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éditeur et auteur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pierre-Jules Hetzel, né le à Chartres[1] et mort le à Monte-Carlo[2], est un éditeur, écrivain, traducteur et homme politique français.
Éditeur Magasin d'éducation et de récréation |
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P.-J. Stahl, P.-J. Martin, L. Martin |
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Pierre-Jules Hetzel commence ses études à Chartres et les continue à Paris au collège Stanislas, en qualité de demi-boursier en 1827. En 1829, il obtient un deuxième accessit de thème de latin au Concours général (classe de 4e). En 1831, en classe de seconde, Hetzel obtient un troisième accessit de version latine au concours Général et en 1832, en classe de rhétorique, il obtient le quatrième accessit de discours français au Concours général. En août il quitte le collège Stanislas et arrive en à Strasbourg pour étudier le droit.
En , il abandonne ses études et se fait engager chez Paulin, libraire, rue de Seine. En , il fonde sa maison d’édition. Associé avec Paulin, il publie l’Histoire des Français de Théophile Lavallée puis édite seul un livre d'heures pour concurrencer l’éditeur Léon Curmer.
Son premier grand succès sera Vie publique et privée des Animaux[3], étude des mœurs contemporaines auquel il s'attache en 1839-1840 en faisant appel à de grands écrivains comme Balzac, George Sand, Charles Nodier, Louis Viardot, et au dessinateur Grandville. Il participe anonymement à cet ouvrage collectif sous le pseudonyme de « P.-J. Stahl » en écrivant la nouvelle Peines de cœur d'une chatte française, en réponse aux Peines de cœur d'une chatte anglaise de Balzac.
L'éditeur Charles Furne n'ayant plus les moyens financiers pour poursuivre la publication de la Comédie humaine, dont le premier volume paraît en , c'est grâce à l'apport de Hetzel, qui lui rachète des parts par l'intermédiaire de Houssiaux, que l'entreprise est finalement poursuivie en association avec Jacques-Julien Dubochet et Paulin. Puis, Balzac étant en procès avec Hetzel, Houssiaux se charge ensuite de la réimpression des Œuvres complètes sous le nom de Furne et Cie[4].
En , il fait paraître Voyage où il vous plaira[5], auquel a collaboré Alfred de Musset , illustré par Tony Johannot. La même année, il fonde le Nouveau magasin des enfants, dont les auteurs seront : Charles Nodier, Tony Johannot, Alexandre Dumas, George Sand, Musset et les illustrateurs Bertall et Paul Gavarni[6].
Avec les collaborateurs de Vie publique et privée des Animaux, il se lance dans l'édition du Diable à Paris Paris et les Parisiens. Mœurs et coutumes, caractères et portraits des habitants de Paris, tableau complet de leur vie privée, publique, politique, artistique, littéraire, industrielle. Participent également : Gérard de Nerval, Henry Monnier, Taxile Delord, Théophile Lavallée écrivant une Histoire et une Géographie de Paris en avant-propos de chaque tome publié en et . Les illustrations sont de Gavarni et Grandville. Il cherche, en décrivant certains types de Parisiens, à concurrencer Les Français peints par eux-mêmes de Curmer qui connaît un grand succès dû à la mode des physiologies.
En 1848, Hetzel, fervent républicain, est chef de cabinet d’Alphonse de Lamartine, alors ministre des Affaires Étrangères, puis auprès du ministre de la Marine[7],[8].
Lors du coup d'État du 2 décembre 1851 qui voit l’avènement du Second Empire, il est exilé en Belgique[6], et il y continue son travail d’éditeur, publiant clandestinement les Châtiments de Victor Hugo[9]. Dans une lettre datée du et dans laquelle il lui annonce la rédaction des Châtiments pour dénoncer le coup d'État de Napoléon III, Victor Hugo écrit à Hetzel : « J'ai pensé qu'il m'était impossible de publier en ce moment un volume de poésie pure. Cela ferait l'effet d'un désarmement, et je suis plus armé et plus combattant que jamais[10]. »
En , il est autorisé par le ministre de l’Intérieur à revenir un mois en France, à Paris, pour y régler ses « affaires d'intérêt ». Il se rend également à Chartres pour y revoir sa mère gravement malade, obtenant un délai supplémentaire d'autorisation de séjour d'une semaine, puis il repart pour Bruxelles[11].
En 1858, paraît dans la collection Hetzel Le pacte de sang du "vicomte" Ponson du Terrail (édition autorisée pour la Belgique et l'étranger interdite pour la France). Les deux tomes imprimés à Bruxelles chez J. Nys portent également la marque du libraire-éditeur Alphonse Durr de Leipzig.
À l’avènement de l’Empire libéral, il rentre en France. Il publie Proudhon et soutient Baudelaire. On lui doit une édition marquante des contes de Charles Perrault illustrée par Gustave Doré, qu’il préface lui-même. Il crée la revue Bibliothèque illustrée des Familles, qui devient le Magasin d'éducation et de récréation en , et à laquelle participe Jean Macé[12]. Son projet est de faire collaborer les savants, les écrivains et les illustrateurs, dans le but de réconcilier la science et la fiction, de mettre l’imagination au service de la pédagogie, position difficile à tenir dans un climat positiviste.
En , Alfred de Bréhat est à l'origine de la rencontre entre l'éditeur et un jeune auteur qui deviendra très célèbre, Jules Verne[13]. C’est surtout par les éditions des Voyages extraordinaires de Jules Verne qu’il connaît un grand succès. Les textes pré-publiés dans le Magasin d'éducation et de récréation sont édités sous forme de trois collections destinées aux étrennes : l’une économique, sans illustration, une autre de petit format peu illustrée, et la troisième d’un format plus grand et richement illustrée de cartonnages romantiques[α 1].
Pierre-Jules Hetzel a également écrit des romans pour la jeunesse sous le pseudonyme de P.-J. Stahl. Sa maison d’édition, reprise par son fils à sa mort, a été ensuite rachetée par les éditions Hachette, la maison concurrente, en . Il a traduit des œuvres de langue anglaise, comme Les Quatre Filles du docteur March.
Hetzel reçoit certains des plus grands écrivains de l'époque dans sa demeure de Bellevue à Meudon. Certains de ses livres sont désormais conservés par la Médiathèque municipale de Sèvres le Fonds Hetzel[14] où il habitait rue des Charrons (actuelle rue Emmanuel-Giraud) [15]. La Médiathèque de Sèvres a remis le , au service de numérisation de la Bibliothèque nationale de France (BNF), 63 volumes du fonds patrimonial des collections Hetzel. En effet, la Médiathèque de Sèvres a été retenue par la Bnf (département de la Coopération, département Littérature et art - Centre national de la littérature pour la jeunesse) et la Médiathèque Françoise Sagan (Paris) / Fonds patrimonial de l'Heure joyeuse, pour une numérisation d'une partie du fonds Hetzel. Ce fonds numérisé comprend 20 titres de la collection La Petite Bibliothèque blanche et 43 volumes de la collection Bibliothèque d'Éducation et de Récréation, éditions reliées en format in-18. Les livres numérisés sont accessibles à la fois dans Gallica[16] et le site de la Médiathèque de Sèvres[17].
Depuis le , les données bibliographiques de la bibliothèque personnelle de l’éditeur Pierre-Jules Hetzel de la Médiathèque de Sèvres ont intégré le catalogue collectif de France qui localise quelque 30 millions de documents conservés dans les bibliothèques françaises et donne accès au Répertoire CCFr des bibliothèques et des fonds documentaires, à consulter dans la base Patrimoine du CCFR[18].
Son père, Jean Jacques Hetzel, né le à Strasbourg (Bas-Rhin), issu d'une vieille famille alsacienne protestante strasbourgeoise, est maître sellier au 1er régiment de chevau-légers lanciers, stationné à Chartres. Il meurt dans cette ville le [19].
Sa mère, Louise Jacqueline Chevallier, née le à Mamers, est sage-femme à l'Hôtel-Dieu de cette ville[20]. Elle y décède le [21]. Ils se marient à Chartres le [22].
Si sa famille était protestante, il était lui-même athée dans la mesure où cela ne gênait pas ses affaires. « Plusieurs biographes ont souligné le fait que son éditeur, Hetzel, pourtant athée, pressait toujours Jules Verne pour qu’il insérât dans ses histoires davantage de valeurs familiales — dans le goût chrétien — pour favoriser leur succès commercial auprès de la majorité des lecteurs[23]. » Le , Pierre-Jules Hetzel épouse Catherine Sophie Quirin Fischer à Paris dans le 1er arrondissement. Elle est née le , à Strasbourg, et elle est morte le à Sèvres (no 2 rue des Charrons). Les époux reconnaissent deux enfants : Marie-Julie, née le à Paris et morte le à Bruxelles, et Louis-Jules Hetzel, né le à Paris, 2e arrondissement, et mort le à Paris, 7e arrondissement, lequel, après des études scientifiques, rejoindra son père comme associé en 1865. Il prendra sa succession en 1884 et vendra la maison d'édition à Hachette en .
Il existe une rue Jules Hetzel à la frontière entre Sèvres et Meudon dans le quartier de Bellevue[27]. Article de la ville de Sèvres sur la maison Hetzel[28].
Il existe une rue Jules Hetzel à Chartres, quartier de La Madeleine[29].
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