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écrivain français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Henri-Frédéric Blanc est un poète[1], romancier et dramaturge français né le à Marseille. Il est aussi l'auteur de nouvelles[2] et de pamphlets[3].
Écrivain satirique et baroque, il est un des chefs de file, avec l’écrivain Gilles Ascaride, de l’Overlittérature[4], un mouvement littéraire contestataire qui regroupe des textes sarcastiques et grotesques marqués par un « réalisme burlesque »[5], selon est dit dans le blog officiel, pour donner une nouvelle respiration à la littérature française, étouffée à la fois l'emphase creuse et le minimalisme tel qu'il est indiqué dans une chronique sur un de ses livres les plus mordants Le Discours de réception du diable à l'Académie Française: "une littérature ronflante et minimaliste où les mots ne signifient rien, où toute idée est proscrite; toute audace autre que tape à l’œil interdite. Une littérature de wagons-lits et de salle d'attente [6]".
Henri-Fréderic Blanc est né le à Marseille, ville dans laquelle il vit actuellement après avoir vécu à Aix-en-Provence. Il a fait ses études au Lycée Saint-Charles et puis, en 1972, il s'inscrit à la faculté de lettres de l'Université Aix-Marseille. En 1981, il y fait une thèse de doctorat. Cependant, optant pour rester à l'écart de l'académie, l'enseignement et la recherche, il fait de nombreux petits métiers, (guide touristique, libraire, caissier, veilleur de nuit, guetteur d'incendies...) afin de pouvoir consacrer son temps à l'écriture.
Il publie son premier roman L'Empire du sommeil [7]aux éditions Actes Sud en 1989. Ce roman sera traduit à l'anglais peu de temps après par Nina Rootes et publié à Londres par Secker and Warburg en 1992 comme The Empire of Sleep[8].
Plus d'une trentaine d'ouvrages suivront dont certains ont été adaptés au théâtre (Nuit gravement au salut, Discours de réception du diable à l'Académie Française[9], Printemps dans un jardin des fous[10]) ou portés à l'écran (Combat de fauves au crépuscule, Jeu de massacre, Le Dernier Survivant de Quatorze). Ses livres ont aussi été traduits à d'autres langues comme le coréen[11], l'espagnol [12], le portugais[13], l'allemand[14], l'italien[15], entre d'autres.
Selon Henri-Frédéric Blanc, on ne peut aimer la vie sans détester un monde qui se déshumanise à vue d’œil. Mais cette détestation se veut joyeuse, festive, carnavalesque: c'est par la FARCE, omniprésente dans tous les ouvrages de l'auteur, que la vérité arrive. L'univers de Blanc a beau être très noir, le paradis y est revendiqué à chaque page.
Un de ses personnages le plus excentriques et lucides, Barnabé Cochin se méfie des mots car ils font un encombrant écran entre le monde et nous : « les mots, je m’en méfie comme de la poste . Les briques du mur qui nous cache la réalité nue, voilà ce que sont les mots »[16]. Cependant, cela n’empêche que l’auteur marseillais soit friand des mots à tel point qu’il non seulement fait des jeux de mots pétillants mais aussi il n’hésite pas à en inventer.
Il ne serait pas étonnant que cet prolifique auteur à la verve endiablée soit de l’avis de Cochin ou encore de Jean Babaye, un autre de ses personnages, poète marseillais et ivrogne dont la plus grande œuvre a été le silence. Mais Henri-Fréderic Blanc, écrivain satirique et rabelaisien, aime les mots qui secouent, qui dérangent, qui réveillent de la torpeur de l’habitude. Avec des mots tranchants, il scie les langues de bois qui à force de dissimuler deviennent elles-mêmes une simulation de la réalité. Avec des mots explosifs, il mine le tapage académique qui met des étiquettes, uniformise et exclut. Les parlers locaux, les identités régionales, par exemple, en ont souffert.
Dans son travail littéraire, qui veut donner un nouveau souffle à un littérature figée dans des habitudes esthétiques, il s’est tourné vers la richesse linguistique de sa région, comme l’indique Boura dans son Dictionnaire des écrivains marseillais dans un article sur Blanc : « il s’attachera à explorer les richesses de cette langue truffée d’idiolectes, à en expérimenter les possibilités infinies »[17]. Cependant, il n’est pas un auteur régionaliste. Il ne supporte pas bien les -ismes qui tendent à établir des limites, et les limites font rétrécir les choses, comme quand les gens d’ailleurs –et aussi de l’intérieur– pensent que la France est seulement Paris.
Au contraire, il explore le parler marseillais dans ses œuvres pour montrer qu’il n’y a pas une seule façon de parler. Avec ses cagoles, ses feignants mystiques, ses fadas de quartier et ses truhands il veut revendiquer « la validité du barbarisme, du néologisme, du solécisme marseillais »[17]. Ses textes donnent une voix à ceux qui restent en marge ou à ceux qui ont été marginalisés.
Il traverse aisément les limites établies officiellement entre les genres littéraires. Dans ces romans et nouvelles, il interrompt souvent la narration pour s'adresser au lecteur, pour faire de longs commentaires sarcastiques sur des sujets sensibles, pour, en un mot, mettre le doigt sur la plaie. Beaucoup de ses poèmes, sont des aphorismes très courts et incisifs, culmination d'une lutte acharnée pour se débarrasser des mots, instantanée au cours d’une promenade, qui rivalise avec le silence et vole de la magie à l’oubli de notre quotidienneté.
Talentueux parodiste, il fait des pastiches hilarants d'un bon nombre d’œuvres devenues classiques, où les personnages, leurs actions et leurs discours partent en vrille. L'ordre établi par le canon littéraire, par ses discours et ses vérités est renversé dans cette variation carnavalesque où tout est permis, où le n'importe quoi peut être plus vrai que les trucages de ce qui est apparemment raisonnable, où les folies du réel peuvent être franchement fustigées, où les registres peuvent être mélangés, où un individu quelconque peut devenir le héros, le modèle, le philosophe... Ainsi Le Discours sur l'universalité de l'esprit marseillais (2005), évoque de manière burlesque et en déformant lucidement les choses De l'universalité de la langue française de Rivarol. Sidi (2006) est une réécriture marseillaise et contemporaine du Cid de Corneille. Mémoires d'un singe savant (2009) renvoie à Kafka, Le Livre de Jobi (2010) au livre de l'Ancien Testament et Ainsi Parlait Frédo le Fada (2012) c'est une parodie à la fois du célèbre texte de Nietzsche et de livres de sagesse et de développement personnel.
(à l’exception des traductions, articles, entretiens, pamphlets et opuscules divers parus dans des ouvrages, journaux ou revues)
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