Forme indéterminée
limite dont la valeur n'est pas définie De Wikipédia, l'encyclopédie libre
limite dont la valeur n'est pas définie De Wikipédia, l'encyclopédie libre
En mathématiques, une forme indéterminée est une opération apparaissant lors d'un calcul d'une limite d'une suite ou d'une fonction sur laquelle on ne peut conclure en toute généralité et qui nécessite une étude au cas par cas.
Par exemple, on ne peut conclure de manière générale sur la limite de la somme de deux suites dont l'une tend vers et l'autre vers . Selon les cas, cette limite peut être nulle, égale à un réel non nul, être égale à ou ou bien même ne pas exister.
Pour lever une indétermination, il existe de nombreuses techniques, par exemple via des procédés algébriques (factorisation, multiplication par la quantité conjuguée, etc.) ou des procédés analytiques (utilisation de la dérivée, de développements limités, de la règle de L'Hôpital, etc.).
Il existe quatre formes indéterminées fondamentales concernant des sommes, des produits et des quotients qui sont[1]: , , et
Mais de nombreux calculs aboutissent à des formes indéterminées qui peuvent se ramener, moyennant des compositions de fonctions aux 4 précédentes. Par exemple[2]: , ou encore[3] .
Les expressions suivantes expriment également l’indétermination[pertinence contestée]: , , , , , , , .
En mathématiques, on est fréquemment amené à étudier la limite d'une opération (addition, multiplication, etc.) de deux fonctions ou de deux suites. Il est des situations où l'on peut déterminer cette limite uniquement en connaissant les limites respectives des fonctions ou suites concernées.
Mais, dans un certain nombre de cas, cette limite ne peut être déterminée a priori, elle dépend des fonctions ou suites en présence.
Voici un exemple d'une telle situation.
Considérons les deux limites suivantes : et .
Dans cet exemple, les deux limites de départ sont égales à et on constate que la limite du quotient dépend du cas étudié. On ne peut pas établir de règle générale donnant la valeur d'une limite du type . C'est ce que l'on appelle une forme indéterminée.
Voici un second exemple dans le cas des suites.
Soit et deux suites définies pour tout entier naturel par et . On a donc et .
Or, et . Donc, par produit de limite .
Or, et . Donc, par produit de limite .
Ici, on a deux suites dont la limite est . On constate que la valeur de la limite de la différence de ces deux suites dépend du cas étudié. On ne peut donc pas établir de règle générale donnant la valeur d'une limite du type . C'est donc une forme indéterminée.
L'objectif de cet article est de présenter les différents types de formes indéterminées et d'illustrer un certain nombre de techniques permettant de les lever.
On classe en général les formes indéterminées en sept catégories (ici désigne soit un nombre réel, soit ou ).
Indétermination | Limite recherchée | Condition sur | Condition sur |
---|---|---|---|
Le théorème des croissances comparées lève les indéterminations de produits et de quotients de fonctions usuelles que sont les fonctions puissances, la fonction exponentielle et la fonction logarithme népérien.
Soit f une fonction rationnelle, c.-à-d. où P et Q sont des polynômes.
Si a est un réel tel que Q(a) = 0, on peut être amené à chercher la limite en a de f. Si P(a) = 0, un calcul simple de limite conduit à une indétermination de la forme 0/0.
Une propriété concernant les polynômes va permettre de lever cette indétermination : pour tout polynôme P tel que P(a) = 0, il existe un polynôme P1 de degré strictement inférieur tel que P(x) = (x – a)P1(x). Autrement dit, si a est racine de P, P est factorisable par x – a. Cette factorisation peut s'obtenir par identification ou en utilisant la méthode de Horner.
Dans le cas de cette limite, les polynômes P et Q ayant tous les deux comme racine a, on peut écrire, pour tout x de l'ensemble de définition Df de f, . Rechercher la limite en a de f revient à chercher la limite en a de f1.
La recherche de la limite en a de f1 peut conclure à une absence de limite, à une limite infinie ou à une limite réelle.
Lorsqu'il existe, dans le quotient, des racines carrées, l'idée est de transférer l'indétermination à une fonction rationnelle pour utiliser la technique précédente. Le transfert se fait, en général en multipliant numérateur et dénominateur par une quantité conjuguée.
Le changement de variable permet parfois, par modification de la forme de la fonction considérée, de mettre en évidence une factorisation ou une limite de référence. Il faut cependant faire attention : un changement de variable entraîne aussi une modification de la valeur vers laquelle tend la variable. Le principe du changement de variable s'appuie sur la propriété de la limite d'une fonction composée.
On peut également utiliser les propriétés de dérivabilité des fonctions en présence, ou bien l'existence de développements limités.
Un cas fréquent d'apparition d'une indétermination du type 0/0 concerne le calcul de la dérivée en a à partir du taux d'accroissement de la fonction : si la fonction f est dérivable en a alors .
L'utilisation d'une dérivée est donc un moyen simple de lever une indétermination de ce type. Elle donne l'occasion de présenter des indéterminations 0/0 de référence
Il peut donc être utile dans de nombreuses expressions de faire apparaitre des taux d'accroissement quand l'indétermination est du type 0/0.
Cette méthode, exploitée plus à fond, conduit à la règle de L'Hôpital : si f et g ont pour limite 0 en a et si le quotient des dérivées f'/g' admet une limite en a, cette limite est aussi la limite en a de f/g.
Un développement limité, au voisinage de a, du numérateur et du dénominateur permet aussi souvent de résoudre simplement une indétermination de ce type.
Par exemple (pour un entier n > 0 quelconque) :
Pour lever une telle indétermination, il existe de nombreux procédés, algébriques (factorisation) ou analytiques (utilisation de la dérivée — règle de l'Hôpital — du théorème des gendarmes ou du développement limité).
En +∞ ou –∞, le quotient de deux polynômes a même limite que le quotient de leurs termes de plus haut degré respectifs[6].
Soit f une fonction rationnelle, c.-à-d. où P et Q sont des polynômes.
Les deux polynômes s'écrivant :
En factorisant par au numérateur et par au dénominateur on obtient :
Or par simplification :
On obtient donc : .
Une technique générale consiste à mettre en facteur le terme qui semble le plus fort : est plus fort que si
Par exemple
Si les deux expressions sont de force équivalente - c'est-à-dire si - une telle factorisation conduit à une indétermination de la forme qui peut se ramener à et aux techniques de résolutions de ce type d'indétermination.
Par exemple :
Mais on aurait pu utiliser d'autres méthodes (quantité conjuguée, développement limité, etc.).
La méthode de la factorisation par le plus fort conduit à une règle générale applicable aux polynômes.
En +∞ ou –∞, une fonction polynomiale a même limite que son terme de plus haut degré[6].
Considérons la fonction polynomiale définie pour tout nombre réel par . Cherchons sa limite en .
En additionnant ces deux limites, on aboutit à une forme indéterminée du type .
Cependant, le terme de plus haut degré de étant , le résultat précédent permet d'affirmer que .
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.