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livre de Marguerite Porete De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Miroir des âmes simples anéanties et qui seulement demeurent en vouloir et désir d'amour est un ouvrage médiéval du XIIIe siècle (1295), œuvre de la mystique et poétesse chrétienne Marguerite Porete. Elle y traite du fonctionnement de l'Amour divin.
Le Miroir des âmes simples anéanties et qui seulement demeurent en vouloir et désir d'amour | |
Le Miroir des âmes, manuscrit Chantilly du XIVe siècle, musée Condé. | |
Auteur | Marguerite Porete |
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Pays | Comté de Hainaut |
Genre | Traité mystique chrétien |
Version originale | |
Langue | Langue d'oïl (veille langue française) |
Titre | Mirouer des simples ämes anienties et qui seulement demourent en vouloir et desir d'amour |
Version française | |
Date de parution | vers 1295 |
Type de média | Livre |
Nombre de pages | environ 240 |
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Le Miroir des âmes simples heurte la sensibilité de deux éléments centraux de la société médiévale. Tout d'abord, il est écrit en ancien français à une époque où le latin était la langue en usage pour la littérature religieuse (en vers et en prose). Ensuite, il est écrit par une femme. Pour ces deux raisons il va à l'encontre des règles de l'Église et de l'Université.
Il connut d'abord un succès certain, puis il tomba dans l'oubli du fait de son rejet par les autorités de l'Église, qui détecta dans les visions de Marguerite Porete : « les éléments d'une Hérésie antinomiste dite du Libre-Esprit. Cet ouvrage dénoncé comme plein d'erreurs et d'hérésies », fut collecté, « interdit de circulation », et les copies existantes brûlées à plusieurs reprises. Puis Marguerite Porete elle-même fut jugée et exécutée à Paris le 1er juin 1310[1] avec son propre livre, sur ordre de l'Inquisition avec le plein aval de Philippe IV le Bel, la semaine même où fut brûlé un premier groupe de Templiers.
Son livre lui survécut cependant, on pense que l'Inquisition l'avait traduit en latin (sous le titre Speculum simplicium animarum), et dès la fin du XIVe siècle d'autres traductions, publiées anonymement, paraissent en italien, espagnol, anglais et allemand, ce qui pourrait traduire l'intérêt qu'une certaine partie du clergé portait à ce genre de texte.
En dépit de ces obstacles, Le Miroir traduit en plusieurs langues survécut au fil des siècles, et ne fut en fait clairement identifié comme étant de Marguerite Porete qu'en 1945[1].
Dans les sept phases de « l'anéantissement » l'âme parcourt, par amour, le chemin de son unité avec Dieu. Depuis, ce livre qui soutient des thèses proches de celles qu'élaboreront ensuite Maître Eckhart et la mystique rhénane, est, de plus en plus, considéré comme l'une des œuvres majeures de la littérature médiévale[2]. Marguerite Porete, aux côtés de Mathilde de Magdebourg et Hadewijch d'Anvers, reflète un modèle de l'amour mystique et spirituel, rattachable au mouvement des béguines.
Cette phrase : « Le miroir des âmes simples et anéanties et qui seulement demeurent en vouloir et désir d'amour », par et dans chacun de ses mots, contient (quasiment) toute la thèse de l'autrice. Elle y détaille plus loin chacun de ces mots comme autant de concepts :
« Seigneur, qu'est-ce que je comprends de votre puissance, de votre sagesse ou de votre bonté ? Ce que je comprends de ma faiblesse, de ma sottise et de ma mauvaiseté. Seigneur, qu'est-ce que je comprends de ma faiblesse, de ma sottise et de ma méchanceté ? Ce que je comprends de votre puissance, de votre sagesse et de votre bonté. Et si je pouvais comprendre l'une de ces deux natures, je les comprendrais toutes deux. Car si je pouvais comprendre votre bonté, je comprendrais ma mauvaiseté. Et si je pouvais comprendre ma mauvaiseté : telle est la mesure. » p. 249.
« … Et ce simple vouloir, qui est divin vouloir, met l'âme en divin état. Plus haut, nul ne peut aller ni descendre plus profond ni être homme plus annulé ». Qui veut entendre cela se garde des pièges de Nature, car aussi subtilement que le soleil tire l'eau hors du drap, sans qu'on s'en aperçoive, même en le regardant, pareillement Nature se trompe à son insu si elle ne se tient sur ses gardes grâce à sa très grande expérience.
« Ah ! Dieu, que Nature est subtile en bien des points en demandant sous apparence de bonté et sous couleur de nécessité ce qui nullement ne lui revient. »
Idée : la nature pourtant si subtile, se trompe elle-même (en miroir ?), sans le savoir, sans se le dire.
La pensée de l'autrice, très avant-gardiste, du fait de son extrême originalité mais aussi de sa complexité réelle, malgré quelques essais individuels remarqués n'a jamais pu être étudiée dans sa globalité (tel que pourrait le faire un Institut de recherches ou une université) et seuls quelques extraits peuvent en être faits à titre documentaire. On y retrouve :
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