Colonne milliaire de Tongres
De Wikipédia, l'encyclopédie libre
De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La colonne milliaire de Tongres (nommée romeinse mijlpaal te Tongeren en néerlandais et Meilensäule von Aduatuca en allemand) est une borne romaine datant du début du IIIe siècle après J.-C. et indiquant un grand nombre de stations antiques.
Colonne milliaire de Tongres ou indicateur routier de Tongres | |
Le Miliarium Tungricanum, tel que publiée en 1907 dans le CIL 13, 09158 (p. 711) | |
Type | Borne milliaire |
---|---|
Dimensions | 37 cm de haut. pour 36 cm de diam. et 135 cm de long. des côtés. |
Inventaire | Inv. B 189 |
Matériau | Calcaire noir dit pierre de Namur |
Période | Début du IIIe siècle apr. J.-C. |
Culture | Empire romain |
Date de découverte | 1817 ou 1820 |
Lieu de découverte | Tongres, près de l'embouchure de Sint-Truiderstraat |
Coordonnées | 50° 46′ 49″ nord, 5° 27′ 34″ est |
Conservation | Musée du Cinquantenaire[1] (Bruxelles) |
modifier |
Il s’agit plus précisément d'un fragment[2] d'un indicateur routier en lieues[3], découvert soit en 1817 ou bien entre 1820 et 1825[4] à Tongres, alors dans le royaume uni des Pays-Bas, actuellement en Belgique dans la Région flamande.
Cet itinerarium fut mis au jour sur le site de Atuatuca Tungrorum, chef-lieu de la Civitas Tungrorum (en Belgica, ou peut-être transférée en Germania inferior[6]), et y aurait été installé à l’apogée du développement du municipium, dans l'Antiquité[7].
On suppose qu'elle était installée, au IIIe siècle, à un carrefour ou sur une place publique[8].
La colonne remonte probablement au règne de Septime Sévère et de ses fils et date, par conséquent, environ de l'an 200. On sait, en effet, que cet empereur prit un soin spécial de la viabilité des routes romaines et, par une innovation dont les conséquences se prolongent encore aujourd'hui, il adopta officiellement au nord de Lyon la mesure gauloise des lieues (leugae) en la substituant aux anciens milles romains. La leuga était longue de 1,500 pas, soit 2.22 kilomètres. Brisée lors des premières invasions, elle paraît avoir été employée avec d'autres débris dans la construction des remparts qui à la fin du IIIe siècle furent élevés à Tongres aussi bien qu'à Arlon et à Namur.
Selon de Reiffenberg[9], la pierre aurait été réemployée dans les remparts du IVe siècle[10], ou d'autres aménagements vu l'éloignement de toute enceinte.
Il existe, sur la découverte de ce monument, deux rapports complémentaires. D'après un rapport officiel transmis le 18 aoîit 1827 au gouverneur du Limbourg par la régence de la ville de Tongres et dont un extrait est publié par de Reiffenberg, (Mém. Acad. roy. Brux., t. VII, 1832, p. 53, n° i) :
Eindelijk moeten wij bijvoegen dat in den ontgravingen die plaats gehabt hebben buiten de kruisof St-Trueirsche Poort, naast de stad langs den romeinsche weg of katzie in den jare 1820 en 1825 zijn gevonden worden behalve eenige oude romeinsche munten, een achtkantig stuk meilsteen, bevattende den afstand van verscheidene plaatsen in dezen steen uitgekapt, en voor een groot gedeelte duidelijk leesbar, en eenen anderen gedenksteen dragende het opschvift Fortunae... (etc.) benevens eenen stomp van eene uitgeroefde kolom in harden geelen steen. — ( Et finalement nous devons ajouter que parmi les découvertes qui ont eu lieu en dehors du cimetière de la porte St Trond, à côté de la ville le long du la chaussée romaine environ dans les années 1820 et 1825, ont été trouvés, à part quelques monnaies romaines, une borne octogonale comprenant la distance de certains lieux découpés dans cette pierre, et pour une grande partie clairement lisible, et une autre pierre commémorative portant l'inscription Fortunae...(ect) ainsi qu'un bout de colonne creuse en pierre jaune dure)[11].
Tandis que Hennequin (Dissertatio inaug. de origine et princip. urbis Trajecti ad Mosam, Louvain, 1829 (avec fac-similé)), résume deux ans plus tard, p. 12 :
Lapide milliareo prope Tungros anno 1817 reperto inter conficiendam tnagnam viam quae Tungris ducit ad 5. Trudonem ad circiter 50 passus aburbe prope portant Kruys-poort dictam quae nunc porte de Saint-Trond vocatur. —
Trouvée[12] à environ 50 pas (« ad 50 circiter passus », selon Hennequin) soit à approximativement 75 m de la porte de Saint-Trond (dite Kruispoort[13]), vers l’extérieur de agglomération, « parmi des débris d'anciennes chaussées romaines dans une espèce de carrefour ».
Cudell signale (p. 372), qu'après sa découverte, elle est restée oubliée plusieurs années dans un dépôt de l’Hôtel de ville de Tongres, avant d'être une première fois empruntée par la Société des Amis des sciences, lettres et arts, établie à Maestricht (nl)[14] pour en déchiffrer l'inscription, et réapparaître juste avant la révolution belge de 1830. Cet auteur la considérait comme un symbole national du nouvel état.
« Mais parmi toutes les découvertes de ce genre, il n'en est, sans contredit aucune qui soit aussi importante, comme étant d'une application directe et spéciale à l'histoire et à la géographie ancienne de la Belgique, que celle d'un fragment, ou pour mieux dire, d'un éclat d'une ancienne colonne milliaire romaine que le hasard y mit au jour, en 1817, dans un déblai de terrain nécessité par la construction de la grande route de Tongres à St-Trond. »
— Martin Cudell, 1836, p. 371.
La borne est à section octogonale d'environ 36 cm de diamètre, et 37 cm de hauteur. Elle ne présente plus que trois faces lisibles.
Donnée par la ville de Tongres à l'État belge, en 1848[15], elle est depuis conservée au musée du Cinquantenaire, à Bruxelles. Un moulage est installé à l'embouchure de Sint-Truiderstraat[16] (devant le numéro 53), à Tongres.
D'après l'Epigraphic Database Heidelberg[17], le milliaire présenterait le texte reconstitué suivant :
------] /
[Bonna] l(eugae) XI /
[Rigo]magus l(eugae) VIIII /
[Antu]nnacum l(eugae) VIII /
[Conf]luentes l(eugae) VIII /
[Bo]udobriga l(eugae) VIII /
[Vo]solvia l(eugae) VIII /
[B]ingium l(eugae) VIII /
[Mo]gontiac(um) l(eugae) XII /
[Bu]conica l(eugae) VIIII /
[Borb]etomag(us) l(eugae) XI /
[------ //
------] /
[---] l(eugae) XV /
[Nov]iomag(us) l(eugae) XV /
Durocorter(um) l(eugae) XII /
ad fines l(eugae) XII /
Aug(usta) Suessionum / l(eugae) XII /
Isara l(eugae) XVI /
Roudium l(eugae) VIIII /
Seeviae l(eugae) VIII /
Samarabriva / l(eugae) [---] /
[------ //
item / a Cas/tello / Fines Atrebatiu[m] / l(eugae) XIIII /
Nemetac(um) l(eugae) [---] /
item a Ba[gaco ---] /
[------
Localisations à comparer avec celle du Nouveau recueil des inscriptions latines de Belgique de 2002.
Première colonne :
Deuxième colonne :
Troisième colonne :
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.