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artiste contemporain français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
JR, né à Paris le , est un artiste contemporain français.
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Grâce à la technique du collage photographique, il expose librement dans l'espace public dans le monde.
JR[alpha 1], né à Paris le [19], grandit à Montfermeil[alpha 2]. Il passe beaucoup de temps sur les marchés : ses parents ont un stand aux puces de Clignancourt. Il s'installe à Belleville chez des cousins[26] pour étudier au lycée Stanislas[27] avant de commencer sa carrière dans le graffiti à l'adolescence.
Son pseudonyme représente les initiales de son nom[28]. Il déclare que sa religion est le zoroastrisme[29], ironiquement pour souligner son attachement au multiculturalisme. JR se définit comme un « artiviste urbain »[30].
Après avoir été exposées dans les villes mêmes dont sont originaires les sujets de JR, les images voyagent de New York à Berlin, d'Amsterdam à Paris[31],[32]. Il est représenté par le galeriste Emmanuel Perrotin en France (rue de Turenne, à Paris), à Hong Kong et New York, par Magda Danysz en Chine et par Simon Studer Art en Suisse.
Lors de certaines expositions, il offre aux visiteurs leur portrait en poster grâce à une cabine photographique géante. Il emploie une quinzaine de personnes et partage son temps de travail entre un studio à Paris et un autre à New York. Il est très actif sur les réseaux sociaux, notamment Facebook et Instagram[33].
En 2001, il trouve un appareil-photo dans le métro parisien, et parcourt l’Europe[34] à la rencontre de ceux qui s’expriment sur les murs et les façades qui structurent les villes[35]. Observant les gens qu’il rencontre et écoutant leur message, il colle leurs portraits dans les rues, les sous-sols et sur les toits de Paris.
En 2004, JR réalise l'exposition Toit et moi, associé avec l’artiste Prune Nourry qui est devenue sa fiancée[36]. Les sculptures de celle-ci étaient positionnées sur les toits parisiens puis photographiées par JR[37].
De 2004 à 2006, à la suite d'une proposition de Ladj Ly (Kourtrajmé)[26], il réalise Portrait d’une génération, des portraits de jeunes de banlieue qu’il expose, en très grand format, sur les murs de la cité des Bosquets de Montfermeil[33], [38]. Ce projet illégal devient officiel lorsque la mairie de Paris affiche les photos de JR sur ses bâtiments[39]. Dès ces premiers projets, l'artiste affirme vouloir amener l'art dans la rue : « Je possède la plus grande galerie d’art au monde : les murs du monde entier. J’attire ainsi l’attention de ceux qui ne fréquentent pas les musées habituellement[40]. » Ce travail initie son usage de la photographie mettant en lumière les clichés que l'image véhicule tout en les exploitant[41].
En 2005, il participe au long-métrage Sheitan de Kim Chapiron (Kourtrajmé), avec Vincent Cassel, comme photographe de plateau, et rencontre Shepard Fairey, Blu, Zevs, Blek le rat, Influenza, The London Police entre autres, pour réaliser un reportage sur les activistes urbains internationaux.
Au cours de l’année 2007, avec Marco[42] il réalise Face 2 Face, « la plus grande expo photo illégale jamais créée »[43]. JR affiche d’immenses portraits d’Israéliens et de Palestiniens face à face dans huit villes palestiniennes et israéliennes et de part et d’autre de la barrière de sécurité. Dès son retour à Paris, il colle de nouveau ces portraits dans la capitale. Pour JR, cette action artistique est avant tout un projet humain : « Les héros du projet sont tous ceux qui, des deux côtés du mur, m'ont autorisé à coller sur leur maison »[44].
Dans ce cadre de Face 2 Face, le quotidien Libération consacre le 17 novembre 2007 un numéro spécial à JR accompagné d'expositions d'affiches de JR dans Paris[45].
En 2008, pour rendre hommage à celles qui occupent un rôle essentiel dans les sociétés, mais qui sont les principales victimes des guerres, des crimes, des viols ou des fanatismes politiques et religieux, JR a recouvert l’extérieur de la favela Morro da Providência, à Rio de Janeiro, d’immenses photos de visages et de regards de femmes. « C’est un projet fait de bric et de broc, comme la favela elle-même. On s’est adapté à l’environnement dans cet univers où les toits des maisons sont en plastique et les revolvers des enfants en acier. On s’est débrouillé malgré les rues en pentes, les maisons chancelantes, les câbles électriques imprévisibles et les échanges de tirs qui traversent parfois plusieurs maisons », dit JR. Jusqu’en 2010, l’artiste poursuit ce projet à travers le monde (Sierra Leone, Liberia, Kenya, Inde, Cambodge)[46]. JR décide de faire de ce projet un film documentaire intitulé Women Are Heroes. En 2010, le film est sélectionné par la Semaine de la Critique, en association avec la Sélection Officielle du Festival de Cannes et concourt pour la Caméra d'or. Le projet Women Are Heroes a contribué à l’obtention du TED Prize que JR recevra en 2011[47]. En 2014, un regard de femme est collé sur un porte-conteneur au Havre, et voyage jusqu’en Malaisie. La même année, JR met en place le projet The Wrinkles of the City qui vise à révéler l’histoire et la mémoire d’un pays à travers les rides des habitants de plusieurs pays. L’artiste choisit des villes ayant connu des bouleversements telles que Carthagène en Espagne, Shanghai, La Havane, Los Angeles, Berlin ou Istanbul. En 2012, accompagné du peintre José Parla, JR amène Wrinkles of the City à travers La Havane[48].
En , sur invitation du Festival images[49] (Vevey, Suisse), JR commence le projet Unframed. Pour la première fois de son parcours artistique, JR n'utilise pas ses propres images mais celles de la grande Histoire de la photographie. Après avoir obtenu l’autorisation des différents ayant droit, JR agrandit des photos de Robert Capa, Man Ray, Gilles Caron ou Helen Levitt et les applique sur des façades des bâtiments de Baden-Baden, Marseille, São Paulo, Grottaglie en Italie et Washington DC. En , JR est invité à travailler sur la partie abandonnée d'Ellis Island. Cette île, à côté de la statue de la Liberté, est symbolique - le point d'entrée aux États-Unis de 12 millions d'immigrants, entre 1892 et 1954. Sur la partie sud de l'île, l'hôpital qui recevait les nouveaux arrivants malades est abandonné depuis 1954. JR a exploré les archives d'Ellis Island et créé une vingtaine de collages dans ces bâtiments si chargés d'histoires[50].
Le , lors de la conférence TED à Long Beach, en Californie, JR a appelé à la création d'un projet d'art global - Inside Out Project (IOP) - inspiré par ses collages de rue grand format, le concept du projet est de donner à chacun la possibilité de partager avec le monde son portrait et un message. Inside Out offre aux particuliers et groupes du monde entier un nouveau moyen de faire passer un message. Ce projet est pour lui une manière « de rendre hommage à ceux qui ont eu la volonté et le courage de changer le monde et d’affirmer encore que la grande histoire est faite des petites[29] ». N'importe qui peut participer, et est mis au défi d'utiliser des portraits pour partager les histoires de personnes de leurs communautés. Leurs actions sont documentées, archivées et exposées en ligne sur le site insideoutproject.net. Plus de 300 000 posters ont été envoyés dans plus de 129 pays depuis . Les Cabines Photographiques Inside Out apportent le projet dans la rue - et permettent au public de participer instantanément et gratuitement. Des dizaines de milliers de portraits ont été imprimés dans ces Cabines Photographiques situées partout dans le monde, dans des endroits tels que le Centre Pompidou (Paris), à Londres et Amsterdam, au Japon, à Dallas ainsi qu’aux Rencontres de la Photographie à (Arles), plusieurs villes en Israël et en Palestine, à Abu Dhabi, à la Galerie Perrotin (Paris)[51]. En , avec Au Panthéon !, il recouvre de 4 000 visages la nef et la bâche abritant le Panthéon à Paris durant ses travaux de réfection[52] (il n'a pas touché d'argent pour cette œuvre, son budget lui servant uniquement à payer ses équipes ; il n'est rémunéré que par son travail en galerie).
En , JR présente la première des Bosquets, ballet qu’il a créé en collaboration avec le New York City Ballet, sur une musique originale de Woodkid, avec le danseur Lil Buck. Pour ses débuts en tant que chorégraphe, il réunit 42 danseurs sur scène. En s'appuyant sur la représentation du ballet, JR réalise un court métrage[53] qui nous immerge au sein de la communauté des Bosquets à Montfermeil, un endroit où l’art, l’agitation sociale et le pouvoir de l’image s’entremêlent. Sur une musique de Pharrell Williams, Hans Zimmer et Woodkid, JR souhaite montrer que le désir d’exister dans ces quartiers peut être une façon de combattre la précarité et de créer du beau où l'on ne l'attend pas.[non neutre].
En 2015, JR signe le film Ellis, hommage consacré aux immigrants passés par Ellis Island[54]. Ce court-métrage, écrit par Eric Roth, a pour unique acteur Robert De Niro, la musique étant quant à elle signée par Woodkid et jouée par Nils Frahms[55]. Ce court-métrage de fiction fait appel à notre mémoire collective. Ellis Island fut la porte d'entrée des États-Unis pour des millions d'immigrants, un purgatoire, à l'ombre de la statue de la Liberté, où des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants, ont attendu leur sort. Ellis raconte l'histoire de ces immigrants qui ont construit l’Amérique tout en soulevant la question de ceux qui cherchent les mêmes opportunités aujourd'hui aux États-Unis et dans le reste du monde[56]. En décembre, JR réalise une projection vidéo projetée sur l’Assemblée nationale de Paris en collaboration avec le cinéaste Darren Aronofsky. Ce projet, intitulé The Standing March, prenait sens en révélant une foule de gens qui interpellaient les politiques de manière solidaire, au moment de la COP21 en décembre dernier, au moment où les manifestations et les regroupements étaient interdits à la suite des attentats terroristes du [29].
JR commence l'année 2016 avec son exposition-atelier « Vous êtes ici » à la Galerie des enfants du Centre Pompidou. Cette œuvre participative permet aux plus jeunes de devenir des colleurs d'un jour. Ensemble, les enfants participent à la création d'une ville à leur échelle, aux couleurs des pays traversés par JR et des photographies qui en témoignent. D'image en image, le visiteur se promène entre ces architectures, se retrouvant tantôt au Kenya, tantôt à Shanghai ou à Paris[57]. À partir du , JR est l'invité du Louvre pour une installation, de type anamorphose, sur l'un de ses symboles, la pyramide du Louvre. Toujours en 2016 il recouvre une palissade avec 65 photos de sevrannais entourant le chantier de la nouvelle Maison de quartier de Rougement à Sevran[58]. En 2016, dans le cadre d'une commande publique, il a réalisé pour la Chalcographie du Louvre deux héliogravures intitulées Le Louvre revu par JR, 19 juin 2016 et JR au Louvre[59].
JR comptait parmi les artistes représentés au musée du Graffiti à Paris de 2017 à 2018, L'Aérosol, Maquis-art Hall of Fame organisé par maquis-art.
En 2017, il co-réalise Visages, villages avec Agnès Varda[60].
Il réalise aussi The picnic at the border à la frontière entre les États-Unis et le Mexique[61].
En , il participe à la décoration du restaurant le Reffetorio, c'est le nom du restaurant solidaire qui a ouvert ses portes le dernier à Paris[62]. Le chef italien Massimo Bottura a installé son « réfectoire » au Foyer de la Madeleine, dans les cryptes de l'église. Cent repas concoctés à partir d'invendus seront servis aux personnes démunies, aux migrants, et aux SDF. JR décore cet espace avec des tables en bois clair, des lumières tamisées et des sculptures en forme de nuage.
En 2019, il fait une impression sur la pyramide du Louvre comme si la pyramide sortait du sol.
En 2020, il photographie 150 citoyens de la Convention citoyenne pour le climat sur la façade du Conseil économique, social et environnemental[63] et recouvre l'Opéra Bastille de portraits du personnel soignant, réalisés par Adrien Lachappelle, David Huguonot et Nathalie Naffzger[64].
Le , dans le journal Le Monde, Martine Valo décrit son travail comme « révélateur d'humanité »[65].
En , Fabrice Bousteau le présente comme « celui que l'on nomme déjà le Cartier-Bresson du XXIe siècle »[66].
Le , lors d'une émission de radio à San Diego en Californie, l'artiste Shepard Fairey affirme : « JR est actuellement l'artiste de rue le plus ambitieux »[67].
Le galeriste français Emmanuel Perrotin : « Un jour, roulant à vive allure sur une autoroute à Shanghai, j’ai été impressionné de reconnaître une gigantesque photographie de JR, très loin dans le paysage, sur un château d'eau. Qu'un artiste aussi jeune marque de son empreinte artistique les villes à travers le monde me fascine. Et lorsque je l'ai rencontré, nous avons aussitôt décidé de travailler ensemble. J'admire son énergie, sa capacité de réunir les gens »[33].
Le , le journaliste Jesse McCarthy qualifie JR de “jeune artiste français et humaniste imperturbable qui se fait connaître par le surnom “JR” et qui a émergé ces dernières années comme l’une des figures les plus ambitieuses du monde de l’art[68].”
En , dans Les Inrockuptibles, Jean-Max Colard qualifie son installation au Panthéon de « démagogique[69] ». Le même magazine l'accuse également de « transformer la pratique sauvage et rebelle du graffiti et de l'affichage en un art légal, pompier et officiel ». JR répond à ces critiques en notant que « le symbole n'est pas le même suivant l'endroit où [l'on se] trouve. En Tunisie, des jeunes ont remplacé les photos de Ben Ali par leur portrait, c'est un acte politique. En Russie, des gens sont allés en prison pour avoir collé leur portrait aux murs »[33].
En , Fanny Erlandis pour Slate juge que son projet Not A Bug Splat est « Ultra-démago »[70].
À l'été 2015, son projet au titre évocateur AV et JR deux artistes en goguette soulève incompréhension et critiques acerbes. Le projet, porté par des artistes reconnus, fait appel à la générosité publique d'une plateforme de financement participatif — type de financement plutôt réservé au lancement de nouveaux artistes. Les médias qualifient le projet et sa démarche, au mieux de candides et maladroits, au pire de condescendants et démagogiques[71],[72]. Le projet débouche finalement sur le long-métrage documentaire Visages, villages, qui reçoit, lors de sa sortie en début d'été de l'année 2017, un accueil favorable à la fois critique et spectateurs.
Le , JR se voit décerner le prix TED, pour l'année 2011 pour lequel il reçoit une bourse de 100 000 dollars assortie d'un « Vœu pour changer le monde » ; il utilise cet argent pour créer Inside Out, un site Internet qui permet de faire imprimer et de recevoir des collages de leur portrait, que les personnes intéressées doivent elles-mêmes installer : fin 2015, 300 000 personnes issues de 120 pays l'ont expérimenté[33]. En 2013 JR se vit attribuer le prix de l'UNESCO et l'ordre des architectes.
Le film Faces, réalisé par Gérard Maximin sur le projet Face2Face de JR et Marco est plusieurs fois primé.[réf. nécessaire][73]
En 2017, le film Visages, villages, coréalisé avec Agnès Varda, reçoit L'Œil d'or (prix du documentaire) au Festival de Cannes.
Festivals | Lieux | Pays | Récompenses |
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IDFA | Amsterdam | Pays-Bas | Sélection Joris Ivens |
FIFDH | Genève | Suisse | Récompense Spéciale du Jury |
Open Doek Festival | Turnhout | Belgique | Récompense du film Documentaire |
Internatinal Festival of Muslim Films | Kazan | Russie | Récompense du film Documentaire |
Festival Européen 4 Écrans | Paris | France | 5 Nominations |
FFDPM - Human Rights Festival | Montréal | Canada | Prix du Festival |
CMCA - Film Méditerranéen | Marseille | France | Récompense Art et Culture |
CMCA - Film Méditerranéen | Marseille | France | Récompense TV5 Monde |
SCAM | Paris | France | Étoile de la SCAM |
Le documentaire Visages, villages (2017), co-réalisé avec Agnès Varda, est notamment sélectionné au Festival de Cannes 2017 (hors compétition) et est nommé pour le César du meilleur film documentaire et l'Oscar du meilleur film documentaire en 2018.[réf. nécessaire]
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