Sous son allure bonasse d'amoureux des fleurs et de peintre naïf, le père Tulipe est un faux-monnayeur qui fabrique uniquement des petites coupures pour améliorer son ordinaire. Son filleul Noël, acoquiné avec Hilda, une nurse suisse, découvre son secret. Hilda pousse Tulipe à fabriquer des billets plus intéressants. Le vieux obtempère et bientôt le trio s'installe sur la Côte d'Azur. Tulipe accède à une vie confortable et le baron de Santis, séduit par ses tableaux naïfs, l'invite sur son yacht et l'entraîne au casino. Tulipe, en veine, gagne une fortune dont il donne une grosse part à son filleul. Hilda et Noël, épouvantés par la présence de gendarmes qu'ils croient venus les arrêter, brûlent ce qu'ils pensent être des faux billets. Tulipe retournera aux fleurs d'Argenteuil aux côtés du fiacre et du cheval qu'il a achetés durant son voyage.
Quatrième collaboration entre Jean Gabin et le réalisateur Jean-Paul Le Chanois, après Le Cas du docteur Laurent, Les Misérables et Monsieur, Le Jardinier d'Argenteuil rencontra, à sa sortie, un véritable échec commercial, totalisant seulement 195 556 entrées dans les salles parisiennes, en huit semaines à l'affiche. Le film ne fait guère mieux en province, bien que totalisant plus de 673 000 entrées, soit un total de 868 897 entrées[2]. L'insuccès du film marque la fin de la carrière cinématographique de Le Chanois, qui finira sa carrière à la télévision. Quant à Gabin, qui avait connu un score similaire avec Pour l'amour du ciel, seize ans auparavant, il attendra l'année suivante, avec Le Soleil des voyous, pour retrouver le succès.