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pasteur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
John Viénot, né le à Asnières-lès-Bourges et mort le à Paris, est un pasteur et théologien français luthérien d’origine montbéliardaise et l’un des principaux historiens du protestantisme français au XIXe siècle/début XXe siècle.
Président Société de l'histoire du protestantisme français | |
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Pasteur Temple protestant de l'Oratoire du Louvre | |
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Auguste Decoppet (d) Émile Guiraud (d) |
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Outre ses charges de ministre du culte protestant au temple Saint-Martin puis à l’Oratoire du Louvre à Paris, il est bibliothécaire de la ville de Montbéliard, président de la Société d'Émulation de Montbéliard, président du consistoire de Montbéliard, professeur d’histoire à la Faculté de théologie protestante de Paris, président de la Société de l'histoire du protestantisme français et, pendant la Première Guerre mondiale, secrétaire général du Comité protestant de propagande française à l’étranger.
John Emmanuel Viénot est né à Asnières-lès-Bourges (Cher), le [1],. Il est le fils de l’instituteur évangéliste Jacques Frédéric Viénot (1813-1864) né à Couthenans, non loin de Montbéliard, et de Catherine née Duvernoy (1816-1900). La famille Viénot est originaire des villages de Raynans et Issans dans le pays de Montbéliard[2]. Le prénom de John, assez rare en France à cette époque, lui est donné en mémoire de John Darby, dont Jacques Frédéric Vienot a été proche lors de sa visite en France en 1850[3]. Après des études de lettres et de théologie protestante à Paris (où il obtient un baccalauréat ès-lettres et un baccalauréat en théologie), John Viénot commence sa carrière à Montbéliard en 1883 en tant que suffragant du pasteur Jeanmaire à qui il succède en 1886 comme pasteur du temple Saint-Martin. Il est en même temps (de 1883 à 1900) l’aumônier protestant du lycée Cuvier de Montbéliard[4],[5].
Il épouse en 1887 Suzanne Catherine Élisabeth Peugeot (1867-1894), fille d’Edmond Peugeot (1839-1901), propriétaire à Belchamp, et de Marie Dumas (1842-1913). Ils ont cinq enfants (Madeleine 1888-1964, Anne 1889-1976, Marthe 1890-1980, Paul 1892-1981 et Étienne 1893-1914) mais son épouse meurt le . John Viénot épouse alors (en 1896) Marguerite Marie Henriette Peugeot (1866-1940), la sœur aînée de sa première épouse. Quatre enfants naîtront de ce second mariage (Suzanne 1896-1897, Jacques 1898-1981, Marcel 1900-1900 et Marguerite 1902-1971).
En 1895, il obtient une licence en théologie protestante à la faculté de théologie protestante de Paris, intitulée « La vie ecclésiastique et religieuse dans la principauté de Montbéliard »[2]. Il soutient en 1900 à Paris une thèse de doctorat sur l’histoire de la Réforme dans le pays de Montbéliard des origines jusqu’à la mort de Pierre Toussaint. Cette thèse est publiée la même année sous forme de deux volumes de 368 et 260 pages[6].
En 1900, il est appelé à Paris pour prendre le poste de professeur d’histoire ecclésiastique à la faculté de théologie protestante de Paris, ce qui lui permet de fréquenter assidûment les Archives nationales et de documenter sa grande œuvre, son Histoire du protestantisme français.
En 1906, après la loi de séparation des Églises et de l'État, il est nommé maître de conférence d'histoire moderne à la Sorbonne mais reçoit simultanément un appel du temple protestant de l'Oratoire du Louvre. Entre la Sorbonne et sa vocation pastorale, il choisit cette dernière. Il devient donc pasteur à l'Oratoire tout en conservant sa chaire d’histoire ecclésiastique à la faculté de théologie de Paris devenue faculté libre. Partageant ses responsabilités pastorales avec notamment Wilfred Monod et Jules-Émile Roberty, il reste 26 ans pasteur à l’Oratoire du Louvre, prenant sa retraite en 1931 à 72 ans, un an après avoir pris sa retraite de la faculté de théologie protestante (où il est resté 33 ans)[7].
Peu après le début de sa courte retraite, il est marqué par la maladie (il subit une opération courant 1933) et par la perte d’un collègue et ami, l’inspecteur ecclésiastique Gédéon Jaulmes avec qui il avait collaboré à Montbéliard et lancé la revue La Vie nouvelle[8],[2]. Il a néanmoins le temps de terminer la relecture du deuxième tome de son Histoire de la Réforme française, avec l’aide de sa femme et de sa fille aînée. Il meurt à Paris le , laissant inachevé un ouvrage sur Auguste Sabatier. Son corps est transféré à Montbéliard le pour l'inhumation dans le cimetière de cette ville[2].
Quoique très ferme dans ses convictions et dans sa piété, John Viénot se range parmi les libéraux comme en témoigne son intérêt pour Auguste Sabatier.
John Viénot veut défendre et transmettre l’image du protestantisme français dans la société française, y compris parmi les protestants. « Le protestantisme contemporain, écrivait-il, ne connaît pas l’histoire : l’histoire, c’est-à-dire la gloire et la valeur du protestantisme français ! Il y sur ce point une réforme complète de notre éducation religieuse à opérer. »[2]. C’est le sens de sa démarche d’historien qui étudie tour à tour les grandes étapes du protestantisme français du XVIe siècle au XVIIIe siècle et publie en conséquence : les débuts de la Réforme en France et à Montbéliard, les persécutions en France et en particulier à Paris tandis que Montbéliard s’organise autour de l’église luthérienne, (voir liste des publications ci-dessous). John Viénot voit dans le protestantisme une forme plus achevée de civilisation et regrette "qu'en France l'évolution du Protestantisme a été entravée et faussée par la persécution, tandis que dans le Pays de Montbéliard, la religion nouvelle a pu se développer et vivre avec plus de liberté" ; il insiste sur les conséquences heureuses de ce développement, puis se tournant vers "la belle et grande patrie française", il affirme que « bien des tristesses et des humiliations lui auraient été épargnées si, dès le XVIe siècle, elle avait pu être au bénéfice de la méthode protestante »[2].
Joignant le geste à la parole, il vulgarise l’histoire protestante en publiant en 1902 son Histoire du pays de Montbéliard à l'usage de la jeunesse et des familles, afin que tous les paroissiens aient conscience du passé protestant et de la contribution du protestantisme à la nation.
Très attaché à la France, même si comme il l’écrit, Montbéliard n’est française que depuis peu, John Viénot, tout comme son collègue Gédéon Jaulmes, manifeste par ses écrits un véritable élan patriotique[2]. Son dossier de Légion d’honneur témoigne qu’il a fondé pendant la guerre une organisation de propagande française dénommée « Pour la France », et qu’il a été le secrétaire général du Comité protestant de propagande française à l’étranger dont les écrits ont été largement publiés aux États-Unis, aux Pays-Bas, en Suède et au Royaume-Uni. Il a également recueilli 250 000 francs, au profit des régions dévastées, lors de ses conférences aux Pays-Bas[4]. Ce patriotisme participe à la défense d'un protestantisme parfois suspecté et parfois attaqué comme étant proche de certaines puissances étrangères[9].
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