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roi d'Armenia De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Léon VI ou Lévon VI[1] (en arménien Լեիոն Զ ; né en Cilicie en 1342, mort à Paris le ) est le dernier roi d'Arménie (cilicienne), de 1373 à 1375. Il est fils de Jean de Lusignan, connétable d'Arménie (♰ 1343), et de Soldanne. Il appartient à la branche arménienne de la Maison de Lusignan, issue du mariage d'Amaury de Lusignan, seigneur de Tyr (♰ 1310), et de Zabel d'Arménie.
Léon VI | |
Léon VI, dernier roi d'Arménie (Basilique Saint-Denis) | |
Titre | |
---|---|
Roi d'Arménie | |
– (2 ans) |
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Prédécesseur | Constantin VI |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Lusignan |
Date de naissance | |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris |
Père | Jean de Lusignan |
Mère | Soldanne |
Conjoint | Marguerite de Soissons |
Enfants | Marie, Guy, Philippe, Étienne |
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Liste des souverains arméniens de Cilicie | |
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En 1344, l'oncle de Léon, Guy de Lusignan (roi d'Arménie sous le nom de Constantin IV), est assassiné par une conjuration de barons arméniens hostiles à la politique latine du souverain, en particulier à ses relations avec le pape. Sa mère est donc contrainte de se réfugier avec lui et son frère à la cour du roi Hugues IV de Chypre.
Après la mort de son frère aîné Bohémond, à Venise, en 1363, il lui succède en tant que prétendant à la couronne arménienne. Cette candidature est soutenue par son cousin le roi Pierre Ier de Chypre, qui obtient en 1365 des lettres du pape Urbain V reconnaissant ses droits à la couronne.
En , Isabelle de Lusignan, cousine germaine de Léon et femme du despote de Mistra, profite de l'escale du roi Pierre Ier à Modon dans le Péloponnèse pour réclamer la venue de Léon à ses côtés ; elle souhaite en effet en faire son héritier en le mariant à sa fille Catherine Cantacuzène. L'assassinat du roi Pierre en compromet ce projet et le prince d'Antioche, régent du royaume, n'autorise pas Léon à quitter l'île. En , Léon finit par épouser une veuve chypriote issue d'une influente famille féodale de l'île, Marguerite de Soissons, fille du bailli de Famagouste. Il entame également des démarches pour récupérer les rentes des fiefs de son grand-père, Amaury de Lusignan, qui avaient été confisquées par la couronne à la suite de sa trahison, mais le régent prend prétexte de la minorité royale pour différer le règlement de l'affaire.
Le , lors du couronnement du nouveau roi Pierre II comme roi de Jérusalem dans la cathédrale de Famagouste, il reçoit le titre honorifique de sénéchal du royaume de Jérusalem. Cependant le roi n'accède toujours pas à sa requête concernant les rentes de son grand-père. Toutefois, sa cousine Isabelle, venue de Morée pour assister au couronnement, parvient durant l'hiver 1372-1373 à force de pression et d'intrigues à récupérer une partie des rentes, rentes qu'elle remet aussitôt à Léon.
En Arménie, la situation politique est critique : le royaume est réduit à sa capitale, Sis, d'ailleurs assiégée par les troupes mameloukes. En , le roi Constantin VI est assassiné. Début , une délégation de barons vient à Chypre proposer la couronne à Léon. Ils espèrent que ce prince latin aura l'appui du pape et pourra ainsi trouver des soutiens en Occident pour sauver le royaume de la menace musulmane.
Toutefois, en Léon est fait prisonnier avec une grande partie de la noblesse chypriote par les Génois après la prise de Famagouste par ces derniers. Il doit payer une rançon et prouver qu'il n'a pas été mêlé à l'assassinat du roi Pierre Ier pour être libéré et enfin gagner l'Arménie.
Le , Léon débarque avec sa famille à Korikos, seul point de la côte arménienne encore contrôlé par les chrétiens. Le , il parvient à entrer dans Sis assiégée.
Très rapidement, il entre en conflit avec les gouverneurs arméniens de la ville à propos des comptes du royaume, puis avec le catholicos à propos de la question du rite du couronnement. Léon, catholique convaincu, refuse de se faire couronner selon le rite de l'Église arménienne. Finalement un compromis est trouvé et Léon VI est couronné le selon les deux rites, latin et arménien.
Les marges de manœuvre politique du roi sont très restreintes, à l'occupation turque s'ajoutant une opposition interne au roi, qui échappe même à plusieurs tentatives d'assassinat.
La ville de Sis tombe finalement aux mains des Mamelouks le , peut-être par trahison. Le roi et sa famille sont emmenés en captivité au Caire ; c'est la fin du royaume d'Arménie.
Léon VI et sa famille sont assignés à résidence au Caire et reçoivent une rente du sultan. Le roi de Chypre tente d'envoyer une ambassade pour demander sa libération, sans succès. Les démarches du pape, de la reine de Naples, du Grand-maître de Rhodes ainsi que de l'empereur byzantin restent également vaines.
En 1378, Jean Dardel, un franciscain français, devient son confesseur. Il est l'auteur d'une chronique d'Arménie, principale source de l'histoire du roi Léon VI. En 1380, le religieux débarque à Barcelone afin d'obtenir le financement de la rançon du roi Léon par le roi d'Aragon. C'est finalement le roi de Castille, Jean Ier qui réunit les sommes nécessaires.
Le , le roi Léon quitte définitivement l'Égypte.
Après un bref séjour à Rhodes où il retrouve sa cousine Isabelle, ne parvenant pas à revenir à Chypre pour réclamer ses biens, il s'embarque pour Venise, d'où il gagne la cour pontificale d'Avignon.
En , Léon quitte Avignon pour une tournée de remerciement des souverains ibériques qui ont contribué à sa libération. Il visite les cours d'Aragon, de Castille et de Navarre. Au cours de ce voyage le roi Jean Ier de Castille lui offre la seigneurie de Madrid, Andújar, Guadalajara et Villarreal (aujourd'hui Ciudad Real) et une rente de 150 000 maravedis en [2].
En , il s'installe à Paris à l'hôtel de Saint-Ouen, sous la protection du roi Charles VI dont il devient un conseiller et un intime. Mis à part quelques missions diplomatiques à Londres et un voyage en Castille en 1390 pour les funérailles de son ami Jean Ier, Léon reste jusqu'à sa mort en 1393 à la cour du roi de France à Paris.
L'exil doré de Léon en Europe a suscité quelques critiques de la part de contemporains : ainsi le bénédictin anglais Thomas de Walsingham dit de lui qu'« il extorqua aux rois chrétiens d'abondants présents, afin que son exil sur une terre étrangère soit plus heureux qu'un règne pacifique chez lui ».
Il a été inhumé au couvent des Célestins à Paris (quartier Saint-Paul, IVe arrondissement). Ce choix des Célestins comme dernière demeure s'explique par le fait que Léon VI résidait dans l'hôtel des Tournelles, proche de la demeure favorite des rois de France, Charles V et Charles VI, l'hôtel Saint-Pol, dans le quartier actuel du Marais. Le couvent était d'ailleurs comblé de faveurs par ces deux monarques et par tous les grands seigneurs qui gravitaient autour de la cour royale. Le tombeau de Guy de Lusignan était placé dans le chœur de l'église des Célestins, à droite de l'autel majeur. Cet emplacement fut bouleversé à cause de remaniements ayant eu lieu vers 1600. Puis vinrent la destruction d'une grande partie de son décor pendant la Révolution française. La tombe fut profanée vers 1793. Les bâtiments du couvent disparurent dans la foulée dont le cloître, tandis que l'église fut abattue vers 1840 : à l'emplacement se trouve aujourd'hui la caserne de la Garde républicaine.
Son gisant est d’une qualité équivalente à celle des tombeaux des rois de France de la fin du XIVe siècle. Les accessoires portés par le souverain, c'est-à-dire la couronne fleuronnée et le sceptre tenu de la main droite, aujourd'hui brisé, soulignent la dignité du défunt.
Il en est de même de l’inscription gravée sur la dalle noire : « Cy gist tres noble et excellent prince Leon de Lizingnen quint, roy latin du royaume d'Armenie qui rendit l'ame a Dieu a Paris le XXIXe jour de novembre l'an de grace M.CCC.IIIIXX.XIII. Priez pour luy. » Soit : « Ci-gît très noble et excellent prince Léon de Lusignan V, roi latin du royaume d'Arménie, qui rendit l'âme à Dieu à Paris le 29e jour de novembre de l'an de grâce 1393. Priez pour lui. »
Quant aux deux lions sur lesquels reposent ses pieds, ils sont un symbole de puissance, probablement sans lien avec les armoiries du prince. Dans la main gauche, Léon ne tient pas un autre attribut du pouvoir royal, mais une paire de gants, attribut royal inexistant, mais que l'on rencontrait dans de nombreuses dalles gravées de grands seigneurs, notamment au XIIIe siècle, souvent accompagnés d'autres symboles de chasse.
Le gisant de marbre blanc et sa dalle de marbre noir furent sauvés par Alexandre Lenoir, qui les plaça dans son Musée des monuments français, puis dans la basilique de Saint-Denis après 1817.
Léon épouse Marguerite de Soissons avec qui il a une enfant unique :
Il a avec plusieurs concubines :
Description : Sceau armorial à l'écu penché timbré, tiercé en pal : au 1 un lion couronné (Arménie) ; au 2 une croix potencée cantonnée de quatre croisettes (Jérusalem) ; au 3 un burelé (Lusignan) brisé d'un lion couronné brochant (Chypre). L'écu penché, timbré d'un heaume de profil couronné, cimé d'une tête de lion dans un vol banneret burelé (armes Lusignan), supporté par deux lions. Dans le champ du sceau, des fleurs.
Légende : S : LEONIS : QUINTI____ENIE
Référence[4]
Blasonnement :
Écu tiercé en pal : au 1, d'or au lion de gueules, armé, lampassé, couronné d'azur ; au 2, d'argent à la croix potencée d'or cantonnée de quatre croisettes de même ; au 3, un burelé d'argent et d'azur de dix pièces brisé d'un lion de gueules, armé, lampassé, couronné d'or brochant.
Commentaires : Blason de Léon VI d'Arménie, d'après l'empreinte d'un sceau de 1384. |
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