile à résumer car les intrigues et personnages sont multiples et s'enchevêtrent les uns les autres. Toutefois, il est possible de dégager une histoire centrale autour de trois personnages, et plusieurs intrigues secondaires qui partent ou reviennent de l'histoire centrale.
L'histoire centrale est celle de trois personnages, Bernard et Olivier, deux amis lycéens ainsi qu'Édouard, oncle d'Olivier et écrivain désireux de créer un roman unique et innovant.
Bernard, qui est sur le point de passer son baccalauréat, tombe par hasard sur des lettres d'amour adressées à sa mère et découvre qu'il est le fruit d'un amour adultérin de sa mère. Il en conçoit un profond mépris pour l'homme qui l'a élevé sans être son géniteur et qu'il pense alors n'avoir jamais aimé. Pourtant, ce père adoptif, Albéric Profitendieu, a malgré lui une préférence pour celui-ci parmi ses autres enfants. Après avoir écrit la lettre d'adieu la plus cruelle et la plus injuste qu’on puisse imaginer, Bernard fuit la maison et se réfugie chez un de ses amis et camarade de classe, Olivier. Ce dernier est un jeune homme timide qui cherche à combler son manque d'affection auprès de ses amis proches ou de son oncle Édouard, pour qui il a un penchant partagé, mais que ni l'un ni l'autre ne parviennent à exprimer. Édouard ayant déposé sa valise à la consigne de la Gare Saint-Lazare a inconsciemment laissé tomber à terre le ticket, Bernard le ramasse et en profite pour s’emparer de la valise. Il fait main basse sur son portefeuille et prend connaissance de son journal intime, ce qui lui permet de savoir où le retrouver, dans un petit hôtel où séjourne sa grande amie Laura. Cette jeune femme se trouve enceinte de Vincent, frère d’Olivier, qui l'a abandonnée et la laisse dans la plus grande détresse. Nullement rancunier, Édouard s’amuse de l’aventure de la valise disparue et retrouvée, et invite Bernard à un séjour en Suisse avec Laura, lui proposant également d’être son secrétaire. De ce séjour en montagne, Bernard éprouve un bonheur ineffable, il est épris également de l’écrivain et de la femme délaissée.
Le récit enthousiaste qu’il fait à son ami Olivier rend celui-ci terriblement jaloux et par dépit, celui-ci se laisse séduire par le comte de Passavant, écrivain à la mode, riche, dandy et amateur de garçons mais également cynique et manipulateur. Il convoitait le jeune homme depuis un moment et profite de ses états d'âme pour se l'accaparer. L'influence du comte sur le garçon est pernicieuse : Olivier devient plus vaniteux et superficiel, ce qui lui vaut des moqueries et critiques de ses véritables amis. Très émotif, il est malheureux de se sentir rejeté par ceux qui comptent pour lui, sans savoir comment faire machine arrière. Au cours de la soirée d'un club littéraire, les Argonautes, il se saoule et se ridiculise devant tout le monde puis sombre dans une torpeur éthylique. Il est rattrapé et soigné par l'oncle Édouard. Au matin, il tente de se suicider, non pas par désespoir dira-t-il, mais pour des raisons qu'il garde secrètes. Il finira par rester chez son oncle, grâce à la bienveillance de sa mère Pauline qui devine bien les relations affectueuses liant son demi-frère à son fils et qui ne veut pas les détruire. Bernard, quant à lui, au cours d'une discussion avec Laura et Édouard à Saas-Fee en Suisse, comprend que le lien du sang est une fausse valeur, et qu'il doit accepter Profitendieu comme celui qui l'a élevé, et donc comme père. Il comprend également qu'il a involontairement pris la place de son ami dans le cœur d’Édouard et décide de suivre son propre chemin.
Autour de cette histoire centrale gravitent plusieurs intrigues secondaires :
Par ailleurs, le roman est construit sur une mise en abyme puisque l'oncle Édouard, écrivain, est présenté en train d'écrire un roman intitulé Les Faux-Monnayeurs, dans lequel il cherche à s'éloigner de la réalité, et qui a pour personnage principal un romancier.
La construction du roman est très complexe et loin de la narration linéaire classique. Les différentes histoires s'enchevêtrent, les points de vue sont multiples et variables, le narrateur lui-même change régulièrement. Les genres narratifs sont, par ailleurs, multiples : journal intime, lettre... Il arrive même que l'auteur s'adresse directement au lecteur. La narration est ainsi fondée sur une ambiguïté constante.
À travers cette œuvre, l'auteur montre les limites du roman traditionnel et son échec dans sa prétention à décrire la complexité du monde réel. Il souhaite libérer ainsi la littérature de son carcan narratif pour faire du roman une œuvre d'art créatrice à part entière, plutôt que le simple réceptacle d'une histoire racontée.
En 1927, André Gide publie chez Gallimard Le Journal des faux-monnayeurs (114 pages) qui expose au jour le jour son travail durant la rédaction du roman, il note en dédicace pour ce livre « J'offre ces cahiers d'exercices et d'études à mon ami Jacques de Lacretelle et à ceux que les questions de métier intéressent. ». On y trouve aussi en annexe la relation de deux faits-divers, sources d'inspiration de Gide : l'affaire du trafic de fausses pièces d'or du jardin du Luxembourg (1906) et le suicide du lycéen Nény en 1909 au lycée Blaise-Pascal de Clermond-Ferrand.
Il y a un nombre important de familles et les relations croisées sont nombreuses. Certaines éditions (en lien souvent avec les manuels scolaires) donnent une vue sur les compositions des familles.
Boris va vivre une période avec elles.
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