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bluesman américain (1910-1976) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Howlin’ Wolf, nom de scène de Chester Arthur Burnett, né le à White Station près de West Point dans le Mississippi et mort le à Hines dans l'Illinois, est un chanteur, guitariste et compositeur américain de blues.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Oakridge Glen Oaks Cemetery (en) |
Nom de naissance |
Chester Arthur Burnett |
Pseudonyme |
Howlin' Wolf |
Nationalité | |
Activités | |
Période d'activité |
À partir des années 1930 |
Instruments | |
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Labels | |
Genre artistique | |
Site web | |
Distinction | |
Discographie |
Discographie de Howlin' Wolf (d) |
Il a connu différents sobriquets dans sa jeunesse comme Big Foot ou encore Bull Cow, liés à sa taille et à son corps massif. En effet, il chaussait du 53 et mesurait 1,92 m pour 124 kg[1].
Chester Arthur Burnett naît le à White Station (en) près de West Point dans le Mississippi, de Dock et Gertrude Burnett, qui ont eu cinq autres enfants. Dès son plus jeune âge, il chante souvent dans l'église baptiste d'Aberdeen[2]. Son prénom lui vient de Chester Alan Arthur, 21e président des États-Unis. Comme il refuse d'aider sa famille aux travaux de la ferme, il est chassé de la maison par sa mère, pour être confié à un de ses oncles. Chester est maltraité par cet oncle et, à treize ans, il fugue[3] pour rejoindre son père à Ruleville[4]. Là, tous les deux travaillent dans une plantation[2] ainsi qu'à Drew et Doddsville[5]. Chester aide alors son père à s'occuper des plantations de coton ou de maïs.
Un peu avant ses dix-huit ans, il rencontre Charley Patton qui travaille dans une plantation voisine et qui l'initie à la guitare[3],[A 1]. Dès lors, il fréquente de nombreux bluesmen dans ces années 1920-1930, comme Dick Bankston, Nathan Scott et Jim Holloway[5] et il écoute des disques de Blind Lemon Jefferson[6]. C'est durant cette période qu'il prend le surnom de Howlin' Wolf, après avoir été aussi surnommé Bull Cow ou Big Foot [5]. Il s'explique ainsi sur les origines de son nom de scène, qui veut dire Loup Hurlant :
« Ce nom est inspiré par mon grand-père, qui me racontait souvent des histoires de loups dans cette partie du pays. Il me prévenait que les loups m'attraperaient si je n'étais pas sage[A 2]. »
Au cours des années 1930, il apprend aussi l'harmonica auprès de Sonny Boy Williamson II, le mari de sa demi-sœur[A 2], et voyage avec d'autres musiciens de blues tels que Robert Johnson, Johnny Shines, Honeyboy Edwards, Robert Junior Lockwood et Son House[3]. C'est à la même époque qu'il se marie pour la première fois avec la sœur de Willie Brown. Il se remarie plus tard avec Lillie Handley, avec qui il reste jusqu'à sa mort[2]. En 1941, il est appelé sous les drapeaux, mais reste cantonné à Seattle, où il joue souvent pour les soldats, bien que cela ne l'enchante guère. Après la guerre, il retourne travailler dans les champs, pour finalement décider de se consacrer à la musique et former son propre groupe[3].
Il quitte bientôt le Mississippi pour l'Arkansas, où il devient DJ d'une radio locale, KWEM, à West Memphis, à partir de 1948. C'est là qu'il recrute les membres de son groupe, nommé The Houserockers[6] : Willie Johnson (en) à la guitare, Bill Johnson au piano et Willie Steele aux percussions[7]. Se succèdent ensuite les harmonicistes Little Junior Parker et James Cotton, ainsi que les guitaristes Matt Murphy et Pat Hare (en). Burnett abandonne la guitare acoustique pour la guitare électrique[A 2]. Son groupe joue le plus souvent dans des bars clandestins ou des maisons closes[D 1].
En 1951, il est repéré par Ike Turner qui le présente à Sam Phillips, directeur du label Sun Records[D 1], ce qui permet à Howlin' Wolf d'enregistrer son premier titre Moanin' at Midnight[8], avec Ike Turner au piano[A 1]. Ce disque est suivi de quelques autres, comme How Many More Years (avec encore Turner au piano[A 1]), toujours chez Sun, bien que ce soit Chess Records qui distribue ce label[D 1]. Moanin' at Midnight et How Many More Years sont des succès et se classent dans les hits-parades américains de rhythm and blues[A 3]. À la fin de 1952, il déménage à Chicago. À partir de cette date, il enregistre de nombreux titres pour Chess, dont Evil et I'm the Wolf en 1954, Smokestack Lightning en 1956, Sittin' on Top of the World en 1957[3],[A 4]. Willie Dixon, compositeur et arrangeur attitré de Chess, lui écrit également plusieurs titres qui rencontrent le succès et restent des classiques du blues : Wang dang doodle et Back Door Man en 1960, The Red Rooster et I Ain't Superstitious en 1961[A 4], etc. Dixon devient le contrebassiste du groupe de Howlin' Wolf[A 4], aux côtés de James Cotton et de Hubert Sumlin[A 3]. Howlin' Wolf est alors l'un des trois plus importants joueurs de blues de la scène de Chicago[n 1],[D 2]. Cependant, ses succès restent cantonnés aux États du Sud, alors que, dans ceux du Nord, ils sont ignorés[3]. Ils atteignent malgré tout les côtes anglaises et font partie des influences de jeunes musiciens anglais comme les futurs membres des Rolling Stones ou des Yardbirds[A 5].
Durant les années 1950 et 1960, il se produit régulièrement dans les clubs de Chicago[3], comme le Silvio's qui était, à l'époque, l'un des plus renommés[9]. De 1961 à 1964, il participe à des tournées en Europe dans le cadre de l'American Folk Blues Festival[A 4], aux côtés de James Cotton et de Hubert Sumlin et, le , il joue au premier International Jazz Festival au Washington Coliseum[10]. En 1968, il participe au festival folk de l'université de Chicago. Ses années 1960 sont très riches avec de nombreux enregistrements, des concerts et des tournées américaines et européennes[2]. Parmi les disques produits durant cette période, l'album London Howlin’ Wolf Sessions enregistré en 1971, témoigne de l'influence qu'Howlin' Wolf peut avoir sur les musiciens anglais de rock. En effet, Howlin' Wolf est accompagné d'Eric Clapton, Steve Winwood, Bill Wyman et Charlie Watts qui reconnaissent ainsi ce qu'ils doivent au vieux bluesman[A 5]. On retrouve aussi sur cet album quelques chansons enregistrées avec le bassiste allemand Klaus Voormann et le batteur britannique Ringo Starr, Wyman et Watts n'étant pas disponibles au moment des enregistrements.
Cependant, la santé de Howlin' Wolf s'affaiblit et, à la fin des années 1960, il a une attaque cardiaque[A 6]. En 1973, il est victime d'un accident de la route qui entraîne une blessure aux reins[D 3], puis est admis, en 1975, à l'Hôpital Edward Hines (en) d'Hines (en), dans l'Illinois[A 6], mais il continue sa carrière, autant que faire se peut[D 3]. Il joue ainsi, en , dans l'amphithéâtre de Chicago, avec d'autres bluesmen dont B.B. King[4]. Il meurt le d'un cancer des reins[A 6]. Il est enterré au cimetière d'Oakridge (en) à Hillside dans l'Illinois[3].
Howlin' Wolf est très tôt une vedette du blues et l'enregistrement de ses premiers disques, à l'âge de quarante et un ans, ne fait que confirmer son succès en lui permettant de toucher une population plus importante. Ses compositions personnelles comme Killin' Floor sont appréciées, mais aussi ses interprétations des morceaux écrits par Willie Dixon[D 3].
Howlin' Wolf est un des premiers bluesmen à électrifier sa guitare, qui produit souvent un son sursaturé[A 4]. Bien qu'il ait appris le blues à une période où les bluesmen improvisaient leurs morceaux à partir d'un répertoire commun, il se démarque de cette approche en cherchant l'originalité dans ses arrangements[11].
Grâce à sa voix puissante et rocailleuse, ponctuée de phrases d'harmonica, de gémissements ou de hurlements imitant le cri du loup, Howlin’ Wolf s’est créé un style facilement reconnaissable. D'ailleurs, même si c'est aussi un joueur de guitare, il s'entoure d'autres guitaristes pour se concentrer sur son chant « exceptionnel »[A 4]. La voix de Howlin'Wolf est particulière et diverses hypothèses ont été émises pour l'expliquer. Selon certains, il parviendrait à resserrer sa gorge pour chanter deux notes simultanément, selon d'autres la singularité de sa voix serait due à une maladie infantile qui aurait touché ses cordes vocales[G 1]. Le résultat est qu'il met ainsi particulièrement en valeur les titres que Willie Dixon lui écrit[D 3]. C'est ce chant âpre[6], avec une voix forte et déchirante[7], qui va marquer fortement les jeunes musiciens anglais et influencer le rock 'n' roll, mais aussi les chanteurs des premiers groupes de hard rock comme Robert Plant de Led Zeppelin ou Ozzy Osbourne de Black Sabbath[D 3].
L'art de Howlin' Wolf apparaît aussi dans ses prestations scéniques, qualifiées de « tragique(s) et incantatoires(s) », qui en font une véritable bête de scène[A 3]. S'il est influencé par le jeu de Charley Patton, il développe un style qui lui est propre et il joue sur la scène le rôle d'un homme torturé, en proie à de vives douleurs, le rôle d'un homme qui éprouve la réalité du blues. L'âpreté de son chant correspond à celle de son jeu de scène, fruste et rugueux[6]. Sa taille et son poids imposent naturellement sa présence sur scène, mais il ne se contente pas de cela ; Howlin' Wolf bouge, saute sur la scène[12], marche à quatre pattes tel un loup[13] pour assurer un spectacle qui puisse ravir les spectateurs[12]. Cela passe parfois par des improvisations grivoises, « Let me hump you, baby »[14], faites en regardant des femmes dans la salle[13].
Howlin' Wolf a influencé de nombreux musiciens, blancs comme noirs, anglais ou américains, comme les membres du groupe Cream qui a repris Sittin' on Top of the World[D 3], ceux du Grateful Dead, les Rolling Stones avec qui il a joué en 1965 dans l'émission de télévision Shindig[4], The Yardbirds, Jimi Hendrix, Stevie Ray Vaughan, John Fogerty, Johnny Shines, Little Wolf, Captain Beefheart, Jack White[2], etc.
La chanson Who’s Been Talkin de Howlin' Wolf, écrite en 1957[15] préfigure le titre Gypsy Queen de Peter Green, composition popularisée par Carlos Santana.
Le chanteur Francis Cabrel cite Howlin' Wolf comme une de ses références musicales dans la chanson Cent Ans de Plus sur l'album Hors-saison (1999).
Année | Face A (référence d'enregistrement) | Face B (référence d'enregistrement) | Référence du disque |
---|---|---|---|
1951 | Moanin' At Midnight (U 83) | How Many More Years (U 84) | Chess 1479 |
Riding In The Moonlight (MM 1674) | Morning At Midnight (MM 1677) | RPM 333 | |
Passing By Blues (MM 1684) | Crying At Daybreak (MM 1685) | RPM 340 | |
My Baby Stole Off (MM 1748) | I Want Your Picture (MM 1749) | RPM 347 | |
The Wolf Is At Your Door (F 1004) | Howlin' Wolf Boogie (F 1005) | Chess 1497 | |
1952 | Getting Old And Grey (U 7426) | Mr. Highway Man (U 7427) | Chess 1510 |
Saddle My Pony (1028) | Worried All The Time (1029) | Chess 1515 | |
Oh, Red!! (1037-3) | My Last Affair (1038-2) | Chess 1528 | |
1953 | All Night Boogie (U 7565) | I Love My Baby (U 7566) | Chess 1557 |
1954 | No Place To Go (U7618) | Rockin' Daddy (U7621) | Chess 1566 |
Evil Is Goin' On (U7658) | Baby How Long? (U7657) | Chess 1575 | |
I'll Be Around (U7740) | Forty Four (U7741) | Chess 1584 | |
1955 | Who Will Be Next (U7795) | I Have A Little Girl (U7796) | Chess 1593 |
Come To Me Baby (U7798) | Don't Mess With My Baby (U7799) | Chess 1607 | |
Smokestack Lightning (U7985) | You Can't Be Beat (U7986) | Chess 1618 | |
1956 | I Asked For Water (8175) | So Glad (8176) | Chess 1632 |
Going Back Home (8352) | My Life (8354) | Chess 1648 | |
1957 | Somebody In My Home (8530) | Nature (8531-4) | Chess 1668 |
Poor Boy (8616) | Sittin' on Top of the World (8618) | Chess 1679 | |
1958 | I Didn't Know (8774) | Moanin' For My Baby (8775) | Chess 1695 |
I'm Leaving You (9150) | My Life (9152) | Chess 1712 | |
Howlin' Blues (8780) | I Better Go Now (9272) | Chess 1726 | |
1959 | I've Been Abused (9583) | Mr. Airplane Man (9586) | Chess 1735 |
1959 ? | You Gonna Wreck My Life (U7618) | The Natchez Burning (8178) | Chess 1744 |
Who's Been Talking? (8528) | Tell Me (8529) | Chess 1750 | |
1960 | Spoonful (10265) | Howlin' For My Darling (9584) | Chess 1762 |
Back Door Man (10264) | Wang Dang Doodle (10263) | Chess 1777 | |
1961 | Little Baby (10913) | Down In The Bottom (10917) | Chess 1793 |
Shake For Me (10937) | The Red Rooster (10938) | Chess 1804 | |
You'll Be Mine (11377) | Goin' Down Slow (11380) | Chess 1813 | |
Just Like I Treat You (11378) | I Ain't Superstitious (11379) | Chess 1823 | |
1962 | Mama's Baby (11974) | Do The Do (11975) | Chess 1844 |
1964 | Love Me Darlin' (13417) | My Country Sugar Mama (13419) | Chess 1911 |
Killing Floor (13418) | Louise (1923) | Chess 1923 | |
1965 | Tell Me What I've Done (13883) | Ooh Baby, Hold Me (13885) | Chess 1928 |
1964 | I Walked From Dallas (13882) | Don't Laugh At Me (1388) | Chess 1945 |
1966 | New Crawlin' King Snake (14641) | My Mind Is Ramblin' (14642) | Chess 1968 |
1967 | Pop It To Me (15816) | I Had A Dream (15817) | Chess 2009 |
1969 | Tail Dragger (17622) | Evil (17633) | Chess (Cadet) 70013 |
Mary Sue (17979) | Hard Luck (17980) | Chess 2081 | |
I Smell A Rat (19852) | Just As Long (18913) | Chess 2108 | |
1971 | Do The Do (18697) | The Red Rooster (18689) | Chess 2118 |
En 1972, il est intronisé docteur Honoris causa de l'université Columbia à Chicago. En 1975, il est récompensé au festival de jazz de Montreux pour son album Back Door Wolf. En 1980 Howlin' Wolf est inscrit au Blues Hall of Fame et en 1991 au Rock and Roll Hall of Fame[3].
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