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roman de Iain Banks De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Homme des jeux (titre original: The Player of Games) est un roman de science-fiction de Iain Banks. Cette œuvre publiée pour la première fois en 1988 (et en 1992 pour la traduction française) peut être considérée comme un space opera.
Ce roman constitue le deuxième tome du cycle de la Culture, une série d'intrigues imaginées par l'auteur. Il comporte quatre parties: Une plate-forme en Culture, Imperium, Machina ex machina et Impasse sur le pion.
Au sein de la Culture, certains jeux suscitent un grand intérêt. Il s'agit de jeux complexes, fondés sur le calcul et la stratégie, qui à bien des égards rappellent les échecs.
De tous les joueurs-de-jeux, Jernau Morat Gurgeh est sans conteste l'un des plus redoutables et des plus réputés. Non seulement il a remporté d'importantes victoires, mais il a aussi écrit sur la théorie des jeux.
Un jour, Gurgeh se laisse persuader par le drone Mawrhin-Skel de tricher pour établir un nouveau record à un jeu. Mawrhin-Skel utilise ensuite cet écart de conduite pour faire du chantage contre Gurgeh. Pour donner au drone ce qu'il désire, Gurgeh doit s'adresser à Contact, service de la Culture spécialisé dans l'évaluation et l'infiltration de civilisations étrangères. Gurgeh se voit alors proposer un voyage – Contact lui offre l'occasion de visiter l'Empire d'Azad et de participer à son jeu sacré, lui aussi appelé Azad.
Gurgeh est d'abord très hésitant devant cette proposition. D'abord, c'est la première fois qu'il entend parler de l'Empire. D'après les informations de Contact, les Azadiens diffèrent grandement des citoyens de la Culture : leur société est individualiste, hiérarchisée et barbare, leur technologie est moins avancée et leur mode de reproduction implique la participation de trois genres distincts. Ensuite, la durée du voyage sera de cinq ans. Enfin, le jeu d'Azad semble infiniment complexe et exigeant...
Pour Gurgeh, le goût de la nouveauté l'emporte toutefois. Ainsi, le joueur-de-jeux choisit de tenter l'aventure.
Parmi les Azadiens, Gurgeh, seul représentant de son monde, se sent quelque peu méprisé. Néanmoins, il n'en fait que peu de cas, s'efforçant tout au plus de respecter les règles et les protocoles avec l'assistance d'un drone nommé Flère-Imsaho.
Au jeu d'Azad, Gurgeh fait belle figure. Confronté à des adversaires de plus en plus redoutables, mais déstabilisés par ce nouveau venu, il ne cesse de surprendre et de gagner. Bientôt, sa progression inquiète les plus hauts dirigeants de l'Empire, ceux qui doivent leur statut à leurs prouesses au Jeu.
Gurgeh se voit invité à cesser de jouer et sera la cible d'attentats. Envers et contre tous, il continue à s'adonner au Jeu et à mettre l'Empire dans l'embarras. Au terme de son parcours, un seul adversaire pourra sauver l'honneur: l'Empereur lui-même...
Pour les Azadiens, l'Empereur se veut toujours le meilleur joueur. D'ailleurs, Gurgeh sera impressionné par son style-de-jeu, et il se verra tout d'abord dominé. Peu à peu, il revient toutefois dans la partie à mesure qu'il saisit comment l'Empereur aborde le jeu: comme une lutte entre l'Empire et la Culture. Il s'adapte à cette réalité, jouant d'une façon plus audacieuse, plus efficace.
Ce sont donc deux mondes, deux univers qui s'opposent.
Lorsque Gurgeh l'emporte, toute la structure de l'Empire s'écroule, car l'empereur, ne pouvant admettre la défaite de son système politique au Jeu d'Azad, emmène son élite dans sa chute.
Plus tard, Gurgeh découvrira que la Culture le manipulait.
Les drones sont de petits robots intelligents. Ils s'expriment par la parole et occupent des rôles bien précis. Ils se déplacent en flottant dans les airs (d'où leur nom) et ils sont entourés d'une aura dont la couleur reflète leur état d'âme.
Dans L'Homme des jeux, le héros interagit avec les drones suivants:
Selon le genre auquel ils appartiennent, ces humanoïdes peuvent être soit mâles, soit femelles, soit apicaux. Lors de la reproduction, les mâles fécondent les apicaux. Puis, ceux-ci implantent leurs œufs fertilisés dans l'utérus des femelles.
Sur le plan social, les apicaux représentent le sexe dominant. Ce sont eux qui occupent les postes les plus prestigieux. Quant aux mâles, ce sont généralement des soldats. Les femelles sont habituellement considérées comme des objets.
Différents Azadiens décrits par l'auteur:
L'Homme des jeux, c'est d'abord le choc de deux civilisations, soit la Culture d'un côté, et l'Azad de l'autre. Sur le plan politique et social, ces mondes sont aux antipodes: alors que la Culture est ouverte, évoluée et égalitaire, l'Azad est intolérant (sexiste), décadent et hiérarchisé. Dans ce contexte, la présence de Gurgeh parmi les Azadiens est loin d'être anecdotique. Plutôt, elle représente la rencontre de ces deux univers.
Tout au long du récit, le lecteur sera amené à faire sa propre réflexion, à forger sa propre opinion: si l'Azad et la Culture diffèrent, ils évoquent tous deux l'âme humaine. Ainsi, l'Azad se veut le reflet de ce que l'humain a de plus laid: cruauté, sadisme, violence. Quant à la Culture, sa philosophie semble séduisante. Toutefois, elle n'en demeure pas moins discutable. Ainsi, si elle prône les libertés individuelles, l'histoire de Gurgeh montre plutôt le contraire: le joueur-de-jeu a été trompé et utilisé par Contact. Vue sous cet angle, la Culture n'est plus l'utopie qu'elle semblait être.
De tous les jeux évoqués, aucun n'est décrit de façon détaillée. Plutôt, l'auteur explore le jeu en tant que concept, en tant que symbole. Pour ce faire, il s'introduit dans la pensée de ses personnages, de son héros. Dès lors, le jeu sert différentes fonctions.
Pour les citoyens de la Culture, il s'agit d'une forme d'art, d'un loisir des plus nobles. Pour les Azadiens, c'est essentiellement un moyen: moyen d'acquérir un statut, de structurer leur société. Pour le héros de l'histoire, c'est ce qui le définit, le fondement de son identité.
Dans L'Homme des jeux, le jeu revêt un aspect paradoxal: s'il est source d'amusement, il est surtout pris au sérieux. En fait, ce n'est pas tant le jeu que la victoire qui compte: ceci est vrai autant pour Gurgeh que pour les Azadiens.
Gagner est donc le but premier. Toutefois, tous n'accordent pas la même signification à la victoire. Ainsi, Gurgeh souhaite gagner parce qu'il cherche à se dépasser. Quant aux Azadiens, ils considèrent la victoire comme une occasion de gravir les échelons de leur société: alors que Gurgeh semble motivé de l'intérieur, les Azadiens semblent l'être de l'extérieur. Dès la deuxième partie de l'œuvre (et même avant), ce contraste apparaît en toile de fond.
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