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sujet expérimental et artiste de cirque britannique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Joseph Carey Merrick, né le à Leicester (Angleterre) et mort le à Whitechapel (Londres, Angleterre), est un homme britannique présenté comme phénomène de foire sous le surnom d'« Elephant Man » (« l'homme éléphant »).
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
City of London Cemetery and Crematorium (en) (depuis le ) |
Nom de naissance |
Joseph Carey Merrick |
Pseudonyme |
Elephant man |
Nationalité | |
Activité | |
Période d'activité |
- |
Il vécut en Angleterre pendant l'ère victorienne. Il était connu en raison de la difformité extrême de son corps et fut un cas étudié par la médecine britannique. Dans la biographie que le médecin Frederick Treves lui consacra en 1923, L'Homme Éléphant et autres souvenirs, il le prénomma « John » au lieu de « Joseph ».
Né à Leicester, fils de Joseph Rockley Merrick et Mary Jane Potterton, Joseph Merrick était l'aîné d'une famille de trois enfants. Il avait un frère, William, et une sœur, Marion. Une légende colportée par lui-même veut que lors d'une parade de la ménagerie Wombwell dans les rues de Leicester, Mary Jane Merrick, alors enceinte de Joseph, trébuche et manque de se faire piétiner par un éléphant[1]. Joseph Merrick attribua à cet incident la cause de ses malformations[2]. Les premiers signes de difformité, une excroissance qui lui déformait la bouche, apparurent vers l'âge de 21 mois. Très vite, d'autres malformations apparurent et, à cinq ans à la suite d'une chute, il se mit à boiter. Sa mère mourut alors qu'il était âgé de 11 ans. Son père se remaria, mais sa belle-mère ne voulait pas d'un enfant « monstrueux ». À douze ans, sa scolarité terminée, et sur l'insistance de sa belle-mère, il fut obligé de chercher du travail. Il officia durant deux ans dans une manufacture de cigares, mais ses difformités de plus en plus handicapantes l'obligèrent à quitter son emploi. Pour gagner sa vie, il fut contraint de vendre de la mercerie au porte à porte, dans les rues, où il était constamment brimé. Là encore, il fut contraint d'arrêter de travailler.
Expulsé du domicile par son père[3], il se réfugia un temps chez son oncle Charles Barnabus Merrick, avant de se faire admettre en décembre 1879 à l'hospice pour pauvres de Leicester. C'est lors de son séjour en 1882 qu'il se fit retirer une partie de l'excroissance qui déformait sa lèvre supérieure et lui donnait l'apparence d'une trompe[4].
En 1884, il quitta l'hospice et proposa à Sam Torr, directeur du Gaiety Palace of Varieties, de le produire comme phénomène dans son théâtre. Celui-ci et trois de ses associés organisèrent son exhibition sous le nom d'« Homme Éléphant » dans des salles itinérantes[5]. L'un d'eux, Tom Norman, montreur de curiosités anatomiques, se chargea de le produire à Londres dans une boutique de Whitechapel Road en face du Royal London Hospital. Ce genre de spectacle était particulièrement prisé des étudiants en médecine et c'est l'un d'entre eux, Reginald Tuckett, qui signala l'existence de l'homme éléphant au docteur en chirurgie Frederick Treves[6].
Après avoir vu le spectacle, le chirurgien « emprunta » Joseph Merrick à Tom Norman pour une observation plus détaillée dans son bureau du Collège royal de médecine. Après ce premier examen du , Treves présenta l'« Homme Éléphant » à la société de pathologie de Londres comme cas de difformité congénitale[7].
En 1885, les exhibitions de phénomènes humains furent interdites en Grande-Bretagne car considérées comme immorales aux yeux de la société victorienne[8].
Joseph Merrick se produisit alors en Europe continentale, tandis qu'en Belgique aussi, ce type d'exhibition était de moins en moins toléré. Dépouillé de ses économies par l'impresario autrichien qui l'exhibait sur le continent, il dut rentrer en Angleterre[9]. Après avoir causé un attroupement à la gare de Liverpool Street à Londres, il est pris en charge par le docteur Treves contacté par la police.
Grâce à l'intervention du directeur du Royal London Hospital, Francis Culling Carr-Gomm, qui fit paraître dans le Times une annonce pour recueillir des fonds afin de subvenir aux besoins et au logement de l'« Homme Eléphant » et au soutien de la reine Victoria, Joseph Merrick put vivre ses derniers jours comme résident permanent de l'hôpital de Londres[10].
Il y fut entretenu jusqu'à sa mort apparemment accidentelle à l'âge de 27 ans, le : il fut retrouvé à quinze heures inanimé, probablement mort d'étouffement après que sa lourde tête se fut renversée vers l'arrière, comprimant ainsi la trachée[11]. Ne pouvant dormir étendu, il devait d'ordinaire dormir la tête penchée vers l'avant.
Le cas de Joseph Merrick a intéressé nombre de pathologistes, à commencer par le docteur Treves lui-même qui, après la mort de son patient, fit une autopsie détaillée pour chercher à connaître les causes des difformités dont souffrait celui-ci. On écarta l'hypothèse de l'éléphantiasis, maladie d'origine parasitaire, fréquente dans les pays tropicaux mais rare en Europe.
Très longtemps, la cause communément admise fut que Joseph Merrick souffrait de neurofibromatose de type I dite aussi maladie de Recklinghausen, maladie neurologique qui survient soit de manière héréditaire, soit par auto mutation du gène (mutation de novo) et qui affecte les tissus et les os et produit dans les cas les plus extrêmes des déformations proches de celle de l'« Homme Éléphant ». Mais des recherches génétiques faites à partir de ses ossements ont permis d'établir qu'il souffrait en fait du syndrome de Protée[12],[13],[14], une maladie génétique qui affecte la croissance des tissus et produit elle aussi des déformations. Le squelette préservé de Merrick a été exposé à l'hôpital du Collège de médecine de Londres.
En 2013, l'auteur japonais Dowman Sayman publie une histoire courte intitulée " Zou no Miru Yume "[18] dans laquelle se rencontrent Joseph Merrick et Jack l'éventreur[19].
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