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roman d'Alphonse Daudet De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Immortel est un roman d'Alphonse Daudet relatant la vie fictive de la société entourant le vieux professeur Pierre-Alexandre-Léonard Astier-Réhu de l'Académie française.
L'Immortel | |
Auteur | Alphonse Daudet |
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Pays | France |
Genre | Roman |
Éditeur | Alphonse Lemerre |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | 1888 |
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L'Académie française est présentée en subdivisions dans le chapitre 3, dans la lettre d'Abel de Freydet à sa sœur Madeleine restée à Clos-Jallanges :
« C’est ainsi que, dans l’intimité des bureaux, se subdivise l’Académie française. Les ducs, ce sont tous les gens de noblesse et l’épiscopat ; les Petdeloup comprennent les professeurs et savants divers ; par cabotins, on entend les avocats, hommes de théâtre, journalistes, romanciers. »[1]
L'Académie française est décrite par le sculpteur Védrine comme racoleuse dans le chapitre 4 :
« L’Académie est un goût qui se perd, une ambition passée de mode… Son succès n’est qu’une apparence… Aussi, depuis quelques années, l’illustre compagnie n’attend plus le client chez elle, descend sur le trottoir et fait la retape. Partout, dans le monde, les ateliers, les librairies, les couloirs de théâtre, tous les milieux de littérature ou d’art, vous trouvez l’académicien racoleur souriant aux jeunes talents qui bourgeonnent : « L’Académie a l’œil sur vous, jeune homme !… » »[3]
Et plus loin, de poursuivre en réponse à Freydet :
« — Mais enfin, on y entre, à l’Académie, on y arrive…
— Jamais à la remorque… Et puis, quand on réussit, la belle affaire ! Qu’est-ce que ça rapporte ?… de l’argent ? pas tant que tes foins… La notoriété ? Oui, dans un coin d’église grand comme un fond de chapeau… Encore si ça donnait du talent, si ceux qui en ont ne le perdaient pas une fois là, glacés par l’air de la maison. L’Académie est un salon, tu comprends ; il y a un ton qu’il faut prendre, des choses qui ne se disent pas ou s’atténuent. Finies, les belles inventions ; finis, les coups d’audace à se casser les reins. Les plus grouillants ne bougent plus, de peur d’un accroc à l’habit vert [...] »[3]
Dans une lettre à sa sœur, au chapitre 7, Freydet présente les fastidieuses mondanités pré-électorales, cite les grands noms malchanceux (comme Honoré de Balzac), l'ennui des visites académiques (avec Prosper Mérimée) ou encore la hâte d'une vacance de fauteuil, et donc de la mort d'un académicien, avant d'évoquer la question de la moralité des candidats à propos de quelques vers licencieux d'un concurrent :
« L’Académie est un salon, voilà ce qu’il faut comprendre avant tout. On n’y peut entrer qu’en tenue et les mains intactes. »[4]
Dans le chapitre 16, alors que Léonard Astier-Réhu vient de gagner son procès, mais ressorti couvert de ridicule et de jobardise, il se couche dans un lit improvisé dans son cabinet où sa femme, Adélaïde, le rejoint et le tance :
« Jolis, ses livres ! S’imaginait-il, par hasard, qu’ils lui avaient valu l’Académie. Mais c’est à elle seule qu’il le devait, son habit vert ! Une vie d’intrigues, de manéges, pour forcer les portes, une après l’autre … toute sa jeunesse de femme sacrifiée aux déclarations chevrotantes, aux entreprises de vieux qui la soulevaient de dégoût… « Dame ! mon cher, il fallait bien… On entre à l’Académie avec du talent ; vous n’en avez pas… ou un grand nom, ou une haute situation… Tout vous manquait… Alors, je m’en suis mêlée !… » »[5]
Sur le pont des Arts, Léonard Astier-Réhu, ayant tout perdu ou presque, réfléchit à sa vie tendue vers l'Académie française et donne des conseils à la jeunesse française :
« Déjà, il y a bien longtemps, le jour de sa réception, les discours finis, les malices échangées, il a eu cette impression de vide et d’espoir mystifié ; dans le fiacre qui le ramenait chez lui pour quitter l’habit vert, il se disait : « Comment ! J’y suis ?… Ce n’est que ça ! » Depuis, à force de se mentir, de répéter avec ses collègues que c’était bon, exquis, les délices des délices, il a fini par y croire… Mais, à présent, le voile est tombé, il y voit clair et voudrait crier par cent voix à la jeunesse française : « Ce n’est pas vrai… On vous trompe… L’Académie, un leurre, un mirage !… Faites votre route et votre œuvre en dehors d’elle… Surtout, ne lui sacrifiez rien, car elle n’a rien à vous donner de ce que vous n’apporterez pas, ni le talent, ni la gloire, ni le suprême contentement de soi… Ce n’est ni un recours, ni un asile, l’Académie !… Idole creuse, religion qui ne console pas. Les grandes misères de la vie vous assaillent là comme ailleurs… On s’y est tué, sous cette coupole ; on y est devenu fou ! Et ceux qui dans leur détresse se sont tournés vers elle, qui lui ont tendu des bras découragés d’aimer ou de maudire, n’y ont étreint qu’une ombre… et le vide… le vide… » »[5]
Il a d'abord été publié en feuilleton dans L’Illustration du au . Puis une première édition est publiée chez Alphonse Lemerre en [6].
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