L’intégrisme (en espagnol: integrismo) est un courant politique espagnol réactionnaire de la fin du XIXesiècle et du début du XXesiècle. Héritiers de mouvements catholiquesultra-conservateurs tels que les néo-catholiques ou le carlisme, les intégristes représentaient l’aile la plus droitière de l’échiquier politique de la Restauration. Rejetant la tolérance religieuse et défendant un État strictement régi par la doctrine catholique, ils s'opposaient au libéralisme et au système parlementaire, préconisant un représentation «organique». L’intégrisme s’incarna dans le Parti intégriste (en espagnol: Partido Integrista)[1],[2],[3], Parti catholique national (Partido Católico Nacional)[4] ou Communion traditionaliste-intégriste (Comunión Tradicionalista-Integrista)[5], fondé en 1888[6] par Ramón Nocedal—qui dirigea le mouvement dans un premier temps, avant d’être relayé par Juan Olazábal Ramery— après la scission de son secteur du parti carliste, qui considérait que Charles de Bourbon (Don Carlos, prétendant carliste sous le nom de Charles VII) se montrait conciliant avec le libéralisme[7],[8]. Son influence s’est toutefois essentiellement manifestée à travers une série d’organes de presse, en premier lieu le journal El Siglo Futuro basé à Madrid[9],[8], depuis lequel Nocedal accusa Don Carlos de «trahir les essences du carlisme»[10].
Certains auteurs carlistes importants comme Manuel Polo y Peyrolón et José Roca y Ponsa soulignent qu’entre les doctrines carliste et intégriste il n’existait aucune différence essentielle et étaient dans le fond une seule et même cause[11],[12]. En 1906, les intégristes commencèrent à collaborer étroitement avec les carlistes et le 11 janvier 1932, au début de la Seconde République, réintégrèrent la Communion traditionaliste, parti officiel du carlisme[13],[14],[1].
Le rôle de la religion et de l'Église catholique romaine fit l’objet de débats politiques enflammés en Espagne à partir de l'époque napoléonienne, avec des vagues de laïcisation et de désécularisation se succédant sur fond d’une très grande instabilité institutionnelle jusqu’en 1875[15]. Au cours des années de déclin de la monarchie isabelline des années 1860, différentes réformes libérales cherchèrent à limiter encore davantage la position de l'Église[16], auxquelles s’opposèrent deux groupes politiques, considérés comme prédécesseurs des intégristes.
Les néo-catholiques—ou neos—, sont un mouvement intellectuel apparu au début du règne d’Isabelle II. Leurs pères fondateurs, Juan Donoso Cortés et Jaime Balmes, tentèrent de concilier l'orthodoxie catholique avec un régime de monarchie libérale[17]. Dans les années 1860, menés par des figures comme qu'Antonio Aparisi, Cándido Nocedal, Francisco Navarro Villoslada, Gabino Tejado et Ramón Vinader, les neos cherchèrent à sauver le règne vacillant d'Isabelle II en construisant un grand parti catholique ultraconservateur[18]. Leur projet s'effondra lors de la révolution de 1868; au début des années 1870, ils assumèrent l’idée qu’il n’était pas possible de s’opposer au libéralisme dans une monarchie constitutionnelle et qu'une réponse plus radicale était nécessaire[19].
Le carlisme a émergé en tant qu'opposition ultracatholique, anti-libérale et fanatique à la monarchie Isabelline[20]. Revendiquant une branche alternative des Bourbons au trône d’Espagne, les carlistes, dirigés nominalement par des prétendants successifs, tentèrent à plusieurs reprises de renverser Isabelle II par des insurrections militaires[21]. Contrairement aux néocatholiques, ils refusèrent d’emblée les règles de la monarchie constitutionnelle et prônèrent une monarchie pré-moderne basée sur l’unité catholique[22], suivant le modèle de la société d'Ancien Régime. Leur corpus idéologique comprenait également la défense des institutions régionales traditionnelles et le maintien des fors. Alors que les neos étaient principalement un groupe d'intellectuels urbains, le carlisme était alimenté par le catholicisme populaire et rural, qui dominait certaines régions d'Espagne[23],[24].
Le Sexennat démocratique (1868-1974), qui vit se succéder la révolution de 1868, le bref règne d'Amédée Ier, la Première République et, surtout, une autre vague de libéralisme prônant la sécularisation, rapprocha les néo-catholiques et les carlistes[25]. À partir de 1870, les premiers, dirigés par Antonio Aparisi Guijarro, commencèrent à rejoindre les structures politiques du carlisme et abandonnèrent leur projet politique propre[26]. À la suite de la défaite légitimiste à l’issue de la troisième guerre carliste en 1876, de nombreux leaders carlistes s’exilèrent ou furent contraints de vivre dans la clandestinité[27], et les anciens néocatholiques, qui en général n’étaient pas compromis par une action militaire, commencèrent à émerger comme les principaux porte-paroles du carlisme semi-légal[28].
Après la mort d'Aparisi, la direction du groupe fut assumée par Cándido Nocedal—pendant la guerre il avait été un représentant carliste de premier plan sur le territoire contrôlé par la République—. Dès 1875, il fonda à Madrid le journal El Siglo Futuro, qui devint rapidement une tribune de presse combative, sous la forme d’un journal catholique orthodoxe, avec de clairs penchants carlistes[29]. Au sein du carlisme, Nocedal représentait la tendance connue sous le nom d’inmovilismo («immobilisme») ou de retraimiento («retrait (parlementaire)»)[30], prônant l'abstention dans la vie politique officielle et cherchant à mobiliser uniquement sur des bases catholiques, comme lors du grand pèlerinage à Rome en 1876[31],[32]. L'emportant sur le groupe concurrent connu sous le nom d’aperturistas («ceux prônant l’ouverture»), Nocedal fut officiellement nommé représentant politique du prétendant en 1879 et focalisa résolument les activités carlistes sur les questions religieuses[33],[34]. L'opposition aux pidalistas—les traditionalistes qui, guidés par le principe de l'unité catholique, acceptèrent le projet de Restauration au début des années 1880— contribua à conforter les nocedalistas dans une posture d’intransigeance religieuse[35],[36], qui devait se refléter dans un autre pèlerinage, prévu pour 1882[37].
La ligne adoptée par Cándido Nocedal et son fils Ramón suscita une opposition au sein du carlisme; beaucoup de ses grands noms[38] s’inquiétèrent du leadership autoritaire des Nocedal[39] et de la stagnation du mouvement, imputable à leurs yeux à une intransigeance inefficace et une apparente marginalisation des autres courants idéologiques carlistes traditionnels[40]. Le conflit prit rapidement la forme d’une guerre journalistique entre El Siglo Futuro et d’autres périodiques comme El Fénix(es) ou La Fé(es)[41], généralement fondée sur des motifs religieux, chacun prétendant représenter la foi authentique et dénonçant ses adversaires comme des usurpateurs arbitraires. L’affrontement prit un nouveau tournant lorsque Cándido Nocedal mourut en 1885 et que son fils Ramón ne fut pas nommé pour lui succéder[42],[43]; les années précédant 1888 avaient été marquées par des luttes internes, la désintégration et la paralysie croissante du carlisme[44],[45],[46].
En 1888, les escarmouches habituelles entre les journaux carlistes s’intensifièrent soudainement[47] lorsque le prestige du prétendant se trouva mis en cause[48]. Nocedal refusant de changer de posture, Don Carlos l'expulsa du carlisme en août[49]. Nocedal et ses partisans fondèrent leur propre formation politique, bientôt connue sous le nom d'intégrisme. Selon le point de vue traditionnel, la rupture de 1888 résulte principalement des ambitions démesurées attribuées de Nocedal ou tout au plus d’un conflit de personnalités[50],[51], mais la plupart des chercheurs actuels s'accordent à dire que le conflit idéologique a constitué une composante importante, voire promordiale, de la sécession[52],[53].
La plupart des études sur le sujet placent la religion au cœur du conflit. Certains expliquent les dissensions comme fruit du développement de deux conceptions du carlisme, la ligne défendue par Nocedal visant clairement à cristaliser le mouvement autour des questions religieuses, en réduisant les autres thématiques —monarchiques, dynastiques et fueristas— à des rôles secondaires, tandis que le prétendant souhaitait maintenir un équilibre entre toutes les composantes de l'idéologie traditionaliste[54]. Les carlistes accusèrent les intégristes de transformer le parti en action apostolique[55], tandis que les intégristes accusaient les carlistes de trahir les principes traditionalistes[56]
Une autre théorie cherche à expliquer la situation en comparant le cas espagnol au contexte européen, et met en évidence les changements en cours dans cet espace: après le premier concile du Vatican, l’ultramontanisme prit le dessus dans le camp catholique sur les formations politiques plus conciliantes, tandis qu’en France Louis Veuillot définit une nouvelle approche populaire intransigeante. De ce point de vue, le schisme intégriste ne serait rien d'autre qu'une manifestation locale espagnole de cette tendance. Cette théorie, définissant l’intégrisme émergeant comme un particularisme religieux en quête d’hégémonie, jouit d'une écho limité[57].
Une autre approche définit les deux partis non pas comme des tendances concurrentes au sein du carlisme, mais comme des groupes politiques entièrement distincts qui, entre 1870 et 1888, formèrent une alliance temporaire et précaire
[58]. Selon cette analyse, le groupe axé sur la religion a toujours été clairement distinct du carlisme. Dans une version partisane, en ligne avec le Parti carliste actuel —qui tend à présenter le carlisme comme un mouvement «socialiste auto-gestionnaire»—, des traditionalistes réactionnaires s'étaient infiltrés dans le Carlisme populaire et pré-socialiste, qui réussit ensuite à se débarrasser des intrus[59].
Les perspectives mentionnées ci-dessus ouvrent la voie à des interprétations différentes de ce qu'était l'intégrisme et de la façon dont son rôle devrait être perçu: branche dérivée du carlisme, incarnation de l'ultraconservatisme catholique espagnol de la fin du XIXesiècle ou manifestation espagnole d'un phénomène européen plus large connu sous le nom d'ultramontanisme.
La scission des nocedalistas n'eut pas un très gros impact sur les rangs du carlisme, la majorité des militants restant fidèle au prétendant «Charles VII»[60]. Cependant, une grande partie des dissidents comptaient parmi les intellectuels les plus éminents du mouvement; ils étaient également très présents dans les comités de rédaction, si bien qu’une impressionnante série de périodiques rejoignit leur cause; au Pays basque, tous les titres carlistes abandonnèrent le prétendant pour l’intégrisme[61],[62].
Ils fondèrent une nouvelle organisation, à l’origine nommée Parti traditionaliste[63],[64], qui devint en 1889 le Parti intégriste espagnol[65],[66]. Bien qu’en 1889 le parti fût rebaptisé Parti catholique national[2], le groupe fut couramment appelé —y compris en son sein— les intégristes. Le parti était organisé en comités ou juntes (juntas) régionales, coordinées par un comité central[67]. En 1893, la direction collégiale du parti fut dissoute et remplacée par un commandement individuel assuré par Nocedal, illustrant sa volonté d’emprise personnelle sur le mouvement intégriste[68]
Au départ, la dynamique du mouvement était principalement alimentée par une hostilité mutuelle et extrêmement virulente envers les carlistes, débouchant occasionnellement sur des violences physiques comme au théâtre Olimpia de Barcelone en novembre 1888[69]. Dans les années 1880 résolus à ne pas participer au système politique de la Restauration, les intégristes abordèrent lors de la décennie suivante les élections principalement comme un champ de bataille contre le carlisme, formant parfois des alliances électorales y compris avec leurs ennemis jurés, les libéraux, si cela permettait de provoquer la défaite des carlistes[70],[71]. Les rapports entre les deux groupes évoluèrent au tournant du XXesiècle, lorsque les comités intégristes et carlistes locaux commencèrent à conclure des accords électoraux provinciaux[72]; au début du XXesiècle, il n'était pas rare que les candidats des deux partis soient élus grâce à un soutien mutuel[73],[74].
Sous la direction de Nocedal, les intégristes ont remporté la plupart du temps 2 sièges aux Cortès (en 1891, 1893, 1903, 1905)[75], avec aucun mandat à deux reprises (1896 et 1899) et 3 mandats en 1901[76]. Bien que l'intégrisme se veuille un mouvement politique national, il s'avéra vite que le parti ne bénéficiait d'un soutien consistant que dans le croissant s'étendant au nord-est, incluant la Vieille-Castille, le Pays basque, la Navarre, l'Aragon et la Catalogne, avec un solide bastion dans la province basque du Guipuscoa, et en particulier le district d’Azpeitia, qui devint en quelque sorte le fief politique des intégristes[77],[78],[79].
L’intégrisme échoua à devenir un parti national fort. Sous la direction de Nocedal, les intégristes de la ligne majoritaire se replièrent dans une posture intransigeante. Refusant de reconsidérer le projet, ils pensaient que il était de leur devoir moral de représenter les valeurs chrétiennes orthodoxes et de combattre le libéralisme à tout prix[80]. D'autres militans se montraient moins radicaux mais ne parvinrent pas à dominer le mouvement si bien que le parti dut faire face à des vagues de défections successives[81]. Dès 1893, Juan Orti y Lara et le marquis de Acillona préconisèrent de changer la ligne idéolodique de la formation pour constituer une alliance catholique plus lâche; ils quittèrent le parti après avoir vu leur proposition rejetée[82]. Peu de temps après, Nocedal expulsa le groupe qui soutenait Arturo Campión, une autre personnalité forte temporairement associée à l'intégrisme[83],[84]. À la fin des années 1890, l'intégrisme fut atteint dans son bastion du Guipuscoa, le départ de dissidents entraînant la perte du journal provincial El Fuerista[85],[86],[87]. En 1899, le mouvement fut secoué par une affaire ayant éclaté autour de la figure du jésuiteSegismundo Pey Ordeix, qui se solda par l'expulsion de ce dernier[88],[89].
Certains contemporains pensaient que l’intégrisme mourrait avec Nocedal[90], une opinion qui reflétait son immense influence personnelle sur le parti mais qui sous-estimait le potentiel de mobilisation de l'ultraconservatisme militant espagnol catholique. La direction du parti fut assumée par un triumvirat[91],[86], présidé par Juan Olazábal Ramery. En 1909, il fut élu chef officiel[92],[93] et resta fidèle à la ligne de Nocedal, bien qu’avec un style de leadership différent. Privé du charisme de Nocedal, Olazábal résidait dans la province de Saint-Sébastien, loin de la grande politique nationale. Il ne concourut pas aux élections générales et c'est le député porte-parole de la minorité, Manuel Senante, qui agit en tant que représentant du parti à Madrid et à qui l’on confia la gestion d’El Siglo Futuro[94], Olazábal se concentrant sur sa publication La Constancia et les problèmes locaux du Guipuscoa. Enfin, lors des négociations politiques avec d'autres partis, il autorisait parfois les autres à représenter le Parti catholique national[95].
Malgré une base sociale qui se réduisait graduellement[96] et une perte continue de force[97] entre 1910 et 1914, l'Intégrisme sembla revigoré grâce à une nouvelle génération de jeunes militants guipuscoans qui lança sa branche jeunesse, Juventud Integrista («Jeunesse intégriste»)[98], et le parti encouragea l'émergence de ses propres syndicats catholiques[99]. Cependant, le mouvement n'évolua finalement pas selon ces nouvelles lignes de mobilisation populaire et resta fidèle à sa formule traditionnelle. Il obtint deux députés aux élections de 1907, 1910 et 1914[100] puis un seul —— lors des scrutins suivants —1916, 1918 et 1919, 1920, 1923—, dans l’immanquable circonscription d’Azpeitia remportée par Senante. En 1923, les intégristes saluèrent le coup d'État qui mit fin à ce qu’il considéraient comme une monarchie libérale décadente en instaurant une dictature, mais perdirent vite toute illusion sur les chances de Primo de Rivera de mener l’Espagne vers un nouveau régime traditionaliste. Le Parti catholique national fut dissous par le régime et ses dirigeants refusèrent de participer aux structures officielles du primorivérisme. À la suite d'une autre vague de défections, pendant la dictature de Berenguer, l'Intégrisme refit son apparition sous le nom de Comunión Tradicionalista-Integrista[101], qui maintint des branches locales dans presque toutes les provinces espagnoles[102] et connu même dans certaines d’entre elles une sorte de renaissance
[103]; lors de la dernière campagne électorale de la monarchie, les élections municipales d'avril 1931, les intégristes remportèrent quelques sièges dans la région basco-navarraise et quelques autres en Catalogne et en Andalousie[104].
Dans le camp des catholiques conservateurs orthodoxes, l'avènement de la Seconde République espagnole en 1931 eut des conséquences similaires à celles qui avaient suivi la révolution de 1868[105]. En réaction au militantisme révolutionnaire sécularisateur, différents secteurs contre-révolutionnaires de l’extrême droite s’unirent en mettant de côté leurs divergences. Aux élections générales de 1931, les intégristes conclurent plusieurs alliances locales, permettant à 3 candidats du mouvement d’obtenir un mandat parlementaire[106]. La séparation entre les intégristes et divers groupes chrétiens-démocrates étant trop grande, les premiers se rapprochèrent finalement du carlisme —comme l’avaient fait les néocatholiques 62 ans plus tôt—. Attirés par sa religiosité également anti-moderne, traditionnelle et fanatique, les intégristes décidèrent d'oublier leur posture accidentaliste et, début 1932, toujours dirigés par Olazábal, rejoignirent le parti officiel et uni du carlisme, la Communion traditionaliste[92].
Bien que l'Intégrisme ait cessé d'exister en tant qu'organisation politique distincte en 1932, d'anciens intégristes restèrent politiquement actifs. Après 1934, ils furent en effet surreprésentés dans l'exécutif carliste: Manuel Fal Conde devint le leader politique du carlisme, José Luis Zamanillo assuma la direction de sa section paramilitaire la plus dynamique, le Requeté, José Lamamie de Clairac devint secrétaire général, Manuel Senante resta rédacteur en chef d’El Siglo Futuro, désormais un quotidien carliste semi-officiel, Domingo Tejera(es) continua de diriger un important quotidien intégriste andalou, La Unión(es)[107], et quelques anciens intégristes[108] entrèrent au Conseil de la Culture, un organisme chargé de la diffusion de l'idéologie carliste[14]. Avec le nouveau prétendant, Alphonse-Charles de Bourbon, connu pour ses sympathies pro-intégristes, les anciens jaïmistes—en particulier les Navarrais— protestèrent contre une supposée domination des intégristes au sein du carlisme. Cependant, contrairement aux néo-catholiques dans les années 1870, les anciens intégristes suivirent la la stratégie carliste globale contre la République sans développer de ligne divergente.
La guerre civile espagnole divisa le carlisme. De façon générale, les anciens intégristes se révélèrent les carlistes les plus fidèles à la branche intransigeante menée par le régent François-Xavier de Bourbon-Parme (Don Javier), peu encline à collaborer avec le franquisme—à la différence des carlistes navarrais— ou avec les prétendants alternatifs —comme Don Juan ou Charles-Pie—[109],[110],[111]. La plupart restèrent sceptique face au régime franquiste émergent, que Francisco Estévanez Rodríguez(es) qualifia de «nouvelle Babylone»néo-païenne[112]. L'ancien intégriste Fal Conde continua de diriger la branche majoritaire du carlisme jusqu’en 1955, date à laquelle il se retira de la politique[113]. Le dernier ancien intégriste actif dans l’exécutif carliste fut José Luis Zamanillo, qui jusqu'au début des années 1970 s'opposa aux tendances progressistes au sein du carlisme[114]. Il rejoignit le groupe post-franquiste intransigeant qualifié de «bunker», dont les fondaments théoriques étaient liés à l’intégrisme[115]. Dans sa lutte contre la ligne «socialiste» soutenu par le Parti carliste—fondé en 1970—, il fut rejoint pendant les années de la Transition démocratique par une génération intermédiaire de théoriciens traditionalistes carlistes associés à la revue Verbo, qui a été qualifiée d’«organe doctrinal de l'intégrisme catholique espagnol»[116], de «liant entre les courants intégristes, traditionalistes et carlistes» depuis sa création en 1962[117] ou encore d’incarnation du courant théo-conservateur, «le plus extrêmiste» de la droite espagnole[118]. Bien que Francisco Elías de Tejada[119] et Rafael Gambra[120] aient reconnu leur allégeance à envers Mella plutôt qu'à Nocedal et Olazábal, leur vision fondamentaliste de la religion dans la vie publique se rapproche beaucoup de la philosophie intégriste. De même, certains carlistes dissidents ultra-orthodoxes comme Maurici de Sivatte furent étiquetés «intégristes» ou «carlo-intégristes»[121].
Aucune œuvre ne servit d’exposé systématique officiel ou semi-officiel de la doctrine intégriste; son corpus théorique fut principalement diffusé à travers des articles de presse[122], celui dénommé «Manifestación de Burgos» étant le plus fréquemment cité[123],[124]. Ce qui se rapprocha le plus d’un manuel idéologique est Le libéralisme est un péché («El liberalismo es pecado»), un opuscule publié en 1884 par Félix Sardá y Salvany[125]. Il s’agissait d’une exposition des enseignements papaux sur le libéralisme, mais présentée sous une forme absolue et intransigeante. Sardá soutenait que, puisque le libéralisme était une hérésie pécheresse, chaque catholique était tenu de le combattre; «l’on n'est pas intégralement catholique à moins d'être intégralement anti-libéral»[126]. Le livre définit immédiatement le groupe comme un mouvement militant ouvertement anti-libéral cherchant à réintroduire l'unité religieuse dans les objectifs politiques.
L'Espagne médiévale servait généralement d'inspiration[127]; l'Intégrisme ne cherchait pas à transférer aveuglément les institutions passées, mais plutôt à insuffler leur esprit dans les structures modernes[26]. Le parti rejetait à la fois la monarchie constitutionnellelibérale et l'absolutisme despotique; son idéal était celui d’un roi qui régnerait et gouvernerait, exerçant ses pouvoirs en accord avec et dans les limites des principes catholiques, et respectant les libertés traditionnelles des corps sociaux composant le pays[128],[129],[130]. Cependant, la personne même du roi posait problème. Comme les intégristes ne soutenaient aucun candidat ou même dynastie, leur monarque devint de plus en plus en un être théorique[131], le mouvement défendant progressivement une «monarchie sans roi»[132]. Au XXesiècle, les intégristes devinrent encore plus ambigus et certains d'entre eux adoptèrent l'accidentalisme, prêts à accepter un projet républicain[133],[134].
En termes de représentation politique, les intégristes préféraient l'organicisme ou une organisation corporatiste; ils envisageaient la société comme un organisme formé de composants établis par la tradition, tels que les familles, les municipalités, les provinces, les institutions ou les corporations professionnelles[135]; la représentation devait être exercée et canalisée au sein et entre ces corps, par opposition à la représentation exercée par le biais d'élections populaires; ces dernières, fondées sur la préférence libérale pour les individus, ne faisaient que favoriser l'atomisation de la société[136]. Étant donné que les intégristes considéraient le système parlementaire et le suffrage universel comme incompatible avec une représentation authentique[137],[138]. L'État lui-même était envisagé comme un cadre vague très général englobant ses composantes hétérogènes; ses pouvoirs étaient censés être plutôt limités et ne se justifiaient que par des nécessités pratiques basiques. À un moment donné, cette vision hautement régionaliste[139],[140] attira des militants favorables à l’autonomisme basque[141].
Les intégristes refusèrent de reconnaître la question sociale en tant que telle et l'abordèrent comme une partie de la question religieuse[142]. Les conflits de classes ou la pauvreté étaient des conséquences inévitables du libéralisme et ne pouvaient être résolus que par une application rigoureuse des principes chrétiens, exercée dans le cadre d'institutions organiques. Le socialisme, bien que considéré comme la barbarie apocalyptique ultime, était considéré comme l'héritier du libéralisme (et de ses branches, le judaïsme et la franc-maçonnerie)[143] et donc le moindre mal des deux[144]. Certains chercheurs affirment que la question sociale distinguait les intégristes des carlistes, critiqués pour leur Manifeste de Morentín; contenant de vagues références à un éventuel ajustement à venir de la doctrine traditionaliste, les intégristes le qualifièrent de trahison et dévoiement des principes[145]. D'autres affirment que la polémique autour du manifeste fut en réalité un prétexte conçu a posteriori pour justifier la scission[146].
Au cours de sa période d’émergence, l'intégrisme conserva une certaine modération; ce n'est qu'après la mort d'Aparisi que sa position commença à se radicaliser considérablement[26]. Au fil du temps, l'intégrisme échouant à se réaliser en tant que force politique de premier plan, il se configura progressivement comme un parti de protestation, politiquement situé en marge du système, si bien que sur le plan pratique sa cause devenait désespérée. Tout cela ajouté aux vagues de défections successives, conduisit à un inexorable maximalisme, le parti pouvant se permettre le «luxe» d'être intransigeant. Certains chercheurs notent que son programme évolua progressivement vers le mysticisme, en mettant davantage l'accent sur «le règne de Jésus-Christ» que sur les considérations pratiques de la politique quotidienne[147],[148]. La propagande intégriste a parfois montré un ton millénariste, affirmant que le jour du jugement était nécessaire avant qu'une véritable Espagne catholique ne renaisse[149],[150].
L'analyse de la philosophie politique intégriste repose sur des travaux théoriques; la question de savoir comment cela se aurait pu se traduire en pratique reste spéculative. Les campagnes électorales fournissent des preuves que les considérations pratiques eurent un effet modérateur sur la vision intégriste, car les juntes locales ont souvent conclu des accords même avec des partis situés à l'autre extrémité du spectre politique[151]. Les études sur les municipalités gouvernées par les intégristes sont rares[152]. Des cas isolés et pas nécessairement représentatifs de politiciens intégristes occupant des postes de pouvoir suggèrent qu'ils étaient des administrateurs très terre à terre; Juan de Olazábal, en tant que membre de la Députation forale du Guipuscoa[153], se consacra à des questions telles que le maintien des races bovines régionales, le développement de l'éducation agricole locale et la supervision des services vétérinaires[154]; il est reconnu pour avoir promu des experts contre des politiciens dogmatiques[155].
Bien qu’aspirant à être les fils les plus fidèles de l'Église, les relations des intégristes avec la hiérarchie ecclésiastique demeurèrent tendues dès le début[156]. Lorsque les traditionalistes menés par Pidal acceptèrent le projet de Restauration des libéraux-conservateurs comme une possibilité et assumèrent l’idée que les politiques de différentes sensibilités pouvaient se rassembler dans ce cadre et défendre les intérêts de l’Église au prix de compromis doctrinaux, cette ligne reçut la bénédiction de Rome en 1881[157]. Les futurs intégristes s’opposèrent violemment aux pidalistes et avancèrent leur propre interprétation de l'enseignement papal, affirmant que ceux qui acceptaient le principe libéral de la tolérance religieuse s'excluaient eux-mêmes de l'Église[158]. En conséquence, lorsque le Vatican réalisa la charge politique du pèlerinage prévu en 1882, Léon XIII retira sa bénédiction au projet qui dut être abandonné[159]. L'écart entre les deux stratégies catholiques était devenu évident et a parfois débouché sur de la violence, comme à Séville en 1882[160].
La position conciliante du Saint-Siège lors d'une crise au milieu des années 1880 face au gouvernement Cánovas aliéna davantage encore les intégristes belligérants. Ramón Nocedal expliqua en public les droits que les évêques étaient en droit d'exercer et Francisco Mateos Gago les accusa de laïcisme[161], si bien que le conflit impliqua rapidement le nonce apostolique[162],[163]. Lorsque le livre Le libéralisme est un péché fut initialement approuvé par la Congrégation romaine de l'Index, les intégristes avaient crié victoire; le Vatican fit par la suite marche arrière et nota que bien que doctrinalement correct, l'ouvrage n'était pas nécessairement valide en tant que guide politique, une réserve qui sapait les prétentions de l’ouvrage[164].,[165]. Bien que les conflits se soient multipliés sur de nombreuses questions, comme en témoigne la controverse sur les fueros au début des années 1890[166], la ligne de conduite de l'Église était de rester en bons termes avec tous les gouvernements, tandis que l'Intégrisme adoptait de plus en plus une posture opposée au pouvoir en place.
La doctrine Intégriste divisa le clergé espagnol. Alors que la plupart des hiérarques soutenaient l'idée de l'unité catholique en tant que slogan pour servir une approche conciliatrice envers le régime de la Restauration[167], l'intransigeance était généralisée parmi le bas clergé[168] et certains universitaires, avec des incidents de fermeture de séminaires et de renvoi de professeurs et de séminaristes par les évêques[169]. Parmi les personnalités de l'Église espagnole connues au niveau national, seules quelques-unes comme Sardá y Salvany ou José Roca y Ponsa, sympathisèrent ouvertement avec les intégristes. La plupart des ordres religieux espagnols manifestèrent au moins une certaine sympathie envers eux[170],[171]; malgré les controverses croissantes, les jésuites ont ouvertement soutenu l'intégrisme[172]. À partir de 1892[173], l'ordre commença —de manière erratique dans un premier temps— à réduire son soutien. Le rupture finale vint en 1905, lorsque la Compagnie de Jésus adopta le principe du moindre mal[174]. L’encyclique de 1906 Inter Catolicos Hispaniae donna l’approbation papale à la ligne suivie par les jésuites[175] et bouleversa personnellement Nocedal[176],[177],[178],[179],[180]. Olazábal reprit les hostilités contre les jésuites à travers campagne menée contre le père Gonzalo Coloma, qui dura jusqu'en 1913[181].
Autour de 1900, la hiérarchie espagnole commença à abandonner sa stratégie traditionnelle consistant à influencer des individus clés au sein de la monarchie libérale[182] et à passer à la mobilisation de masse, portée par de grandes structures populaires[183] et la politique de partis
[184]. Les intégristes, toujours réticents à être l'un des nombreux partis catholiques[185], méprisaient le format nominalement démocratique de l’action politique[186] et refusaient d'accepter la posture du moindre mal[187],[188]; en conséquence, dans les années 1910 et 1920, le Parti catholique national fut totalement submergé par une nouvelle génération d'organisations chrétiennes-démocrates modernes
[189]. En 1919, les intégristes commencèrent une guerre contre une nouvelle tendance, l'émergence du social-catholicisme, ciblant la pensée syndicale d'Arboleya, Gafo][190] et López-Dóriga[191],[192]; le conflit continua jusqu'à la fin des années 1920[193]. La position officielle de la hiérarchie évolua légèrement en faveur de l'intégrisme en 1927, lorsque Pedro Segura devint le primat[194]. Sa position sur le syndicalisme chrétien et sa vision de la rechristianisation intégrale ressemblaient davantage à un concept typiquement intégriste qu'à une stratégie accidentelle et possibiliste[195],[196]. Les relations cordiales entre Segura et certains intégristes, en particulier Senante, perdurèrent jusqu'à la fin des années 1950[197].
Qu'on le considère comme une branche issue du carlisme[198], une phase de l'histoire du catholicisme politique militant espagnol
[199] ou une manifestation locale de l'ultramontanisme européen[200],[201],[202], l'intégrisme espagnol est généralement considéré comme une tendance réactionnaire antidémocratique qui chercha à empêcher la modernisation de l'Espagne[203]. Il existe cependant quelques exceptions; quelques universitaires soulignent que les intégristes se sont opposés au système de la Restauration corrompu en avançant des revendications démocratiques[204]. D'autres univertaires notent également que certains intégristes ont maintenu leur vision particulière de ce que devait être une véritable démocratie[138]. Son impact réel sur l'histoire du pays reste controversé. Certains universitaires affirment que l'intégrisme constituait un phénomène marginal, déjà anachronique lors de son apparition; bien qu'il fût témoin de certains débats au sein du catholicisme espagnol, il a rapidement disparu dans les oubliettes de l'histoire[205]. Certains chercheurs affirment que l'intransigeance intégriste et leur insistance à annihiler l'opposition ont durci les divisions idéologiques, alimenté la militance politique agressive et contribué à la politique sectaire des années 1930 [206]. Malgré la position farouchement anti-franquiste de certains anciens intégristes importants[207], certains affirment que l'intégrisme a connu son triomphe durant l'Espagne franquiste[208]; ils soulignent que le régime était fondé sur le concept de rechristianisation nationale de la Reconquista et de la croisade, que le national-catholicisme prit le dessus sur le falangisme syndicaliste[209] et que le concordat de 1953 était une «reproduction de l'idéal intégriste»[210].
Le rôle de l'Intégrisme dans l'histoire de l'Église fait également l'objet de conclusions différentes et même contradictoires. Certains chercheurs voient l'intégrisme comme le produit d'une tendance catholique plus large qui est apparue en Europe dans les années 1870, à la suite du premier concile du Vatican[200],[201]. D'autres affirment exactement le contraire, à savoir que c'est l'intégrisme espagnol qui a pris une forme universelle en tant que campagne anti-moderniste, promue par Pie X dans les années 1900; la plupart des mesures adoptées par le pape[211] découleraient selon ce point de vue des propositions intégristes[212]. L'historiographie catholique officielle présente l'intégrisme sous des termes plutôt ambivalents. On reconnaît au mouvement d'avoir affronté l'excès de libéralisme et revendiqué l'autonomie des laïcs, mais il est critiqué pour avoir mélangé la religion et la politique, pour son intransigeance arrogante et pour avoir divisé les catholiques. Dans l'ensemble, l'intégrisme espagnol est décrit comme contre-productif, affaiblissant plutôt que renforçant l'Église dans le pays[213]. Lorsqu'il est considéré comme faisant partie d'un phénomène plus large, l'Intégrisme est généralement considéré comme une «expression suprême de l’intolérance religieuse et politique», équivalent au fondamentalisme ou au fanatismeMontero García 2014, p.131.
Andrés Gallego 1998, p.181-182. «La situación organizativa no era mejor en el Partido Integrista, que se había separado del carlismo en 1888 por considerar que Carlos VII no era suficientemente tradicionalista. (...) A veces, de hecho, se denominaron Partido Católico Nacional»
Rodríguez Jiménez 1993, p.51. «Nacía así el integrismo, convertido a partir de 1888 en partido Católico Nacional, el cual emitió el 27 de junio de 1889 el «Manifiesto integrista tradicionalista»
pour une vue générale, voir Payne et 1984, p.71–96; une discussion détaillée se trouve dans (en) Charles Patrick Foley, The Catholic-liberal struggle and the Church in Spain, 1834-76 (thèse), Albuquerque, University of New Mexico,
sur les origines du carlisme depuis un point de vue interne, voir Oyarzun 2008, chapitres I et II; pour un point de vue universitaire récent, voir Canal 2000a, p.115–136
Selon l’historien Alfonso Bullón de Mendoza, de sensibilité traditionaliste, tous les témoignages de l’époque coïncident pour indiquer qu’en 1833 les carlistes étaient supérieurs en nombre, bien qu’une majorité ne se soit pas impliquée activement dans le mouvement à cause de la répression gouvernementale (Bullón de Mendoza 1991, p.688). Géographiquement, la cause de l'infant Charles rencontra le plus grand soutien populaire dans une grande partie de la Vieille-Castille, la région de Tortosa et les zones montagneuses de Catalogne(Bullón de Mendoza 1991, p.16)
le nombre d’exilés est estimé entre 12 500 et 20 000, voir (es) Jordi Canal, Banderas blancas, boinas rojas: una historia política del carlismo, 1876–1939, Madrid, Editorial Crítica, (ISBN8496467341), p.64, (es) Javier Real Cuesta, El Carlismo Vasco 1876–1900, Madrid, Siglo XXI de España Editores, (ISBN8432305103), p.1
ses objectifs déclarés étaient «défendre l’intégrité des droits de l'Église, propager les doctrines catholiques et combattre les erreurs contraires qui dans ce siècle sont en vogue et abondent» et il n’hésitait pas à faire remonter les racines de ses idées jusqu’au XIIIesiècle, voir (es) «El Siglo Futuro», El Siglo Futuro, (lire en ligne) (premier numéro)
(es) José Fermín Garralda Arizcun, Primer siglo de carlismo en España (1833–1931). Luchas y esperanzas en épocas de aparente bonanza política, Pampelune, , p.74, Schumacher 1962, p.345-346, (es) José Ramón Barreiro Fernández, El Carlismo Gallego, Saint-Jacques-de-Compostelle, (ISBN84-85170-10-5), p.275-280
Lorsque le périodique La Fé, opposé à Nocedal, fit référence au Manifeste de Morentín de 1875 du prétendant, El Siglo Futuro répondit en affirmant que le document avait été inspiré par des «mestizos» («métis») comme Valentín Gómez Gómez et qu'il contenait une dangereuse tendance libérale. Le prétendant répondit en publiant un document intitulé El Pensamiento del Duque de Madrid, soulignant qu'aucun journal ne pouvait librement lire dans ses pensées (Canal 2000a, p.119-120)
«Tu as manqué à ta mission de journaliste monarchiste et à tes devoirs de sujet royal, en introduisant dans notre champ la discorde, avec une obstination qui n’a d'égale que celle que je mets moi-même à l’éteindre», écrivit le prétendant à Nocedal (Fernández Escudero 2012, p.104); Nocedal répondit à son tour en faisant référence à une doctrine carliste traditionnelle lorsqu’il déclara que le prétendant possédait une «légitimité d’origine mais pas d’exercice»
(es) Jaime del Burgo Torres, Carlos VII y su tiempo, Pampelune, , p.328-9, (es) Manuel Ferrer Muñoz, «Los frustrados intentos de colaborar entre el partido nacionalista vasco y la derecha navarra durante la segunda república», Principe de Viana, vol.49, , p.131
(es) Jaime Lluis y Navas, Las divisiones internas del carlismo a través de la historia, vol.2, Barcelone, , p.331-334, José Andres Gallego, La política religiosa en España, Madrid, , p.26-34; voir Canal 2000a
cette théorie est suivie dans Urigüen 1986; Moliner Prada parle de «convergence tactique entre carlisme et intégrisme», (es) Antonio Moliner Prada, Félix Sardá i Salvany y el integrismo en la Restauración, (ISBN9788449018541), p.80
«Ingresaron el el Carlismo grupos de la derecha integrista. Esas minorias, aunque intentaron influir en la ideologia y en la línea del partido, nunca arraiganon en él»
(le même auteur parle d’«intégrisme infiltré dans ses rangs» (p. 23), ou encore (es) José Carlos Clemente, Breve historia de las guerras carlistas, Madrid, (ISBN9788499671697), p.150:
«la infiltración se iba desarrollando»
. D’autres versions ultérieures plus élaborées de cette théorie dans (es) Josep Carles Clemente, Los días fugaces. El Carlismo. De las guerras civiles a la transición democratica, Cuenca, (ISBN9788495414243), p.28
(es) Idoia Estornés Zubizarreta, «Aproximación a un estudio de las elecciones y partidos políticos en Euskadi, desde 1808 hasta la Dictadura de Primo de Rivera», Historia del Pueblo Vasco, Saint-Sébastien, , p.177
les périodiques intégristes proliférèrent également en Catalogne, mais eurent en général une brève existence, voir (es) Solange Hibbs-Lissorgues, «La prensa católica catalana de 1868 a 1900 (III)», Anales de Literatura Española, vol.10, , p.168-170; dans toute l’Espagne 25 titres de presse passèrent à l’intégrisme (Canal 2000, p.122, Real Cuesta 1985, p.87)
présidé par Nocedal; parmi les autres membres figuraient en 1893 Juan Ortí y Lara, Liborio Ramery Zuzuarregui, Javier Rodríguez de la Vera, José Pérez de Guzmán, Fernando Fernández de Velasco, Ramón M. Alvarado et Carlos Gil Delgado (Canal 2000a, p.127, Canal 1990, p.778)
(es) José Varela Ortega, El poder de la influencia: geografía del caciquismo en España (1875–1923), Madrid, (ISBN8425911524), p.470; Larrinaga Rodríguez 1998, p.243 ajoute encore Errenteria comme bastion de l’intégrisme, dont la majorité des conseillers municipaux étaient intégristes durant le XIXesiècle, voir Zabaleta García 1992, p.83–124, spécialement les graphiques p. 98-99 (l’auteur ne distingue plus intégristes et carlistes au siècle suivant)
à l’intérieur du district, la ville d’Azkoitia a été décrite comme «el pueblo más integrista de toda España», (es) Coro Rubio Pobes, José Luis de la Granja et Santiago de Pablo, Breve historia de Euskadi: De los fueros a la autonomía, Barcelone, (ISBN9788499920399), p.132; au cours de la dernière décennie de la Restauration, les intégristes contrôlaient entre 65 et 75% des sièges de la municipalité (Castells Arteche 1991, p.1150). La popularité de l’intégrisme à Azpeitia est habituellement imputée à la grande popularité du sanctuaire Saint-Ignace de Loyola tenu par les jésuites
la seule figure intégriste dont le prestige approcha celui de Nocedal était Félix Sardá y Salvany; bien qu’il revînt sur sa posture intransigeante à la fin des années 1890, il ne remit jamais en question le leadership de Nocedal (tous ceux qui le firent ne bénéficiaient pas d’un prestige comparable)
Campión, un homme politique conservateur chrétien avec des tendances basques pré-nationalistes, n'était ni carliste ni intégriste; il s’opposa virulemment à Nocedal sur des questions allant de l'identité basque et des droits provinciaux à la doctrine catholique, au rôle de la religion dans la vie publique et à la philosophie du droit. Pour plus de détails, voir (es) Vicente Huici Urmeneta, «Ideología y política en Arturo Campión», Principe de Viana, vol.163, , p.651, 671, Emilio Majuelo, La idea de historia en Arturo Campion, Donostia, Editorial Txertoa, (ISBN9788484192206), p.75–80
les causes du conflit font l’objet de discussion; une théorie met en avant la stratégie d'alliance —en 1895, Nocedal changea ses recommandations en la matière, suggérant des coalitions guidées par les meilleures respectives de résultats plutôt que la proximité idéologique—; une autre théorie attribue le conflit à une tendance nationaliste des dissidents
(es) Ramiro Trullén, «Un acercamiento al conflicto clericalismo-anticlericalismo. El caso de Cosmopolita», Reevaluaciones: historias locales y miradas globales: actas del VII Congreso de Historia Local de Aragón, , p.296 (ISBN978-84-9911-128-5, lire en ligne)
José Sánchez Marco(es), Benito de Guinea et Juan de Olazábal selon El Siglo Futuro du 11 avril 07, ou Juan de Olazábal, José Sánchez Marco et Manuel Aznar selon Urbano Asarta Epenza
(es) Diccionario biográfico de políticos valencianos: 1810–2006, Valencia, (ISBN9788495484802), «Manuel Senante Martínez»; at the death of Nocedal junta administrativa of El Siglo Futuro was composed of Javier Sanz Larumbe, Ildefonso Alonso de Prado, D. Adaucto, Timoteo San Millán, El Siglo Futuro 22.04.35, available here
Par exemple, lors des négociations de 1914 pour forger une large alliance catholique avec les libéraux-conservateurs et les jaïmistes, c'est Senante qui représenta l'Intégrisme, voir (es) Cristóbal Roblez Muñoz, «Jesuitas e Iglesia Vasca. Los católicos y el partido conservador (1911–1913)», Príncipe de Viana, , p.224
bien que l'Intégrisme eût des partisans parmi les grands magnats de l'industrie (en particulier au Pays basque, voir (es) Félix Luengo Teixidor, «La prensa guipuzcoana en los años finales de la Restauración (1917–1923)», Historia contemporánea, vol.2, , p.232-233) ou les propriétaires terriens (en particulier en Castille-Léon(1986, p.58)), sa base sociale était composée de trois autres secteurs: professionnels de niveau intermédiaire (avocats, journalistes, universitaires, médecins), clergé paroissial inférieur et paysans indépendants
le nombre de périodiques intégristes passa de 25 à la fin des années 1880 à une quinzaine au début du XXesiècle (voir la liste dans (es) «periódicos integristas», El Siglo Futuro, (lire en ligne)); pour une présentation de la presse intégriste de la fin des années 1920 et du début des années 1930, voir (es) Eduardo González Calleja, «La prensa carlista y falangista durante la Segunda República y la Guerra Civil (1931–1937)», El Argonauta español, vol.9, (lire en ligne, consulté le )
menée par Ignacio Maria Echaide; pour des détails, voir (eu) Yon Etxaide, Etxaide jauna (Inazio Maria Etxaide Lizasoain injinadorearen bizitza, inguru-giroa eta lanak), Donostia, (ISBN8475681395), p.349-351
comme en Andalousie occidentale, voir (es) Leandro Álvarez Rey, «La contribución del carlismo vasconavarro a la formación del tradicionalismo en Andalucía (1931-1936)», Príncipe de Viana, vol.10, , p.23-32
(es) Antonio Manuel Moral Roncal, «1868 en la memoria carlista de 1931: dos revoluciones anticlericales y un paralelo», Hispania sacra, vol.59, , p.337-361
(es) Mercedes Vázquez de Prada Tiffe, El carlismo navarro y la oposición a la política de colaboración entre 1957 y 58, vol.2, Pampelune, (ISBN8477681791), p.163-176, Aurora Villanueva Martínez, El carlismo navarro durante el primer franquismo, 1937–1951, Madrid, Editorial Complutense, (ISBN9788487863714), (es) Aurora Villanueva Martínez, «Organizacion, actividad y bases del carlismo navarro durante el primer franquismo», Geronimo de Uztariz, vol.19, , p.97–117
(es) Mercedes Vázquez de Prada Tiffe, «El nuevo rumbo político del carlismo hacia la colaboración con el régimen (1955-56)», Hispania, vol.69, , p.179-208, (es) Mercedes Vázquez de Prada Tiffe, «El papel del carlismo navarro en el inicio de la fragmentación definitiva de la comunión tradicionalista (1957–1960)», Príncipe de Viana, vol.72, , p.393-406
(es) Francisco Javier Caspistegui Gorasurreta, El naufragio de las ortodoxias. El carlismo, 1962–1977, Pampelune, (ISBN9788431315641), p.181-187, 231-239, 268-272
(es) Pedro Carlos González Cuevas, «Las otras derechas en la España actual: teólogos, razonalistas y neoderechistas», El Catoblepas, no103, , p.10 (lire en ligne, consulté le ).
(es) Miguel Ayuso, «Francisco Elías de Tejada y Spínola, 30 años después», Anales de la Fundación Francisco Elías de Tejada, vol.XIV, , p.15–21, (es) Estanislao Cantero, «Francisco Elías de Tejada y la tradición española», Anales de la Fundación Francisco Elías de Tejada, vol.I, , p.123–163 (ISSN1137-117X), (es) Gonzalo Fernández de la Mora, «Elías de Tejada, el hombre y sus libros», Francisco Elías de Tejada y Spínola (1917–1977). El hombre y la obra, Madrid,, (es) Antonio-Enrique Pérez Luño, «Natural Law Theory in Spain and Portugal», The Age of Human Rights Journal, vol.1, no1, (ISSN2340-9592)
(es) Miguel Ayuso, Koinós. El pensamiento político de Rafael Gambra, Madrid, Universidad Pontificia de Comillas, (ISBN8473440420 et 9788473440424)
(es) Miguel Ayuso, «El tradicionalismo de Gambra», Anales de la Fundación Francisco Elías de Tejada, vol.10, (ISSN1137-117X)
(es) Miguel Ayuso, «Rafael Gambra (1920–2004)», Razón española: Revista bimestral de pensamiento, no124, (ISSN0212-5978)
(es) Carmelo López-Arias Montenegro, «Rafael Gambra y el sentido del tiempo», Anales de la Fundación Francisco Elías de Tejada, vol.10, (ISSN1137-117X)
(es) Manuel Santa Cruz, «Rafael Gambra. un hombre cabal», Anales de la Fundación Francisco Elías de Tejada, vol.10, (ISSN1137-117X)
«su ideologia se inscribe plenamente en el más radical programa integrista»
; Sivatte est décrit comme «carlo-integrista» dans (es) Cristian Ferrer González, Los Carlismos de la Transición: las idiosincrasias carlistas frente al cambio político (1973-1979), Valence, Juan Carlos Colomes Rubio, Javier Esteve Marti, Melanie Ibanez Domingo, (ISBN9788460658740), p.151
une collection de l'œuvre de Ramón Nocedal, principalement composée d’articles de presse fut publiée en plusieurs volumes après sa mort, entre 1907 et 1928
Pedro Carlos González Cuevas résume ainsi le document: «empire absolu de la foi catholique «intègre»; condamnation du libéralisme comme «péché»; refus des «horribles délires qui sous le nom de liberté de conscience, de culte, de pensée et d’imprimerie, on a ouvert les portes à toutes les hérésies et à tous les absurdes étrangers»; décentralisation régionale et une certaine indifférence en matière de forme de gouvernement», (es) Pedro Carlos González Cuevas, «Las tradiciones ideologicas de la extrema derecha española», Hispania, vol.LXI/I, no1, , p.118
Pour une présentation de l'intégrisme en tant que mentalité historiographique, voir (en) Carolyn P. Boyd, Historia Patria: Politics, History, and National Identity in Spain, 1875–1975, Princeton University Press, (ISBN9780691026565), en particulier le chapitre History Remembered. Catholic Integrism and the Sacralization of the National Past, p. 99-121
(es) Gabriel Alférez Callejón, Historia Del Carlismo, Madrid, Ediciones Actas, (ISBN8487863396), p.184–187, (es) Francisco José Fernández de la Cigoña, «El pensamiento contrarrevolucionario español: Ramón Nocedal el parlamentario integrista», Verbo, vol.193-4, , p.619-622
Il n'est pas anodin que pendant la Première Guerre mondiale, Olazábal ait rejoint la Liga Neutralista, un groupe de pression agissant en faveur des puissances centrales, considérées comme plus proches du modèle traditionnel que l'Entente démocratique, voir (es) Pedro Barruso Barés, San Sebastian en los siglos XIX y XX (lire en ligne)
(es) Antonio Moliner Prada, Félix Sardá i Salvany y el integrismo en la Restauración, Barcelona, (ISBN8449018544), p.95; pour une analyse du programme intégriste, voir p. 94-99
Real Cuesta 1985, p.110-111. «Tres tendencias se van señalando entonces en el integrismo. Una, de acercamiento dinástico, generalmente de católicos procedentes de la aristocracia; otra, más señalada como antidinástica y tendentea pactar con los carlistas, pero sin refundirse con ellos, y una tercera, que partiendo de la accidentalidad delas formas de gobierno, aceptaría incluso una república del tipo de la de García Moreno en el Ecuador. Sin embargo, la unidad del partido integrista no se quebrantó, por la misma accidentalidad de las formas de gobierno.»
Les nocedalistas s'opposaient aux conceptions modernisantes des libéraux, qui promouvaient l'homogénéisation administrative, et défendaient des mises en œuvres provinciales différenciées, voir Fernández de la Cigoña 1981, p.617-619; pour la vision des fueros par les intégristes comparée à celles des autres groupes, voir (es) José Fermín Garralda Arizcun, «La patria en el pensamiento tradicional español (1874–1923) y el “patriotismo constitucional”», Añales Fundación Elías de Tejada, vol.9, , p.108–109; sur Olazabal, le concierto económico(es), ,etc., voir (es) Luis Castells, Fueros y conciertos económicos. La Liga Foral Autonomista de Gipúzcoa (1904–1906), Saint-Sébastien, (ISBN9788474070774); les intégristes se sont rangés du côté des catalanistes dans la coalition Solidaritat Catalana, à la suite de la crise provoquée par la promulgation de la Ley de Jurisdicciones
(es) Feliciano Montero García, «El movimiento católico en la España del siglo XX. Entre el integrismo y el posibilismo», dans María Dolores de la Calle Velasco et Manuel Redero San Román (ed.), Movimientos sociales en la España del siglo XX, Madrid, (ISBN9788478003143), p.184
(es) Jordi Canal, «La masonería en el discurso integrista español a fines del siglo XIX: Ramón Nocedal y Romea», dans J. A. Ferrer Benimeli (ed.), Masonería, revolución y reacción, vol.2, Alicante, (ISBN844047606X), p.771–791, (es) Isabel Martín Sánchez, «La campaña antimasónica en El Siglo Futuro: la propaganda anujudía durante la Segunda República», Historia y Comunicación Social, vol.4, , p.73–87
(es) Jaime del Burgo et del Burgo Torres, Jaime, Carlos VII y Su Tiempo: Leyenda y Realidad, Pampelune, (ISBN9788423513222), p.328, (es) Jaime Ignacio del Burgo Tajadura, «El carlismo y su agónico final», Príncipe de Viana, vol.74, , p.182
voir cette fameuse prophétie de Donoso Cortés: «Nadie sabrá decir dónde está el tremendo día de la batalla y cuándo el campo todo está lleno con las falanges católicas y las falanges socialistas», dans (es) Santiago Galindo Herrero, Donoso Cortés, Madrid, Publicaciones españolas, coll.«Temas españoles» (no26), , 2eéd. (1reéd. 1953) (lire en ligne)
pour un échantillon de la politique d’alliance des intégristes de Navarre, voir: (es) María Cruz Apat Mina, «Elecciones y partidos en Navarra (1891–1923)», dans José Luis García Delgado, La España de la Restauración, Madrid, (ISBN8432305111), (es) Sebastian Cerro Guerrero, «Los resultados de las elecciones de diputados a Cortes de 1910 en Navarra», Principe de Viana, vol.49, , p.93–106, (es) Angel Garcia-Sanz Marcotegui, «Las elecciones de diputados forales en el distrito de Estella – Los Arcos (1877–1915)», Príncipe de Viana, vol.51, , p.441–488, (es) Jesús María Fuente Langas, «Elecciones de 1916 en Navarra», Príncipe de Viana, vol.51, , p.947–957, (es) María del Mar Larraza Micheltorena, «Las elecciones legislatives de 1893: el comienzo del fin del control de los comicios por los gobiernos liberales», Príncipe de Viana, vol.49, , p.215–227, (es) César Layana Ilundáin, Elecciones generales en Navarra (1876–1890), Pampelune, (ISBN8495075172), (es) José María Remírez de Ganuza López, «Las Elecciones Generales de 1898 y 1899 en Navarra», Príncipe de Viana, vol.49, , p.359–399, (es) Jesús María Zaratiegui Labiano, «Efectos de la aplicación del sufragio universal en Navarra. Las elecciones generals de 1886 y 1891», Príncipe de Viana, vol.57, , p.177–224
Castells Arteche 1991 se focalise sur les relations entre travailleurs et employeurs à Azcoitia. L'analyse mentionne rarement les activités du conseil municipal. Il semble qu’il soit intervenu parfois de façon conciliatoire (p. 1152, 1154), bien que l'intégrisme exerçât son influence en guidant les employeurs locaux (qui soutinrent financièrement les syndicats conciliateurs, leur permettant de mettre en place un régime d'assurance, p. 1168), en parrainant des comités d'arbitrage (celui mis en place était présidé par un prêtre paroissial, avec des représentants d'employeurs intégristes et d'employés carlistes, p. 1154, 1175) et en animant des organisations caritatives (p. 1165). En conséquence, Azcoitia était l'une des rares villes sans syndicat socialiste (p. 1163); le plus combatif, le Sindicato Católico Libre, était inspiré du catholicisme social de Gafo(es) (p. 1170). L'auteur conclut que «l’ouvrier d’Azcoitia nous est révélé comme idéologiquement traditionaliste et conservateur dans sa culture et ses mœurs, ces traits modelant ses attitudes politiques»; pour Renteria, on trouve des informations sur leur base sociale dans Zabaleta Garcia 1992
(es) Pedro Berriochoa Azcárate, «1911: Incompatibilidades burocráticas sobre fondo caciquil en la Diputación de Gipuzkoa», Historia Contemporánea, vol.40, , p.29-65
Berriochoa Azcárate 2010, p.57. «se defiende la postura del diputado Juan Olazábal (que era la de Olalquiaga) a través de sus intervenciones en el Consejo de diputados»
pour une étude des conflits de Nocedal avec la hiérarchie dans les années 1880, voir (es) Cristóbal Robles Muñoz, Insurrección o legalidad: los católicos y la restauración, Madrid, (ISBN9788400068288), p.47, 56, 374
probablement en raison de la prudente réserve de Léon XIII, qui ne souhaitait pas se voir pris dans la politique espagnole, voir Fernández Escudero 2012, p.52, 56, Schumacher 1962, p.346-347
(es) José Leonardo Ruiz Sánchez, «Jerarquía católica y conflictividad en la Iglesia española de finales del siglo XIX. Orígenes y fundamentos», Kalakorikos: Revista para el estudio, defensa, protección y divulgación del patrimonio histórico, artístico y cultural de Calahorra y su entorno, vol.14, , p.20-23
Boyd 1997, p.100. «Les champions de l'intégrisme catholique espagnol dans les années 1870 étaient les jésuites et les dominicains, deux ordres ultramontains dans leur loyauté, néo-thomistes dans leur allégeance philosophique, et théocratiques dans leur politique.»
que les intégristes avaient toujours rejeté; selon eux, même s’il avait été appliqué, cela aurait requis de faire face au libéralisme en tant qu'ennemi bien pire que le socialisme
pour une vision concise de la posture des jésuites par rapport à l’intégrisme, voir (Sanz de Diego 2001, p.2057–2058); en résumé, l’auteur sépare 4 phases homogènes: 1. 1875–1888; 2. 1888–1892; 3. 1892–1906; 4. après 1906
certains chercheurs affirment que la réticence de l'Église du XIXesiècle à parrainer son propre mouvement politique catholique a pu contribuer à la persistance de l'Intégrisme, voir (es) Feliciano Montero García, El movimiento católico en la España del siglo XX. Entre el integrismo y el posibilismo, Salamanque, Universidad de Salamanca, (ISBN9788478004676), p.178
en 1906 l’intégrisme fut disqualifié par la hiérarchie espagnole en tant qu’option politique et l’Église opta pour le possibilisme (Montero García 2008, p.177)
pour une discussion détaillée sur le processus, voir Gutiérrez Lloret 2008; la première phase (jusqu’en 1903) consista en une assemblée de congrès catholiques, la seconde (1903-1905) consista à lancer des Ligas Católicas (p. 245-248)
Olazábal intervint à de nombreuses reprises auprès du primat et même du Vatican contre ce qu'il percevait comme la promotion du libéralisme; pour le conflit avec Gonzalo Coloma, voir (es) Cristóbal Robles Muñoz, José María de Urquijo e Ybarra: opinión, religión y poder, Madrid, (ISBN9788400076689), p.329
Inter Catolicos Hispaniae recommandait l'accidentalisme et la politique du moindre mal; localement, il fut suivi par «Les normes pour l'action sociale et politique des catholiques espagnols», publiées par le primat d’Espagne (Gutiérrez Lloret 2008, p.249-250)
comme l’Asociación Católica Nacional de Propagandistas, Acción Catolica, Confederación de Estiudantes Católicos ou Juventud Católica Española; La nouvelle stratégie modéra fonctionna d'abord mal au Guipuscoa, où les ligues catholiques ne purent prendre en raison de la domination des intégristes (Montero García 2008, p.247); les nouvelles organisations chrétiennes-démocrates répondirent au mépris des intégristes en les qualifiant de réactionnaires et anachroniques (Montero García 2008, p.244-5)
pendant le conflit avec les autorités républicaines, Segura considérait les Intégristes tels que Senante ou Fal Conde comme des icônes de loyauté et de vaillance, contre la lâcheté associée aux noms de Herrera ou Tedeschini (es) Santiago Martínez Sánchez, El Cardenal Pedro Segura y Sáenz (1880–1957) (thèse), Pampelune, Universidad de Navarra, , p.225, 412, 572; also (es) Antonio Manuel Moral Roncal, La cuestión religiosa en la Segunda República española. Iglesia y carlismo, Madrid, (ISBN9788497429054), p.170–176
voir par exemple Real Cuesta 1985; dans diverses tables statistiques (par exemple, p. 193 et 273), il présente des chiffres combinés pour deux branches, généralement étiquetées ensemble «traditionalistes» et divisées en «intégristes» et «carlistes»; le livre lui-même, consacré au carlisme, traite en détail des intégristes et des partisans du prétendant Charles VII
voir par exemple Urigüen 1986; l'auteure souligne ce qu'elle considère comme une identité distincte des nocedalistes; bien que son livre ne dépasse pas en principe 1870, il fait référence à la scission de 1888 à plusieurs reprises et suggère une continuité claire entre les néocatholiques nocedalistes d'avant 1870 et les intégristes nocedalistes d'après 1888
(es) Feliciano Montero García, «El peso del integrismo en la Iglesia y el catolicismo español del siglo XX», Mélanges de la Casa de Velázquez, vol.44, no1, , p.131–156
José Luis Agudín Menéndez, El tratamiento y denuncia del caciquismo desde la perspectiva integrista: El Siglo Futuro y los procesos electorales durante la Restauración (1891-1923), Madrid, (ISBN9788416662609), p.584
comme Manuel Fal Conde, José Luis Zamanillo ou Manuel Senante; selon leur point de vue, l'État omnipotent franquiste, la centralisation, le parti unique, la représentation arbitrairement conçue, le syndicalisme agressif et l'Église assujettie à l'État étaient incompatibles avec la vision intégriste d'un État en retrait, de la régionalisation, de l'abolition des partis, d'une représentation corporative, d'une position anti-socialiste et d'un État assujetti à l'Église
certains universitaires classent Nocedal comme un précécesseur de l’extrême droite espagnole, voir (es) Pedro Carlos González Cuevas, «Las tradiciones ideologicas de la extrema derecha española», Hispania, vol.LXI/I,, (es) Feliciano Montero García, «Las derechas y el catolicismo español: Del integrismo al socialcristianismo», Historia y política: Ideas, procesos y movimientos sociales, vol.18, , p.108-9, also Montero García 2014
(es) Gonzalo Redondo Gálvez, Política, cultura y sociedad en la España de Franco, 1939–1975, vol.1, Pampelune, Gobierno de Navarra, Departamento de Cultura y Turismo, (ISBN8431317132); selon l’auteur, «l'autoritarisme franquiste ne fut pas de signe fasciste mais traditionaliste», voir aussi (es) Juan María Sánchez-Prieto, «Lo que fué y lo que no fué Franco», Nueva Revista de Política, Cultura y Arte, vol.69, , p.30–38
(es) Feliciano Montero García, «Las derechas y el catolicismo español: Del integrismo al socialcristianismo», Historia y política: Ideas, procesos y movimientos sociales, vol.18, , p.108–109, également Montero García 2014; pour une vue proche mais moins catégorique, voir Payne 1984, p.171-192; l'auteur ne mentionne pas l’intégrisme mais affirme que «la tactique néo-catholique adoptée en 1945 a porté ses fruits», bien qu'il énumère des points de discorde entre Franco et la hiérarchie ecclésiastique, et qualifie Segura d’«ennemi résolument inébranlable de Franco», (en) Stanley G. Payne, The Franco Regime, Madison, (ISBN0299110745), p.420–421
(es) José Luis Agudín Menéndez, El tratamiento y denuncia del caciquismo desde la perspectiva integrista: El Siglo Futuro y los procesos electorales durante la Restauración (1891-1923), Madrid, (ISBN9788416662609), p.571–584
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