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Jean-François Marquis-Ducastel (né le à Versailles[1], mort le à Marolles-les-Braults) est un prêtre, curé de Sainte-Suzanne (Mayenne) puis de Marolles-les-Braults, chanoine du Mans, député du Maine à l'Assemblée générale de la généralité de Tours en 1787. Il a été proscrit pendant la période révolutionnaire.
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Jean-François Marquis du Castel ou Ducastel, aîné d'une famille de dix enfants, est le fils de Jean Marquis, officier attaché à la Maison du Dauphin, et de Julienne Catherine Souverain[2] (° Belle-Île-en-Mer - † ) qu'il avait épousée le .
La famille Marquis était depuis longtemps au service de la famille royale. Un Marquis, originaire du Béarn, suivit Henri de Navarre à la cour de France, quand il y vint en 1572 épouser Marguerite de Valois. Un de ses petits-fils était retourné en Gascogne, et c'est de cette branche de la famille que naquit Jean Marquis (° Saint-Gaudens - † ), fils de François Marquis et de Dominge Sourin. Il vint à Paris en 1726; et des membres de sa famille, qui étaient restés à la Cour, le firent entrer au Gobelet du roi, l'un des services de bouche. En 1735, à la formation de la Maison du Dauphin, père de Louis XVI, lorsque ce prince passa aux hommes, il entra au Gobelet-Dauphin, dont il fut le chef[3].Jean Marquis est le père de Jean-François et de Jacques-Marie Marquis du Castel ou Ducastel.
Le titre du Castel était en principe porté par les cadets. En fait, Jean-François Marquis signe « "Marquis", gradué en théologie de Paris, Doyen rural d'Évron, curé de la ville et paroisse de Sainte-Suzanne » la plupart des actes paroissiaux, mais "Marquis Du Castel" celui du mariage de son frère, qu'il célèbre à Sainte-Suzanne en 1784. L'Histoire a retenu Marquis-Ducastel.
Ce frère, Jacques-Marie Marquis (° Versailles - † Sainte-Suzanne), écuyer, sieur du Castel, ancien officier de la maison du roi, arrivé à Sainte-Suzanne en 1781, marié le à Julie-Renée Besognard de la Bigottière du Ronceray[4], fut Maire de Sainte-Suzanne de 1815 à 1818.
Habitant dans son enfance à Belle-Île-en-Mer, il fait ses études au collège des Jésuites de Vannes et rentre, déjà tonsuré, à Versailles le par Mgr de Bertin évêque de Vannes, fait une première année de théologie à Lisieux, pour finir en 1760 au séminaire de Saint-Louis à Paris ses études ecclésiastiques commencées chez les Sulpiciens.
Sous-diacre en 1762, assignant son titre sacerdotal sur une chapelle de la cathédrale de Mâcon, maître ès arts en l'université de Paris, puis boursier au Collège du Cardinal-Lemoine, il fut choisi pour prendre soin de l'administration temporelle de la paroisse par le curé de Saint-Laurent, à Paris, où il resta deux ans vicaire. Prêtre le .
Voyant ses espoirs de promotion réduits à la suite de la mort du Dauphin[5] Louis de France le , il passe dans le diocèse de Vannes en avril 1766, il devient aussitôt vice-promoteur de l'officialité, et accompagne son évêque, Mgr Charles-Jean Ier de Bertin, à l'assemblée du clergé en 1770.
Un ami de sa famille, l'abbé Joseph-Hyacinthe Mauduit du Plessis, licencié en théologie de l'université de Paris, official du diocèse et chanoine de la cathédrale de Vannes, et depuis 1768 abbé commendataire de l'Abbaye Notre-Dame d'Évron, le présente en 1771 à la cure de Sainte-Suzanne, où il arrive le , hébergé dans un premier temps par Mme Lelong. Celle-ci meurt quelque temps après, de même (en novembre 1771) que l'abbé Joseph-Hyacinthe Mauduit du Plessis. Son successeur, l'abbé Jean-Baptiste du Plessis d'Argentré , plus tard évêque de Sées, lui proposera un bail moins favorable qui réduira d'un coup de 800 fr ses revenus[6].
En 1771, au moment où Jean-François Marquis-Ducastel prend possession de la cure, Sainte-Suzanne était encore une des villes les plus importantes du Maine. Elle marchait de pair avec Saint-Calais, Beaumont-le-Vicomte , Fresnay et Mondoubleau, et ne le cédait, dans l'organisation administrative de cette époque, qu'au Mans , à Laval , à Mayenne et à Mamers .
Jean-François Marquis-Ducastel fut nommé, pendant la vacance du siège, doyen rural d'Évron et continué par Mgr François-Gaspard de Jouffroy de Gonsans[7] dans ses fonctions, dont il s'acquitta avec un zèle remarquable. Mais son évêque voulait le rapprocher de lui et, malgré tous les liens qui l'attachaient à Sainte-Suzanne, dont les habitants l'avaient nommé conseiller à l'Hôtel de ville dès 1772 et où son frère, Jacques-Marie Marquis, officier de la maison du roi, s'était fixé par son mariage en 1784, il accepta la cure de Marolles-les-Braults et, presque en même temps, le doyenné du Sonnois.
C'est en cette qualité de doyen du Sonnois qu'il fut élu, le , comme représentant du clergé à l'Assemblée provinciale du Maine, où il fut chargé d'un rapport sur les armes de la province, et, le suivant, à l'assemblée générale réunie à Tours, où, membre du 4e bureau, il soutint un rapport remarquable sur l'état des manufactures dans la généralité de Tours.
Il assistait, le , au synode diocésain dont il signa, presque seul, les statuts sans restriction. Le même esprit pondéré le fit distinguer à l'assemblée tumultueuse du clergé réunie au Mans le ; il fut le principal promoteur de la protestation signée par 70 membres contre le cahier de doléances du clergé du Maine.
Destitué de sa cure pour refus de serment pur et simple, il resta quelque temps encore dans sa paroisse, d'où l'installation du curé suivant Jean-Baptiste Cornuau, le chassa (mai 1792)[8]. Il se retira alors chez son frère Jacques-Marie Marquis à Sainte-Suzanne, dans une petite maison du quartier de la Taconnière, où il vécut caché, mais consignant la suite des évènements dans des notes fort intéressantes pour l'histoire de ce pays. Les objets de culte retrouvés dans cette maison en 2009 ont été présentés en 2010 au Musée de l'auditoire (exposition La Révolution en Erve et Charnie).
Rentré à Marolles au mois de mai 1795, il répara les ruines que la Révolution y avait produites, plusieurs fois obligé de se cacher encore. Chef de la mission de Mamers, il, exerça un ministère fructueux auprès des prêtres assermentés, et refusa d'être le grand vicaire d'un évêque concordataire pour rester dans sa cure, où il mourut le , chanoine honoraire du Mans depuis 1821. Son corps, d'abord inhumé dans le cimetière, fut transféré le dans l'église, où une longue épitaphe rappelle ses mérites.
Son portrait en buste a été lithographié par Férat. Il existe un tableau le représentant au presbytère de Marolles-les-Braults.
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