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chant révolutionnaire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Internationale est un chant révolutionnaire dont les paroles ont été écrites par Eugène Pottier en 1871[1] lors de la répression de la Commune de Paris, sous forme d'un poème à la gloire de l'Internationale ouvrière, et dont la musique fut composée par le belge Pierre Degeyter à Lille en 1888[2].
Интернационал (ru) | ||
Internatsional (ru) | ||
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L'Internationale | ||
Première publication en français de L'Internationale. Composée par Pierre Degeyter avec les paroles écrites en 1871 par Eugène Pottier. | ||
Hymne national de | RSFS de Russie Union soviétique |
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Paroles | Eugène Pottier 1871 |
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Musique | Pierre Degeyter 1888 |
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Adopté en | 1918 en RSFS de Russie 1922 en Union soviétique |
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Utilisé jusqu'en | 1944 en Union soviétique et RSFS de Russie | |
Remplacé par | Hymne de l'Union soviétique en Union soviétique et RSFS de Russie | |
Fichiers audio | ||
L'Internationale (Instrumental) | ||
L'Internationale (Russe) | ||
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Traduite dans de très nombreuses langues, L'Internationale est le chant symbole des luttes sociales à travers le monde. Elle est chantée par les socialistes (au sens premier du terme), les anarchistes, les communistes, des syndicats anticapitalistes mais aussi certains membres des partis socialistes ou sociaux-démocrates ainsi que dans des manifestations populaires.
La version russe d'Arkadi Iakovlevitch Kots (en) a servi d'hymne national à la république socialiste fédérative soviétique de Russie, puis à l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) de sa création en 1922 jusqu'en 1944.
À l'origine, il s'agit d'un poème à la gloire de l'Internationale ouvrière, écrit par le chansonnier, poète et goguettier Eugène Pottier, caché à Paris en juin 1871, en pleine répression de la Commune — sous laquelle il fut maire du 2e arrondissement[3],[4].
L'histoire de ce poème et de son auteur est liée à celle des goguettes. En 1883, Eugène Pottier présente une chanson au concours de la goguette de la Lice chansonnière et remporte la médaille d'argent. Il retrouve à cette occasion le chansonnier Gustave Nadaud qu'il a croisé en 1848 et à qui il avait alors fait une forte impression[5]. Grâce à ces retrouvailles, une cinquantaine de chansons de Pottier sont publiée pour la première fois en 1884 et sauvée de l'oubli par Nadaud qui admire beaucoup son talent poétique tout en étant très loin de partager ses opinions politiques.
L'initiative de Nadaud incite les amis politiques de Pottier à publier en 1887 ses Chants révolutionnaires avec une préface d'Henri Rochefort[6]. Au nombre de ceux-ci figure L'Internationale. Sans la Lice chansonnière et Nadaud, ce chant révolutionnaire célèbre et les autres œuvres de Pottier seraient aujourd'hui oubliées.
L'Internationale est dédiée à l'instituteur anarchiste Gustave Lefrançais[7].
L'historien Robert Brécy indique :
« Sans doute Pottier, comme le font la plupart des poètes chansonniers, avait écrit ses paroles avec un timbre en tête (probablement La Marseillaise, qui a la même coupe), mais il ne l'a pas précisé[8]. »
En 1888, un an après la première édition imprimée des paroles, la chorale lilloise du Parti ouvrier demande à un de ses membres, Pierre Degeyter, de composer une musique originale pour L'Internationale. Le , pour la première fois, la chorale de la Lyre des Travailleurs, réunie dans l'estaminet La Liberté au 21 rue de la Vignette à Lille (partie disparue de cette rue englobée dans l'actuelle avenue du Président-Kennedy), dans le quartier populaire Saint-Sauveur, interprète le chant sur l'air nouveau de Degeyter. Sa partition est publiée en 1889[9].
En 1900, l'anarchiste italien Sante Ferrini, enfermé dans la forteresse de Narni[10], entend pour la première fois ce chant révolutionnaire : « Celui qui chantait, un détenu de Bielle, avait appris l’hymne de Pottier à Paris […] C’est donc en écoutant ce détenu que, dans ce château de la faim, d’où l’on ne devait sortir que morts ou, pire encore, tels des squelettes vivants, pour la première fois les prisonniers politiques entendirent l’Internationale. »
À partir de 1904, L'Internationale, après avoir été utilisée pour le congrès d'Amsterdam de la IIe Internationale, devient l'hymne des travailleurs révolutionnaires qui veulent que le monde « change de base », le chant traditionnel le plus célèbre du mouvement ouvrier.
L'Internationale a été traduite dans de nombreuses langues. Traditionnellement, ceux qui la chantent lèvent le bras en fermant le poing. Elle est chantée par les socialistes (au sens premier du terme), les anarchistes, les communistes mais aussi certains membres des partis dits socialistes ou sociaux-démocrates et par des syndicats de gauche, ainsi que dans des manifestations populaires. Ce fut même l'hymne de ralliement de la révolte des étudiants et des travailleurs sur la place Tian'anmen en 1989.
L'Internationale fut l'hymne national de l'URSS (dans une version la plupart du temps expurgée du cinquième couplet) jusqu'en 1944. Elle est toujours l'hymne de la majorité des organisations anarchistes, marxistes ou communistes.
Plus tard, certains groupes anarchistes ont utilisé plus volontiers l'adaptation intitulée L'Internationale noire.
Dans de nombreux pays d'Europe, ce chant a été illégal durant des années du fait de son image communiste et anarchiste et des idées révolutionnaires dont il faisait l'apologie.
En août 1894, l'éditeur Armand Gosselin est condamné par la Cour d'assises à un an de prison ferme pour avoir publié le texte de L'Internationale, incriminé pour le cinquième couplet dit « des généraux »[11].
Le tribunal correctionnel de Mulhouse, investi par des policiers armés et casqués, juge le 24 mai 1973 le mensuel alsacien Klapperstei 68 poursuivi pour « provocation de militaires à la désobéissance, injures publiques envers l'armée et provocation à la désertion »[12] par la publication d'un article antimilitariste titré de vers du cinquième couplet de L'Internationale[11].
En France, le Parti socialiste remplace L'Internationale par son propre hymne lors des fins de congrès à partir de celui de Valence en 1981 ; elle est réintroduite lors du congrès de Lille de 1987[13].
Dans le roman de George Orwell La Ferme des animaux, relatant allégoriquement l'histoire de la révolution russe sous couvert de narrer une révolution d'animaux, L'Internationale est parodiée sous le nom de Beasts of England et la déchéance des principes originaux de la révolution ouvrière est représentée par la falsification progressive des textes révolutionnaires par la nouvelle élite.
L'Internationale a été interprétée, entre autres, par :
L'Internationale apparaît dans plusieurs films, entre autres :
Le poème d'Eugène Pottier (mort en 1887) est entré dans le domaine public, a priori dans le monde entier.
En France, la musique (composée en 1888 par Pierre Degeyter, décédé en 1932) n'est entrée dans le domaine public que le , après la durée légale de 70 ans suivant le décès de l'auteur et 14 années et 272 jours supplémentaires dus aux prorogations de guerre. En 2005, le producteur Les Films sauvages a notamment été mis en demeure par la SDRM (Société pour l’administration du droit de reproduction mécanique des auteurs compositeurs et éditeurs) de payer une somme de 1000 euros au titre du droit d’auteur, en raison d'une scène du film Insurrection/résurrection pendant laquelle l’acteur et réalisateur Pierre Merejkowsky sifflote L'Internationale pendant 7 secondes[25]. Aux États-Unis[26] et dans la plupart des pays, notamment de l'Union européenne[27], la musique de L'Internationale était déjà entrée dans le domaine public à cette date.
Une version manuscrite du poème existe, plus ancienne que la version finale imprimée en 1887. Elle a été publiée en 1990 par Robert Brécy[28] :
Couplet 1 : |
Couplet 1 : |
Transcription de la première publication de L'Internationale (1871)[29].
La même année 1871, indépendamment de Pottier qui rédige sa première version de L'Internationale, le chansonnier, poète et goguettier Clairville écrit une chanson anti-communarde qui porte le même nom : L'Internationale. Il y exprime son hostilité envers l'Association internationale des travailleurs.
On y trouve notamment ce couplet :
Dans tous les bagnes acclamée,
Pour tenter son premier essai,
Elle a recruté son armée
À Cayenne, à Botany-Bay.
Oui, parcourant du monde
Toutes les régions,
De chaque bouge immonde
Sortent ses légions[30].
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