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comédie musicale allemande de Bertolt Brecht et Kurt Weill, créée en 1928 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Die Dreigroschenoper
Titre original |
(de) Die Dreigroschenoper |
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Format | |
Comprend |
Seeräuberjenny (en) |
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Œuvre dérivée |
Mack the Knife The Threepenny Opera (d) La veglia dei lestofanti (The Beggars' Opera – Die Drei-Groschen-Oper) (d) La veglia dei lestofanti (d) L'Opéra de quat'sous |
L'Opéra de quat'sous, dont le titre original en allemand est Die Dreigroschenoper (littéralement l'opéra de trois groschen), est une comédie musicale allemande de Bertolt Brecht et Kurt Weill, créée le au Theater am Schiffbauerdamm de Berlin, puis en version française le au théâtre Montparnasse.
Elle est inspirée de la pièce du dramaturge anglais John Gay, The Beggar's Opera (1728) dans la traduction d'Élisabeth Hauptmann.
L'action se déroule à Soho, un quartier de Londres en proie à une guerre des gangs. Il s'agit d'une lutte de pouvoir et de concurrence entre deux « hommes d'affaires » : le roi des mendiants, Jonathan Jeremiah Peachum, et un dangereux criminel, Macheath dit « Mackie-le-Surineur » (Mackie Messer dans le texte original).
La foire à Soho. « Les mendiants mendient, les voleurs volent, les putains font les putains. ». Un chanteur des rues interprète la complainte de « Mackie-le-Surineur »[1].
Peachum se plaint des difficultés de son métier ; Filch, un jeune homme, se présente pour devenir mendiant ; ils établissent le contrat, Filch reçoit son équipement ; Peachum reproche à sa femme de laisser un inconnu courtiser Polly ; il finit par identifier ce « Capitaine » comme étant Macheath, son ennemi juré ; pire, ils s'aperçoivent que Polly n'a pas dormi dans sa chambre.
Le mariage de Macheath et Polly. La fête manque d'entrain (il n'y a que des gangsters) ; visite assez courte de Brown, le chef de la police et néanmoins ami de Macheath.
Retour de Polly ; discussion entre elle et ses parents à propos de son mariage.
Peachum décide de faire arrêter Macheath en le dénonçant à la police, supprimant du même coup un gendre et un rival encombrants.
Polly avertit Macheath du danger ; Macheath la charge de diriger sa bande pendant son absence.
Mme Peachum soudoie Jenny, une prostituée, pour qu'elle aide à l'arrestation de Macheath ; jalouse de Polly, celle-ci accepte et le livre à la police lorsqu'il vient rendre visite aux filles.
Brown regrette de ne pouvoir rien faire pour Macheath ; devant la prison, altercation entre Polly et Lucy, la fille de Brown, que Macheath a également épousée ; Mme Peachum intervient et emmène sa fille. Macheath réussit à s'évader. Peachum menace Brown de perturber les fêtes du couronnement le lendemain s'il ne fait rien.
Peachum prépare sa manifestation de mendiants ; Brown vient l'arrêter, mais Peachum réussit à reprendre le dessus. Macheath est de nouveau arrêté et condamné à mort.
Macheath exprime son désarroi. Arrivée de Brown, devenu héraut de la reine : Macheath est gracié, anobli et doté d'une rente à vie. Les problèmes étant résolus, la réconciliation est générale.
L'œuvre est créée le (générale, le ) au Theater am Schiffbauerdamm de Berlin. La distribution inclut, entre autres, Lotte Lenya, l'épouse de Kurt Weill dans le rôle de Jenny, et Kurt Gerron dans celui de Tiger Brown ; la direction d'orchestre est assurée par Theo Mackeben et la mise en scène est de Erich Engel.
La personnalité du criminel Mackie-le-Surineur est inspirée à la fois par le Macheath de John Gay, l'histoire de Jack l'Éventreur et les poèmes de François Villon.
L'œuvre est créée en France par Gaston Baty le au théâtre Montparnasse[4], dans la version française de Ninon Steinhof et André Mauprey[5], mise en scène, décors et costumes de Gaston Baty, avec Lucien Nat (Mackie) et Marguerite Jamois (Polly).
L'œuvre connaît un immense succès en Europe : en cinq ans, elle est jouée plus de 10 000 fois et est traduite en dix-huit langues. L'accueil est plus mitigé à Broadway en 1933.
Une adaptation cinématographique est tournée dès 1931 par Georg Wilhelm Pabst, simultanément en allemand et en français avec, dans la version allemande, Lotte Lenya, et dans la version française Margo Lion (Jenny), Albert Préjean (Mackie), Florelle (Polly) et Antonin Artaud dans un petit rôle. Brecht qui, au début, a participé à l'adaptation de sa pièce en scénario, finit pourtant par désavouer le film.
Avec de forts aspects social et politique, voire « une sorte de satire à charge contre le capitalisme » pour L'Humanité[6], l'opéra suscite d'importantes polémiques en Allemagne et est interdit par les nazis, comme les autres œuvres de Kurt Weill, en 1933[7].
Une version réorchestrée par Maurice Thiriet a été créée le à l'Opéra de Monte-Carlo sous la direction de Richard Blareau, mise en scène de Louis Ducreux, décors et costumes de Georges Wakhévitch, chorégraphie de John Taras, puis reprise le suivant au théâtre de l'Empire à Paris.
Boris Vian a donné une traduction alternative de certaines des chansons.
Kurt Weill emprunte à de nombreux genres ou styles musicaux tels le choral luthérien, la musique d'opéra, le jazz, la chanson populaire de cabaret. Alors qu'il s'approprie la musique de jazz et la chanson populaire en les associant à des textes d'une grande portée morale, il banalise l'air d'opéra et le choral religieux par un contenu des plus convenus, en vertu d'un parti pris éthique de renversement des valeurs traditionnelles d'une société tournée en dérision, l'ensemble faisant alterner la parole, le chant et la déclamation.
La chanson d'ouverture, La Complainte de Mackie, est devenue un standard de jazz grâce à sa reprise entre autres par Louis Armstrong et par Ella Fitzgerald sous le titre Mack the Knife.
The Tiger Lillies ont écrit un album 2 Penny Opera en 2001 qui en est en partie inspiré.
Alan Moore, dans sa série La Ligue des gentlemen extraordinaires, revisite plusieurs fois ce texte pour appuyer certaines scènes où l'action se déroule sans dialogues[réf. nécessaire].
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