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géologue et météorologue suisse De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean André Deluc (ou de Luc), né le à Genève et mort le à Windsor, est un physicien, géologue et philosophe suisse[2], qui fut l'un des premiers savants à explorer la haute montagne.
Naissance | |
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Décès | |
Nationalités |
République de Genève (jusqu'en ) suisse (à partir de ) |
Activités | |
Père |
Jacques-François Deluc (d) |
Fratrie |
Guillaume-Antoine Deluc (d) |
A travaillé pour | |
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Membre de | |
Distinctions |
Médaille Copley () Professeur honoraire (d) |
Archives conservées par |
Fils de Jacques-François Deluc, un horloger ami de Jean-Jacques Rousseau, et de Françoise Huaut, il épouse en premières noces Françoise Vieusseux (1729-1768) et plus tard Mary Cooper (1740-1805).
Destiné à une carrière commerciale, Jean André Deluc possède un esprit curieux et reçoit une bonne instruction en mathématiques auprès de Georges-Louis Lesage. Passionné de physique, de philosophie et de géologie, il se met dès 1754 à explorer les Alpes en compagnie de son frère Guillaume-Antoine (1729-1812) et se constitue peu à peu une très riche collection de fossiles et de roches, qui servira de base à ses futures spéculations géologiques[3]. Dès les années 1760, il perfectionne le thermomètre de Réaumur en remplaçant l'esprit-de-vin par le mercure, puis invente un hygromètre à ivoire. Il consacre près de vingt ans à l'étude des phénomènes atmosphériques, et en particulier à la détermination des hauteurs à l'aide d'un baromètre. C'est ainsi qu'il s'aventure avec son frère Guillaume Antoine sur les « hauteurs des lieux accessibles » et jette notamment son dévolu sur le mont Buet. Véritables précurseurs de l'alpinisme, les deux Genevois tentent trois fois l'ascension à partir de 1765 avant de parvenir au sommet le avec leurs instruments de mesure : baromètre, thermomètre, hygromètre et les accessoires propres à faire bouillir de l'eau[4]. Le compte rendu des tentatives et de la première ascension, publié en 1772 par J. A. Deluc dans Recherches sur les modifications de l'atmosphère, constitue le premier véritable récit d'excursion en haute montagne et un témoignage exceptionnel sur les débuts de l'alpinisme. Mais cet ouvrage est d'abord un traité de météorologie qui détaille l'ensemble de ses recherches empiriques pour la mise au point du baromètre et du thermomètre et l'établissement d'une formule hypsométrique crédible.
Nommé en 1768 délégué de Genève à Paris, Jean André Deluc devient en 1770 membre du Conseil des Deux-Cents de Genève. Ses affaires ayant périclité, il émigre en Angleterre (1773), où il devient lecteur de la reine et fellow de la Royal Society (1774). Il conserve sa position à la cour jusqu'à la fin de sa vie.
Mis à l'abri du besoin par ses nouvelles fonctions, Deluc peut enfin se consacrer à la rédaction de ses interminables Lettres physiques et morales sur l'Histoire de la Terre et de l'Homme (6 vol., 1778-80). Cet ouvrage, qui a pour but d'établir une géologie compatible avec le texte de la Genèse est fondé sur des observations recueillies dans de nombreuses localités d'Angleterre, d'Allemagne, de Suisse et d'Italie, ainsi que sur une critique systématique des principales théories concurrentes. Deluc est alors convaincu que les principales caractéristiques de l'histoire de la Terre, et particulièrement de son histoire récente, peuvent s'expliquer par une immense catastrophe qui a fait disparaître de nombreuses espèces, en a forcé d'autres à migrer, et contraint quelques-unes à transmuter, c'est-à-dire à s'adapter à de nouvelles conditions telles que la diminution de la salinité de l'eau[5].
Pour faire suite, et donner un cadre théorique à ses très empiriques Recherches sur les modifications de l'atmosphère, Deluc publie en 1786-1787 de très théoriques Idées sur la météorologie, qui déclenchent une polémique avec Horace-Bénédict de Saussure autour des mérites de leurs hygromètres respectifs [6]. Mais l'essentiel de l'ouvrage repose sur un système compliqué de fluides expansifs et d'agents physiques manifestes ou cachés qui évoquent vaguement les spéculations de son maître Georges-Louis Le Sage. Cette approche météorologique de la physique et de la chimie va d'ailleurs conditionner son attitude face à la chimie nouvelle, qui sera celle d'un refus de plus en plus obstiné.
La suite de la carrière de Deluc est marquée par de nombreuses autres publications de physique, de géologie et de chimie, dont le caractère polémique et la longueur ne contribueront pas toujours à faire grandir sa réputation. Avec la bénédiction de Jean-Claude de Lamétherie, rédacteur du Journal de Physique il publie ainsi entre 1790 et 1793 des dizaines de lettres sur la physique, la géologie et la chimie, qui doivent servir de base à un nouveau système de géologie remontant jusqu'aux origines de la Création. Dans les années suivantes, il publie des versions anglaise, allemande et française d'une histoire de la terre subdivisée en six périodes : ses Lettres sur l'histoire physique de la Terre, adressées à M. le Prof. Blumenbach pour la version française (1798). Effrayé par la tournure prise par la Révolution française, Deluc se fait par ailleurs polémiste acharné en politique et en religion comme dans les sciences, cherchant à combattre l'athéisme aussi bien que la chimie de Lavoisier ou la géologie de Hutton.
Au cours d'un séjour prolongé en Allemagne (1798-1804), Deluc reçoit le titre de professeur honoraire de philosophie et de géologie à l'Université de Göttingen. Malgré l'amitié de Georg Christoph Lichtenberg, il passe alors l'essentiel de son temps à Berlin, combinant des missions diplomatiques officieuses avec des travaux de recherche sur l'électricité et la rédaction de pamphlets philosophiques et religieux.
Tout au long de sa carrière, Jean-André Deluc a bénéficié de la collaboration de son frère Guillaume-Antoine (1729-1812), collecteur de fossiles et auteur d'une quarantaine de mémoires relatifs à des questions géologiques[3]. Il fut également l'oncle de Jean-André Deluc jr (1763-1847), qui poursuivra l'œuvre familiale dans le domaine de la paléontologie. C'est pourtant dans la météorologie, et particulièrement la mise au point d'instruments, que sa contribution à la science de son temps fut la plus durable.
Une partie de la collection de fossiles des Deluc est aujourd'hui conservée au muséum d'histoire naturelle de Genève, institution dont il était membre quand elle était alors le « Musée académique »[7].
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