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musicien brésilien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
João Gilberto Prado Pereira de Oliveira, plus connu sous le nom de João Gilberto, est un musicien brésilien né le à Juazeiro dans l’État de Bahia et mort le [1] à Rio de Janeiro[2].
Surnom | O mito (le mythe) |
---|---|
Nom de naissance | João Gilberto Prado Pereira de Oliveira |
Naissance |
Juazeiro, Brésil |
Décès |
(à 88 ans) Rio de Janeiro, Brésil |
Activité principale | Chanteur, guitariste |
Genre musical | Bossa nova, Samba |
Instruments | Guitare |
Labels | Odeon, Verve, Philips, Polydor, WEA |
En 1958, il remporte un vif succès au Brésil avec la chanson Chega de Saudade[3], mais ce n'est qu'en 1964 que son succès devient international avec son interprétation de Garota de Ipanema (The Girl From Ipanema), accompagné de Stan Getz. Depuis, cette chanson a été reprise en diverses langues par de nombreux artistes prestigieux tels que Frank Sinatra, Nat King Cole ou encore Ella Fitzgerald.
João Gilberto naît dans l'État de Bahia. Son éducation musicale se fait à l'oreille, un de ses voisins diffuse par haut parleur placé dans la rue principale de Juazeiro des musiques variées dont il profite[2]. À l'âge de 14 ans, son grand-père lui offre sa première guitare. À 18 ans, il quitte son village natal pour se rendre dans la grande ville de Salvador de Bahia. Guitariste autodidacte, il monte enfin à Rio de Janeiro en 1950, devient « chanteur à la radio »[2] et obtient quelque succès en tant que vedette principale d’une formation de l’époque, Os Garotos da Lua (dans un registre vocal très différent de celui qui lancera finalement la bossa nova en 1958) ; il en est congédié au bout d'un an après deux enregistrements. Insatisfait et perfectionniste, il s'isole pendant plusieurs années d’errance et de marginalité, pendant lesquelles il n’a de cesse de chercher ce mode d’expression à la guitare qui fera sa légende[2].
Ses efforts sont récompensés à partir de 1957, notamment par la rencontre du compositeur Antônio Carlos Jobim avec qui il enregistre les premiers et les plus grands succès de la bossa nova, d'abord comme guitariste sur un disque de Elizeth Cardoso, Canção do Amor Demais, essentiellement co-composé par Jobim et le poète Vinícius de Moraes enregistré en avril 1958. Muni d'un contrat de débutant, sous le label Odeon, il enregistre en 1958 trois 78T. André Midani chargé de marketing du label distribue gratuitement aux jeunes collégiens et étudiants trois mille 78 tours[2], ce qui propulsera le succès du 33T Chega de saudade[3]. Ces disques lancent au Brésil à la fois la carrière du chanteur-guitariste et tout le mouvement musical « bossa nova ». Joao Gilberto parle modestement de son invention comme « une petite samba faite d'une seule note »[2]. Ce premier album de João Gilberto obtient un énorme succès dans le pays. Il est considéré généralement comme le premier album bossa nova véritable. Outre l'inoubliable Chega de Saudade, il contient Desafinado, Rosa morena et Brigas nunca mais.
Deux autres 33T, O amor, o sorriso e a flor et João Gilberto, suivent respectivement en 1960 puis en 1961. On y trouve des compositions de Jobim/Moraes (Corcovado, Insensatez, O amor em paz), des chansons de leur aîné Dorival Caymmi (Samba da minha terra, Saudade da Bahia, Rosa Morena), des sambas des années 1930 (A primeira vez), des compositions nouvelles de Carlos Lyra (Você e eu, Coisa mais linda) et Roberto Menescal (O barquinho), toutes exécutées dans ce style novateur mis au point par João. Ce style peut se résumer en une adaptation à la guitare solo de la rythmique syncopée du samba traditionnel.
Lors d'une tournée en Italie, en 1961, il découvre la chanson de Bruno Martino, Estate, qu'il adaptera plus tard en bossa nova et qui deviendra un standard international interprété par les plus grands musiciens de jazz, de Chet Baker à Michel Petrucciani en passant par Toots Thielemans.
À partir de 1962, la bossa intéressant certains jazzmen aux États-Unis, dont Stan Getz, Gilberto et Jobim se rendent à New York afin de travailler sur ce qui devait devenir le best-seller du jazz, le 33T Getz/Gilberto, sur lequel la femme de João, Astrud, débute aussi sa carrière de chanteuse, notamment avec la chanson Garota de Ipanema/The Girl from Ipanema. Le disque est un triomphe et un concert historique a lieu au Carnegie Hall le . Ce dernier sera enregistré et un second album Getz/Gilberto vol. 2 paraîtra en 1966[4],[5].
João Gilberto continue à jouer dans les années 1960, mais attend 1970 pour produire un nouvel album studio, Ela é Carioca, réalisé au Mexique où il vit alors.
Le disque João Gilberto, parfois surnommé « L'Album blanc de la bossa »[6], sort en 1973. Interprété presque uniquement au chant-guitare, d’une sensibilité cool et quasi mystique, ce disque marque un certain éloignement du son de João connu jusqu’alors. Cet album comprend notamment le succès Águas de Março de Antônio Carlos Jobim et regroupe entre autres les chansons Falsa bahiana et E preciso perdoar. Il est souvent considéré au Brésil comme son meilleur disque.
En 1976 paraît The Best of Two Worlds, nouvelle collaboration avec Stan Getz regroupant la plupart des chansons précédemment interprétées sur l’Album blanc. Y chante également Miúcha, sa seconde femme depuis 1965.
Amoroso, édité en 1977, vient ajouter à cette voix-guitare les orchestrations de cordes de Claus Ogerman, lequel avait collaboré à de précédents albums de Tom Jobim. Cet album reprend entre autres Retrato em branco e preto et Triste ainsi que des succès étrangers chantés en version originale (’S Wonderful, Estate, Besame mucho). Une constante de ces albums et des suivants : leur répertoire consiste pour presque moitié de compositions de Jobim, le reste étant des reprises d’anciens sambas ou alors de succès populaires d’autres pays.
En 1980 paraît Brasil, collaboration avec Gilberto Gil, Caetano Veloso et Maria Bethânia, soit la nouvelle génération de la musique populaire brésilienne d’alors (le mouvement tropicaliste). D'anciens succès populaires brésiliens, tels que Aquarela do Brasil, No tabuleiro da Bahiana et Bahia com H, font de cet album un véritable manifeste de l'âme brésilienne.
En 1991, l'album João a la particularité de ne contenir aucune chanson de Tom Jobim. Mais il y revient en 1999 sur Voz e Violão, produit par Caetano Veloso, en réenregistrant ses premiers succès Chega de saudade et Desafinado.
C'est une personnalité excentrique que celle de João Gilberto, réputée pour sa réclusion et son perfectionnisme quasi névrotiques, capable de vivre dans un hôtel de luxe de Rio de Janeiro pendant des années, refusant toute interview, ne sortant presque jamais – capable aussi d’abréger son spectacle pour cause de public bruyant et irrespectueux, ou de sonorisation inadéquate. Cependant il continue à donner des concerts tant au Brésil que dans les principales villes du monde, concerts dépassant généralement deux heures, et dont plusieurs enregistrements sont disponibles sur disques compacts : Prado Pereira de Oliveira (1980), Live in Montreux (1986), Eu Sei Que Vou Te Amar (1994), Live at Umbria Jazz (2002) et In Tokyo (2004).
En 2009, la mise en ligne gratuite d'un enregistrement légendaire et très convoité de l'artiste sur un blog musical brésilien remporte un vif succès auprès des amateurs et des collectionneurs. Enregistrée chez le photographe Chico Pereira à Rio de Janeiro en 1958, soit quelques semaines avant le lancement de son premier succès Chega de saudade[3], cette archive sonore mêle dialogues et chansons, dont certaines étaient encore inédites dans la voix de João.
Depuis le début des années 2010 de nombreuses compilations de ses premiers albums sont rééditées sous format CD et vinyle du fait de leur entrée dans le domaine public. Elles offrent notamment en bonus des versions rarissimes de ses chansons par des interprètes brésiliens de renom dont Elizeth Cardoso, João Donato, Sergio Mendes, Sylvia Telles ou encore Carlos Lyra.
En 2015, deux concerts inédits de l'artiste — enregistrés respectivement en 1962 et en 1976 — sont édités en vinyles. Le premier, lancé en février, a pour intérêt de proposer le tout premier enregistrement sonore de la chanson Garota de Ipanema, interprétée ici à l'unisson aux côtés d'Antônio Carlos Jobim et de Vinícius de Moraes.
Paru en avril à l'occasion du Record Store Day, le second réunit quatre titres tirés d'un concert enregistré avec Stan Getz à San Francisco en 1976 et fait replonger dans l'univers musical du duo Getz/Gilberto. L'archive complète de ce concert est finalement éditée en vinyle et en format CD en .
Outre le portugais, il a chanté en espagnol, en anglais, en italien et en français.
João Gilberto s'est marié à deux reprises, d'abord avec Astrud Gilberto (de1959 à 1963), puis avec Miúcha (de 1965 à 1971). Après avoir vécu près de vingt ans en concubinage avec Maria do Céu Harris (de 1984 à 2003), il entretient une relation avec la productrice Cláudia Faissol (de 2003 à 2017). À la suite de déboires notamment financiers avec cette dernière, il vit à nouveau avec Maria do Ceu Harris de jusqu'à sa mort. Son comportement atypique et secret participent à sa notoriété, même s'il est à l'origine de plusieurs procès pour des concerts non effectués qui ont rendu le chanteur criblé de dettes[7].
Après avoir quitté le Brésil en 1962, il vit à New York (1962-1969), à Mexico (1969-1972), puis de nouveau à New York (1972-1979) avant de s'établir définitivement dans son appartement du quartier de Leblon, à Rio de Janeiro en 1979.
João Gilberto est le père de trois enfants : João Marcelo Gilberto (né en 1960, fils d'Astrud), Bebel Gilberto (née en 1966, fille de Miúcha) et Luisa Carolina Gilberto (née en 2004, fille de Cláudia).
On ne connaît de João Gilberto que douze compositions, dont sept qu'il a lui-même enregistrées au cours de sa carrière. Elles sont toutes reprises par Ithamara Koorax et Juarez Moreira dans leur album Bim Bom: The Complete João Gilberto Songbook (Motéma Music, 2009)[8], à l'exception de Je vous aime beaucoup Japão.
1966 : O fino da bossa (TV Record) - invité d'Elis Regina
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