Veuve en 1189, elle accompagne son frère Richard Cœur de Lion, qui participe à la troisième croisade, en Terre sainte. Le roi envisage même de la marier à Al-Adel, frère de Saladin et de confier aux deux époux le royaume de Jérusalem, mais Jeanne refuse d'épouser un prince musulman et Saladin refuse d'autoriser son frère à se convertir au christianisme, ce qui met fin au projet[3]. Revenu de Terre Sainte, Richard, qui a des prétentions sur le comté de Toulouse, ne peut les défendre par les armes, occupé à combattre Philippe Auguste, et préfère se faire un allié du comte RaymondVI de Toulouse en lui donnant sa sœur en mariage, avec en dot l'Agenais et le Quercy.
Jeanne (1198 - 1255) mariée à Bernard, Seigneur de la Tour[4];
un enfant né et mort le .
Elle n'est pas une comtesse passive, mais son mariage n'est pas heureux. En , alors que son mari règle un litige en Provence, un vassal du Lauragais se révolte et Jeanne vient elle-même assiéger le château[5]. Après la défection de ses troupes elle doit fuir ses États et tente de se mettre sous la protection de son frère Richard Cœur de Lion. Lorsqu'elle apprend la mort de ce dernier, elle se réfugie auprès de sa mère à Niort. Aliénor la confie alors, enceinte, aux moniales de Fontevraud. Peu avant son accouchement elle rejoint sa mère à Rouen, à la cour de Jean sans Terre. Malade, épuisée et sur le point de mourir, elle obtient par une dérogation exceptionnelle de l'archevêque de Canterbury, l'autorisation de prendre le voile des religieuses de Fontevraud, alors qu'elle est mariée. Elle meurt en couches à trente-quatre ans, le 24 septembre 1199[6]. L'enfant, né par césarienne, ne lui survit que de peu. Aliénor fait transporter le corps de Jeanne à Fontevraud où elle est inhumée parmi les moniales[7],[8].
Jean-Marc Bienvenu, «Aliénor d'Aquitaine et Fontevraud», Cahiers de civilisation médiévale, vol.39, nos113-114 «Y a-t-il une civilisation du monde Plantagenêt? Actes du colloque d'histoire médiévale, Fontevraud, 26-28 avril 1984», , p.15-27 (DOI10.3406/ccmed.1986.2310, lire en ligne).
(en) Colette Bowie, «Shifting Patterns in Angevin Marriage Policies: The Political Motivations for Joanna Plantagenet’s Marriages to WilliamII of Sicily and RaymondVI of Toulouse», dans Martin Aurell (éditeur), Les Stratégies matrimoniales (IXe – XIIIesiècle), Turnhout, Brepols, coll.«Histoires de famille. La parenté au Moyen Age» (no14), (ISBN978-2-503-54923-1, DOI10.1484/m.hifa-eb.5.101234), p.155–167.
(en) Colette Bowie, «To Have and Have Not: The Dower of Joanna Plantagenet, Queen of Sicily (1177–1189)», dans Elena Woodacre (éditrice), Queenship in the Mediterranean: Negotiating the Role of the Queen in the Medieval and Early Modern Eras, Palgrave Macmillan, (ISBN978-1-349-47278-9, DOI10.1057/9781137362834_3), p.27–50.
Edmond-René Labande, «Pour une image véridique d'Aliénor d'Aquitaine», Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest et des musées de Poitiers, 4e série, vol.2, , p.175-234 (lire en ligne).
Edmond-René Labande, «Les filles d'Aliénor d'Aquitaine: étude comparative», Cahiers de civilisation médiévale, vol.39, nos113-114 «Y a-t-il une civilisation du monde Plantagenêt? Actes du colloque d'histoire médiévale, Fontevraud, 26-28 avril 1984», , p.101-112 (DOI10.3406/ccmed.1986.2320, lire en ligne).
Laurent Macé, «Le testament inédit de la reine Jeanne, comtesse de Toulouse (1199). Mémoire et parenté d’une Plantagenêt dans le Midi», Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, vol.80-81, 2020-2021, p.83-111 (ISSN0373-1901, résumé, lire en ligne).