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botaniste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean-Louis-Auguste Loiseleur-Deslongchamps, né le à Dreux et mort le à Paris, est un médecin, botaniste et agronome français. Il est l'auteur de Flores souvent richement illustrées et de nombreuses monographies sur les plantes cultivées et médicales.
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Catherine-Françoise Mallet (d) |
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Philippe Loiseleur des Longchamps Deville (petit-fils en lignée masculine) |
Membre de | |
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Abréviation en botanique |
Loisel. |
Ne pas confondre avec Jean Loiseleur des Longchamps (1872-1967), diplomate français. L'orthographe Loiseleur-Deslongchamps est celle des notices d'autorité, Loiseleur des Longchamps se rencontre pour d'autres membres de cette famille[1].
Jean Loiseleur-Deslongchamps naît à Dreux le 24 mars 1774. Il est le fils unique de Jean-Louis Loiseleur Deslongchamps (1753-1807), négociant et greffier au tribunal de police correctionnelle de Dreux[2], conseiller du roi à l'élection de Dreux, vice-président du directoire de l'Eure-et-Loir (1792) ; et de Geneviève Amoreau[3],[4].
Il a pour oncle le géographe Jacques-François Loiseleur-Deslongchamps (1747-1843), qui travaille avec César-François Cassini à l'établissement de la méridienne de Paris.
Il commence ses humanités au collège de Dreux, puis il poursuit brièvement sa scolarité à Chartres, où la famille s'est installée à la suite de la création des départements par la Constitutante, son père ayant été élu au Directoire du Conseil général[5].
En août 1792, Jean Loiseleur-Deslongchamps est enrôlé comme soldat de l’armée d’Italie, son père l'ayant inscrit comme volontaire pour les bataillons républicains. Militaire de 1793 à 1797 il commence à s'intéresser aux plantes et à les collecter[5]. Mérat écrit: «La vue de ces montagnes si pittoresques (les Alpes), celles de la Provence, frappèrent son imagination et développèrent dès lors chez lui un avant-goût de la botanique, à laquelle il s'appliqua plus tard»[6].
Le 2 février 1797, Basilide Deville (1764-1816[8]) met au monde un enfant hors mariage, qu'il reconnait, il porte le nom de Jean-Joseph-Louis-Auguste Loiseleur Deslonchamps dit Deville (Arles 1797 - Paris 1872). Il deviendra médecin, chevalier de la Légion d'honneur de qui descend la branche des Loiseleur des Longchamps Deville.
Il épouse Catherine-Françoise Mallet (1773-1864[9]) en octobre 1804. Ils ont un fils né le 14 août 1805 Auguste-Louis-Armand Loiseleur-Deslongchamps (1805-1840), orientaliste réputé.
La mère de Jean Loiseleur-Deslongchamps séjourne régulièrement au domicile de son fils après le décès de son mari en 1807[5].
Il s'installe à Paris en 1796 et s’inscrit à l’école de médecine où il suit les leçons cliniques de Jean-Nicolas Corvisart à l'hôpital de la Charité et Louis-Claude Richard. Durant ces années, il se lie d'amitié avec Alexandre-Louis Marquis (Dreux 1777-Rouen 1828)[10], Jean-Baptiste Mougeot, Chrétien-Geoffroy Nestler (Strasbourg 1778-1832), Gaspard Robert, Jacques Clarion. Ensemble, ils herborisent régulièrement dans les forêts des environs de Paris[5]. Il assiste au cours de Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829) en 1800, aux côtés de Jean-Marie Léon Dufour (1780-1865) et de François-Victor Mérat de Vaumartoise (1780-1851) [5].
En mai 1803 il entreprend jusqu'à octobre un voyage afin de collecter des plantes en Gascogne, dans les Pyrénées, le Languedoc, la Provence et les Alpes. En décembre 1805, il reçoit à Paris le diplôme de docteur en médecine, sa est thèse intitulée Recherches sur l'ancienneté des purgatifs et sur les purgatifs indigènes. Il y établit un inventaire des plantes ayant des vertus purgatives et poussant spontanément en France[5]. Lorsque l'Académie des sciences est réorganisée en 1821, il l'intègre dans la section d'histoire naturelle médicale.
Bouchard-Huzard (1865) le présente comme un botaniste (pour ses nombreuses publications), comme un médecin, et comme un agriculteur[12]. Il est aussi un agronome (qui publie sur la sylviculture, l'élevage, les cultures vivrières), un vulgarisateur, un herborisateur. Il a constitué un herbier qu'il vendit à son ami Requien, et qui est conservé au Museum d'Histoire Naturelle Requien d'Avignon[13],[14],[15]. Il est aussi présenté comme un scientifique par ses expérimentations sur les vers à soie.
Docteur en médecine, ses recherches incluent l'utilisation médicale des plantes et la phytothérapie. Il communique sur l'extraction d'opium médical du pavot cultivé Papaver somniferum et de Papaver setigerum (1807)[16]. Dans son Manuel des plantes usuelles indigènes (1819) qui contient leurs propriétés et leurs usages en médecine, dans la pharmacie et dans l'économie domestique : suivi de recherches et d'observations sur l'emploi de plusieurs espèces, qui, dans la pratique de la médecine, peuvent remplacer un certain nombre de substances exotiques il écrit «je suis persuadé de la possibilité de remplacer tous les remèdes chimiques et minéraux par des végétaux ou leurs produits»[17]. Il a administré avec succès de la poudre de narcisse contre la dysenterie[18].
Il a contribué à généraliser l'élevage du ver à soie et fait paraître plusieurs articles et des monographies sur ces animaux et sur la culture du mûrier[19]. Il démontre expérimentalement la rusticité de la larve et en quoi son élevage peut être généralisé [20]. Ses travaux sur la sylviculture, la culture de la patate douce en France, les céréales, la culture de la vigne visent au développement de l'agriculture, de l'horticulture et des savoirs faire.
Georg Christian Oeder en 1770 avait écrit une Flora danica[21] sous forme d' atlas botanique illustré. Flora Gallica en 2 volumes[16],[22] à une vocation utilitaire comparable et vise un vaste public, même si le texte est en latin langue usuelle chez les botanistes et les médecins de l'époque. Loiseleur Deslongchamps écrit[23]:
« la nécessité d‘employer des signes et des caractères peu usités ordinairement, ayant retarde l‘impression de cette Flore, n’ont pas permis a son Auteur de la faire paraitre aussitôt qu‘il l’eut désiré, et surtout de terminer cette impression pour l’époque a laquelle les Botanistes recommencent tous les ans leurs herborisations. Plusieurs mois tant encore nécessaires pour l’entière confection de cet ouvrage, l’auteur a préféré donner au Public cette première partie, qui contenant plus de la moitie des plantes de France, sera déjà très-utile aux personnes qui voudront faire des herborisations à la campagne pendant la belle saison. La seconde partie dont l’impression se continue en ce moment, paraitra a la fin de l'hiver prochain ou au plus tard dans les premiers jours du printemps. Ces deux parties réunies formeront ensemble 650 a 700 pages qui pourront facilement être relies en un seul volume très commode pour être porté à la campagne ou en voyage, et avec lequel on pourra non-seulement faire des herborisations aux environs de Paris mais dans toute la France. »
Le succès de ce Flora Gallica est attesté par le nom de Flora Gallica repris par Jean Etienne Duby (1828) et toujours utilisé jusqu'à nos jours et par les traités de floristique dans diverses langues (Flora Europaea, Flora Hellenica, Flora Palaestina, Flora Iranica)[24],[25].
La vocation utilitaire va amener l'auteur à enrichir ses publications d'illustrations rapidement en couleur et à adopter le français. La qualité des illustrations de Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) et Pancrace Bessa (1772-1835) en gravures aquarellées valorise ces livres de nos jours. Loiseleur Deslongchamps constate l'apport des illustrations en couleur chez Jacquin (Jardin de Vienne. 1770. Puis Flore d'Autriche) qui se généralise jusqu'à Belliard (Flore des environs de Paris. 1790, puis Herbier de France ). L'éditeur Étienne Michel avait fait illustrer sa réédition du Nouveau Duhamel ou Traité des arbres et arbustes que l'on cultive en France (Paris, 1815) par Redouté et Bessa[27]. La préface de l'Herbier de l'Amateur (1816) dit:
« Cet avantage, que l'Herbier de l'amateur a sur les autres ouvrages à figures qui l'ont précédé, vient de ce que l'impression des planches, au lieu de se faire en couleur, se fait en gris, ce qui permet d'employer, en enluminant, une vérité de ton et de coloris que ne supporte pas l'impression en couleur. Non-seulement, sous le rapport du dessin et du coloris, I'Herbier de l'amateur égale ou surpasse tout ce qu'on a produit en France de plus parfait en ce genre depuis vingt ans, mais il laisse bien loin les collections de figures publiées dans l'étranger, et principalement le Botanical Magazine et le Botanist's Repository. »
Il rédige les volumes 5, 6 et 7 (1812, 1815, 1819) du Traité des arbres ou Nouveau Duhamel. Important ouvrage illustré de 498 planches par une cinquantaine de graveurs d'après les dessins de Pierre-Joseph Redouté et Pancrace Bessa qui est toujours recherché par les bibliophiles. La publication se fait par livraison de six planches avec texte.
Ce Nouveau Duhamel est la continuation du Traité des arbres et arbustes que l’on cultive en pleine terre en France d'Henri-Louis Duhamel de Monceau (1700-1782) qui avait exprimé le souhait que l'ouvrage qu'il avait commencé soit continué[28] après l'arrêt des études avec son frère Fougeroux de Blaveau (décédé en 1788) sur la sylviculture des pins. Il décrit les nombreuses introductions récentes («l'édition est augmentée de plus moitié pour le nombre des espèces, distribuée d'après un ordre plus méthodique» fondé sur la taxonomie[29]) et innove par la description des fruitiers cultivés et de la transformation des fruits (vigne, olive)[26]. Le Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais écrit: « Le Nouveau Duhamel n'est pas une simple actualisation du Traité des arbres et arbustes. C'est un ouvrage nouveau, que l'un de ses auteurs, Etienne Michel, caractérise ainsi dans une lettre adressée le 14 ventôse an 10 à Fougeroux de Secval par un plan beaucoup plus vaste et dans une forme adaptée aux progrès de la botanique et de l'agriculture»[30].
Un important développement du tome VII traite des agrumes (p. 68 à 148)[31]. Gallesio[32] et Risso le citent comme source.
« Pendant les guerres de l'Empire il s'attacha à chercher dans les plantes indigènes des succédanés aux remèdes végétaux exotiques que le commerce ne fournissait qu'à grand prix. Plus tard il appliqua à l'horticulture et à l'agriculture ses vastes connaissances, fit de nombreuses expériences sur les plantations de muriers, la culture des céréales et celle de la vigne. Elles furent l'objet de nombreux mémoires qui parurent pour la plupart dans les recueils des Sociétés centrales d'agriculture et d'horticulture ; il mourut accablé d'infirmités, mais sans avoir cessé un instant de se livrer à ses travaux favoris. Son admission dans la Société datait de 1821. »
Des espèces végétales lui ont été dédiées, en particulier une Drave qui croît sur les plus hauts sommets de l'île de Beauté. Cette dernière, Draba loiseleurii Boiss. (Drave de Loiseleur)[37], demeure confinée aux rochers et pelouses rocailleuses de l'étage alpin (massif du Cintu et du Ritondu)[38]. Il s'agit d'une espèce endémique stricte. La floraison de cette petite Crucifère, fini-vernale, précède l'apparition de silicules brunâtres, hérissées de poils (fruits)[39]. De même une variété d'azalée alpestre, la Loiseleuria procumbens, ou 'loiseleurie couchée'.
On note parmi les espèces acceptées dont il est primo-descripteur Allium acutiflorum, Anacyclus radiatus, Astragalus baionnensis, Barlia robertiana, Biscutella cichoriifolia[40], Conopodium pyrenaeum, Crepis bellidifolia, Dipsacus ferox, Fumaria vaillantii, Galium arenarium, Genista Corsica, Juncus gerardi, Limonium articulatum, Moehringia intermedia, Myosotis pilusella, Nananthea perpusilla, Nepeta agrestis, Primula allionii, Scrophularia ramosissima, Senecio adenidifolius, Thymus herba-barona , Trifolium purpureum, Valerianella carinata, Valerianella microcarpa[41].
La Flora Gallica parait la même année que le Synopsis Plantarum in flora gallica descriptarum, de Lamarck et de Candolle[44].
Herbier Général de l'amateur, contenant la description, l'histoire, les propriétés, et la culture des végétaux utiles et agréables. Avec figures peintes d'après nature par M. Bessa. Paris, imprimerie de Fain pour Audot. Cet ouvrage en français, publié entre 1816 et 1827, a été commencé par Jean-Claude Mordant de Launay (mort en 1816) pour les 11 premières parties sur 96 et terminé par Loiselur-Deslongchamps. Il cherche à aider le lecteur par un contenu iconographie précis, détaillé et exhaustif, il contient 574 planches gravées et coloriées par Pancrase Bessa. Il est divisé en huit volumes et porte le titre :
Une deuxième série a été publiée entre 1839 et 1843, avec Charles Lemaire, sous le titre Herbier général de l'Amateur, Seconde série. Paris, Audot. 248 planches couleur. Deuxième série - Tome un à cinq (lire en ligne) ; Deuxième série - Tome II (1841) sur Google Livres
Première édition : Henri-Louis Duhamel Du Monceau, Veillard, Jean-Henri Jaume Saint-Hilaire, Charles-François Brisseau de Mirbel, Jean-Louis-Marie Poiret et Jean Loiseleur-Deslongchamps (continuateur) (7 volumes), Traité des arbres et arbustes que l'on cultive en pleine terre en Europe, Paris (BNF 36577861), éditions Etienne Michel et Claude Arthus-Bertrand. 1812 à 1819. Planches de Pierre-Joseph Redouté et Pancrase Bessa.
Réédition : Nouveau traité des arbres fruitiers (2 volumes), Paris, Roret, (lire en ligne).
Après une étude technique sur la culture, la greffe et les cultivars, il réunit une anthologie des poésies sur la rose dans la troisième partie[46]. Extrait: Envoi d'une Rose par Auguste de Labouîsse-Rochefort :
« Que j'aime la métempsycose !
Que ne puis-je adopter ce système enchanteur !
Je m'offrirais à toi sous les traits d'une fleur,
Et ton amant serait la Rose,
Que tu placerais sur ton cœur. »
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